Bénin : une étude conclue à la faisabilité du biogaz

L’étude de faisabilité rapportée par le Bulletin SNV Bénin de décembre 2008 démontre que la production de biogaz est possible au niveau des communes étudiées. Mais au préalable, certaines pratiques socioculturels devront évoluer et les ménages d’agro-éleveurs devront mener des activités économiques afin de pouvoir faire face aux coûts d’installation des digesteurs.

Etude de la faisabilité technique

Trois éléments ont été choisis pour apprécier la faisabilité technique de la production du biogaz :
- la disponibilité et de l’accessibilité des déjections,
- la disponibilité permanente et l’accessibilité de l’eau, et

- la disponibilité des équipements pour la construction des digesteurs.

Concernant la disponibilité des déjections, l’étude révèle : i) l’importance de l’élevage bovin dans les ménages des 8 communes ciblées, et surtout dans celles de Savalou, Gogounou, Banikoara, Nikki et Kalalé, et ii) l’importance de l’élevage porcin dans les communes de Ouidah, et de Zè. La pratique de la transhumance des bovins dans le Nord pourrait constituer un handicap pour le développement de biodigesteurs, tandis que la culture attelée serait un atout. Dans le sud, les ménages agro-éleveurs enquêtés s’adonnent à un élevage de type moderne concernant le porc et la volaille. Ainsi, de façon générale, les déjections, matières premières de la production de biogaz, sont disponibles au niveau des communes étudiées.

Concernant la disponibilité de l’eau, l’étude a pu constater l’existence d’une source d’eau permanente non loin des ménages (inférieur à 1 km).

En ce qui concerne la disponibilité des équipements pour la construction des digesteurs, l’étude renseigne que non seulement ces équipements existent dans les collectivités locales mais aussi que des artisans locaux (maçon, soudeur, fondeur, plombier…) sont disponibles.

La faisabilité technique prouvée, l’étude s’est intéressée aux faisabilités socioculturelle, économique et environnementale.

Etude de la faisabilité socio-économique et environnementale

La cohésion sociale et la solidarité constatée au niveau des ménages d’agro-éleveurs notamment dans les communes de Nikki, Kalalé et Gogounou et, dans une moindre mesure, à Savalou, constituent un point fort en faveur de la faisabilité sociale du projet.

Au niveau culturel, l’utilisation du biogaz est d’autant mieux acceptée que la manipulation des déjections n’est pas nouvelle dans les familles rurales.

Par contre, au niveau de la faisabilité économique, les indicateurs ne sont pas bons. Les revenus des ménages sont encore faibles (250.000 FCFA par an). Pourtant, au vu des dépenses en énergie pour la cuisson et l’éclairage, le biogaz pourrait être une opportunité. Mais les familles ne disposent pas de la trésorerie nécessaire à l’investissement initial.

Au niveau de la faisabilité environnementale, l’étude révèle que la substitution d’énergies traditionnelles par du biogaz serait un bon moyen de faire face aux problèmes environnementaux. C’est par exemple, la réduction de la pression sur le couvert végétal puisque les ménages utilisent le bois-énergie. De même, la récupération des déjections reste une solution à la pollution sanitaire et ainsi, constitue un moyen de réduction des maladies hydriques. Les substrats du digesteur étant des fertilisants pour le sol, la production du biogaz est aussi un moyen de fabriquer des engrais organiques. Ce qui permet de réduire les risques de pollution et surtout ceux de l’utilisation des engrais chimiques très forte dans les communes où la production du coton est dominante notamment à Banikoara, Nikki ou Kalalé. En plus, parce qu’il brûle sans fumée, le biogaz est un moyen de réduction de la pollution de l’air, et des gaz à effet de serre.

Finalement, l’étude aura permis de montrer toute la pertinence de la faisabilité du biogaz dans tous ses aspects. Pour mieux apprécier les spécificités de chaque localité, le document de l’étude présente pour chaque commune, un tableau présentant les atouts et faiblesses.
La phase de la faisabilité étant terminée, il reste que les acteurs et institutions potentielles identifiées dans le cadre de l’étude, se donnent la main pour passer à l’action tant la matière première est disponible et le contexte bien favorable.

Les recommandations de l’étude

Après l’analyse et l’interprétation des résultats d’étude, les recommandations suivantes ont été formulées :

1. Conduire une expérience pilote sur le biogaz domestique avant l’étape de vulgarisation dans certains ménages des communes de Gogounou, Nikki, Savalou, Abomey-Calavi, Banikoara, et Kalalé. En effet, les ménages à choisir auront au moins 5 têtes de bovin, qui passent la nuit en enclos ou au moins 400 têtes de volailles en aviculture moderne vivant en claustration. Leur revenu annuel doit être supérieur à 250.000 F CFA ;

2. Choisir le type de digesteur qui convient aux ménages : en effet, il existe deux types de digesteurs (continu et discontinu) et plusieurs modèles (chinois, indien, …) ; or dans les analyses en annexe, c’est le modèle chinois (digesteur à dôme fixe), plus facile et moins coûteux, qui est proposé ;

3. Impliquer les acteurs potentiels dans la mise en œuvre du programme de production de biogaz domestique. La liste éventuelle de ces acteurs est présentée dans le document de SNV ;

4. Faire un plaidoyer à l’endroit des autorités communales pour la prise en compte de la production du biogaz domestique dans leur plan de développement communal ;

5. Elaborer un programme de sensibilisation et de formation du marché viable (ménages agro-éleveurs, les artisans locaux, les prestataires de service en matière de biogaz domestique, les acteurs potentiels, etc.), pour présenter les objectifs, les activités, les résultats du programme de production du biogaz domestique ;

6. Faire un plaidoyer auprès de l’Etat et/ou des Partenaires techniques et financiers pour que soient accordés des crédits sur la base de fonds de garantie et subventions aux ménages éligibles ayant manifesté l’intérêt ;

7. Renforcer les programmes d’eau et d’assainissement au sein des communes ;

8. Doter le secteur de l’énergie d’un cadre juridique et règlementaire aux fins d’une meilleure gestion du biogaz domestique ;

9. Susciter l’adhésion des communes, de l’Etat et/ou des Partenaires techniques et financiers pour la facilitation de l’accès au crédit en vue de la promotion du biogaz domestique ;

10. Penser à l’implantation des digesteurs dans une logique de production intégrée pour la valorisation des résidus de production du biogaz ;

11. Faire une étude sur la faisabilité organisationnelle du biogaz domestique au Bénin afin de choisir le Entreprises qui seront leaders dans le domaine.


Source : un article relatant l’étude de la SNV « Le biogaz au Bénin, c’est possible ! » publié le 13 octobre 2009 sur le siteLe Municipal.

René Massé

Equateur : la Chine accorde 1,7 milliards de US dollars pour la construction d’une centrale hydro-électrique de 1 500 MW

Le président équatorien, Rafael Correa, a signé lundi 5 octobre 2009 à Quito, la capitale d’Équateur, un contrat de 2 milliards de dollars américains, avec des représentants de la société chinoise Sinohydro Corporation. Il financera la réalisation du projet hydroélectrique de Coca Codo Sinclair (CCS), la plus grande centrale hydroélectrique de ce pays d’Amérique latine.

Le projet Coca-Codo-Sinclair sera construit sur le fleuve Amazone en Équateur, à 75 km de la capitale Quito. Cette centrale aura une capacité de 1.500 mégawatts et une production annuelle de 8,8 milliards de kWh. Capable de fournir 75% de l’électricité de l’Équateur, il sera le plus grand projet hydroélectrique du pays.

Ce projet comprend également la construction d’un barrage sur le fleuve Coca, d’un groupe électrogène, et d’un tunnel souterrain de 24 km.

La Banque d’import-export de Chine couvre 85% du coût de ce projet, et le gouvernement équatorien assure le reste.

Le lancement de ce projet pourrait être un événement historique, car il représente l’un des plus grands investissements étrangers en Équateur. Il créera environ 4.000 emplois directs et 15.000 indirects, selon M. Correa.

Le coût total du projet est évalué à 2 milliards de dollars. La Banque d’Import-export de Chine financera 1,7 milliards de dollars pour ce projet et le gouvernement équatorien financera le reste, soit 300 millions de dollars.


Source : un article publié le 6 octobre 2009 sur le site Chine information.

René Massé

France : World Ethanol 2009 à Paris

Cette 12ème conférence annuelle se tiendra à Paris, du 2 au 5 novembre 2009.

Cette conférence vous permettra d’identifier des opportunités dans le marché de l’éthanol et de faire du business avec des leaders présents sur l’ensemble de la chaîne de valeur à travers le monde.

En assistant aux évaluations du développement mondial de l’industrie de l’éthanol incluant les USA, le Brésil, l’Europe et l’Asie, aux présentations sur les principaux marchés, ainsi qu’aux débats sur les technologies de nouvelles générations et les questions stratégiques pour l’industrie, l’Éthanol Mondial 2009 se propose de vous donner une vision complète du secteur.

Plus de renseignements sur le site en anglais de la conférence


Source : un article publié sur le site Transfert de technologie et savoir-faire innovants en Languedoc-Roussillon.

René Massé

Maghreb : l’Union européenne sollicite la coopération des pays de la rive sud de la Méditerranée

“Notre coopération a un sens à plusieurs niveaux. L’Union européenne a une grande expérience et un savoir-faire dans les énergies renouvelables, alors que le potentiel des énergies renouvelables chez ses partenaires du Sud est énorme.” C’est ce qu’a déclaré Mme Waldner, commissaire européen en charge des relations extérieures, à l’occasion d’une conférence ministérielle sur la coopération trilatérale dans le domaine des énergies renouvelables, organisée vendredi 9 octobre 2009 à Bruxelles.

L’Union européenne veut, en effet, convaincre ses partenaires de la Méditerranée et des pays du Golfe de développer la coopération dans le domaine des énergies renouvelables.

Mme Waldner a indiqué : “un marché de l’énergie verte nous permettra d’assainir les sources d’énergie, de satisfaire la demande en croissance rapide de l’énergie dans toute la région et d’améliorer l’accès aux services énergétiques”, ajoutant : “ce marché apportera également des avantages économiques”. “Nous avons également soutenu les politiques d’efficacité énergétique grâce à des projets de démonstration réussie et créé un centre régional d’énergie renouvelable au Caire. Et l’un des projets phares de l’Union pour la Méditerranée est le plan solaire méditerranéen”. Mme Waldner affirme : “il est temps de s’engager dans des mesures qui rendront la vision d’un marché de l’énergie verte Europe-Méditerranée-Golfe une réalité”. Pour y parvenir, les efforts doivent être concentrés dans trois domaines principaux :
- Un cadre de politique, lois et règlements nécessaires pour permettre à un marché d’énergie verte de fonctionner efficacement,
- Les infrastructures physiques nécessaires, qui doivent être mises en place pour rendre le marché opérationnel, et
- La recherche et le développement pour que les énergies renouvelables deviennent de plus en plus économiquement viables.

De son côté, Andris Piebalgs, commissaire européen en charge de l’Énergie, a soutenu que “le vaste potentiel d’énergie solaire de l’Afrique du Nord et le savoir-faire européen en matière de technologies renouvelables ouvrent des perspectives de coopération accrue dans la région méditerranéenne”. Pour rappel, le 13 juillet 2009, douze entreprises ont signé, à Munich, en Allemagne, un protocole d’accord en vue de créer un bureau d’études : Desertec Industrial Initiative (DII). “Cette initiative a pour objet l’analyse et la mise en place d’un cadre technique, économique, politique, social et écologique en faveur d’une production d’énergie sans émission de CO2 dans les déserts d’Afrique du Nord. Le concept Desertec, conçu et réalisé par l’initiative Trec du Club de Rome, décrit les perspectives d’un approvisionnement électrique durable pour toutes les régions du monde avec accès au potentiel énergétique des déserts”, est-il expliqué dans le protocole paraphé à l’occasion. Parmi les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (Mena), figurent ABB, Abengoa Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.On, HSH Nordbank, MAN Solar, Millénium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, Schott Solar, Siemens. A l’exception de Cevital (Algérie), ABB (Suisse) et Abengoa (Espagne), les autres sociétés sont allemandes.


Source : article de Nadia Mellal B., publié le 11 Octobre 2009 sur le site Liberté.

René Massé

Ethiopie : la Société Vergnet lance la construction d’une centrale de 120 éoliennes

Vergnet a annoncé lundi 12 octobre 2009 le lancement de la phase opérationnelle du contrat signé avec l’Ethiopie pour la construction d’une centrale de 120 éoliennes.

Le groupe précise avoir reçu un acompte de 30 millions d’euros de la compagnie d’électricité nationale d’Ethiopie (EEPCo) au titre du contrat de 210 millions d’euros signé en octobre 2008.

Il y a juste un an, le contrat était signé

Le 9 octobre 2008, le groupe Vergnet et la compagnie nationale éthiopienne d’électricité EEPCo représentés respectivement par Marc Vergnet et Ato Meheret Debebe avaient signé en présence d’Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, d’Ato Alemayehu Tegenu, ministre éthiopien de l’Energie et des Mines, un contrat majeur. Il s’agit du plus important contrat signé entre une entreprise française et une entreprise éthiopienne.

Ce contrat porte sur la vente et l’installation de 120 éoliennes GEV HP de 1 MW sur trois ans, dont une première tranche de 30 unités en 2009. Il s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique de Éthiopie qui vise à répondre à la forte croissance de sa demande intérieure et à devenir, à terme, un pays exportateur d’électricité vers ses pays frontaliers.

L’intégration complète de la chaîne de valeurs (conception, fabrication, puis installation et maintenance avec le support d’équipes locales) a constitué également un avantage déterminant.

Un projet totalement financé

EEPCo bénéficie de deux sources de financement complémentaires pour réaliser ce projet :

- un prêt bancaire de 165 M€, syndiqué par BNP Paribas et garanti par la COFACE à hauteur de 130 M€ ;

- un prêt de 45 M€ de l’AFD (Agence Française de Développement).

Des partenaires de référence

Dans le cadre de ce contrat, Vergnet a choisi de s’entourer de deux partenaires de référence. Le groupe déléguera la maîtrise d’œuvre à un bureau d’ingénierie spécialisé dans la gestion de grands projets internationaux et confiera à AREVA la fourniture des équipements haute tension.

Lancement de la phase opérationnelle

Le versement de l’acompte de 30 millions d’Euros marque le début de la construction de la centrale qui doit durer trois ans.

Cette centrale sera la plus importante centrale éolienne de l’Afrique subsaharienne.

La technologie de Vergnet se décline en une gamme d’éoliennes abaissables bipales à mats haubanés. Le groupe souligne qu’elle s’adapte parfaitement aux zones à fortes contraintes logistiques telles que les hauts plateaux d’Éthiopie.


Sources : un article publié le 12 octobre 2009 sur le site Cercle Finance repris par celui de Boursorama, et un article publié lors de la signature du contrat sur le site de Vergnet

René Massé

Analyse de Cycle de Vie appliquée aux biocarburants de première génération consommés en France

Cette synthèse de l’Ademe explique en détail la méthodologie utilisée et ses limites, puis des tableaux de résultats chiffrés par biocarburants, enfin des analyses très nuancées. Ce document invite à approfondir certaines pistes et met en garde contre des interprétations trop rapides des résultats, considérés comme très sensibles aux hypothèses conservatives utilisées.

Methodologie

En 2008, l’ADEME avait animé un travail préalable pour élaborer un Référentiel qui définissait des recommandations pour la réalisation d’Analyse de Cylce de Vie (ACV) appliquées aux biocarburants de première génération en France. Ce référentiel est téléchargeable sur cette page du site de l’ADEME. La présente étude s’est appuyée sur ces recommandations.

Elle couvre l’ensemble des biocarburants disponibles sur le marché français :

  • Les filières bioéthanol : betterave, maïs, blé, canne à sucre en incorporation directe ou sous forme d’ETBE (éthyl tertio butyl ether) ;
  • Les filières biodiesel : colza, tournesol, soja, palme, graisses animales et huiles alimentaires usagées ;
  • la filière Huiles Végétales Pures (HVP).

Pour disposer de référence, les carburants fossiles ont également été étudiées : les filières pétrolières de production de diesel et d’essence ont été prises en compte sous deux spécifications : EURO4 et EURO5.

Enfin, cette étude a couvert deux types de carburant pour chaque biocarburant :

  • un niveau d’incorporation de 10% en volume ;
  • un niveau d’incorporation plus élevé.

Cinq indicateurs d’impacts environnementaux ont été analysés :

  • Un indicateur de réchauffement climatiques : les émissions de Gaz à Effet de serre ;
  • Un indicateur d’impact contribuant à l’épuisement des ressources non renouvelables : la consommation d’énergie non renouvelable ;
  • Deux indicateurs d’impacts sur la santé humaine : l’Oxydation photochimique et la toxicité humaine ;
  • L’eutrophisation : l’eutrophisation est une des étapes du processus naturel qui transforme lentement les lacs peu profonds en marais, puis en prairie et finalement en forêt.

Tous les calculs ont été faits pour une unité fonctionnelle standard : « parcourir un kilomètre ».

Les résultats

Ils ont été calculés pour chaque biocarburant, sur l’ensemble de leur cycle de vie (« du champ à la roue ») et sur les cinq indicateurs présentés ci-avant. De nombreux tableaux récapitulent ces résultats : on retiendra de l’analyse qui conclue ce rapport les points suivant :

  • Consommation d’énergie non renouvelable : l’ensemble des biocarburants présente des bilans bien plus favorables que leurs homologues fossiles ;
  • Emissions de gaz à effet de serre : hors prise en compte de l’impact sur le réchauffement de changements d’affectation des sols, l’ensemble des biocarburants présente des bilans moins émissifs que les carburants fossiles : entre 20 et 40 g CO2equivalent/MJ contre 96 à 100 respectivement pour le diesel et pour l’essence ; Ce résultat est très nuancé par les rédacteurs de l’étude qui indiquent que « le niveau exact de réduction est délicat à évaluer et dépend fortement du rendement agricole à l’hectare, des apports d’engrais et émissions NéO afférentes, ainsi que de l’intensité et les sources énergétiques du procédé de transformation ».
  • Potentiel d’oxydation photochimique : les biodiesels français sont légèrement plus émetteurs de molécules à pouvoir photooxydant que les carburants fossiles. Les autres esters ont des niveaux inférieurs, notamment les huiles usagées et graisses animales ;
  • Potentiel de toxicité humaine : pour les esters, le bilan présente des valeurs négatives sur ce potentiel de toxicité. Le potentiel de toxicité pour les éthanol et les essences est plus faibles que pour les diesels
  • Potentiel d’Eutrophisation : avec des niveaux 10 fois plus élevés que les carburants fossiles, aussi bie pour les éthanols que pour les esters, les biocarburants présentent des bilans défavorables pour cet indicateur.

Limites de l’étude

  • Il n’existe pas en France de valeurs de facteurs d’émission ou de modèle actualisé, validé et reconnu au niveau international. L’étude est restée proche des travaux du GIEC en retenant des valeurs située dans la fourchette haute des émissions mesurées aux champs ;
  • L’étude n’a pas pris en compte les amortissements des sites industriels de production, etc.
  • Surtout, cette synthèse de l’étude n’a (finalement) pas pris en compte l’impact environnementale d’un éventuel changement d’affectation des sols, qui avait été évalué dans l’étude complète. C’est le point le plus critiqué de cette synthèse par les organisations environnementales, qui affirment : « si l’on intègre l’effet du changement d’affectation des sols indirect, calculés dans le rapport complet, le bilan d’émission de gaz à effet de serre de l’huile de colza produite en France est le double de celui du diesel qu’il remplace ». La synthèse de l’Ademe publiée attire cependant l’attention sur l’impact très négatif que semblable changement pourrait avoir sur les bilans, en particulier dans le cas d’une déforestation pour produire des biocarburants : elle rapporte :
  • « Les changements d’affectation des sols peuvent venir modifier grandement ces résultats, voire pourraient potentiellement les inverser » ;
  • Plus loin, la synthèse parle à ce sujet de « zones d’ombre », qui devraient faire l’objet de « travaux spécifiques » ;
  • Pourtant, l’étude complète, dont une partie des conclusions n’a pas été publiée, fournit des résultats accablants.

« Analyse de Cycle de Vie appliquée aux biocarburants de première génération consommés en France. Synthèse. »

Etude réalisée pour le compte de l’ADEME, du Ministère de l’Écologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, et de France Agrimer par Bio Intelligence Service, Direction des Energies Renouvelables, des Réseaux et Marchés énergétiques – ADEME, Septembre 2009, 26 pages

Création d’une huilerie rurale : conseils opérationnels et estimation des coûts

Le concept d’huilerie développé par Performances dans le cadre du programme EESF vise à valoriser la production agricole existante (arachide, sésame) et à produire l’énergie nécessaire (à partir de plantations de Jatropha) pour améliorer des conditions de vie et développer les capacités économiques des populations rurales de façon durable.

Investissement

Le coût d’une unité artisanale de production d’huiles végétales de qualité, d’une capacité de traitement de 30 à 40 kg/heure de graines s’élève environ à 70-80 MFCFA (120.000 €).

Ce coût n’inclut pas les infrastructures (bâtiment, approvisionnement en eau et en énergie), ni la formation initiale des techniciens, qu’il sera important de ne pas sous-évaluer. En effet, pour une production d’huiles alimentaire et/ou biocarburants de première qualité, il est indispensable d’assurer le maintien d’un environnement propre : les aménagements doivent être conçus pour limiter les contaminations par les poussières, faciliter l’évacuation des tourteaux et sédiments ainsi qu’un entretien régulier de l’ensemble de l’installation (sols, équipements, cuves…).

L’investissement se répartit approximativement entre trois niveaux complémentaires de mise en œuvre, de 25 à 30 MFCFA chacun (40.000 €).

1er niveau d’opération : extraction, décantation

La solution retenue pour une production de type artisanal est une presse à vis à tube : elle est économique, adaptable à une grande variété de graines grâce à la facilité de ses ajustements (longueur de la chambre d’extraction, diamètre de la buse de sortie), simple d’entretien et bien adaptée à un système de production discontinu (très peu d’impuretés se trouvant dans un état colloïdal, la décantation est rapide).

Pour assurer la qualité de l’huile produite et un bon fonctionnement de la presse, celle-ci devra être alimentées en graines dépoussiérées, présentant un taux d’humidité de 6% environ : attention donc aux reprises d’humidité pendant le stockage.

La décantation se fait au niveau de 3 cuves en plastique alimentaire de 300 l en série. Avec un débit de 10 l/h et un fonctionnement moyen de 6 heure/jour, la durée de la décantation est d’environ 2 semaines. Elles sont équipées d’un système de vidange par le bas afin de faciliter l’évacuation des sédiments et leur lavage.

La presse est conçue pour fonctionner en continu (elle est alimentée par une trémie lui donnant une autonomie d’une journée, ou directement à partir d’un silo à grains) : le coût d’amortissement de l’installation est inférieur à 100 FCFA par litre d’huile produit (0.15 €).

Si l’objectif est la satisfaction de besoins locaux (à l’échelle d’un village ou d’une zone de production), l’activité peut se limiter à ce niveau : la production, en ce qui concerne l’huile biocarburant, est d’un niveau de qualité suffisant pour alimenter des groupes électrogènes, des équipements agricoles, ou des réchauds pour la cuisine. Les sous-produits sont utilisés ou transformés sur place (tourteaux, production de savon à partir de sédiments).

2ème niveau d’opération : filtration, stockage

L’objectif est d’élever le niveau de qualité des huiles non consommées au niveau des zones de production, en vue de leur commercialisation sur le marché national.

Une attention particulière doit être apportée au stockage, avant ou après filtration : sa durée doit être réduite car les huiles végétales, en général riches en acides gras insaturés, sont instables, et dans tous les cas assurer une bonne protection contre la lumière, le contact avec l’air et l’humidité (risques de condensation par variations de température…).

La filtration est réalisée par une combinaison de filtres à poche et à cartouches jusqu’à 1µ voire 0.5µ. Elle peut avoir lieu au moment de la livraison, ce qui permet d’accroître le temps de décantation (le taux de phosphore diminue avec la durée de décantation). L’intégration d’un piège à eau dans le circuit garantit une qualité maximale à la livraison.

L’unité de filtration est mobile et a une capacité de traitement élevée (100 à 400 l/heure) ; elle peut (doit) donc être utilisée en commun par plusieurs unités de niveau 1. Le coût d’amortissement de ces équipements est alors d’environ 30 FCFA par litre d’huile produit (moins de 5 centimes d’euro).

A ce niveau de qualité, l’huile est vendue en gros à des distributeurs (huile alimentaire, huile biocarburant) ou transformateurs (production de savon à partir de l’huile, de biodiesel…).

3ème niveau d’opération : commercialisation

La maîtrise de la commercialisation de la production demande des équipements et des moyens logistiques complémentaires (véhicule, contrôle qualité, conditionnement…).

La qualité de l’huile obtenue par les procédés ci-dessus (première extraction à froid et filtration fine) répond aux normes internationales en matière d’huiles végétales pures à usage de biocarburant (jatropha) ou d’huiles vierges alimentaires (arachide, sésame).

L’intégration d’activités de transformation (production de savon, formulation insecticide, …) et de conditionnement des huiles, sous-produits, produits transformés (emballage, étiquetage) aura pour objectif de développer et de promouvoir l’image de l’activité, élément essentiel de sa pérennisation.

 

Burundi : remplacer le charbon par des sources d’énergie moins coûteuses

Devenu trop cher pour les familles modestes, le charbon de bois, dont le prix a doublé depuis deux mois à Bujumbura, commence à être remplacé par d’autres sources d’énergie telles que les briquettes de déchets ménagers, l’électricité, la tourbe… Ce qui a aussi l’avantage de limiter la coupe des arbres.

Le prix du charbon de bois a doublé à Bujumbura depuis le mois de juillet, et pour les Burundais à revenu moyen cuire les repas coûte souvent plus cher (4 $ par jour) que la nourriture elle-même. C’est pourquoi chacun cherche des solutions plus économiques – briquettes, électricité, tourbe… pour réduire sa facture. Cette contrainte financière a ainsi l’avantage, en diminuant l’usage du charbon, de protéger l’environnement.
Depuis deux mois, la police nationale contraint les camions de transport des sacs de charbon de l’intérieur du pays vers la ville de Bujumbura à réduire de moitié le nombre de sacs transportés (de 120 à 60 environ) qui s’entassaient dangereusement sur les véhicules. « La sécurité routière des biens et des personnes commande la rigueur », explique un haut gradé de la Police nationale.
Les commerçants ont alors observé une grève de 10 jours pour appeler le gouvernement au dialogue. « On ne peut en aucun cas accepter de travailler à perte », remarque Claver Ndayishimiye, l’un des commerçants transporteurs de charbon. De son côté, l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO) a appelé les parties en conflit à trouver un terrain d’entente. Faute d’accord, c’est le petit consommateur qui paye les conséquences de cette mesure. Le prix du sac de charbon a doublé, passant de 15 à 30 $, une ruine pour les familles. Et une occasion de se tourner vers d’autres sources d’énergie.

Recycler les déchets

L’ABUCO pousse ses membres à s’orienter vers de nouveaux modes de cuisson. Ainsi, C. K. de la commune urbaine de Gihosha a essayé avec succès de cuisiner sur une plaque électrique. « Ma consommation mensuelle a été réduite de moitié et je gagne aussi du temps », explique-t-il.
D’autres cuisent avec des briquettes issues des déchets ménagers et sur des braseros solides spécialement conçus. En tôle, doublée d’argile, ils sont économiques en combustible et dotés d’une cheminée par où s’échappe la fumée. Ces produits de qualité sont fournis par l’Association pour le développement et la lutte contre la pauvreté (ADLP). Pour fabriquer des briquettes, les déchets ménagers, essentiellement les épluchures, sont d’abord collectés, ensuite étalés pour le séchage, et enfin, passés dans un compacteur pour donner des briquettes de couleur grise. Début septembre, les stocks de l’association avaient été écoulés : les 35 t de briquettes produites en août, soit deux fois qu’habituellement, ont été raflées. « Nous comptons nous doter d’un grand compacteur pour transformer les déchets des 13 communes de Bujumbura et produire près de 100 t par mois », propose Benjamin Bikorimana, président de l’ADLP.
Les femmes qui les ont essayées témoignent : « La briquette est facile à allumer et ne s’éteint pas en cours de cuisson. C’est un produit à recommander aux pauvres car il est moins cher », assure Josée Ndayisenga, ménagère de Bujumbura. L’armée et la police nationale, anciens grands coupeurs d’arbres pour leurs besoins, utilisent aussi largement ce combustible économique.
Par ailleurs, près de 2 % des ménages se servent aujourd’hui de la tourbe. L’ONATOUR (Office national de la tourbe) a doublé sa production ces deux dernières années, atteignant 20 000 t par an. Avec 4 kg de tourbe qui coûtent 1 $, une famille peut cuire pendant tout un mois.
Les 312 installations de biogaz, aujourd’hui hors d’usage à la suite du vandalisme des années de guerre civile, sont également en voie de réhabilitation. Pour la première fois depuis 2005, le gouvernement a prévu cette année 25 000 $ sur son budget pour des études préliminaires sur le biogaz. Le ministère de l’Énergie et des mines entend également lancer de nouveaux projets d’investissement dans l’énergie solaire et éolienne et la biomasse.

Préserver les arbres

Ces alternatives au charbon de bois permettront de limiter le déboisement, accentué par les feux de brousse, surtout en saison sèche, et la coupe des arbres à des fins agricoles. « Pour avoir un seul kilo de charbon, il faut brûler 10 kg de bois », rappelle le directeur de l’Énergie, au ministère de l’Énergie et des mines. Barnabé Ndayikeza, un environnementaliste, explique que le bois consommé comme source d’énergie à travers le pays représente 94 % du volume total du bois coupé.. Jusqu’à présent, seuls 2 % de la population utilisaient l’électricité et moins de 1 % des familles aisées recourent au gaz en cas de coupure de courant électrique.
Mais, contraints et forcés par ces hausses des prix, les citadins prennent de plus en plus conscience de leurs intérêts. « Depuis le début de l’année, les besoins énergétiques des ménages couverts par le bois sont tout de même passés de 97 à 94 % grâce au recours accru aux déchets végétaux, au ramassage du bois mort, au chauffage électrique, à l’énergie solaire et au biogaz « , précise aussi un cadre du ministère.
Protéger les arbres est vital dans un pays où près de 32 000 ha, soit près de la moitié des forêts, ont été détruits pendant les 10 ans de guerre.


Source : un article du 10 septembre 2009 – Syfia Grands Lacs.

Xavier Dufail

Mali : enjeux des agrocarburants pour les paysans maliens

Ce document présente les résultats d’une consultation menée au Mali en 2009, par le GERES, auprès de paysans et d’acteurs institutionnels locaux sur les risques/opportunités de la culture du Jatropha. Ce document est le fruit d’une réflexion transversale sur les risques et opportunités des filières Jatropha au Mali. Quatre projets « agrocarburant » se sont prêtés à cette consultation : Mali Folke Center, Jatropha Mali Initiative, Mali Biocarburant, GERES Mali.

Il livre dans une première partie les résultats des consultations locales et restitue dans une seconde partie les échanges entre les participants de l’atelier national.

« Les enjeux des agrocarburants pour le monde paysan au Mali »

GERES – iied – CFSI, Août 2009, 52 pages

 

Argentine : enregistrement MDP d’un projet biogaz de décharge

Bionersis annonce l’enregistrement MDP (Mécanisme de Développement Propre du Protocole de Kyoto) d’un premier projet argentin de réduction de biogaz de décharge.

La décharge municipale mise en exploitation se situe dans la ville de Mendoza, située sur les contreforts des Andes. L’équipement de la décharge est terminé et son exploitation a d’ores et déjà débuté.

Avec huit sites de réduction de biogaz de décharge enregistrés, Bionersis confirme son expertise unique dans ce domaine et conforte sa position de leader mondial de ce segment.

Le tableau ci-dessous récapitule les projets de Bionersis dans le monde :

Projets Bionersis dans le monde (octobre 2009) (JPEG – 6.5 ko)


Source : un article publié le 9 octobre 2009 sur le site de Yahoo France Finance.

René Massé