Etude de préfaisabilité sur la petite hydroélectricité : liste des points importants à analyser avant d’installer une petite usine hydroélectrique

Cette checklist ou liste récapitulative pour la petite hydroélectricité a pour objectif de donner aux développeurs / investisseurs potentiels et même inexpérimentés dans le domaine de la petite hydroélectricité de premières informations et conseils sur toutes les procédures nécessaires pour commencer et développer des projets de petite hydroélectricité.

Publication de l’ESHA, European Small Hydropower Association.
Courriel : http://www.esha.be

12 pages.

Octobre 2005.

Son objectif est de guider le développeur / investisseur afin qu’il puisse
déterminer la viabilité du projet, en utilisant un simple procédé de pas à pas. Cette checklist peut être utilisée en parallèle avec le Guide Technique pour la réalisation de projets de petite hydroélectricité, un document plus complet également réalisé par le Réseau Thématique de la petite hydroélectricité, où toutes les étapes nécessaires mentionnées dans la checklist sont expliquées plus en détail.

Voir le document


Pour en savoir plus, sur les études à mener voir les articles suivants :

> Petites centrales hydroélectriques : les études à mener, mode d’emploi

> Le choix, le dimensionnement et les essais de réception d’une mini-turbine – PACER ;

> Faisabilité d’une micro centrale hydroélectrique, cahier des charges – ADEME ;

> Rénover au lieu d’abandonner : Modernisation et remise en service des petites centrales hydrauliques, critères d’évaluation – DIANE ;

> Comment mesurer la hauteur de chute ? ;

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?.

Pour des articles généralistes sur l’hydroélectricité et la micro hydroélectricité voir :

> Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités

> Petites centrales hydroélectriques : généralités

Jérome Levet

Faisabilité d’une micro centrale hydroélectrique, cahier des charges

Ce cahier des charges vise à définir les études et analyses devant être réalisées pour permettre d’apprécier la faisabilité d’un projet de micro-centrale hydroélectrique.
Publication de l’Ademe.

Ce document s’adresse aux investisseurs publics et privés avec, comme objectif essentiel, de leur donner les éléments principaux destinés à étayer leur décision finale d’investissement.

Faisabilité de petites-centrales hydroélectriques

Sommaire

1. Aspects techniques

1.1 Généralités sur le site

1.2 Hydrologie

1.3 Chute

1.4 Sélection du débit d’équipement
1.5 Description du projet

1.6 Estimation de la production

2. Aspects environnementaux

2.1 Milieu physique

2.2 Milieu biologique

2.3 Milieu humain

2.4 Mesures compensatoires

2.5 Analyses ultérieures à prévoir

3. Aspects financiers

3.1 Investissement, exploitation et maintenance

3.2 Recettes d’exploitation

3.3 Compte d’exploitation

4. Aspects administratifs

4.1 Situation administrative actuelle

4.2 Démarches administratives

5. Définition d’un programme

6. Proposition de la maîtrise d’œuvre


Pour en savoir plus, sur les études à mener voir les articles suivants :

> Petites centrales hydroélectriques : les études à mener, mode d’emploi

> Le choix, le dimensionnement et les essais de réception d’une mini-turbine – PACER ;

> Etude de préfaisabilité sur la petite hydroélectricité : liste des points importants à analyser avant d’installer une petite usine hydroélectrique – ESHA ;

> Rénover au lieu d’abandonner : Modernisation et remise en service des petites centrales hydrauliques, critères d’évaluation – DIANE ;

> Comment mesurer la hauteur de chute ? ;

> Comment mesurer le débit d’une rivière ?.

Pour des articles généralistes sur l’hydroélectricité et la micro hydroélectricité voir :

> Hydroélectricité et centrales hydroélectriques : généralités

> Petites centrales hydroélectriques : généralités

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

"Pico hydro for village power : a practical manual for schemes up to 5kW in hilly areas"

La pico hydro pour l’alimentation énergétique des villages : un guide pratique pour les systèmes de moins de 5kW

The Nottingham Trent University Micro Hydro Centre s’intéresse à la pico hydro depuis le début des années 80. Par l’intermédiaire de son site Internet : the pico hydro web site, il publie un guide pratique sur la pico hydro .

Il est également disponible ci-dessous dans une version anglaise et une version espagnole.

Sommaire du document

Ce document est un guide pratique exhaustif qui expose tous les points clés du montage et de la gestion d’un projet de pico hydroélectricité :

  1. Introduction
  2. Les bases de la pico hydro
  3. L’identification d’un site
  4. Le planning d’un projet
  5. Propriété et viabilité d’un projet
  6. Schémas d’installations
  7. L’analyse d’un site
  8. Le dimensionnement d’un site
  9. Produire de l’électricité
  10. La gestion du débit
  11. La conduite forcée
  12. Le bâtiment de la centrale
  13. Les charges
  14. Le réseau de distribution
  15. Le branchement domestique
  16. Les parafoudres
  17. L’exploitation et la maintenance
  18. Trouver les défauts de courant
  19. Annexes
  20. Bibliographie et références
  21. Glossaire

Ce document est téléchargeable en version anglaise et en version espagnole.


Pour en savoir plus, voir également le site Internet the pico hydro web site (en anglais)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

L’électrification rurale décentralisée dans le sud

Article en ligne de Nadia Bentaleb, Directrice Générale de l’ONG Migrations et Développement, Membre du Centre d’économie et d’éthique pour l’environnement et le développement (C3ED)

Cet article présente les différentes énergies renouvelables utilisées pour l’électrification rurale décentralisée des pays en voie de développement et les conditions de transfert de ces technologies. Il est illustré par quelques pratiques initiées par différents acteurs : les Etats, les ONGs, le PNUD et les entreprises.

Voir l’article

Jérome Levet, René Massé

La pico hydroélectricité pour le développement : l’expérience d’un projet de l’ESMAP en Equateur

Ce document de capitalisation en anglais disponible ci dessous, tire les leçons d’un projet mené par l’ESMAP pour développer la filière pico-hydroélectricité en Equateur pour l’approvisionnement des ménages les plus pauvres. A terme, ce projet vise à répliquer l’expérience dans toute la région Andine et dans d’autres pays en voie de développement.

Approvisionner les régions rurales éloignées en énergie est une tâche difficile et coûteuse. Pourtant, pour tous les pays en voie de développement, c’est un élément essentiel à l’accomplissement des « objectifs du millénaire ». Partout à travers le monde, les communautés rurales doivent pouvoir tirer partie de leurs ressources naturelles pour bénéficier de services énergétiques modernes.

La pico hydroélectricité (très petites installations hydroélectriques appropriées à l’alimentation de quelques ménages) est une option comparativement bon marché qui peut aujourd’hui concurrencer les autres techniques d’approvisionnement d’énergie décentralisée pour alimenter en électricité des millions de personnes à travers le monde. Cependant pour favoriser son développement, elle doit être accompagnée de programmes appropriés.

Voir le document(EN)

Présentation du projet

Le projet s’est déroulé en 5 étapes :

  • l’évaluation des expériences de développement de cette technologie dans le monde pour connaître les conditions qui garantissent un bon développement de la filière ;
  • l’évaluation des potentialités de développement de la pico hydroélectricité dans dans cinq pays andins [1], tant au niveau technique, social que commercial ;
  • le développement de 31 projets pico hydro pilotes ;
  • le développement d’une structure locale d’accompagnement ;
  • l’évaluation de l’impact des projets sur le développement des communautés rurales bénéficiaires.

L’expérience de la pico hydroélectricité à travers le monde

Les systèmes

Les systèmes pico-hydroélectriques ont généralement une puissance comprise entre 200 et 1000 W, mais le terme « pico hydro » inclut souvent les systèmes dont la puissance peut atteindre 5 kW.

La gamme des turbines disponibles est relativement vaste : Turgo, Pelton, turbines à flux traversant… Elles peuvent ainsi s’adapter à toutes les hauteurs de chute.

Les unités sont petites et bon marché et ce qui facilite les possibilités d’achat, d’installation et de gestion par un ménage rural.

Cette technologie est généralement employée pour subvenir aux besoins domestiques : éclairage, télévision, radio et parfois pour recharger des batteries.

Voir la photo ci-dessous : une installation pico hydro en Equateur pour l’alimentation d’un ménage rural.


Une installation picohydro en Equateur

Chine et Vietnam : un développement important mais anarchique

Au Vietnam, en Chine et au Népal cette technologie, qui est désormais fabriquée localement, est devenue accessible aux ménages ruraux : de 25 $ pour une turbine de 200 W à 1 000 $ pour une turbine Pelton de 3 000 W.

Ainsi, depuis la fin des années 80, près de 120 000 pico centrales ont été installées au Vietnam, particulièrement au Nord Ouest, près de la frontière chinoise.

Cependant, le développement de la filière s’est fait de manière anarchique : aucun accompagnement financier (payement au comptant) et technique (l’information circule oralement) ne se sont mis en place et la qualité des systèmes les moins chers laissent souvent à désirer : faible efficacité, fonctionnement incertain, durée de vie ne dépassant pas les 2 ans.

Même si ces éléments ne garantissent pas un développement durable de la filière notamment pour les plus pauvres qui achètent le matériel de plus faible qualité, le marché reste en croissant avec plus de 20 000 unités installées par an.

Les Philippines : les leçons de l’expérience vietnamienne

Quelques autres pays ont également développé le marché de la pico hydro : l’Inde, quelques pays d’Amérique du sud et les Philippines.

Le marché philippin est très important : 2.7 millions de ménages n’ont pas accès à l’électricité, et parmi eux, au moins 120 000 ménages pourraient être alimentés par des pico centrales.

Ainsi, en bénéficiant de l’expérience vietnamienne, les Philippines ont connu un développement de la filière pico hydro depuis la fin des années 90.

La distance des Philippines à la Chine n’a pas permis au matériel chinois, souvent de piètre qualité, de pénétrer le marché philippin comme il l’a fait au Vietnam. Il a pu ainsi être mieux contrôlé. Des unités de bonne qualité ont été importées du Vietnam. Elles ont été accompagnées par un support technique national et international compétent.

Aujourd’hui, ces unités permettent parfois d’alimenter des micro réseaux dans des villages isolés.

Analyse économique de la pico hydroélectricité

Une étude économique comparative, comprenant les frais d’investissement et de maintenance, de plusieurs options énergétiques a montré que la pico hydro est l’une des technologies les plus abordables pour l’électrification des communautés rurales : enre 74 et 150 $ par an pour la pico hydro, pas moins de 140 $ par an pour les autres systèmes (photovoltaïque, éolien, thermique…).

L’étude a montré que même les plus pauvres (moins de 2 $ par jour) peuvent s’offrir cette technologie.

Par ailleurs, une pico centrale fournit un courant alternatif de 220 V 24 heures sur 24 ce qui peut plus facilement permettre le développement d’activités économiques.

Opportunités de développement de la pico hydroélectricité dans les Andes

Des études ont montré que l’Equateur possède un bon potentiel de développement de la filière pico hydro : le nombre de ménages pouvant être alimenté par une installation est estimé à minimum de 16 000, il pourrait atteindre le chiffre de 32 000.

Les autres pays de la région étudiés également un potentiel important comme le montre le tableau ci-dessous :

Pays Ménages non électrifiés Ménages qui pourraient être alimentés par une installation pico-hydroélectrique Taille du marché potentiel selon la capacité et la volonté à payer
Bolivie 515 815 355 000 55 000–109 000
Pérou 1 462 783 671 000 98 000–197 000
Equateur 249 199 137 000 16 000–32 000
Colombie 127 343 39 000 7 000–14 000
Venezuela 72 170 28 000 4 500–9 000
Total 2 427 310 1 230 000 180 500–361 000

le développement de 31 projets pico hydro pilotes

En Equateur, l’Esmap, en association avec le gouvernement et des revendeurs locaux, a accompagné l’installation de 31 pico centrales pilotes vietnamiennes de bonne qualité.

Les centrales ont été installées dans 5 villages de 2 provinces du pays présentant des topographies diverses : 10 projets dans la région montagneuse du Chimborazo et 21 dans la région forestière de Napo.

Ces projets ont permis d’électrifier 193 personnes principalement pour les besoins d’éclairage.

Le développement d’une structure locale d’accompagnement

L’Esmap a également mis en place une structure locale d’accompagnement de la filière, dont le but est la formation des techniciens et des usagers et la promotion de la technologie pour favoriser le développement du secteur privé.

Elle a permis d’évaluer le coût des projets : le coût moyen d’une unité pilote en Equateur s’est élevé à 475 $ (génie civil, câbles et équipements électriques compris). Dans quelques années, la concurrence pourrait faire diminuer ce prix à 200 $, l’importation du Vietnam restant toujours moins chère qu’une fabrication sur place. Le coût de la maintenance a été évalué à 5 $ par an par unité et leur durée de vie à 5 années.

Ces coûts ont clairement montré les possibilités de développement de la filière dans le pays et dans toute la région et ont développé l’intérêt du secteur privé pour le domaine. Par ailleurs, a travers les formations essentielles pour la durabilité des installations, les usagers et le secteur privé ont aujourd’hui pleinement confiance dans la technologie.

Ainsi, aujourd’hui, de nouveaux projets voient naturellement le jour autour des villages pilotes.

L’évaluation de l’impact des projets

Les impacts de ces pilotes ont été soigneusement évalués. Ils ont permis l’amélioration de la qualité de vie (éclairage), une meilleur éducation, le développement d’activités économiques, des économies de pétrole, le développement d’activités le soir.

Conclusions et Recommandations

Le potentiel de développement de cette technologie reste très important dans tous les pays en voie de développement, dans les Andes bien sûr mais aussi en Afrique où pratiquement aucun projet n’a encore vu le jour.

Afin d’améliorer la filière et diminuer le coût des installations le projet recommande :

  • de recourir à un matériel de bonne qualité et à un support technique efficace ;
  • de stimuler l’intérêt local pour la pico hydro au niveau du gouvernement, des ONG locales, des universités, des usagers… ;
  • de souligner et d’accompagner les activités commerciales que peut permettre la pico hydroélectricité car elle ne se développent pas forcément d’elle même ;
  • enfin, même si la pico hydroélectricité est une technologie relativement abordable pour les ménages ruraux, un support financier peut être envisagé pour garantir son essor vers les ménages les plus pauvres pour qu’ils aient accès à des systèmes de bonne qualité plus durables et plus fiables.

Voir l’intégralité du document(EN)

Jérome Levet, René Massé

Togo : publications du Séminaire national sur le développement des capacités dans le domaine des énergies renouvelables

Du 27 au 30 juin 2007, s’est tenu dans les locaux de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) à Lomé, le séminaire national sur le développement des capacités dans le domaine des énergies renouvelables organisé conjointement par l’ISESCO et l’UNESCO en collaboration avec le Gouvernement de la République Togolaise.

Ce séminaire était destiné à compléter la formation des experts nationaux dans le domaine des énergies renouvelables, une quarantaine de cadres venus de différents départements ministériels, de l’Université de Lomé et des ONGs.

Après les allocutions introductives des organisateurs, ISESCO, UNESCO et Ministère des Mines et de l’Energie, les exposés se sont faits plus didactiques, avec en particulier :

  • La terminologie et les concepts de base sur l’énergie, présenté par Mr. GBANDEY Gbaty Tiadja de la Direction Générale de l’Energie ;
  • La Biomasse – Energie au Togo, présenté par Mr. Essowè OURO-DJERI, a mis en exergue d’une part, l’importance de la biomasse dans la consommation énergétique nationale et d’autre part, les potentialités de valorisation de cette forme d’énergie. Cet exposé a introduit des débats fructueux sur plusieurs problématiques :
    • les techniques de carbonisation,
    • la rationalité de l’utilisation de la biomasse,
    • la valorisation des ordures ménagères,
    • la valorisation des déchets végétaux (coques et fibres des noix de palmes, les déchets de scieries, etc…),
    • les techniques de coupe d’arbres,
    • la réglementation du secteur forestier ;
    • les énergies de substitution tel que le GPL et le Biogaz.

Il ressort de ces débats que les gouvernants doivent intégrer la dimension biomassique dans les politiques énergétique et environnementale.

  • Le système solaire photovoltaïque, présenté par le Professeur NAPO Kossi. Après avoir situé la place du photovoltaïque dans les options énergétiques les plus prometteuses, il a décrit de façon schématique le système solaire photovoltaïque et ses composantes, puis expliqué les mécanismes d’installation et de fonctionnement des équipements utilisés pour l’exploitation de l’énergie solaire photovoltaïque.
  • L’électrification rurale, ses atouts pour le développement socio économique et environnemental au Togo, présenté par Mr. LARE Toumpane Daméssanou, Coordonnateur de l’ONG ACDI-SOLAR -> article748( Action Communautaire pour le Développement Intégral et Solaire), basée à Dapaong dans la région des Savanes au nord du Togo.
  • Les potentialités en énergies renouvelables au Togo, présenté par Mr. AFO ALEDJOU Mawé, Directeur de la Planification Energétique. De son point de vue, le manque de promotion des énergies renouvelables et l’insuffisance de ressources humaines qualifiées ne permettent pas le développement des énergie solaire, éolienne, du biogaz, et de l’hydroélectricité au Togo aujourd’hui.
  • Les régimes du neutre en basse tension.
  • L’électrification rurale décentralisée, présenté par le Dr BAYOR Sibiri, Directeur Adjoint de l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs de l’Université de Lomé. Cette exposé a mis l’accent sur la mise en œuvre et le développement des mini-réseaux en milieu rural et les mesures de protection des installations et des personnes. Les préoccupations des participants ont porté sur les branchements de fortune communément appelés « toiles d’araignée », la réglementation et la professionnalisation des techniciens chargés de l’installation des équipements. En outre, il y a nécessité de changer d’approche et de comptage de l’énergie fournie par rapport à la spécificité de l’électrification rurale (vente de services énergétiques et non de kWh).

Enfin, une projection vidéo sur la mise en œuvre d’un projet d’électrification rurale par système éolien au Ghana a montré toutes les possibilités qu’offre l’utilisation de cette forme d’énergie.

Certains de ces documents d’intérêt général sont proposés ci-dessous en téléchargement.


Situation énergétique du Togo (extrait de l’allocution du Ministre des Mines et de l’Energie) :

La demande d’énergie ne cesse de s’accroître dans notre pays. La consommation annuelle du pays est évaluée à plus de 1,5 millions de tonnes équivalent pétrole (tep). Cette consommation est faite dans les proportions de 80% de bois de feu et charbon de bois, de 16 % de produits pétroliers et de 4% d’électricité. La dépendance extérieure est quasi totale pour les produits pétroliers et représente plus de 60 % pour l’électricité.

Malgré la politique de diversification des sources d’approvisionnement adoptée par le gouvernement, les problèmes de couverture de tous ces besoins énergétique demeurent à tous les niveaux….

… En effet, au cours des décennies passées, les espérances stimulées par les énergies renouvelables n’ont pas été tenues. La recherche n’a pas reçu l’appui nécessaire et les découvertes étaient souvent vues seulement en termes économiques immédiats. En outre, les pays qui ont le plus besoin d’exploiter ces énergies ne possèdent pas les moyens exigés pour les investissements initiaux et n’ont pas les infrastructures adéquates et suffisantes pour bénéficier des progrès technologiques réalisés dans ce domaine. En d’autres termes, le potentiel en matière d’énergies renouvelables est certes disponible, mais il est encore sous exploité.


René Massé, Toumpane Daméssanou Lare

"Electricity reform in Chile : lessons for developing countries"

Réforme de l’électricité au Chili : leçons pour les pays en voie de développement.

Le document PDF à télécharger ci-dessous est un document de travail en économie de l’université de Cambridge rédigé par Michael G. Pollitt en 2005.

Ces dernières années, mise à part l’Argentine, le Chili est l’un des seuls pays en voie de développement à avoir engagé et réussi une réforme totale de son secteur électrique.

Cet article retrace l’histoire et évalue la réforme chilienne, qui a débuté en 1982. La grande réussite de la réforme permet d’en tirer les leçons à tous les niveau du secteur : production, transmission, distribution, tarification et environnement institutionnel. Cette expérience globale plaide fortement en faveur de la privatisation du secteur.

René Massé

La petite hydroélectricité pour le développement : position de l’ONG Practical Action

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années. Utilisée depuis des siècles pour faire (…)

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action

Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité

Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années.


pelton

Utilisée depuis des siècles pour faire fonctionner les moulins, l’énergie hydraulique est une solution énergétique propre et renouvelable bien connue. Aujourd’hui, elle est principalement utilisée pour produire de l’électricité.

Selon Practical Action la petite hydroélectricité est l’une des meilleures solutions pour l’électrification rurale décentralisée des populations les plus isolées. Elle devrait par conséquent être d’avantage mise en avant par les gouvernements et agences de coopération internationale.

Afin de mieux comprendre les mécanismes assurant un développement durable de services électriques basés sur la petite hydroélectricité décentralisée, d’importantes activités de recherches ont été effectuées par de nombreuses institutions internationales (Banque mondiale, Unido, DFID, GTZ, Skat, Practical Action…). Ces études ont identifié quelles étaient les meilleures pratiques pour assurer son développement.

Il s’agit :

  • de l’existence de bonnes pratiques de gouvernance ;
  • du choix de tarifs et de modèles de gestion appropriés aux populations desservies ;
  • de l’importance de la participation de la communauté dans toutes les étapes d’exécution d’un projet ;
  • du développement des compétences au niveau local et national dans l’appropriation de ce nouveau service.

Dans différents pays en voie de développement, les exemples de projets réussis dans ce domaine attestent de la pertinence de ce choix pour l’électrification rurale.

Ils ont particulièrement montré :

  • l’adaptabilité de la technologie aux conditions locales ;
  • la durabilité des installations ;
  • la contribution positive de ces projets pour le développement.

Pourtant pendant les dernières décennies, peu a été fait pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité. Les organismes importants comme la banque mondiale et le Pnud, soutenus par de grands groupes industriels (Shell, BP, Kyosera, Total) favorisant le développement d’autres options énergétiques, notamment des systèmes photovoltaïques.

Contexte

La première centrale hydroélectrique a été installée dans le Wisconsin (Etats-Unis) en septembre 1882 seulement trois années après l’invention de l’ampoule par Thomas Edison. Ainsi, dès les débuts de l’électricité, l’hydroélectricité est devenue un important mode de production électrique : elle contribue aujourd’hui à pratiquement 20% de la production mondiale [1].

Pourtant, depuis plusieurs années, on constate un baisse de l’intérêt pour la petite hydroélectricité. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • la croissance rapide et globale de la demande électrique qui a favorisé le développement de grandes installations ;
  • le développement d’autres technologies ;
  • le développement massif de groupes électrogènes diesel portatifs relativement facile à installer et à approvisionner.

Plus récemment, crise énergétique, changements climatiques, faible taux d’accès à l’énergie dans les PVD et objectifs du millénaire font évoluer les mentalités. Tous les modes de production énergétiques sont passés en revue, notamment les modes de production décentralisés qui peuvent jouer un rôle dans le développement des populations pauvres et isolés des PVD. Il s’agit des panneaux solaires, des générateurs utilisant la biomasse, des petites éoliennes et bien sûr des petites installations hydroélectriques.

Les besoins énergétiques des populations pauvres des PVD

C’est pratiquement deux milliards de personnes dans le monde qui n’ont aucun accès à l’énergie électrique [2]. Les zones rurales des pays en voie de développement sont très majoritairement touchées car l’extension du réseau vers ces zones isolées n’est pas rentable et le coût élevé du carburant, la difficulté de garantir son approvisionnement et le manque d’assistance technique ne permettent pas d’y installer de petits générateurs diesel.

Faible puissance demandée, mais grand nombre de clients, la demande énergétique du milieu rural des PVD possède des caractéristiques particulières qui doivent être prises en compte.

Elle concerne principalement les besoins d’éclairage, d’information et de communication, de sécurité et de transformation agricole [3]. La puissance demandée pour ces usages varie en moyenne de 50W à 200W par ménage, pour une atteindre une consommation mensuelle d’au moins 50 kWh par famille et par mois.

Ces faibles consommations énergétiques fournissent pourtant des avantages importants : diffusion de l’information par la radio ou la TV (campagnes de vaccination, diffusion des maladies…) [4].

La petite hydroélectricité pour le développement des ressources locales

Pour répondre à la demande rurale, les petits cours d’eau qui disposent d’une pente raisonnable et d’un débit de plusieurs litres par seconde, peuvent être exploités par des petites centrales hydroélectriques.

La plupart des pays en voie de développement disposent d’un abondant potentiel de développement de cette technologie, qui pourrait ainsi alimenter de nombreux villages isolés.

A la différence des installations hydrauliques anciennes (moulins), une installation hydroélectrique exige :

  • des machines modernes, efficaces, rapides et puissantes ;
  • des instruments de contrôle et de commande modernes ;
  • une installation et une maintenance appropriée et soignée ;

L’électricité est un produit moderne qui apporte de grands avantages mais demande également une grande attention afin d’éviter les accidents et de garantir la durabilité des installations.

Selon l’expérience de Practical Action la petite hydroélectricité est l’un des modes de production d’énergie renouvelable les plus adaptés aux conditions locales des zones rurales des PVDs et qui garantit le mieux un développement durable des populations. Bien accompagné, un tel projet peut être entièrement géré par ses utilisateurs [5], réduisant ainsi les frais de fonctionnement et favorisant le développement local à tous les niveaux.

La petite hydroélectricité : une énergie rentable


photo micro centrale

Pendant des années, les coûts moyens de la petite hydroélectricité mis en avant par les constructeurs et les bureaux d’études internationaux étaient de l’ordre de 3500 $ à 15000 $ par kW installé, soit en gros de 1200 $ à 5000 $ par maison connectée [6]. Des chiffres bien trop élevés pour les bailleurs de fonds et les gouvernement qui l’ont donc écartée des programmes d’électrification pendant près de 40 ans.

Cependant, plusieurs institutions travaillant dans les PVD avancent aujourd’hui des chiffres bien moins élevés. Avec plus de 25 ans d’expérience dans le développement de la petite hydroélectricité sur tous les continents, Practical Action affirme qu’elle est en réalité d’une solution très bon marché par rapport aux autres technologie d’électrification rurale.

A puissance équivalente, le coût d’investissement d’une petite centrale hydroélectrique est certes plus élevé que celui de son concurrent direct, le générateur diesel.

Cependant, la maturité de cette technologie, de loin la plus grande parmi tous les modes de production d’électricité renouvelable, qui lui assure une longue durée de vie et lui permet de s’adapter aux conditions particulière des PVD diminue son coût relatif.

Par ailleurs, le transfert de technologies et de savoir faire a permis peu à peu de développer des compétences locales en la matière : construction locale des équipements éventuellement avec des matériaux alternatifs, conception, gestion des systèmes par les bénéficiaires. Plusieurs pays ont ainsi développé des compétences suffisantes pour évaluer leurs ressources et concevoir leurs installations, fabriquer leurs équipements et les installer et ceci à des coûts très concurrentiels.

Ainsi, en faisant appel à des technologies appropriées et en utilisant les compétences et les matériaux locaux, les frais d’investissement d’un projet de petite hydroélectricité peuvent s’en trouver fortement diminués. Il est ainsi parfois possible de se procurer des équipements construits localement pour la moitié voire le tiers de leurs équivalents importés.

A partir des ses expériences au Pérou, au Sri Lanka, au Népal et dans de nombreux autres pays, Practical Action estime que le coût d’une installation hydroélectrique se situe en réalité entre 1500 $ et 3000 $ par kW installé ce qui revient en gros à un investissement de 500 $ à 1000 $ par maison connectée [7].

Enfin, les frais de fonctionnement d’une centrale hydroélectrique sont très faibles, puisque, à la différence d’un groupe thermique, elle ne nécessite pas d’approvisionnement en carburant .

Ainsi Practical Action a démontré, qu’en ayant recours à des technologies appropriées, des modes de gestion adaptées et efficaces, le coût du kWh généré par une micro centrale hydroélectrique, peut atteindre la moitié du coût généré par une petite éolienne construite localement, le dixième de celui généré par une installation photovoltaïque domestique et de la moitié au quart de celui généré par une groupe thermique diesel [8].

Par conséquent, selon l’ONG, si les ressources hydrauliques sont disponibles, pour des raisons de coût, c’est toujours l’hydroélectricité qu’il faut privilégier pour l’électrification rurale, les autres modes d’approvisionnement électrique pouvant éventuellement intervenir en complément.

La petite hydroélectricité : une énergie durable

Les petites installations hydroélectriques ont peu d’impact sur l’environnement.

En effet, elles font généralement appel à des structures simples et ne modifient que très légèrement l’écoulement du cours d’eau sur lesquelles elles sont construites : elles sont généralement conçues pour n’en utiliser qu’une partie qui de plus retourne à son lit original quelques centaines de mètres à l’aval des installations. L’impact sur la faune et la flore est donc minimal.

La petite hydroélectricité est une énergie propre : elle ne produit ni émission de chaleur ni émissions de gaz à effet de serre.

Elle utilise des ressources et des technologies locales qui peuvent facilement être comprises par la population qui peut ainsi largement participer à la construction et au suivi des installations. Les expériences menées dans plusieurs pays montrent que lorsque le transfert de technologie a été correctement mené, les populations gèrent facilement les systèmes, conduisent les petites réparations et remplacent les pièces usagées ce qui pérennise les projets.

La petite hydroélectricité pour le développement des usages productifs de l’électricité

La petite hydroélectricité est un excellent moyen de favoriser le développement des utilisations productives de l’électricité car :

  • les ressources hydrauliques sont prévisibles et peuvent produire de l’électricité 24 heures sur 24, elles peuvent ainsi être employées pour l’approvisionnement des services de base comme l’eau potable, les services de santé, la communication… ;
  • ses coûts de production sont faibles, elle peut donc permettre le développement de projets énergivores : poulailler, scieries, transformation agricole, réfrigération… ;

La puissance installée est généralement choisie pour faire face à la future croissance de demande sur des 25 à 30 années à venir. Elle est donc bien supérieure à la demande calculée au moment du montage du projet. Ainsi dimensionnées, les installations hydroélectriques génèrent un approvisionnement énergétique important, et par ailleurs continu, qui peut entrainer, si le marché et les conditions tarifaires le permettent, le développement des usages productifs de l’énergie, notamment pendant la journée [9].

La figure ci-dessous montre une courbe de charge typique d’un petit village isolé du Pérou. La demande moyenne du village n’excède pas un tiers de la demande maximale, atteinte le soir, surtout pour les besoins d’éclairage et d’information (radio, TV) et très peu aujourd’hui pour les usages productifs. Comme on le voit, le projet génère un excès journalier d’énergie qui pourrait largement être utilisé pour développer ces usages.

graphe demande

Conclusion : Comment développer la petite hydroélectricité dans les pays en voie de développement ?

Ainsi, la petite hydroélectricité se révèle être une option majeure pour lutter contre la pauvreté énergétique en milieu rural et atteindre les objectifs du millénaire. C’est un mode de production électrique propre, basé sur les ressources locales, fiable, dont l’énergie peut être disponible 24 heures sur 24 sans interruption. Bien mené, en faisant notamment appel aux moyens de construction locaux, un projet de petite hydroélectricité peut être largement rentable, il ne génère en effet que peu de frais de fonctionnement. Il peut favoriser la création d’emplois, le développement d’utilisations productives de l’énergie et entrainer ainsi le développement économique et social des communautés équipées.

Pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité pour les PVD, il est nécessaire :

  • d’améliorer les compétences des PVD aux niveaux de l’évaluation, la conception, la fabrication et le fonctionnement des petites installations hydroélectriques ;
  • d’évaluer et diffuser les meilleures pratiques de développement des l’hydroélectricité dans les PVD ;
  • de promouvoir le transfert de technologie et de savoir faire entre pays du sud. De réaliser des projets pilotes exemplaires se basant sur les bonnes pratiques repérées à travers le monde ;
  • d’adapter les politiques de régulation de l’électricité aux conditions particulières de la petite hydroélectricité (par exemple en fixant un prix minimum garantie dans le cas d’une revente au réseau) ;
  • d’adapter les mécanismes financiers du secteur pour favoriser l’implication du secteur privé dans la petite hydroélectricité pour accélerer son essor ;
  • d’adapter les normes techniques aux conditions rurales des PVD ;
  • d’adapter les modes de gestion aux conditions locales ;
  • de promouvoir le développement des utilisations productives de l’énergie.

Pour en savoir plus voir :

> le site internet de Practical Action(EN) ;

> l’article original en anglais disponible ici(EN)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

Boiling Point, the household energy journal

Bulletin anglophone sur l’accès à l’énergie dans les pays en développement.

Boiling Point est un bulletin qui traite des aspects techniques, sociologiques, financiers et environnementaux de l’accès à l’énergie des ménages des pays en développement.

Créé en 1982 par l’ONG ITDG (dont le nom est maintenant Practical Action), Boiling point est désormais édité et diffusé par le réseau d’information Hedon.

Ses numéros sont disponibles ici(EN).

Jérome Levet, René Massé

République Centrafricaine : fiches de projets d’énergie électrique

Présentation d’une trentaine de projets d’électrification valorisant les énergies renouvelables, identifiés sur tout le territoire national.

« Fiches des projets d’énergie électrique »

Publié par le Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique de la république Centrafricaine

Draft Siemens RCA

Edité en août 2006

73 pages.

Le taux d’accès à l’électricité de la République Centrafricaine (RCA) est estimé à 10% seulement en milieu urbain et presque nul en milieu rural. Pourtant, la RCA dispose de ressources énergétiques exploitables, en particulier en combustibles ligneux, en hydraulique et en solaire.

Une nouvelle politique a été décidée par le Gouvernement ; elle est définie dans l’Ordonnance du 1er janvier 2005 portant Code de l’électricité de la RCA. Deux agences ont été créées,

  • l’Agence autonome de régulation du secteur de l’électricité (ARSEC), rendue indispensable par la libéralisation du secteur, et
  • l’Agence autonome d’électrification rurale en Centrafrique (ACER), chargée de mettre en œuvre le programme d’électrification rurale.

Pour faciliter l’identification de projets finançables par des bailleurs de fonds internationaux, le Ministère en charge de l’énergie a édité ce document qui propose une trentaine de fiches projets détaillés, susceptibles d’être financés et mis en œuvre rapidement.

Chaque fiche expose :

  • des renseignements généraux concernant la localisation, la population, les activités économiques…
  • la situation d’approvisionnement des localités identifiées ;
  • les objectifs du projet et les résultats attendus, ainsi que les travaux déjà réalisés ;
  • les résultats d’une étude de la demande en électricité ;
  • les résultats des études techniques réalisées par des bureaux d’études spécialisés et les caractéristiques des installations, ainsi
  • qu’une évaluation des coûts d’investissement.

On y trouve une compilation de 29 fiches de projets d’électrification réparties en :

- > neuf (9) fiches de projets hydroélectriques en zone urbaine ;

- > huit (8) fiches de projets hydroélectriques en zone rurale ;

- > sept (7) fiches de projets solaires en zone rurale ;

- > deux (2) fiches biomasse en zone rurale ;

- > trois (3) fiches hydroélectriques transfrontaliers.

Rigobert Gbazi