Environnement, énergie et pauvreté en Afrique : interdépendance

Cet article expose en introduction les facteurs d’interdépendance entre la pauvreté, l’accès à l’énergie et l’environnement avant de suggérer des recommandations pour une production durable de biocarburants. La partie sans doute la plus intéressante est celle consacrée à la description des projets et stratégies à l’étude dans des pays d’Afrique sub-saharienne à la fin de l’année 2007.

« Environnement, énergie et pauvreté : l’interdépendance »

Auteur : Marguerite Culot

Source : NaturaVox

Publié le 27 décembre 2007

15 pages

L’article est structuré en sept chapitres :

I. Constat : la situation énergétique de l’Afrique, caractérisée par une faible consommation totale d’énergie par habitant qui se limite encore très souvent à l’usage d’un combustible de cuisson pour les aliments.

II. Liens entre Energie et Développement : présentation des impacts potentiels de l’accès à l’énergie sur l’éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

III. Contribution des agro-carburants aux OMD : – Atouts énergétiques de l’Afrique – « Un avenir de possibilités » Quels agro-carburants en Afrique sub-saharienne ? Production actuelle et Projets ;

IV. Participation des agro-carburants à l’équité énergétique : l’exemple des plateformes multifonctionnelles ;

V. Autres avantages des agro-carburants : stimulation de l’économie locale, bilan CO2 favorable, perspectives intéressantes pour les zones dégradées, etc.

VI. Inconvénients : risques écologiques et sécurité alimentaire.

VII. Recommandations pour une production durable d’agro-carburants, porteurs de sens et d’équité : la bioénergie pourrait constituer un des moteurs du développement rural en Afrique si les gouvernements l’intègrent de façon intelligente dans leur politique.

L’auteur conclut sur la nécessité de réorienter toute stratégie énergétique en Afrique vers une offre de services énergétiques qui met en valeur sa transversalité. La demande de services énergétiques devra être identifiée à la base en s’appuyant sur les perspectives de développement local et les ressources disponibles (ressources énergétiques, infrastructures de production, infrastructures sociales, ressources humaines).

L’article complet est consultable sur cette page du site de Naturavox ou téléchargeable ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Inde : perspectives du bioéthanol à partir du sorgho

L’inde s’intéresse de plus en plus au bioéthanol et recherche des sources alternatives à la canne à sucre ; le sorgho semble très intéressant sur plusieurs points de vue. Le document compare les deux filières sur les plans agricultural et économique.

« Sweet Sorghum Potential Alternative in India »

Auteurs : chercheurs de l’ICRISAT et de l’université des sciences agricoles de Kamataka (Inde)

8 pages (en anglais)

Par rapport à la canne à sucre, le sorgho présente les avantages agricoles suivants :

  • Un cycle de 4 mois, d’où la possibilité de réaliser deux récoltes par an ;
  • Une faible consommation d’eau (4 000 m³/hectare/récolte), soit le quart des besoins annuels d’eau pour la culture de la canne à sucre ;
  • Uun coût trois fois moins élevé ;
  • Une plus grande productivité en bioéthanol : 2 800 litres/ha/an contre 850 litres/ha/an pour la filière canne à sucre.

Sur le plan économique, le litre d’éthanol produit à partir du sorgho est légèrement plus faible et les graines produites (2 à 6 tonnes à l’hectare) peuvent être utilisées pour l’alimentation humaine et animale.

Le document présente aussi un aperçu des recherches réalisées ou en cours à l’ICRISAT – International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics – pour améliorer la productivité de nouvelles variétés de sorgho.

Pour plus de détails,télécharger le document :

  • Télécharger le document sur le site d’ICRISAT sur cette page (EN), ou
  • Téléchargez directement le document ci-dessous.

Pépin Tchouate

La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen.

Ce rapport de stage au sein de l’ONG MaliFolkcenter s’intéresse aux aspects économiques de la culture du pourghère au Mali. Il présente les résultats d’une étude pour déterminer le coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère, disponible en téléchargement ci-dessous.

« La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen »

Auteur : Romain Latapie

Université de Rennes 1 et MaliFolkcenter

Octobre 2007

107 pages

Dans le cadre d’une année de formation Master Analyse de Projets de l’Université de Rennes 1 (http://apia.asso.univ-rennes1.fr), l’auteur a effectué un stage de 6 mois au sein de l’ONG malienne MaliFolkecenter (www.malifolkecenter.org ). Cette structure mène un projet d’électrification rurale d’une commune au Sud-Mali (projet Garalo Bagani Yelen) à partir d’huile de pourghère produite localement. Ce projet se veut être un nouveau paradigme énergétique pour le développement durable et met l’accent sur la production de l’arbuste pourghère dans le cadre de petites exploitations familiales. Ce projet veut montrer que la production, la transformation et l’utilisation locale de l’huile de pourghère est un outil du développement qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali.

La démarche de cette étude repose sur la collecte et l’analyse de données. Plusieurs étapes ont été nécessaires :

- 1. La collecte de donnée : faite à partir d’entretiens semi-directifs auprès des producteurs de pourghère de la commune de Garalo ;

- 2. L’élaboration des comptes d’exploitations individuels grâce aux données collectées ;

- 3. L’élaboration d’un compte d’exploitation type d’un hectare de pourghère, grâce aux outils de l’analyse de données ;

- 4. La détermination du coût de production au kilogramme des graines de pourghère, grâce aux outils de l’analyse financière.

Cette étude repose sur plusieurs principes :

  • La monétarisation du temps de travail familial non rémunéré sur la plantation ;
  • La prise en compte de la dimension temporelle de la production du pourghère grâce à des outils de l’analyse financière ;
  • La formulation d’hypothèses concernant le mode de récolte et le rendement à l’hectare d’une plantation de pourghère.

L’exploitation du pourghère est encore à ses prémisses au Mali, c’est pour cela qu’il existe de nombreuses incertitudes. Cette étude fournit de l’information pour réduire l’incertitude et aider à la décision. Elle apporte une estimation du coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère dans la commune de Garalo (entre 17,66 Fcfa et 42,07 Fcfa selon les différentes hypothèses).

Cette étude comporte de nombreuses limites et s’appuie sur de nombreuses hypothèses ; elle doit donc être complétée par d’autres études afin de réduire l’incertitude entourant la culture de l’arbuste pourghère au Mali. Ces études devront porter en particulier sur les aspects agronomiques de la plante, mais aussi sur les impacts socio-économiques et environnementaux de la production du pourghère à petite ou grande échelle.

Néanmoins, on peut déjà conclure que la culture du pourghère est une activité génératrice de revenus pour les petits producteurs maliens. Le bénéfice à l’hectare est compris entre 41 500 Fcfa et 114 750 Fcfa selon les différentes hypothèses. De plus, c’est un très bon outil au service du développement local.

René Massé, romainlatapie

Transfert de technologie combustion bois haute performance au Cambodge

Diffusion de cuiseurs artisanaux pour les producteurs de sucre de palme au Cambodge sur base de la technologie CLIP développée par Planète Bois Est présenté dans l’article joint le travail de conception et de validation d’un évaporateur de jus de palme pour la production familiale de sucre de palme au Cambodge. Expertise de Planète Bois en collaboration avec le programme Bois de feu du Geres au Cambodge La technologie utilisée est dénommée technologie CLIP spécificité de la structure Planète Bois, (…)

Diffusion de cuiseurs artisanaux pour les producteurs de sucre de palme au Cambodge sur base de la technologie CLIP développée par Planète Bois

Est présenté dans l’article joint le travail de conception et de validation d’un évaporateur de jus de palme pour la production familiale de sucre de palme au Cambodge. Expertise de Planète Bois en collaboration avec le programme Bois de feu du Geres au Cambodge

La technologie utilisée est dénommée technologie CLIP spécificité de la structure Planète Bois, avec le développement d’équipements énergétiques performants pour les Pays du Sud. Une approche professionnelle de la technologie appropriée en matière de combustion bois.

Il est ainsi prouvé que la qualité de combustion de la biomasse-énergie plus performante que celle imposée par les normes européennes actuelles est tout à fait faisable à faible coût.

Jean-François Rozis

Burkina Faso : attention de ne pas produire les biocarburants des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres

Les paysans africains cultiveront-ils le carburant ? Venus de 35 pays, ils étaient 370 experts, savants, investisseurs, grandes entreprises, décideurs, politiques, ONG à se poser cette question. Réunis dans la grande salle de Ouaga 2000 du 27 au 29 novembre 2007, ils avaient tout prévu, sauf l’essentiel : inviter les paysans qui, forcément, seront les premiers concernés par ces nouvelles cultures.

« Bien sûr, ont-ils dit, il ne faut pas que l’Afrique manque le rendez-vous des « bio carburants »… Et d’ailleurs, de nombreuses expériences sont déjà en route depuis que le prix du pétrole a monté, depuis que l’on a compris qu’un jour, le pétrole va finir, surtout à la vitesse qu’on le consomme et qu’on le gaspille dans les pays riches. Et si l’Inde et la Chine s’y mettent, alors, ça va durer encore moins longtemps ! »

Le Burkina y pense, et il n’est pas le seul…

Le Burkina Faso pense déjà sérieusement à transformer les graines de coton en huile-carburant ou en éthanol pour ajouter à l’essence. Cela allègerait la facture pétrolière et éviterait d’exporter des graines brutes, sans plus-value. De petits projets (Boni, Kombissiri) s’intéressent au Jatropha (la pourghère) qui fournit, par pressage, une huile qu’on peut mettre (presque) directement dans les moteurs diesel anciens et ça marche !

Le Sénégal pense à remplacer la culture de l’arachide par celle du tournesol, dont l’huile est très bonne pour faire tourner les moteurs. Beaucoup de pays ont ainsi beaucoup de projets, poussés en cela par des investisseurs extérieurs qui espèrent faire de grands profits sur cette production nouvelle.

Mais voilà, il ne faudrait pas que ces projets viennent détruire nos agricultures et menacer notre souveraineté alimentaire

Il pourrait être dangereux de se lancer dans l’aventure de produire le carburant des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres. Surtout que les terres ne sont pas « élastiques ». Depuis 30 ans, à cause de l’augmentation de la population, les terres mises en culture pour la nourriture ont été multipliées par 2,5, d’après une étude faite au Mali. D’ici 10-15 ans, il faudra encore les multiplier par 2, si toutefois les agricultures africaines n’arrivent pas à augmenter les rendements. Alors, « restons vigilants » !

Il faudrait bien veiller aussi à ce que, pour cette production, les terres restent la propriété des paysans, même si ce sont de grandes sociétés qui viennent avec leurs projets. Un peu comme on fait aujourd’hui avec le coton au Burkina. La SOFITEX ne possède pas les terres et ne peut les saisir. Ce système évite de voler les terres des paysans, évite l’exode rural massif, évite les conflits sociaux.

Il faut veiller aussi à ce que cette production nouvelle profite d’abord à ceux qui produisent et ne soit pas destinée qu’à l’exportation

Qu’elle permette d’alléger la facture du pétrole à nos États, qu’elle permette l’accès pour tous à l’énergie. En particulier par des projets de plates-formes multifonctionnelles alimentées par des groupes électrogènes tournant avec de l’huile produite sur place, comme cela se fait déjà au Mali avec un certain succès, mais pas sans problèmes.

Car les problèmes restent nombreux…attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans

Les problèmes sont quand même assez nombreux dans cette filière nouvelle de production d’agrocarburants. Certains disent : « C’est en faisant qu’on apprendra », mais il faut faire attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans…

Pour le Jatropha, par exemple, les termites peuvent le terrasser facilement. On sait comment il pousse en haies, mais pas comment il se comporte en plantation. Quelle presse faut-il utiliser pour avoir un bon rendement ? Etc.

Sur le continent africain, le soleil est généreux et la terre produit abondamment plantes, herbes et arbres : tout cela pourra produire un jour du carburant. Souhaitons que ce don du ciel puisse être mis en valeur, et le plus vite possible. D’abord avec les plantes qui donnent de l’huile, carburant direct des moteurs, puis avec les plantes qui donnent du sucre, pour fabriquer de l’éthanol qu’on ajoute à l’essence, enfin avec tout le reste qui, un jour, sera transformé en énergie. Et tout cela pourra se faire si, et seulement si, en plus de tous les acteurs présents à la conférence internationale, les paysans sont vraiment mis dans le coup et qu’ils y trouvent un intérêt légitime. Et si cela ne les empêche pas de produire d’abord de quoi manger !


Source : extraits d’un article publié sous le titre « Burkina Faso : Droit dans les yeux – Biocarburant – Produire d’abord à manger » dans Le Pays (Ouagadougou), le 22 janvier 2008.

René Massé

Europe : publications de l’European Biofuels Policy (EBP)

Ce programme de recherche est destiné aux acteurs européens engagés dans des politiques de valorisation des biocarburants. Il rassemble les données détaillées, produit des analyses comparatives de programmes… apportant ainsi matière à réflexion et préparant les décisions politiques des États membres de l’Union européenne. Mais, ces analyses ne sont pas sans intérêt pour les pays en développement : d’une part, ils bénéficieront de certaines informations techniques, et d’autre part, ils auront de l’intérêt pour les analyses qui les impliquent en amont des filières d’approvisionnement en biocarburants.

Pour de plus amples informations : ebp-gem@sciences-po.fr

Coordinateur du programme : M. Luiz Fernando do Amaral

Courriel : luiz.amaral@sciences-po.org

Tél : +33 (0)6 37 60 14 25

Introduction au Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM)

La richesse d’une nation dépend largement de la qualité de ses institutions et régulations, donc de sa capacité à les évaluer. Le Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM) est un centre de recherche indépendant qui cherche à promouvoir, en France et en Europe, cette indispensable « culture de l’évaluation » dans le monde ouvert du début du XXIème siécle. Depuis 2004, le GEM mène cet objectif dans le cadre d’une initiative commune avec l’AEI-Brookings Joint Center for Regulatory Studies.

Parallèlement à la gamme de problématiques commerciales et de réformes régulatoires, le GEM traite quatre problèmes dont le programme « The European Biofuels Policy » (EBP).

The European Biofuels Policy (EBP)

L‘European Biofuels Policy (EBP) est un programme de recherche, conduit par le GEM depuis mars 2007. L’objectif du programme est de fournir des données détaillées et des analyses de fond sur les mesures prises par les pays européens dans le domaine des biocarburants. Le but est de faciliter l’évaluation des politiques – actuelles et futures – menées dans ce secteur et de permettre d’établir des comparaisons internationales afin de contribuer au débat public. EBP vise également à proposer et à promouvoir des alternatives aux politiques actuellement menées, sur la base d’analyses économiques objectives et constructives.

Publications récentes de EBP

Voici quelques publications récentes intéressantes (en anglais) :

  • « Biofuels : at what Cost ? Government support for ethanol and biodiesel in the European Union »Global Subsidies Initiative

    Par Géraldine Kutas, Carina Lindberg et Ronald Steenblik

    Octobre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « Ethanol boom in the US : an export opportunity for the Caribbean and Central American countries ? »Revue Visages d’Amérique Latine

    Par Luiz Fernando do Amaral et Géraldine Kutas

    Septembre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « EU and US Policies on Biofuels : Potential Impacts on Developing Countries »German Marshall Fund of the United States

    Par M.S. Jank (coordinateur), G.Kutas, A. M. Nassar et L.F do Amaral.

    Mai 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • Statistiques récemment mises en ligne :
    • Production et capacité de production de biodiesel et de bioéthanol de l’Union européenne ;
    • Utilisation actuelle et future d’intrants agricoles dans la production européenne d’éthanol (télécharger ce document en anglais sur cette page) ;
    • Utilisation actuelle et future des surfaces oléagineuses européennes pour la production de biodiesel (télécharger ce document en anglais sur cette page).

René Massé

La demande de bois énergie à Ouagadougou

Ce texte de Boukary Ouedraogo, publié le 20 mars 2006, présente différentes approches pour évaluer les flux de bois-combustibles dans les centres urbains d’Afrique et pour analyser des impacts des politiques.

« La demande en bois-énergie à Ouagadougou : esquisse d’évaluation de l’impact physique et des échecs des politiques de prix »

Auteur : M. Boukary Ouedraogo

Unoiversité de Ouagadougou, Burkina Faso

Mis en ligne sur le site Développement Durable et Territoire le 20 mars 2006

26 pages

Cet article vise à évaluer non seulement la demande de bois-énergie de la ville de Ouagadougou, l’impact de cette demande sur le patrimoine forestier de l’aire d’approvisionnement de cette ville, mais aussi à esquisser une évaluation des échecs des politiques de prix du bois-énergie.

Les méthodes d’évaluation de la consommation de bois-énergie sont passées en revue au regard des conditions d’offre de la ressource et des données existantes sur la demande de cette ressource.

Etant donné la problématique d’approvisionnement des ménages urbains et périurbains en bois énergie, ce document a le mérite de pouvoir inspirer les acteurs et décideurs du secteur en leur proposant diverses méthodologies d’évaluation aussi bien du potentiel ligneux d’une région que de sa consommation.

L’évaluation de la consommation tient aussi bien compte des coefficients par habitant que par catégorie d’utilisateurs, notamment les artisans et la petite restauration citadine.

L’évaluation du potentiel tient compte de la stratification des formations forestières et du volume du bois durablement exploitable.


Pour plus de détails :

  • Lire le texte intégral sur cette page du site Développement durable et Territoire.
  • Télécharger directement ce document ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

Sénégal : 500 000 quintaux accordés aux exploitants forestiers de combustibles ligneux pour 2008

Comme chaque année une réunion s’est tenue pour procéder à la répartition des quotas nationaux annuels agréés par les services forestiers. En 2007, 740 000 quintaux avaient été autorisés. A cause des perturbations intervenues dans la distribution du gaz, les exploitants forestiers ne pourront exploiter à partir de février 2008 que 500 000 quintaux de bois, dans les trois régions d’exploitation forestière que sont : Kolda, Ziguinchor et Tambacounda.

En effet, depuis l’avènement de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale en 2004, le Sénégal, dans un souci de gestion rationnelle des ressources ligneuses, fixe les quotas de bois à exploiter annuellement à la barre de 500 000 quintaux pour le charbon, le bois de sculpture, le bois de menuiserie ou pour le bois de cuisine.

Le ministre de l’Environnement, de la protection de la nature, des bassins de rétention et des lacs artificiels, M. Djibo Kâ a présidé la réunion de la commission nationale de répartition des quotas de bois à exploiter pour 2008, en présence des exploitants forestiers. Le tonnage de bois sera réparti d’accord-parties entre les organisations agréées d’exploitants forestiers.

Cette année, pour favoriser une politique durable et participative des ressources forestières, le ministre a proposé une innovation : en lieu et place des quotas attribués aux exploitants, M. Djibo Ka a proposé des zones à exploiter. Mais après exploitation, ces zones seront à la charge des exploitants qui auront l’obligation de procéder au reboisement. Une idée qu’approuve le président de l’Union nationale des coopératives des exploitants forestiers du Sénégal (Unifs). Selon M. Abdoulaye Sow, « au niveau de nos organismes, nous devons, de plus en plus, travailler toujours en équipe, améliorer nos capacités de gestion, nous professionnaliser, investir dans la forêt. Cette dernière est une ressource ; sa préservation est liée à sa mise en valeur, à son exploitation, mais également une exploitation rationnelle bien pensée s’appuyant sur une stratégie de gestion efficace et comprise par tous' ».

Par ailleurs, le ministre a fait part aux exploitants forestiers son inquiétude de voir la désertification avancer à grands pas, même dans les régions d’exploitation forestière de Kolda, Tambacounda et Ziguinchor. »‘Mon problème fondamental, aujourd’hui, est que les réserves forestières de la Casamance et du Sénégal oriental sont menacées par l’avancée de la désertification. Le désert gagne le pays dans son ensemble et de façon énorme ». Pour le ministre de l’Environnement, il y a certes des phénomènes écologiques dans la désertification de notre pays, mais il y a surtout la destruction du fait de l’homme. « La désertification est un fléau mondial, mais dans notre pays, il faut être extrêmement ferme » a t-il déclaré.

Les exploitants forestiers ont émis le souhait d’être éligibles auprès des banques comme la Caisse nationale de crédit agricole. Ce à quoi, le ministre de l’Environnement entend donner une suite favorable.


Source : un article de M. Mamadou Sarr, publié le sur le site Internet de WalfFadjri

René Massé

Europe : des scientifiques de la Commission européenne dénoncent l’inefficacité environnementale et le coût du programme biocarburant préconisé pour l’Union européenne

La politique de promotion des biocarburants décidée par la Commission européenne ne contribuera pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et son coût excèdera largement ses bénéfices ! Telle est la conclusion d’une étude de travail réalisée par le Joint Research Center (JRC) de la Commission européenne.

En mars 2007, l’Union européenne a décidé de porter de 2% à 10% en 2020 la part des biocarburants dans le transport, en réponse à la crise du pétrole, au problème de sécurité des approvisionnements et à celui des changements climatiques.

Pour éviter les risques de compétition entre la valorisation énergétique des productions agricoles et leurs usages alimentaires, ce programme implique de développer de nouvelles technologies, une seconde génération de biocarburants produits à partir de ressources qui ne font pas concurrence avec les aliments.

La Commission doit présenter le 23 janvier 2008 une législation détaillée destinée à promouvoir le développement et l’utilisation de ces énergies alternatives au pétrole.

Problèmes soulevés par l’étude

En se référant à l’analyse de coût-bénéfice (qui n’a pas été formellement approuvée par la Commission), ce programme sera extrêmement couteux et ne génèrera ni réduction de gaz à effets de serre, ni création d’emplois.

  • Réduction de gaz à effets de serre (GES) : « L’incertitude est trop grande pour pouvoir dire si l’objectif de pénétration de 10% de biocarburant dans les transports en Union européenne permettra de réduire les émissions de GES ou non ». Les émissions indirectes dues à la conversion de terres arables ou de forêts en biocarburants et le déplacement de la production de produits agricole pour l’alimentation et l’élevage à l’extérieur de l’Union européenne peuvent « réduire à néant les réductions liées à l’utilisation de biocarburants dans l’Union européenne ». Cette étude ajoute : « Les procédures de certification sont nécessaires, mais ne peuvent pas effacer ce problème ». L’étude ajoute qu’avec les mêmes ressources financières, il aurait été plus efficace en terme de réduction des émissions de GES de transformer la biomasse en électricité
  • Création d’emplois : l’étude indique que la création d’emplois dans le secteur des biocarburants sera largement compensée par la destruction d’emplois dans d’autres secteurs affectés par ce programme biocarburant : en conséquence, ces scientifiques estiment que l’effet en termes de création nette d’emplois sera « insignifiant ».
  • Coût-bénéfice : « Les coûts vont probablement excéder les bénéfices » prévoit l’étude, qui évalue ce différentiel entre 33 et 65 billions d’Euros, avec une probabilité de 80%.

Les réactions

Une porte parole de la Commission européenne, cité dans le Financial Times, indique que ce rapport de JRC n’a pas été revu par ses paires. Ce n’est qu’une contribution au débat.

M. Rob Vierhout, secrétaire général de l’association européenne du carburant bioéthanol (eBIO) rappelle également que ce rapport n’a aucune valeur officielle n’ayant pas encore été révisé, accusant au passage le groupe de scientifiques de la JCR de partialité à l’encontre des biocarburants, et regrettant de n’avoir pas été admis à participer à cette étude.

Dans un communiqué de presse, l’European Biodiesel Board (EBB) indique que l’objectif de 10% de biocarburant représente un « pas en avant déterminant ». Il souligne que l’usage de biocarburants permettra de réduire de 50% à 90% les émissions de GES suivant la nature des ressources valorisées. Le vrai risque pour l’EBB n’est pas de promouvoir les biocarburants, mais plutôt de ne rien changer dans nos pratiques et de continuer à utiliser des carburants pétroliers dans les transports.

Franke Thies, de Greenpeace estime par contre que ce programme biocarburant pourrait saper les objectifs de promotion des énergies renouvelables de l’Union européenne, car il impose une valorisation inefficace de la biomasse. Il serait bien plus performant de l’utiliser dans les secteurs de l’électricité et de la chaleur : aussi Greenpeace demande t’elle d’abandonner l’objectif de 10% de biocarburant dans les transports en 2020.

Adrian Bebb des Amis de la Terre a déclaré : “ maintenant, je ne vois pas comment la Commission peut persévérer avec son programme de biocarburant ».

Ariel Brunner, responsable des questions de politiques agricoles européennes à la BirdLife International, est du même avis : « Maintenant que même les experts de la Commission le reconnaissent, il est temps de mettre à l’écart ce programme biocarburant… ».


Source : un article diffusé le 18 janvier 2008 sur le site EurActive.com
(en anglais).

René Massé

Mali : une phase s’achève pour l’AMADER

L’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale (AMADER) a tenu vendredi 11 janvier 2008 la 10ème session ordinaire de son conseil d’administration. Occasion de se pencher sur le programme 2008 et d’envisager l’avenir.

L’agence aborde une période charnière avec l’entrée dans la dernière année d’exécution du Projet énergie domestique et accès aux services de base en milieu rural (PEDASB).

La 10ème session ordinaire du conseil d’administration de l’AMADER

Les travaux étaient présidés par le ministre de l’Énergie, des Mines et de l’Eau, M. Ahmed Sow. Les administrateurs ont fait le point de l’exécution du budget pour la période du 1er janvier au 30 novembre 2007, avant de se pencher sur le programme d’activités et le projet de budget pour l’année en cours. Le PDG de l’Amader, M. Ismaël O. Touré a indiqué que 2007 a été décisive dans la vie de l’Agence qui a atteint sa vitesse de croisière et enregistré des résultats remarquables dans la mise en œuvre du PEDASB.

Les résultats de l’activité 2007

L’Amader a développé des activités au double aspect de l’énergie domestique et de l’électrification rurale.

1. Pour la composante « énergie domestique »

  • 180.000 hectares de forêts ont été placés sous gestion villageoise et 80 nouveaux marchés ruraux de bois crées avec la collaboration de la Direction nationale de la conservation de la nature dans le cadre de la sous-composante « aménagement forestier à base communautaire ».
  • 172.300 foyers améliorés ont été diffusé durant la seule année 2007. Sur une prévision d’environ 38.000 réchauds à gaz à diffuser, 24.000 unités l’ont été effectivement.
  • La vulgarisation d’équipements économes en matière d’électrification domestique s’est poursuivie et renforcée avec la diffusion de 30.000 lampes à basse consommation et de 440 rafraîchisseurs d’air par évaporation.

2. Pour la composante « électrification rurale »

  • Rien qu’au cours du second semestre de 2007, 45 demandes de permis préliminaires ont été reçues et traitées dans le cadre du Projet de candidatures spontanées d’électrification rurale (PCASER). Au total 144 dossiers ont été traités depuis le démarrage des activités du projet. Quelques 36 localités, soit 14.000 clients, ont leur réseau électrique en exploitation.
  • Pendant les six derniers mois, une vingtaine de localités ont vu la mise en exploitation de leur système d’électrification sommaire par plates-formes multifonctionnelles. Ce qui porte à 64, les localités bénéficiant de ce type d’électrification.

2008, une année charnière pour l’AMADER

L’année qui débute sera surtout marquée par la fin du Projet énergie domestique et accès aux services de base en milieu rural, qui représente un pan entier des activités de l’Agence. Cette situation a un impact sur le budget 2008 qui est arrêté en recettes et en dépenses à 11,4 milliards de Fcfa, soit une baisse de 16% par rapport à l’année dernière.

Le PDG de l’AMADER a relevé que cela intervient à un moment où les besoins des populations en la matière se font pressant : 25.000 nouveaux clients à fournir en électricité et 500 000 hectares de forêts à mettre sous gestion villageoise, des dizaines de milliers d’équipements énergétiques (foyers améliorés, réchauds à gaz et à pétrole, lampes basse consommation, etc.) à diffuser.

Les défis sont donc grands mais l’Agence espère les relever surtout avec le lancement de la seconde phase du financement de la Banque mondiale. Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à mettre à disposition les moyens financiers nécessaires pour atteindre l’objectif de porter le taux d’électrification rurale à 12% d’ici 2010.


Source : un article publié le 14 janvier 2008 sur le site de l’Essor de Bamako.

René Massé