Éthiopie : projet d’expansion de l’accès à l’électricité en milieu rural

Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le 3 juillet 2007 le financement d’un projet d’expansion de l’accès à l’électricité en milieu rural (Phase II) d’un montant de 130 millions de dollars EU.

CONDITIONS

Différé d’amortissement : 10 ans

Échéance : 40 ans

DESCRIPTION DU PROJET

Visant à donner à 295 villes et villages accès à l’électricité (en réseau, mini-réseau ou hors réseau) et à fournir des services tels que l’éclairage pour les écoles et cliniques, ce projet profitera à quelque 1,8 million de personnes au total. En approvisionnant les communautés rurales en électricité dans des conditions fiables et à un coût abordable, il aura potentiellement pour effet de multiplier les possibilités d’activités génératrices de revenus, d’améliorer les soins de santé et l’éducation, et de renforcer la productivité agricole. L’amélioration de l’éclairage, notamment sur le plan environnemental, aura en outre un impact positif sur les heures d’ouverture des écoles et le temps dont disposeront les enfants pour étudier en fin de journée. Enfin, l’éclairage des voies publiques améliorera la qualité de vie et la sécurité des membres des communautés concernées.

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter Timothy Carrington par téléphone (202-473-8133) ou par courrier électronique (tcarrington@worldbank.org).


Source : Banque Mondiale

Jacques Monvois, Gret, Xavier Dufail

Côte d’Ivoire : Atelier "Outils et méthodologies de planification de l’électrification rurale"

Le CLUB-ER organise du 26 au 27 novembre 2008 à Abidjan, un atelier d’échanges d’expériences et des pratiques sur le thème « Outils et méthodologies de planification de l’électrification rurale ».

Attention : cet atelier qui était programmé les 12 et 13 novembre 2008 a été reporté au 26 et 27 novembre 2008.

Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet d’appui de la Facilité Energie de la Commission européenne, et des activités du Groupe thématique « Outils et technologies y compris les SIG ».

Sous la coordination thématique de la SOPIE, la Société d’Opération Ivoirienne d’Electricité, cet atelier bénéficiera à une quinzaine d’agences et structures africaines en charge de l’électrification rurale.

Les informations concernant cet atelier (fiches de participation, programme de formation, documents techniques afférents, etc.) sont à télécharger dans la rubrique « Activités thématiques » et dans la sous-rubrique « Outils et technologies y compris les SIG ».

Vous pouvez également y accéder directement sur cette page du site du Club ER.

Pour tous renseignements supplémentaires, merci de contacter :

- Serge Ahoussou, Coordonnateur thématique (SOPIE), s.ahoussou@yahoo.fr

- Samuel Watchueng, Coordonnateur du projet (IED), s.watchueng@ied-sa.fr

René Massé

Togo : 13 millions US$ de la BIDC pour l’électrification rurale

Le nouveau Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo, a présenté le mardi 16 septembre devant l’Assemblée nationale, son programme de politique générale. Ce programme, qui prévoit plusieurs projets d’infrastructures électriques importants, a reçu l’approbation de la majorité parlementaire.

Concernant le secteur de l’énergie électrique, il a confié que le gouvernement doit veiller à l’opérationnalisation des actions de la Compagnie d’Energie Electrique du Togo (CEET).

Pour y parvenir, le Gouvernement prévoit de réaliser plusieurs projets d’infrastructures, en particulier :

  • Un projet d’extension du réseau électrique, financé par un prêt de près de 10 milliards de francs CFA de la BOAD ;
  • Un projet de réalisation de réseaux dan les principales villes de l’intérieur du pays ;
  • Un projet d’électrification rurale, financé par un prêt de 13 millions US$ de la BIDC ;
  • De l’achat d’une centrale de 14 groupes diesel pour une puissance de 14 MW pour 7 milliards de francs CFA ;
  • De la réhabilitation de la centrale Sulzer de Lomé pour 2 milliards de francs CFA ;
  • De la signature d’un contrat d’achat/vente d’énergie électrique avec le producteur indépendant Contour Global pour une puissance de 100MW. Cette centrale sera connectée sur le réseau en 2010.

Source : un article de publié le 19 septembre 2008 sur le site de TVT Télévision Togolaise.

René Massé

Bénin : l’AFD contribuera à l’électrification rurale à hauteur de 7,8 millions d’Euros

Brice Hortefeux, ministre français de l’Immigration et de l’Identité nationale, en visite au Bénin le 17 septembre 2008, a annoncé une aide de l’Agence française de développement de 7,8 millions d’euros pour financer des projets d’électrification rurale.

Le ministre français et M. Soulé Mana Lawani, ministre béninois de l’Economie et des Finances, ont signé une convention portant sur une aide de la France de plus de 5 milliards de Francs CFA (7,8 millions d’euros) au Programme d’électrification rurale du Bénin.

Ce programme d’électrification rurale du Bénin implique plusieurs partenaires techniques et financiers européens, pour un montant total de 13,2 milliards de francs CFA (soit 20,1 millions d’euros), auquel l’AFD contribuera à hauteur de 38,8 %.

« Ce Programme permettra :

  • Le raccordement d’une soixantaine de localités rurales au réseau d’électricité de la Société Béninoise d’Energie Electrique (SBEE), et
  • Le renforcement des capacités des structures de gestion : la SBEE et l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise de l’Energie – ABERME ».

Source : un article diffusé sur le site de l’APA, Agence Panafricaine le17 septembre 2008.

René Massé

Sénégal : l’Inde accorde un crédit de 15 millions de dollars pour l’électrification rurale

Le Gouvernement du Sénégal a signé à New Delhi un accord de crédit de 25 millions de dollars américains, dont 15 millions (soit 11 milliards de FCFA) destinés à financer des projets d’électrification rurale.

Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, ce crédit est destinée au financement des projets relatifs à l’électrification rurale (15 millions de dollars) et au développement de la pêche (10 millions de dollars).

L’ambassadeur du Sénégal en Inde, Amadou Bocoum et le directeur de la banque Exim Bank of India, ont signé l’accord de financement. La ligne de crédit est consentie à un taux de 1,75 % remboursable avec un différé de 5 ans.


Source : un article de M. Khady Bakhoum publié le 23 septembre 2008 sur le site de Walf Fadjri

René Massé

Best Practices For Sustainable Development Of Micro Hydro Power In Developing Countries

Smail Khennas et Andrew Barnett, en association avec le London Economics & deLucia Associates, Cambridge Massachusetts, USA. 199 pages, 2000.

Ce rapport synthétise les expériences du développement de la filière microhydraulique au Sri Lanka, Pérou, Népal, Zimbabwe et Mozambique.

Ce rapport essaye d’extraire les bonnes pratiques de l’analyse de ces expériences. Des centrales hydro-électriques micro sont définies en tant qu’installation ayant une capacité entre 10 kilowatts et 200 kilowatts.

Le document fournit une analyse économique comparative fine et rigoureuse du coût et des retours financiers d’un échantillon d’installations situées dans ces cinq pays. Il propose aussi des éléments macroéconomiques, financiers et institutionnels qui semblent importants pour le développement de cette filière.

Ce document est téléchargeable à l’adresse suivante :
http://www.microhydropower.net/down….

Imedia

Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités

article général

L’hydroélectricité est l’une des plus anciennes techniques permettant de produire de l’électricité. C’est une technologie fiable, très rentable à long terme et environnementale.

Principe de l’hydroélectricité : capter la force motrice de l’eau pour produire de l’électricité

Une masse d’eau en mouvement possède une énergie hydraulique. Le principe de l’hydroélectricité est de capter et convertir cette énergie hydraulique en énergie mécanique puis électrique : l’eau entraîne la rotation d’une turbine qui, accouplée mécaniquement à un alternateur l’entraîne en rotation afin de produire de l’électricité.

Il existe deux types d’aménagements :

  • les aménagements « gravitaires » qui utilisent les « chutes d’eau » (grands barrages et centrales au « fil de l’eau » voir plus bas), ce sont les ouvrages les plus répandus ;
  • les « usines marémotrices » qui utilisent les mouvements des mers dûs aux marées et aux courants marins.

Les aménagements gravitaires

Dans ce cas, la puissance hydraulique disponible résulte de la conjonction de deux facteurs

  • La hauteur de la chute, ou dénivellation du cours d’eau ;
  • Le débit de la chute ;

La conversion de cette énergie en énergie électrique dépend également du rendement des installations soit le rapport Puissance électrique/Puissance Potentielle de la chute d’eau. Il est en en moyenne de 0.7, ainsi pour une simple estimation on prend un rendement de 70%.

On peut alors calculer le potentiel hydroélectrique d’un cours d’eau par la formule suivante :

P = Q . H . g . e
P : Puissance potentielle de la turbine en kW

Q : Débit de la chute en m3/s

H : Hauteur de chute en mètres

g : Constante de gravité (≈10N/kg)

e : Efficacité de la turbine (on choisit généralement 0,7 pour une estimation)

En pratique : les aménagements hydroélectriques

Un aménagement hydroélectrique se compose :

  • d’ouvrages de génie civil plus ou moins important selon la taille de l’ouvrage, qui permet d’orienter le débit du cours d’eau vers les installations hydromécaniques. Selon les cas, il peut s’agir :
    • d’un barrage ;
    • des ouvrages de dérivation (canal, conduite forcée, canal de fuite) ;
    • du bâtiment de la centrale (qui abrite les éléments hydromécaniques) ;
  • d’une installation hydromécanique, qui transforme l’énergie hydraulique en énergie mécanique, il s’agit :
    • de la turbine ;
    • de ses éléments de régulation (vannes) ;
  • d’une installation électromécanique, qui transforme l’énergie mécanique en énergie électrique, il s’agit :
    • de l’alternateur ;
    • éventuellement d’un élément de couplage entre la turbine et l’alternateur ;
  • d’une installation électrique :
    • un système de contrôle ;
    • un système de régulation ;
    • un système distribution du courant électrique (transformateur).

Cependant, il est à noter qu’un aménagement hydroélectrique et toujours un cas particulier : les éléments cités ci dessus sont choisis en fonction de la taille et du type du cours d’eau à équiper ainsi que de la puissance électrique que l’on souhaite produire.

Classification des ouvrages

On distingue deux types d’équipements hydroélectriques :

Les grands barrages dont la puissance est supérieure à 10 MW. Il s’agit de grands ouvrages, très coûteux, dont la constructions prend de nombreuses années les impacts environnementaux sont importants (inondations de vallées, déplacements de populations…). Ces ouvrages sont connectés aux réseaux électriques nationaux.

La petite hydroélectricité dont la puissance est inférieure à 10MW. Il s’agit principalement d’ouvrages « au fil de l’eau » dont les impacts écologiques sont minimes. Ces centrales sont souvent utilisés pour des réseaux isolés ont un potentiel de développement important pour l’électrification des PVDs.

Pour en savoir plus sur la petite hydroélectricité voir l’article suivant :

> Petites centrales hydroélectriques : généralités.

Coût de l’hydroélectricité

Malgré des coûts de réalisation généralement élevés, les coûts de maintenance sont raisonnables, les installations sont prévues pour durer longtemps, et l’énergie de l’eau est gratuite et renouvelable si elle est bien gérée . Donc le bilan est plutôt positif, c’est un des systèmes de production d’électricité les plus rentables.

Impacts environnementaux

L’hydroélectricité est considérée comme une énergie propre et inépuisable, contrairement au pétrole ou au gaz naturel.

L’utilisation d’énergie de source hydraulique plutôt que provenant de sources non renouvelables est globalement positive pour l’environnement. Cependant les impacts environnementaux peuvent être très importants, surtout lors de la mise en place de structures souvent lourdes permettant la récupération d’énergie hydraulique.

Ces impacts varient avec le type et la taille de la structure mise en place : ils sont faibles s’il s’agit d’exploiter les chutes d’eau naturelles (ouvrages « au fil de l’eau ») mais ils deviennent très importants s’il s’agit de créer des barrages et des retenues d’eau artificielles.

Quelle que soit la taille de l’installation, il faut néanmoins faire de sérieuses études d’impact sur l’environnement avant de construire une installation hydraulique (une centrale au fil de l’eau peut par exemple perturber la migration de certaines espèces, une « échelle à poissons » doit alors être installée).

Le bilan en gaz à effet de serre des systèmes hydroélectriques est à priori positif. Il faut néanmoins tenir compte qu’il faut plusieurs années avant que le CO2 dépensé lors de sa construction soit compensé par l’électricité produite. Par ailleurs, de récentes recherches émettent de très sérieux doutes sur le bilan en gaz à effet de serre des systèmes hydroélectriques : l’activité bactériologique dans l’eau des barrages (surtout en régions tropicales) relâcherait d’énormes quantités de GES (pour en savoir plus voir l’article : « Les barrages plus polluants que les centrales à charbon » publié dans Nature en novembre 2006).

Pour en savoir plus sur la petite hydroélectricité et l’environnement voir également l’article : « Petite hydroélectricité et environnement« 


Pour d’autres informations sur l’hydroélectricité (guides et articles techniques…) voir l’article : Petites centrales hydroélectriques : généralités.

Jérome Levet

Turbine Pelton

Gret-2006, 7 pages

Cette fiche technique présente de manière synthétique la turbine Pelton avec ses grands principes de construction, d’installation et de maintenance.


Machine hydraulique au fonctionnement simple, le principe de la turbine repose sur la transformation de l’énergie potentielle de l’eau, évaluable par la pression, en énergie cinétique. D’une conception accessible, le faible nombre de pièces mis en jeu en fait une turbine particulièrement robuste.

La plage d’utilisation des turbines Pelton est très large, avec notamment des roues à augets qui peuvent atteindre une dizaine de mètres de diamètre. Dans le cas de la micro hydraulique, ce type de turbine est particulièrement adapté à des chutes supérieures à une cinquantaine de mètres et avec des débits compris entre 0,1 et 7 m3/s.

Jacques Monvois, Gret

Sénégal : Ndelle, premier village entièrement alimenté par l’énergie solaire

Solar 23 et son partenaire sénégalais énergie R ont installé à Ndelle (région de Fatick), une centrale solaire d’une capacité de 8,34 kWc. C’est un premier village sénégalais entièrement couvert par des réseaux en îlotage au Sénégal.

L’inauguration a eu lieu mercredi 17 septembre 2008, en présence du ministre de l’Energie Samuel Sarr et de l’ Ambassadeur d’Allemagne Mme Doretta Loschelder.

Trois acteurs se sont associés à Solar 23 et son partenaire sénégalais Energie R pour finaliser ce projet et en faire un exemple de mini-réseau d’électrification rurale au Sénégal. Il s’agit du programme « Toits solaires pour les écoles et les institutions allemandes à l’étranger » de la Deutsche Energie Gmbh (Dena) ; de l’Agence allemande de l’énergie et du Ministère fédéral de l’ Economie et de la Technologie (Bmwi).

« Ndelle, qui compte plus de 800 habitants et possède plusieurs structures scolaires et commerciales, produit maintenant sa propre électricité et peut ainsi devenir un exemple d’électrification moderne pour le Sénégal et ses régions », s’est félicité le représentant du projet Solar23, M. Nicolas Rohrer. Selon Mme Loschelder, cette technologie innovatrice « made in Germany » permet de produire de l’énergie dans les endroits décentralisés pour ainsi construire un mini-réseau électrique, auquel pourront se raccorder d’autres villages dans le futur.

D’après ces responsables, il est possible avec ce genre d’ installation de proposer une alimentation en courant électrique rentable et fiable grâce à la longue durée de vie des équipements. « La grande distance séparant le village du réseau électrique public fait qu’un réseau en îlotage est indispensable », a témoigné M. Sarr. Par ailleurs, deux extensions , implantées à deux autres endroits du village, permettront de produire plus d’électricité. Sur le toit du dispensaire, est installé un chauffe-eau solaire et cet accès rapide à l’eau chaude représente une grande amélioration du confort et de l’hygiène.


Source : un article publié sur le site de Rewmi

> Consultez aussi le dossier sur le site du Peracod

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

Niger : atelier de clôture du projet MEPRED

L’atelier régional et le séminaire national MEPRED-Niger ont été organisés sous la haute autorité du Ministre des Mines et de l’Energie les 19 et 20 mars 2008 à Niamey. Ils clôturaient le projet MEPRED qui, depuis 2005 a permis d’identifier les solutions techniques, économiques et institutionnelles à mettre en œuvre pour permettre aux populations nigériennes d’accéder aux services énergétiques.

Au Niger, le projet MEPRED a pour objectif principal d’intégrer l’accès aux services énergétiques (éclairage, préservation de la chaîne de froid pour la conservation des vaccins, pompage, décorticage des produits agricoles, etc.) dans les politiques et programmes pour la réduction de la pauvreté.

L’atelier régional et le séminaire national terminent avec succès le projet MEPRED

Plus de 200 personnes ont participé à ces deux évènements ; représentants des entreprises, de la société civile, des ONG, de l’administration ; les élus locaux des 20 communes enquêtées étaient également présents. Des spécialistes de l’accès aux services énergétiques de plusieurs pays de la sous-région (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Sénégal et Togo) avaient été invités par le Niger et la CEDEAO à participer au séminaire.

Approche multisectorielle et conception d’un programme de référence

Le projet MEPRED-Niger, coordonné par le Ministère des Mines et de l’Energie, a été soutenu par la Commission Européenne et l’ADEME (France). Il a renforcé la démarche multisectorielle mise en place dès 2003 au Niger.

Les besoins en services énergétiques ont été identifiés sur l’ensemble du territoire national et une étude de faisabilité d’un programme de référence d’accès aux services énergétiques (PRASE) a été réalisée sur le périmètre de 20 communes rurales des régions de Maradi et de Tahoua (1,2 millions d’habitants, soit 10 % de la population rurale). Le Groupe Institutionnel a mené une analyse détaillée du cadre légal et institutionnel qui ouvre de bonnes perspectives à la fourniture de services énergétiques au Niger. La Cellule de coordination MEPRED a participé aux travaux de révision de la Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP) qui affiche parmi ses priorités l’accès aux services énergétiques, notamment dans les secteurs sociaux et productifs.

L’étude de faisabilité PRASE montre que les services collectifs, tout particulièrement ceux qui relèvent des secteurs sociaux, sont très mal pourvus en services énergétiques alors qu’il est possible d’améliorer la situation :

* Santé : près de 600 centres de santé intégrés disposent d’équipements énergétiques très limités et peu fiables ; plus de 1 600 cases de santé sont totalement dépourvues de services énergétiques modernes. En équipant en services énergétiques modernes (éclairage, ventilation, radio BLU, conservateurs de vaccins, chauffage de l’eau, etc.) un millier de ces centres de base, donc environ la moitié, sans avoir à en construire de nouvelles, on atteindrait 70 % à 80 % des objectifs fixés par l’OMD 4 (cible 5 : « réduire de 2/3 le taux de mortalité infanto-juvénile ») et l’OMD 5 (cible 6 : « réduire de ¾ la mortalité maternelle »). Parmi les actions urgentes et peu onéreuses qui pourraient être entreprises rapidement, le MEPRED relève le raccordement des centres de santé au réseau électrique dans les localités électrifiées et dans celles qui sont prévues de l’être dans les toute prochaines années.

* Eau potable. Il y a environ 25 000 points d’eau modernes au Niger, un millier d’entre eux sont motorisés. En multipliant par 3 le nombre de points d’eau modernes motorisés, donc sans avoir à en créer d’autres, on atteindrait largement la cible 10 de l’OMD 7 (« réduire de 50 % la population sans accès à l’eau potable »), le taux d’accès à l’eau serait alors de 100 %.

* Education. La grande majorité des 9 917 établissements scolaires que compte aujourd’hui le Niger sont dépourvus de services énergétiques modernes. Cette situation est un des facteurs qui contribuent à dégrader les conditions de l’enseignement, et ces établissements ne peuvent pas être utilisés comme centre d’alphabétisation. Par ailleurs, l’absence de services énergétiques, surtout en milieu rural, n’est pas un facteur encourageant pour les maîtres à aller enseigner dans ces établissements. Les indicateurs de L’OMD 2 (cible 3 : « tous les enfants doivent achever le cycle primaire ») et de l’OMD 3 (cible 4 : « éliminer les disparités entre garçons et filles dans l’enseignement ») pourraient être améliorés si un très gros effort de fourniture de services énergétiques en direction des écoles, particulièrement en milieu rural, est entrepris au plus vite. La fourniture en services énergétiques modernes de 6 000 écoles d’ici 2015, soit les 2/3 des établissements scolaires secondaires et primaires, pourrait accélérer l’atteinte des OMD.

* D’autres services collectifs dépendant des communes (équipement des marchés, centres de télécommunication, etc.) et des AGR (petites exploitations agricoles, plates-formes multifonctionnelles, artisanat, commerce) pourraient aussi bénéficier de services énergétiques, notamment dans les localités desservies (ou en voie de l’être) par le réseau électrique et dans celles qui abritent ou dans lesquelles sont prévues de grosses infrastructures agricoles.

Le coût global d’un tel programme serait d’environ 95 milliards de FCFA (soit 145 millions d’Euros), s’étendant sur 10 années. Soulignons que la moitié de ce coût serait couvert par les bénéficiaires eux-mêmes (secteur de l’hydraulique).

Evolution des cadres réglementaires

Le cadre réglementaire légal du secteur de l’énergie et celui des domaines connexes (code de l’électricité, code rural, loi minière, code de l’eau, code des investissements, secteurs d’utilisation, aménagement du territoire, décentralisation) de même que le cadre institutionnel (MME, ministères sectoriels, populations bénéficiaires, ONG, opérateurs énergétiques, entreprises, agence de régulation) se prêtent au développement des programmes d’accès aux services énergétiques et à la création de « territoires énergétiques ».

Des aménagements sont cependant souhaitables pour promouvoir la mise en place de nouveaux modes de fonctionnement et inciter de nouveaux acteurs à prendre en charge la fourniture et le financement des services énergétiques, notamment les « opérateurs de services énergétiques. »

La décentralisation en cours, en confiant aux municipalités le soin de créer des « territoires énergétiques » sur le périmètre desquels interviendraient des « opérateurs de services énergétiques » dans le cadre d’une délégation de gestion favoriserait l’accès aux services énergétiques des populations qui utilisent les services collectifs (services sociaux, services des collectivités, services productifs, grosses infrastructures agricoles) et domestiques (ménages).


Source : larges extraits de la Lettre d’information n°4 du projet MEPRED-NIGER d’avril 2008 proposée en téléchargement ci-dessous.

L’ensemble des productions du projet MEPRED est accessible sur le site www.mepred.eu).

René Massé