Mali : l’UEMOA soutient l’interconnexion électique avec la Côte d’Ivoire

Le ministre de l’Économie et des Finances, Sanoussi Touré et son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Mamadou Diarra, et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé ont signé, vendredi 20 novembre 2009 trois accords de don au bénéfice un Mali, dont un concerne l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Le financement relatif au projet d’interconnexion des réseaux électriques Mali-Côte d’Ivoire s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce projet est destiné à sécuriser et accroître l’offre en énergie électrique au Mali.

Par cette série de conventions, l’Uemoa s’engage à prendre en charge la bonification partielle des taux d’intérêts de deux prêts accordés au Mali par la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) pour le financement des projets d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso (Route du poisson) et d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de Côte d’Ivoire.

Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit ces différents programmes comme des leviers importants du développement du Mali, et une contribution au renforcement de l’intégration à la fois sous-régionale et régionale. Soumaïla Cissé a rappelé que ces différents accords prolongent la longue chaîne de coopération entre notre pays et l’Uemoa.


Source : un article de A O. Diallo publié dans L’Essor du 24 novembre 2009 et diffusé sur le site Africabone.

René Massé

Tunisie – Italie : études de faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique

Le ministère tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des PME, le ministère italien de l’Environnement, de la Terre et de la Mer et l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME) ont signé mardi 24 novembre 2009 un mémorandum d’entente pour la réalisation de deux études de faisabilité d’un coût de 150 000 Euros, pour la concrétisation du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie.

Ce projet, baptisé ELMED, prévoit une interconnexion électrique d’une capacité de 1 000 MW et d’une centrale qui va assurer la viabilité économique du projet. La centrale aura une capacité de 1 200 MW, dont 800 MW seront destinés à l’exportation vers l’Italie via l’interconnexion et 400 MW seront destinés au marché local.

En vertu de cet accord conclu à l’occasion de la journée d’information organisée par le Centre méditerranéen des énergies renouvelables (MEDREC) sur « le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie et le développement des énergies renouvelables », les parties contractantes vont assurer la réalisation de ces études en étroite collaboration avec le MEDREC.

La première étude portera sur l’évaluation de la capacité maximale de production d’électricité à partir du potentiel d’énergie renouvelable en Tunisie. La deuxième sera consacrée à l’analyse du cadre réglementaire et institutionnel pour l’application de l’article 9 de la directive du Parlement européen concernant la promotion de l’exploitation des sources d’énergie renouvelable.

Les signataires de l’accord vont créer, à cette fin, un groupe de travail composé des représentants des institutions tunisiennes et italiennes concernées par le projet d’interconnexion électrique entre les deux pays, projet qui ne manquera pas de renforcer les échanges énergétiques entre La Tunisie et l’Italie et de contribuer à l’intégration du marché électrique maghrébin au marché électrique européen.

Le projet de construction de la centrale électrique nécessitera la mise en place d’un câble électrique de courant continu sous marin d’une puissance de 1 000 Mégawatts (MW) et d’une longueur de 160 km. Ce câble va être redimensionné pour 1 000 MW dont 800 MW seront produits à partir de la centrale et les 200 MW restants seront réservés pour les énergies renouvelables.

Par ailleurs, l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie permettra entre autres d’améliorer la fiabilité du système électrique régional et contribuera à la création d’un marché électrique régional et d’un marché d’énergie verte. Il constituera également une opportunité pour l’exploitation des sources d’énergies renouvelables du Maghreb et contribuera à la réalisation des objectifs de la Communauté Européenne en matière de pénétration des énergies renouvelables.

Dans le même sens, le plan solaire tunisien (PST), qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM) traduit la politique énergétique stratégique adopté par notre pays. Le plan solaire de la Tunisie PST, d’un coût estimé à 2 milliards d’Euros, couvre la période 2010-2016 et porte sur une quarantaine de projets dont 17 projets d’énergie solaire pour le chauffage de l’eau et la production électrique, 3 projets d’éolien, 7 projets d’efficacité énergétique dont notamment des projets de cogénération, 7 projets divers essentiellement de valorisation de la biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST.

Une fois réalisé, ce plan permettra une économie d’énergie additionnelle de l’ordre de 660 kTep par an. La quantité de CO2 évitée annuellement par ce plan est estimée à 1,3 millions de tonnes. Le plan fera de la Tunisie une plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe étant signalé que les pays de la rive sud du Méditerranée pourront utiliser ce câble pour leurs propres exportations.


Source : un article intitulé « La Tunisie plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe » publié le 14 novembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Cameroun : près de 160 milliards Fcfa promis pour le barrage de Lom Pangar

Les 16 et 17 novembre 2009 se sont réunis à Yaoundé, les principaux bailleurs potentiels du barrage de Lom Pangar. Le ministre de l’Economie, de la planification du développement et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, a souhaité être définitivement fixé sur la part de financements de chaque partenaire au développement du Cameroun, dans le cadre de ce projet intégré dont le coût est estimé à environ 150 milliards de francs Cfa. C’est désormais chose faite. Et le Cameroun a reçu des promesses qui vont au delà de ses attentes.

Un tour de table réussi

Lors de l’ouverture du conclave de deux jours de ces bailleurs de fonds L’Agence française de développement (Afd), a décidé de financer le barrage à hauteur de 60 millions d’euros, ajoutant ainsi 10 millions d’euros sur sa première proposition annoncée au cours de la première table ronde des bailleurs de fonds tenue à Paris en France en mars 2008 sous son égide (voir cette page du site de l’AFD). Ce qui fait près de 40 milliards de francs Cfa qu’elle entend prêter au Cameroun avec remboursement sur le long terme, dont la moyenne des échéances est de 20 ans.

Le 17 novembre dernier, le groupe Banque mondial a affirmé qu’il allait apporter un financement de 75 millions de dollars américain au projet, soit environ 34 milliards de francs Cfa.

La Banque européenne d’investissement y mettra quant à elle 30 millions d’euros, soit 20 milliards de francs Cfa.

Le Fonds saoudien promet pour sa part 25 millions de dollars, soit environ 12 milliards de francs Cfa, la Banque africaine de développement y met 43 milliards de francs Cfa, le groupe Value Analytics d’Afrique du Sud apporte 15 millions de dollars, soit près de 7 milliards de francs Cfa, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale contribue pour 10 milliards de francs Cfa.

D’autres institutions financières telles que l’Eximbank de Chine, la Banque islamique de développement ou même Afriland First bank et la Standard chartered bank au Cameroun manifestent également leur intérêt pour ce projet futuriste, à la rentabilité incontestable. Mais beaucoup souhaitent plutôt accorder des crédits relais, sur le court terme.

Au total, ce sont près de 160 milliards de francs Cfa qui ont été promis de manière ferme au Cameroun. Ils seront mis à la disposition du pays, sous forme de prêt à faible taux d’intérêt, affirme le ministre de l’Economie qui indique que les banques commerciales au Cameroun « malgré une surliquidité factice », ne sont pas à mesure de financer un tel projet, pour la simple raison qu’elles vivent, pour la plupart, des dépôts des épargnants. Par conséquent, elles sont très frileuses et ne peuvent pas prendre le risque de prêter sur le long terme, et à des taux concessionnels comme le font les institutions financières internationales.

Exigences de rentabilité

Les bailleurs de fonds qui accordent ainsi leurs financements se sont rendus sur le site du futur barrage à Lom Pangar dans la région de l’Est Cameroun dimanche dernier. Pendant leur descente sur le terrain, ils ont amplement échangé avec les responsables des services déconcentrés de certains administrations concernées par le projet, les populations riveraines, les autorités traditionnelles, et bien d’autres acteurs du projet.

Lors de leur première table ronde à Paris, certains parmi ces bailleurs avaient indiqué qu’ils ne déclareront leur réelle intention de financements que lorsque le gouvernement camerounais aura satisfait leurs exigences. Parmi celles-ci, figuraient la réalisation d’un schéma organisationnel simple où le rôle de chaque acteur est bien défini, la mise sur pied d’une équipe disposant de compétences techniques nécessaires, l’élaboration d’un plan de financement compatible avec les exigences de rentabilité du projet, la mise à jour de l’étude d’impact environnemental et du plan de gestion de l’environnement. Lundi dernier, Louis Paul Motaze les a rassurés, en déclarant que tout cela avait été fait. Il a même ajouté que, sur le plan environnemental, l’étude d’impact environnemental réalisée en 2005 et le plan de gestion de l’environnement ont été mis à jour par le consultant. Les travaux sont déjà engagés par le ministère en charge des forêts, en collaboration avec les Ong pour la création du parc national de Deng Deng. Quinze écogardes sont installés sur les deux barrières depuis un mois et veillent à la protection de la biodiversité du parc déjà délimité.

Fin des délestages ?

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Cameroun financera l’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar ainsi que son Plan de gestion environnemental et social, Pges. Au bout du compte, le barrage de Lom Pangar dont la fin de la mise en eau se fera un an après le début de la construction, permettra l’électrification des villages environnants et va combler le déficit énergétique de la région de l’Est en proie aux délestages.


Source : un article de Marie Noelle Guichi publié le 20 novembre 2009 sur le site Senego Cameroun.

René Massé

Vietnam : "Energie et développement durable au Vietnam "

un séminaire sur le thème « Energie et développement durable au Vietnam  » a été organisé le 19 novembre 2009 à Hanoï par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la France, à l’occasion d’un voyage d’affaire d’une délégation d’hommes d’affaires français venue au Vietnam assister au 8e Forum économique et financier France-Vietnam, tenu dans la province de Quang Ninh (Nord).

Cet événement était placé sous l’égide de l’Assistance française au développement des échanges en technologie économique et financière (ADETEF), l’Institut de la stratégie pour le développement (ISD) relevant du ministère vietnamien du Plan et de l’Investissement, avec le soutien financier des groupes français AXA et VEOLIA.

La problématique de l’énergie au Vietnam

Selon Nguyên Bich Dat, vice-ministre du Plan et de l’Investissement, « l’utilisation et l’exploitation de l’énergie sont deux problèmes épineux au Vietnam. Car au cours de ces 20 dernières années, la consommation d’énergie primaire a été multipliée par 2,5, la consommation d’énergie finale par 2,4,et la consommation d’énergie commerciale par 10,7, pour atteindre environ 66 milliards de kilowattheures en 2008 ».

Les pertes énergétiques sont importantes en raison de technologies d’exploitation, de transmission et d’utilisation qui, bien qu’elles aient été améliorées, restent vétustes. On utilise d’anciens équipements datant des années 1970. Ce réseau électrique arriéré génère des pertes. Le taux de pertes global sur l’ensemble du réseau était de 9,35% l’année dernière, contre 20% en 1995.

« Le pays dépend encore actuellement des ressources énergétiques traditionnels telles que charbon, pétrole, gaz naturel et hydroélectricité, qui s’épuisent. En plus, leur exploitation de manière anarchique sont sources de pollution, de dégradation de la qualité de l’air et de dérèglement du climat. La qualité de vie et le développement socio-économique en pâtissent. C’est pourquoi, le pays poursuit ses efforts pour une utilisation raisonnable de l’énergie et une réduction des émissions de gaz à effet de serre « , a souligné M. Dat.

Il est indispensable de développer de nouvelles énergies et utiliser de manière raisonnable et efficace les ressources, de répondre aux besoins croissants d’énergie de haute qualité, renouvelables et à prix raisonnable au service du développement socio-économique. Le tout, en assurant la sécurité énergétique nationale. S’y ajoutent la diversification des investissements et de la commercialisation dans le secteur énergétique pour le développement d’un marché énergétique compétitif, l’investissement dans les énergies non carbonées.

Des pistes pour une coopération franco-vietnamienne

Partageant les analyses de M. Dat, Christian Jacob, ex-député européen, ex-ministre français de la Fonction publique et président de la délégation sur l’aménagement et la développement durable, a fait remarquer que « la France a pris plusieurs mesures pour diminuer de 20% ses émissions de CO2, développer l’utilisation des énergies renouvelables et la production d’énergie par biomasse », c’est-à-dire l’énergie tirée des matières organiques non fossiles comme bois, paille, huile, déchets végétaux…

Selon M. Jacob, le Vietnam dispose de grandes potentialités pour développer la bioénergie. « C’est le moment idéal pour les deux pays d’intensifier leur coordination et leur coopération sur le développement durable et l’utilisation efficace de l’énergie, la réduction des émissions de CO2 », a-t-il souligné.


Source : un article de Tùng Chi, publié le 20 novembre 2009 sur le site Le Courrier du Vietnam.

René Massé

Algérie : la Sonelgaz se lance dans la fabrication de panneaux solaires

La société nationale d’électricité et de gaz (Sonelgaz) a annoncé le 22 novembre 2009 qu’elle créait sa première usine de production de modules photovoltaïques, d’une la capacité annuelle de 50 MW. Elle sera mise en service à compter de 2012.

Sonelgaz a dégagé une enveloppe de 100 millions de dollars (76 millions d’Euros) pour le projet de Rouiba éclairage de fabrication de panneaux solaires et de supports de réseaux électriques, selon son PDG. Elle sera construite sur la zone industrielle de Rouiba, dans la Wilaya d’Alger.

« Dans notre stratégie d’utilisation de l’énergie renouvelable, il est important de développer une technologie, un savoir-faire et un produit algérien. C’est ce que nous allons faire avec le projet de Rouiba éclairage, une entreprise transférée par l’Etat vers la Sonelgaz », a annoncé, lundi 23 novembre, Nourredine Bouterfa, président directeur général de la Sonelgaz, invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale.

C’est en effet la société Rouiba Eclairage, qui vient d’être intégrée au groupe Sonelgaz, qui sera le maître d’ouvrage de ce projet. L’usine sera construite sur les terrains attenant au siège de l’entreprise.

« Nous voulons lancer une chaîne de fabrication de photovoltaïque de 50 mégawatts par an. Nous voulons créer également un espace réservé à la recherche et au développement au niveau de cette usine », a indiqué le PDG de Sonelgaz.

Rappelons que l’Algérie dispose d’un potentiel d’énergie solaire qui avoisine les cinq milliards GWh/an.

Avec une superficie de plus de 2 300 000 km2, le pays possède une moyenne annuelle d’ensoleillement de 2 550 heures dans le Nord et de 3 600 heures dans le Sud désertique (Sahara) avec une capacité respective de 1 700 à 2 650 kWh/m2/an.

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Sources : un article de Amal Belkessam publié le lundi 23 Novembre 2009
sur le site Eco Nostrum, et un second article de Merouane Mokdad publié le 23 novembre 2009 sur le site Tout sur l’Algérie.

René Massé

Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam

Cet ouvrage rassemble les actes de la conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique qui s’est tenue à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam) les 9 et 10 avril 2008, dans le cadre de la Semaine française au Vietnam.

Pour faire face à une croissance très vigoureuse de la demande en électricité (15% en 2007), et dans le contexte de mobilisation contre le réchauffement climatique, le Vietnam est amené à définir une véritable stratégie d’efficacité énergétique. Les enjeux sont multiples pour relever le défi de la maîtrise de l’énergie : programmation nationale, déclinaison politique régionale, renforcement institutionnel, rédaction de lois, définition de standards, mobilisation de moyens matériels et organisationnels, formation des acteurs, financement, tarification énergétique, développement du marché des énergies renouvelables, etc.

Le ministère vietnamien de l’Industrie et du commerce (MOIT), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) ont organisé les 9 et 10 avril 2008 à Hô-Chi-Minh-Ville une conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam, permettant à des experts internationaux, bureaux d’étude techniques et institutions françaises et vietnamiennes de partager leur expérience. Les actes de ce séminaire résument les interventions des participants et les actions proposées. Ils offrent des regards croisés éclairant d’un jour nouveau la politique du Vietnam en matière d’efficacité énergétique.

« Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam »

Agence Française de Développement, Octobre 2009, 194 pages

Afrique du Sud : Powering Africa Forum

Des représentants des compagnies d’électricité, des hommes politiques et des investisseurs africains se sont réunis au Cap, du 11 au 13 novembre 2009, lors d’une conférence intitulée Powering Africa Forum, pour débattre des problèmes du secteur de l’électricité en Afrique.

Pénurie d’électricité en Afrique

Depuis janvier 2008, l’Afrique du Sud a rejoint les 30 des 48 pays d’Afrique subsaharienne, touchés par une crise de l’énergie électrique, obligés de subir de fréquentes coupures et restrictions d’électricité.

La pénurie d’électricité a des conséquences désastreuses tant au niveau social qu’économique. L’obscurité favorise la criminalité. La conservation des vaccins ou le bon déroulement d’une opération chirurgicale peuvent être remis en question par des délestages. Le pompage de l’eau devient impossible, les communications sont ralenties. La crise énergétique aurait ainsi fait perdre 4,5 milliards d’euros à l’Afrique du Sud depuis 2008.

Moyens de production insuffisants ou obsolètes, réseaux de distribution vétustes, fort endettement des sociétés nationales d’électricité : d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique aurait besoin de 344 milliards de dollars (230 milliards d’euros) pour augmenter sa capacité de production, moderniser ses infrastructures et étendre ses réseaux de distribution. Les gouvernements doivent donc convaincre des investisseurs. Or, souvent, « les projets manquent de garanties financières et les politiques énergétiques sont floues », estime Mark Pickering, directeur de la société sud-africaine Empower. « Trop souvent, les gouvernements font des appels d’offres sans donner suite. Les investisseurs n’ont plus confiance », enchaîne Gerrit Kruyswijk, de la Nedbank.

Potentiel extraordinaire

« Les bailleurs ont de l’argent disponible pour financer les projets, estime Virginie Dago, de l’Agence française pour le développement. Ce qui manque, ce sont de bons meneurs de projets. (…) « Il y a trop d’ingérence des États et de la politique dans les services publics africains. De plus, les passations de marché ne se font pas toujours dans la transparence », affirme un consultant suisse.

L’ouverture du marché est attendue avec impatience. « Il y a des raisons d’espérer, assure Pat Naidoo, directeur exécutif de la joint-venture Westcor. L’Afrique va ouvrir le marché de l’électricité aux producteurs indépendants, avec un cadre de régulation régi par les États. Cela devrait permettre l’accroissement de la capacité de production, via des fonds privés. » Mais, en attendant, « on a deux équipes de foot immobiles, celles des financeurs et celles des porteurs de projets de développement, car il n’y a pas de terrain de jeu », ironise Alastair Campbell, de la Standard Bank sud-africaine.

La nécessité d’une hausse des tarifs fait consensus. Jusqu’à présent, la politique commerciale des compagnies d’État était quasi inexistante. Les factures impayées n’étaient pas recouvrées et « les tarifs n’ont pas évolué depuis les années 1970, car c’est un argument électoral fort », explique un membre de la Banque européenne d’investissement (BEI). « Mais on ne peut pas progresser avec ce genre de comportement, d’autant que les électeurs se plaignent du manque d’investissement public dans le secteur énergétique », ajoute-t-il.

C’est ce qui a généré la crise en Afrique du Sud. L’État et Eskom étaient dans l’incapacité de financer les infrastructures car l’électricité était facturée au tiers de son prix de revient. Le gouvernement devrait donc décider, fin novembre, d’une hausse des tarifs de l’électricité de 146 % sur un an ou bien de 45 % par an sur trois ans. Sachant qu’en 2007 et 2008 les consommateurs ont vu leurs factures augmenter respectivement de 27,5 % et 31,3 %.

Le continent africain a un potentiel extraordinaire de production d’électricité. Pat Naidoo, de Westcor, soutient que « des projets comme le développement du site hydroélectrique d’Inga (en République démocratique du Congo) pourraient rapporter tous les ans 2,2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) ». Mais, comme le rappelle Sang Yoon, analyste à l’AIE, « le problème reste le financement ».


Source : un article de Tristan Coloma publié le 17 novembre 2009 sur le site Le Monde.

René Massé

Éthiopie : nouveau barrage hydroélectrique

Le barrage hydroélectrique de Tekeze, d’une capacité de 300 mégawatts, a été inauguré samedi 14 novembre 2009 en Éthiopie.

Ce projet, censé mettre fin aux pannes à répétitions, représente un investissement de 356 millions de dollars financé par la China National Water Resources and Hydropower Engineering Corporation. La chaine de télévision publique a précisé que l’édifice ne produit pour le moment que 80 mégawatts et que la date de mise en marche à pleine puissance reste inconnue. Les pannes d’électricité sont fréquentes en Éthiopie, où l’alimentation a dû être coupée un jour sur deux pendant plus de cinq mois cette année. L’économie nationale et les investissements étrangers en ont été sévèrement pénalisés.


Source : Le journal du dimanche.

Xavier Dufail

Haïti : 15 millions de dollars pour réhabiliter la centrale électrique de Péligre

Un accord de prêt de 15 millions de dollars US est signé le 3 octobre 2009 entre Haïti et l’OFID pour financer les travaux de réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Péligre.

La République d’Haïti et le Fond de l’organisation des pays exportateurs de pétrole pour le développement international (OFID) ont procédé à la signature de cet accord en vue de réhabiliter la centrale hydroélectrique de Péligre.

Il s’agit d’un projet qui vise à maximiser la production générée par cette centrale et en sécuriser l’approvisionnement en électricité à travers la réhabilitation, l’extension et l’amélioration de la ligne de transmission.

Ce projet sera exécuté par le ministère des Travaux publics, transports et communications (MTPTC).

Les travaux de réhabilitations coûteront environ 42 millions de dollars, dont 12,5 millions fournis par la Banque Interaméricaine de développement (BID) sous forme de dons.


Source : Haïti Press Network.

Xavier Dufail

Nigeria : 300 millions de dollars de crédit pour la réforme du secteur énergétique

Le mi­nistre ni­gé­rian de l’In­for­ma­tion est des Com­mu­ni­ca­tions, Prof. Dora Aku­nyi­li a an­non­cé l’ob­ten­tion d’un prêt de 300 mil­lions de dol­lars de l’As­so­cia­tion pour le dé­ve­lop­pe­ment in­ter­na­tio­nal (ADI) ac­cor­dé au gou­ver­ne­ment du Ni­ge­ria pour en­ta­mer les ré­formes dans le sec­teur de l’élec­tri­ci­té. Ce prêt a été oc­troyé dans la cadre de la Fa­ci­li­té spé­ciale de la Banque mon­diale pour le dé­ve­lop­pe­ment des in­fra­struc­tures.

Selon Mme Aku­nyi­li, le Conseil avait exa­mi­né et ra­ti­fié l’ac­cord par an­ti­ci­pa­tion du pré­sident Umaru Yar’adua pour ob­te­nir un prêt de 200 mil­lions de dol­lars de l’ADI pour le Pro­jet d’amé­lio­ra­tion du sec­teur de l’élec­tri­ci­té et du gaz (NEGIP) et une ga­ran­tie à risque par­tiel d’un mon­tant de 100 mil­lions de dol­lars.

Ce prêt est rem­bour­sable sur une pé­riode de 40 ans avec un délai de grâce de dix ans.

Le cré­dit est ob­te­nu à des condi­tions très douces avec une com­mis­sion an­nuelle de 0,75% sur le mon­tant réel du cré­dit et une com­mis­sion d’ou­ver­ture de cré­dit de 0,5% sur le solde non dé­bour­sé du cré­dit.

Le prêt ainsi ac­cor­dé sera rétrocédé à la « Power Hol­ding Com­pa­ny of Ni­ge­ria », dans les mêmes termes et condi­tions que ceux ac­cor­dés au gou­ver­ne­ment fé­dé­ral par l’ADI.

« Il sera uti­li­sé pour fi­nan­cer d’im­por­tants in­ves­tis­se­ments dans le sec­teur éner­gé­tique, no­tam­ment pour le ren­for­ce­ment de la trans­mis­sion et de la dis­tri­bu­tion de l’élec­tri­ci­té », a in­di­qué le mi­nistre.

Prof. Dora Aku­nyi­li a ex­pli­qué que la fa­ci­li­té al­lait éga­le­ment aider le gou­ver­ne­ment ni­gé­rian à lan­cer des pro­grammes de ré­formes dans le sec­teur de l’éner­gie, de l’as­sis­tance tech­nique et du trans­fert des connais­sances.


Source : un article publié le 12 novembre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé