G8 : Plan d’action pour l’électrification rurale en Afrique

Les ministres de l’énergie du G8 réunis à Rome les 24 et 25 mai 2009 confirment la prédominance du binôme Energie – Climat. Pour l’Afrique, ils ont évoqué un « Plan d’action pour l’électrification à partir de sources d’énergie renouvelables ». Selon le ministre français de l’Ecologie, de l’Energie et du Développement durable, Jean-Louis Borloo, un tel plan devrait coûter entre 300 et 400 milliards de dollars sur 20 ans.

« Ce G8 confirme l’idée que l’énergie, c’est le climat. Il y a trois ans, il y a deux ans, une réunion des ministres de l’Energie, cela ne parlait que de la variation du prix du pétrole », a déclaré M. Borloo au cours d’un entretien avec l’AFP, en marge de cette réunion des ministres du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie).

L’efficacité énergétique d’abord !

La question du réchauffement climatique est désormais au centre des discussions des ministres de l’Energie du G8. Les ministres du G8 et des grands pays émergents présents à Rome signeront à l’issue de la réunion de Rome un document instituant le Partenariat international pour la coopération en matière d’efficacité énergétique (IPEEC – International Partnership for Energy Efficiency).

Cette initiative qui avait été lancée en 2008 sous la présidence japonaise du G8, vise à faciliter les échanges et les actions contribuant à renforcer l’efficacité énergétique.

« 52% de la réponse aux gaz à effet de serre dépend de l’efficacité énergétique. C’est la première énergie du monde, l’efficacité énergétique », a rappelé M. Borloo.

Électrification rurale de l’Afrique avec les énergies renouvelables

M. Borloo a également salué le fait que ce G8 Energie discute d’un plan d’action pour l’électrification, grâce à des sources d’énergie renouvelables, des zones rurales d’Afrique.

« Faisons enfin le geste le plus évident, organisons l’autonomie en énergie renouvelable de l’Afrique. Moins d’un quart des Africains ont accès à l’énergie, cela a des conséquences catastrophiques en matière de déforestation », a-t-il souligné, ajoutant qu’une décision concrète pourrait intervenir au cours du sommet mondial sur le climat de Copenhague en décembre 2009.

Selon le ministre français, un tel plan devrait coûter entre 300 et 400 milliards de dollars sur 20 ans.


Source : un article publié le 24 mai 2009 sur le site de Romandie News

René Massé

Article de la revue Science : la bioélectricité plus efficace que le biocarburant ?

Les résultats de l’étude rapportés dans cet article de la très sérieuse revue Science du 8 mai 2009 indiquent que, dans tous les cas, l’électricité issue de la combustion d’une quantité de biomasse permet de faire parcourir plus de kilomètres à une voiture électrique que n’en ferait parcourir le biocarburant issue de la même quantité de biomasse… Par hectare de cultures, la bio-électricité apporte un gain énergétique de 81% et émet moitié moins de gaz à effet de serre que l’éthanol.

« Greater Transportation Energy and GHG Offsets from Bioelectricity than Ethanol »
Auteurs :
J.E. Campbell de l’Université de Californie à Merced, CA ;
D.B. Lobell de l’Université de Stanford à Stanford, CA ;
C.B. Field de la Carnegie Institution of Washington à Stanford, CA.

Article publié dans la revue Science du 8 mai 2009

A partir d’une ressource en biomasse on peut, soit produire de l’électricité par combustion et alimenter des batteries de voitures électriques, soit en extraire un biocarburant (éthanol) pour le mélanger au carburant et faire tourner le moteur d’une voiture. J. Elliot Campbell, D.B. Lobell et C.B. Field ont comparé ces deux approches concurrentes du point de vue de leur efficacité énergétique (le nombre de kilomètres parcourus avec la même quantité de biomasse), et du point de vue écologique.

Leurs résultats sont surprenants ! Les chercheurs ont déterminé qu’à surfaces agricoles égales utilisées pour produire cette biomasse, les véhicules alimentés par bioélectricité (c’est à dire la filière qui transforme la biomasse en chaleur, puis cette chaleur en électricité pour alimenter les batteries d’un véhicule électrique) feraient plus de kilomètres que ceux roulant au bioéthanol : lorsqu’une une petite voiture électrique peut parcourir 24 000 kilomètres, une voiture utilisant de l’éthanol n’en fera que 13 000…

Cette différence persiste quelque soit le type de véhicules, la production agricole utilisée et les technologies pour convertir la biomasse en énergie. Même en considérant le coût de remplacement des batteries, cette filière est la plus efficace. La principale raison serait liée à la plus grande efficacité des moteurs électriques par rapport aux moteurs à combustion interne.

La conversion de biomasse en électricité génère aussi moitié moins de dioxyde de carbone que son utilisation par la filière éthanol rapportent également les chercheurs.

Ecouter le podcast de la revue Science (en anglais) :
http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/1168885/DC2


Source : article publié le 15 mai 2009 par Eurekalert

René Massé

Sénégal : démarrage des travaux d’un projet d’électrification rurale fin 2009

Un projet d’électrification destiné aux départements de Louga, Kébémer et Linguère a été financé à hauteur de 7,3 milliards de francs CFA grâce à un prêt du Fonds africain de développement (FAD), appartenant au groupe de la Banque africaine de développement (BAD).

Dans le cadre du programme d’électrification rurale, le territoire sénégalais avait été divisé en 18 zones pour lesquelles un plan local d’électrification (PLE) a été réalisé. Le projet financé par la BAD concerne les deux concessions Kébémer-Louga et Lingère, qui ont été regroupées pour présenter une rentabilité suffisante afin d’intéresser le secteur privé.

Les départements de Louga et de Kébémer sont des localités reconnues pour être des zones de forte migration, qui bénéficient ainsi de rentrées substantielles de devises.

Des retards ont été pris par l’ASER pour la sélection du concessionnaire et le processus d’adjudication, de sorte que les premiers travaux de ce projet débuteront en fin 2009. L’objectif principal est l’amélioration des conditions de vie des populations rurales, dans le cadre global de la lutte contre la pauvreté. Mais ce projet vise aussi l’accroissement de l’accès à l’électricité des populations rurales de la région de Louga et l’amélioration de la capacité de gestion des organes du sous-secteur.

Ce projet d’électrification rurale est appelé à réaliser 1 091 km de réseaux de distribution moyenne tension (MT) et basse tension (BT), 104 postes de transformation, 6 centrales thermiques de production d’électricité, 5.243 branchements, 177 systèmes photovoltaïques, 104 batteries avec huit modules de rechargement.


Source : Agence de Presse Sénégalaise.

René Massé, Xavier Dufail

Sri Lanka : modernisation de la centrale hydroélectrique de Laxapana

Alstom Hydro vient de signer un contrat clé en main d’une valeur de 43 millions d’euros avec le Ceylon Electricity Board, au Sri Lanka, en vue de la réhabilitation partielle du complexe hydroélectrique de Laxapana, composé de cinq centrales électriques.

Le projet contribuera de façon positive à réguler la fourniture électrique du pays et à répondre aux besoins croissants d’électricité de l’île.

En vertu du contrat, Alstom assurera la réhabilitation de deux des cinq centrales du complexe : Wimalasurendra et New Laxapana. La mise en service des équipements mis à neuf est prévue pour le printemps 2013.

Les deux turbines Francis de 26 MW de la centrale de Wimalasurendra et les deux Pelton de 52 MW de la centrale de New Laxapana seront équipées de nouveaux systèmes de commande, contrôle et régulation et d’excitation sans balai. Équipées de nouvelles roues à flasques, les turbines Pelton verront leur puissance électrique portée à 57 MW.

Les travaux seront réalisés au cours des brèves périodes d’immobilisation de la centrale, tout retard étant susceptible d’affecter la fiabilité du réseau électrique national, en particulier dans le cas de la centrale de New Laxapana. Cette dernière joue un rôle clé dans la régulation de fréquence et la fourniture d’électricité lors de pics de demande, notamment pendant la saison des moussons.

Le Sri Lanka dispose d’une capacité totale installée de près de 2 400 MW, dont la moitié est assurée par l’hydroélectricité. Le gouvernement sri-lankais encourage le développement de l’hydroélectricité afin de répondre à une demande croissante et de réguler le réseau électrique national.


Source : enviro2b.

Xavier Dufail

Angola – Norvège : entente pour les industries électro-intensives

Le ministère de l’Énergie angolais et la société norvégienne « Hydro Aluminium » ont signé le 5 mai 2009, à Luanda, un mémorandum d’entente sur le développement des industries électro-intensives en Angola.

Selon la ministre angolaise, le mémorandum sera important pour le développement des industries électro-intensives en Angola, et permettra la réalisation des études d’investissements dans la production et traitement d’aluminium et énergie électrique.

Ceci permettra l’exécution d’un projet intégré de deux centrales hydroélectriques avec une puissance indicative entre 750 et 1 000 MW, ainsi que des lignes de transport d’énergie électrique.

Le gouvernement de la Norvège appuie les travaux des entreprises norvégiennes en Angola.


Source : Angola Press.

Xavier Dufail

Sénégal : le recours au biocarburant nécessite une expertise

Le gouvernement a décidé de ne pas s’engager dans la production de « grande envergure » du biocarburant à base de jatropha avant de connaître les effets de cette plante, a annoncé le ministre des Biocarburants et des Energies renouvelables, Sina Diatta.

« Les entreprises ne peuvent pas se mettre à une exploitation de grande envergure des biocarburants sans que soient résolues les questions des rendements industriels et du foncier », a-t-il déclaré, suggérant l’exploitation des « filières du ricin et de la canne à sucre ».


Source : un article publié le 8 mai 2009 sur le site Les Afriques.

René Massé

Démystifier la culture de Jatropha

Ce document (en anglais) apporte un éclairage sur quelques idées reçues concernant le jatropha et sa production.

« Jatropha curcas : beyond the myth of the miracle crop »

Vincent Volckaert, directeur régional Afrique pour la société D1 Oils, 35 pages, avril 2009

Viêt Nam : du biodiesel à partir des déchets de poissons

En collaboration avec la Commission européenne, un centre de recherche finlandais mène un projet visant à produire du biodiesel à partir des déchets d’une usine de transformation de poisson, située au Viêt-nam.

Doté d’un financement de l’UE dépassant les 2,5 millions d’euros, le projet triennal ENERFISH cherche à promouvoir la production de sources d’énergies vertes et renouvelables, et à renforcer l’activité dans les pays en voie de développement.

Le projet ENERFISH court de 2008 à 2011. Il est coordonné par le Centre de recherche technique VTT de Finlande, et collabore avec une usine de transformation du poisson-chat, au Viêt-nam, afin de trouver le meilleur moyen de générer du biodiesel à partir de déchets de poisson. Une usine de production de biodiesel sera construite à côté de l’entreprise de transformation de poisson, afin de rapidement mettre en oeuvre la technologie.

La première étape du projet consistera à construire les équipements de démonstration, afin de prouver et de valider leurs fonctionnalités et leur sûreté ; elle bénéficiera d’un financement du Ministère des affaires étrangères de la Finlande.

L’UE soutient le projet ENERFISH principalement car il correspond à la politique de partage des nouvelles technologies avec les pays en voie de développement, et d’utilisation des ressources locales de production.

Pour de plus amples informations, consulter :

Centre de recherche technique VTT de Finlande

Hiep Thanh Seafood JSC

Direction générale de l’énergie et des transports, de l’UE


Source : Cordis Nouvelles du 19 janvier 2009.

Xavier Dufail

Tunisie : la STEG favorise la production domestique d’énergie

Lors d’une conférence de presse tenue mardi 21 avril 2009 à Tunis, la Société Tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) a annoncé le lancement d’un projet baptisé « Solar Roofs », qui offre la possibilité aux particuliers de produire et de vendre leur propre électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques.

La STEG assurera l’acquisition, la mise en place et l’entretien des panneaux solaires dans les maisons individuelles et accordera des prêts d’un montant allant jusqu’à 60% du coût total de l’installation. Une subvention d’environ 30% des coûts sera octroyée par le Fonds national de gestion de l’énergie (FNME).

Le PDG de la STEG a annoncé également l’introduction de tarifs promotionnels pour le transport et la connexion au réseau électrique de l’électricité produite par des particuliers. Pour ce faire, la STEG va fournir du gaz naturel dans une centaine de nouvelles zones communales y compris ceux de Zaghouan, Feriana, Zarzis, Sfax et Mornag.

Une nouvelle direction en charge des énergies renouvelables va être créée au sein de la STEG ; elle sera chargée de suivre les divers programmes d’efficacité énergétique mis en place.

De même, un réseau national de points d’information sur la gestion de l’énergie sera mis en place.


Source : Tunisia Online News (en anglais).

Xavier Dufail

France : 9ème édition du Forum Eurafric-Partners en octobre 2009

« Eau et Énergie en Afrique » sera le thème de la 9ème édition du Forum Eurafric-Partners – Rencontres Européennes de Partenariat avec l’Afrique qui se tiendra du 27 au 30 octobre 2009 au Centre des Congrès de Lyon (France).

En partenariat avec HYDRO 2009 (Conférence Internationale sur les Barrages), une Conférence Ministérielle sur « Les aménagements hydroélectriques et les barrages en Afrique » aura lieu le 28 octobre 2009.

Organisée par l’Agence de Développement des Entreprises en Afrique (ADEA) avec le soutien de la Commission européenne, la région Rhône-Alpes, le Grand Lyon, la CCI de Lyon, cette 8ème édition réunira experts et principaux bailleurs de fonds internationaux, décideurs politiques et économiques, entreprises autour de la problématique de l’Eau et de l’Énergie, deux secteurs jugés prioritaires en Afrique.

Cette édition européenne associera des PME/PMI de plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Italie, Espagne, France).

L’objectif des rencontres de Partenariat avec l’Afrique sera promouvoir le partenariat entre l’EU et l’Afrique dans les secteurs de l’eau et l’Energie, d’améliorer la compétitivité des entreprises africaines et de réduire la pauvreté en Afrique.

Le Forum s’adresse aux PME & PMI européennes et africaines spécialisées dans la fabrication d’équipements et la sous-traitance industrielle, aux grandes entreprises publiques et privées, ainsi qu’aux décideurs politiques, aux institutions et partenaires financiers, aux associations professionnelles et aux organismes de promotion des investissements.

Financements, Transferts de technologies et Partenariat PME/PMI seront les thèmes majeurs de ces 4 journées de rencontres entre PME européennes et entreprises africaines.

Le déjeuner-débat animé par les politiques sera consacré à la Coopération UE-Afrique dans le cadre des Accords de Partenariats Economiques (APE).

Le bulletin d’inscription se trouve ici.


Source : site du Forum Eurafric-Partners.

Xavier Dufail