S’exprimant lors du G20 à Moscou où s’est réuni en mai dernier le Groupe de Travail sur le Développement, le directeur de GVEP a préconisé de nouvelles interventions pour résoudre le problème d’accès à l’énergie dans le monde en développement, en reconnaissant le rôle clé des marchés énergétiques hors réseau.
Au vu des cinq années de relation de GVEP avec le gouvernement russe (qui finance un programme de 30 millions de dollars, géré par la Banque mondiale, et couvrant le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et le Sénégal), le Directeur de GVEP, Ben Good, a été invité à assister à la réunion du Groupe de travail sur le Développement au G20 qui a eu lien en mai dernier à Moscou. Le but de son intervention était de partager l’expérience de GVEP en matière de développement des marchés de l’énergie hors réseau pour combler le déficit d’accès à l’énergie dans les pays en développement.
Présentant un nouveau paradigme d’interventions efficaces, qui reconnaît le rôle clé des marchés énergétiques hors réseau, M. Good a souligné que l’effort pour combler le fossé énergétique devrait moins se concentrer sur la mise en œuvre de projets d’infrastructures à grande échelle et davantage sur les stratégies pour développer des petits marchés énergétiques hors-réseau.
L’expérience de GVEP montre que le problème de l’accès à l’énergie peut être résolu de manière rentable en développant des petits projets hors réseau dans les zones rurales, là où les grandes compagnies ne pourront tout simplement pas intervenir. Si l’accès universel d’ici à 2030 doit être atteint, l’Agence Internationale de l’Energie estime à environ 40% le taux de couverture du déficit d’accès à l’énergie par le développement de réseaux nationaux d’électricité. Les 60% restants devraient être couverts par les mini-réseaux et autres solutions hors-réseau de petite échelle.
« Ceci est important – dit M. Good – parce que les marchés de l’énergie hors réseau préservent naturellement les petites entreprises et les capitaux privés, et non les agences multi et bilatérales, les agences gouvernementales et les organismes parapublics, dont les perspectives ont tendance à dominer les forums politiques internationaux, comme le G20. Par conséquent, cette réunion, au moins en ce qui concerne l’énergie, a besoin d’un autre type d’approche. On doit mettre beaucoup plus l’accent sur la question de savoir comment soutenir le développement des marchés, en mobilisant des capitaux privés, en stimulant la demande et renforçant les capacités des fournisseurs ».
« Sur le marché hors réseau, il y a une occasion unique – stipule Mr Good – pas celle de se demander comment la coopération au développement peut apporter de meilleurs niveaux en matière de fourniture d’infrastructures, mais celle d’observer que le secteur privé fait déjà des progrès, et se demander ensuite comment la coopération au développement peut l’aider à croitre plus vite. »
Selon un rapport récent de l’IFC, 37 milliards de dollars par an sont dépensés dans des solutions énergétiques de faible qualité, en grande partie par la population pauvre. Cela représente un marché largement inexploité pour le secteur privé, même si le rapport note également de nombreux défis importants auxquels le secteur privé doit faire face, tels que le développement de technologies appropriées, la mise en place de canaux de distribution de produits efficaces, et le test et l’adaptation des modèles d’affaires.
Toutefois, le rapport note aussi qu’il y a certains domaines où les gouvernements hôtes et leurs partenaires de développement peuvent également apporter une contribution importante. Il s’agit notamment de mettre à disposition de manière plus large des financements, fournir un soutien au développement des entreprises, gagner la confiance des consommateurs et construire le renforcement des capacités des organismes publics appropriés telles que les autorités de normalisation.
« GVEP International a une foule d’expériences pratiques en matière d’aide au marché de l’énergie hors réseau. Nous sommes impatients de partager cette connaissance avec le groupe de travail de développement et d’influencer les futures politiques, j’espère dans la bonne direction »- dit M. Good.
« L’approche de GVEP est d’accélérer l’accès à l’énergie en soutenant la croissance et le développement des entreprises qui desservent le marché énergétique hors réseau. Notre méthodologie suppose que, pour réussir, une petite entreprise a besoin de mobiliser efficacement ces quatre groupes de ressources : la technologie, les capitaux, les compétences et un réseau de distribution.
C’est souvent difficile pour les petites entreprises en général – et en particulier dans un pays en développement. Par conséquent, nous pouvons ajouter de la valeur en leur permettant d’accéder à ces ressources », conclut Ben Good.
Laure Ego, GVEP