Facilité ACP-EU pour l’Energie : l’Union européenne accorde une aide de 200 millions d’EUR pour améliorer l’accès à l’énergie dans les pays ACP

La Commission européenne a annoncéle 4 novembre 2009 à Bruxelles, le lancement de la deuxième phase de la Facilité ACP-UE pour l’énergie financée sur le 10 e Fonds européen de développement (FED) pour la période 2009‑2013.

Après une première phase de mise en œuvre réussie, l’Union européenne et le Groupe des États ACP sont convenus de consacrer 200 millions d’EUR pour financer la poursuite des activités destinées à améliorer l’accès des populations pauvres à des services énergétiques compatibles avec le développement durable et peu coûteux, ainsi que de contribuer à la lutte contre le changement climatique en s’efforçant de trouver des solutions qui privilégient les énergies renouvelables et de prendre des mesures d’efficacité énergétique.

Karel De Gucht, membre de la Commission chargé du développement, a déclaré : « Pour un véritable développement économique et social des pays les plus pauvres du monde, il faut un accès à des services énergétiques fiables. La Facilité pour l’énergie contribuera à la réalisation de cet objectif tout en favorisant une meilleure efficacité énergétique et des solutions énergétiques propres, deux points essentiels au moment où les pays en développement se rallient, eux aussi, à la cause que constitue la lutte contre le changement climatique. »

Dans la plupart des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, seuls 10 % de la population rurale ont accès à des services énergétiques modernes et compatibles avec le développement durable. Par ailleurs, l’utilisation de combustibles traditionnels, qui provoquent une pollution de l’air à l’intérieur des bâtiments, peut entraîner des problèmes de santé et des décès. Elle est également à l’origine d’une dégradation de l’environnement à cause du déboisement dû à une mauvaise exploitation des ressources naturelles utilisées pour ces combustibles.

La nouvelle Facilité pour l’énergie s’attaque à ces problèmes en cofinançant des projets destinés à améliorer l’accès des populations rurales pauvres des pays ACP à des services énergétiques de meilleure qualité. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, elle accordera la priorité aux projets qui favorisent l’utilisation de sources d’énergie renouvelable, telles que les systèmes solaires, les parcs éoliens, l’énergie hydraulique, la biomasse (biocarburants et biogaz) et les systèmes géothermiques, ainsi que l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et privés, par exemple en encourageant le remplacement des ampoules énergivores par des ampoules plus performantes. La Facilité pour l’énergie financera également des opérations en faveur de la bonne gouvernance et du renforcement des capacités dans le secteur de l’énergie aux niveaux local, national et régional. Elle cofinancera des projets au moyen d’appels à propositions, dont le premier sera lancé en novembre, et de deux nouveaux instruments de cofinancement, à savoir un mécanisme de mise en commun faisant intervenir des institutions de financement et le secteur privé et une aide financière pour la bonne gouvernance énergétique grâce à l’initiative de l’Union européenne pour l’énergie intitulée « Facilité de dialogue et de partenariat ».

La Facilité pour l’énergie a déjà fait ses preuves en attirant des fonds supplémentaires de plusieurs millions d’euros cofinancés par le secteur privé, les ONG, les États membres de l’UE et les institutions financières internationales. Près de sept millions de personnes ont bénéficié des 74 projets financés par la Facilité ACP-UE pour l’énergie à concurrence de 196 millions d’EUR sur les 430 millions d’EUR que représente le coût total des projets. La Facilité pour l’énergie a également recueilli plus de 230 millions d’EUR cofinancés par les secteurs public et privé. 97 % des projets financés ont porté sur la production d’énergie à partir de sources renouvelables et de solutions hybrides. La nouvelle Facilité pour l’énergie, dotée de nouveaux instruments de cofinancement, devrait profiter à un nombre encore plus important de personnes vivant dans les zones rurales et périurbaines.

Historique

Créée en 2004, la Facilité pour l’énergie est un instrument de financement pour la mise en œuvre de l’initiative de l’Union européenne en faveur de l’énergie pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable (EUEI). Lancée en 2002 lors du Sommet mondial sur le développement durable, qui s’est tenu à Johannesburg, cette initiative a confirmé l’attachement de l’UE à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La Facilité pour l’énergie est également un instrument de mise en œuvre du partenariat stratégique UE‑Afrique dans le secteur de l’énergie, qui s’inscrit dans la stratégie commune UE‑Afrique et le plan d’action adoptés à Lisbonne en décembre 2007.


Source : un communiqué officiel publié sur le 4 novembre 2009 site Europa.

René Massé

Cameroun : récupération du biogaz des décharges

La Communauté urbaine de Douala (CUD) et la société Hygiène et salubrité du Cameroun (HYSACAM) envisagent une nouvelle forme de traitement des ordures ménagères pour mieux préserver l’environnement avec le lancement lundi 19 octobre 2009 à Douala du projet de Mécanisme de développement propre (MDP) de récupération de méthane dans les décharges.

Les décharges dégagent du biogaz qui se diffuse naturellement dans l’atmosphère, produisant une pollution locale (odeurs) et globale sur l’environnement (gaz à effets de serre).

Cette technique explique-t-on à la société HYSACAM permettra de réduire les émissions de méthane (composant principal du biogaz) dans l’atmosphère en organisant une production contrôlée et valorisée du biogaz issue des déchets. Il s’agira à terme, de convertir le méthane, « ce gaz hautement toxique », en gaz carbonique moins polluant : le captage et la destruction du méthane aura un impact certain sur les changements climatiques.

« Nous avons opté pour la production du biogaz parce que la production de l’électricité que nous envisagions est très onéreuse vu le coût que cela inclurait pour un retour d’investissement dans dix ans », ont indiqué les initiateurs du projet.

Le Mécanisme pour le Développement Propre (MDP) soutient ce projet car, en plus de la production du biogaz, il réduira les atteintes à l’environnement par le biais du recyclage des ordures enfouis dans le sol et le sous-sol.

L’expérimentation sera conduite sur la commune de Douala où plus de deux mille tonnes de déchets sont enfouis dans le sol. Il permettra de réduire considérablement les risques de pollution environnementale. Elle commencera par la décharge des ordures du quartier Bassa à Douala qui s’étend sur trente-six hectares, se poursuivra par la décharge de Nkolfoulou à Yaoundé, avant de s’étendre dans les autres villes du pays.


Sources : un article publié le 19 octobre 2009 sur les sites Afrique Avenir et Maroc Webo.

René Massé

Tunisie : atelier international sur l’énergie solaire concentrée

Un atelier sur l’énergie solaire concentrée a été organisé mercredi 21 octobre 2009 à Tunis avec la participation de 150 responsables et experts venus du Maroc, de Tunisie, d’Égypte, de Libye, de Malte, de Jordanie et d’Algérie, outre plusieurs organisations internationales spécialisées.

Selon un communiqué de la Banque africaine de développement (BAD), initiatrice de cette rencontre en partenariat avec la Banque mondiale, la Société financière internationale et le Programme de gestion du secteur énergétique, les participants se pencheront sur l’examen des techniques suivies en matière de conversion de l’énergie solaire en énergie thermique.

La rencontre se veut un suivi du 1er atelier, tenu à Rabat en juin 2009, pour étudier les possibilités d’élargissement, de développement et de construction de plusieurs usines de l’énergie solaire concentrée en Afrique du Nord en vue de faire face à la demande croissante en énergie.

L’Afrique du Nord est particulièrement prometteuse pour l’énergie solaire concentrée, souligne la BAD, ajoutant que les pays de la région se caractérisent notamment par un ensoleillement abondant et de faibles précipitations.


Source : un article publié le lundi 19 Octobre 2009 sur le site Al Hdhad.

René Massé

Maroc : récupération du biogaz issue de la décharge publique contrôlée de Fès

Cette nouvelle décharge, implantée dans la commune d’Aïn Beda traite plus de 1.000 tonnes de déchets solides par jour dont près de 900 tonnes d’ordures ménagères. Elle ambitionne de procéder, dans un proche avenir, à la récupération du biogaz et à sa transformation en énergie électrique.

La nouvelle décharge publique de Fès

Cette infrastructure moderne, d’une durée de vie de 30 ans au moins, a nécessité un investissement de près de 75 millions de Dhs.

S’étendant sur une superficie de 110 ha environ, elle est dotée de « casiers », sortes de bassins pour les lixiviats, d’ouvrages de collecte et de traitement du biogaz et d’évacuation des eaux de pluie.

Le site d’implantation de la nouvelle décharge de Aïn Beda, répond particulièrement aux normes de la « production propre » et au respect de L’environnement :
- Le terrain est imperméable. Il est composé d’une couche d’argile de plus de 30 mètres de profondeur évitant ainsi la pollution des eaux souterraines et se caractérise également par l’absence de ressources minérales exploitables, de gisements géologiques classés, et d’arrivée d’eau latérale à l’endroit du site ;

- Le site de la décharge est éloigné de l’agglomération de Fès, des centres résidentiels, et d’autres exploitations sensibles aux nuisances ;

- Toutes les dispositions ont été prises pour préserver de la pollution les composantes de l’environnement, eau, air, sol, flore avec la mise en place de systèmes de drainages des lixiviats, et d’aménagement d’ouvrages de collecte et d’évacuation d’eaux pluviales pour prévenir la contamination des eux des oueds ;

- Les travaux d’enfouissement des déchets au fond du casier ont lieu quotidiennement. La zone exploitée est couverte, en surface et sur les versants, par une couche de terre perméable de 15 mètres, pour empêcher les envols notamment de sacs de plastiques, le dégagement des odeurs, la prolifération des insectes, et la formation de feu.

En 2001, une convention de gestion déléguée d’une durée de 10 ans a été signée entre la commune urbaine de Fès et le groupement Américano-Marocain constitué par la société « Edgeboro international » et « Ecomed de Gestion de déchet ».

En amont de la décharge, une société privée est actuellement responsable de la collecte des ordures ménagères de la ville et de leur transfert vers la décharge publique. Selon le service environnement de la commune urbaine, cette entreprise a réussi à mettre en place un réseau moderne de ramassage des déchets au sein de différents points de la ville.

Un projet de récupération et de valorisation énergétique du biogaz

Le premier réseau du système de collecte de biogaz sera installé à 10 mètres de profondeur sous les déchets. Actuellement une torchère est placée en amont des conduites des lixiviats pour évacuer et brûler le biogaz qu’elles contiennent et éviter par la même occasion les accidents (incendie).

Situé dans une sorte de terrain en « cuvette camouflée », ce projet pilote, permettra notamment d’éviter la propagation et la diffusion par le vent d’odeurs parfois « nauséabondes ». C’est ainsi que l’aménagement adéquat de la nouvelle décharge de Fès a permis son exploitation dans de très bonnes conditions tout en évitant les facteurs de pollution, selon la commune urbaine de Fès.


Source : un article de Mohamed El Kansouri publié le 21 octobre 2009 sur le site Casafree Actualités Maroc.

René Massé

Maroc : projet de construction de cinq centrales solaires pour 9 milliards de dollars

Le Maroc a annoncé lundi 2 novembre 2009 à Ouarzazate un ambitieux projet de production électrique d’origine solaire d’une capacité de 2.000 mégawatts, représentant un investissement de 9 milliards de dollars, soit un peu plus de 6 milliards d’euros.

Le programme a été présenté lors d’une cérémonie présidée par le roi Mohammed VI, en présence de la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton.

D’après la ministre de l’Energie et des Mines Amina Benkhadra, à l’horizon 2020, cinq centrales solaires seraient réalisés sur les sites de Ouarzazate (500 mégawatts), Laâyoune, Boujdour (Sahara), Tarfaya (au sud d’Agadir) et Ain Beni Mathar (à l’est de Fès, centre), qui abrite déjà une centrale thermo solaire. L’ensemble s’étendra sur une superficie de 10.000 hectares.

A terme, il permettra annuellement d’économiser en combustibles 1 million de tonne équivalent pétrole (TEP), soit près de 500 millions de dollars économisés, et d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2.

Le Directeur général de l’Office national de l’Électricité, Ali Fassi Fihri, a souligné que ce projet d’envergure internationale permettra d’assurer une capacité de production annuelle de 4 500 GW, ce qui représente 38% de la puissance installée à fin 2008, 18% de la production nationale actuelle.

Premiers appels d’offres pour fin 2010

La pré-qualification des candidats pour la 1ère centrale aura lieu en juin 2010. L’appel d’offres sera, lui, lancé dès septembre 2010. Le projet sera achevé vers la fin de l’année 2019 et la date de mise en service de la première centrale a été fixée à 2015.

En 2020, lorsque ce programme sera opérationnel, sa production représentera 42% des besoins électriques du Maroc.

Ce projet se construira autour de partenariats publics privés ciblés et équilibrés avec des acteurs de référence. Sa mise en œuvre sera confiée à une agence marocaine pour l’énergie solaire (Moroccan Agency for Solar Energy), récemment créée à cet effet. A cette occasion, il a été procédé à la signature d’une convention de partenariat, devant le Roi, entre les actionnaires de l’Agence.


Sources : trois articles diffusés le 2 novembre 2009 sur le site Romandie News, sur celui de La Vie Eco et un article de Christelle Marot publié sur le site Econostrum.

René Massé, Xavier Dufail

RDC : financement de la Banque mondiale pour la consommation domestique et l’exportation d’électricité

La Banque mondiale va débloquer 296,7 millions de dollars US pour financer un projet d’électricité à la consommation domestique et à l’exportation en République démocratique du Congo (RDC).

Selon la représentation de la Banque mondiale à Kinshasa, 226,7 millions de dollars US seront consacrés à la réhabilitation des installations du barrage hydroélectrique d’Inga afin de faire passer sa production de 700 MW à près de 1300 MW.

Il s’agira notamment de financer les travaux de génie civil sur le canal d’alimentation pour améliorer l’écoulement des eaux à travers la centrale, changer les turbines et d’autres installations, afin d’augmenter la capacité opérationnelle et la fiabilité de la centrale d’Inga 1 et 2.

93,8 millions de dollars US sont destinés à la construction d’une seconde ligne de transport de 400 KV entre Inga et Kinshasa, pour compléter celle de 220 KV qui existe actuellement.

Cette seconde ligne va non seulement augmenter la quantité de l’électricité pouvant être livrée à Kinshasa mais également améliorer la sécurité du transport de l’électricité d’Inga à Kinshasa.

Quelque 88,5 millions US iront au renforcement et à l’extension du système de distribution de Kinshasa, 41,2 millions de dollars US au renforcement des capacités et la gouvernance et 48,8 millions à l’appui à l’exécution effective des travaux liés au projet.

La Banque mondiale finance également pour 430 millions de dollars Us un projet de marché d’électricité en Afrique australe dont l’objectif est de promouvoir un marché énergétique régional efficace au sein de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Ce projet a pour objectif d’augmenter de 300 à 500 MW la capacité de transit du corridor d’exportation d’électricité de la RDC vers les pays de l’Afrique australe via la Zambie.

La RDC dispose d’un potentiel hydroélectrique de 100.000 MW dont près de 50.000 MW se trouvent sur le site d’Inga. Cependant, ce n’est que 6% de la population du pays qui est desservie en électricité.


Source : Afrique Avenir.

Xavier Dufail

Mali : projet OMVS de centrale hydroélectrique sur le fleuve Sénégal

L’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a lancé les travaux d’un projet d’une centrale hydroélectrique de 60 mégawatts à Félou, localité située dans l’ouest du Mali, pour un coût global de plus de 123 milliards de francs CFA.

L’ouvrage, dont la construction est confiée à une entreprise chinoise, sera réceptionné en 2012. Il est cofinancé par la Banque mondiale, la Banque européenne de développement et la Sogem.

La centrale disposera d’une production moyenne annuelle de 335 gigawatts par heures.

Le projet permettra en outre de résoudre le problème de la navigabilité sur le fleuve Sénégal de Saint-Louis (Sénégal) à Kayes (Mali).
La cérémonie de pose de la première pierre a été présidée, le 30 octobre 2009, par les présidents Amadou Toumani Touré (Mali), Abdoulaye Wade (Sénégal) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie).

L’OMVS, dont le siège se trouve à Dakar, regroupe quatre pays Ouest africains. Créée en 1972 par le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, ces trois pays ont été rejoints plus tard par la Guinée. Elle a pour mission principale de promouvoir l’aménagement et le développement de la zone du fleuve Sénégal dans un cadre de coopération regroupant les Etats, notamment dans le domaine agricole et hydro-électrique.
La navigabilité du fleuve et le développement des régions riveraines par la création d’infrastructures adéquates, fait également partie des missions de l’organisation.


Source : Ouestaf.com.

Xavier Dufail

Biocarburants : danger pour le climat ?

Les biocarburants sont-ils perçus comme une solution contre le réchauffement climatique ou risquent-ils de l’aggraver en encourageant la déforestation ? Les détracteurs des biocarburants affirment qu’ils contribuent à émettre d’importantes émissions de CO2.
« Sans changement de comptabilité, l’utilisation des biocarburants aggravera notre problème de gaz à effet de serre plutôt qu’il nous aidera à le résoudre » prédit Jerry Melillo, du Marine Biological Laboratory, un organisme privé de recherche à but non-lucratif. Deux articles (dont un à propos d’une étude du PNUE) publiés sur le site Ushuaïa posent le débat dans des termes similaires.

L’impact des biocarburants n’est pas pris en compte par les principales lois climatiques

Dans les grands pays, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant des changements d’utilisation des terres de cultures liées aux programmes de production de biocarburants destinés à réduire l’empreinte carbonique des énergies fossiles, ne sont pas prises en compte.

Le protocole de Kyoto, le système de marché de droits d’émissions carboniques de l’Union européenne et le projet de loi sur le climat adopté cet été par la Chambre américaine des représentants exemptent les émissions de CO2 provenant de la production de biocarburants, quelle que soit l’origine de la biomasse, expliquent-ils. Cette exemption permet la production de biocarburants, même après une déforestation pour planter du soja, de la canne à sucre ou des palmiers à huile.

Suivant l’utilisation des terres la production de biocarburants peut générer d’importantes émissions polluantes

Un modèle informatique montre que « les différents modes d’utilisation des terres dans le cadre de programmes intensifs pour produire des biocarburants peuvent aboutir à d’importantes émissions polluantes ».

Ce résultat a été obtenu avec les deux hypothèses retenues pour ce modèle : la première consiste à convertir des zones naturelles, y compris des forêts, pour répondre à la demande croissante de biocarburants, tandis que la seconde privilégie une utilisation plus intensive des terres déjà cultivées.

La production des biocarburants sur le point de s’étendre ?

Le modèle prédit que les surfaces consacrées à la production de biocarburants vont devenir plus étendues que les terres de cultures d’ici la fin du 21e siècle, entraînant d’importantes émissions de CO2 selon la biomasse utilisée.

« Le potentiel des biocarburants pour réduire les émissions de CO2 dépend de la source de la biomasse et des effets de celle-ci sur l’utilisation des terres » expliquent ces chercheurs.

Un rapport du PNUE sur les biocarburants !

Le programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) estime dans un rapport que « les politiques d’incitation à l’utilisation de biocarburants devront être revues et les objectifs devront être réajustés à des niveaux qui puissent être atteints de manière durable ».

Les biocarburants, présentés par leurs producteurs comme une alternative aux sources d’énergie fossile émettrices de gaz à effet de serre, sont accusés par leurs détracteurs d’accaparer des terres agricoles nécessaires pour nourrir la planète. « Environ 8 à 34 % des terres cultivables seraient nécessaires, avec les technologies actuelles de première génération, pour fournir 10 % de la demande de carburants dans les transports » relève le rapport.

Les biocarburants, ont-ils des effets positifs sur le climat ?

Au Brésil, l’éthanol produit à partir du sucre de canne et de déchets fibreux, appelés bagasse, est considéré « comme ayant un effet positif sur le climat ». L’éthanol issu du traitement du maïs peut être 60 % plus économe en gaz à effet de serre que l’essence, ou 5 % plus producteur de ces mêmes gaz, en fonction de l’efficacité des méthodes de production.

Idem pour le biodiesel produit à partir de l’huile de palme ! Il peut faire économiser 80 % de gaz à effet de serre comparé à l’essence.

Mais le même procédé peut multiplier par 8 les émissions de gaz à effet de serre, toujours comparé à l’essence, s’il a fallu détruire une forêt tropicale pour produire cette huile de palme, et par 20 s’il a fallu sacrifier une tourbière, souligne le rapport.


Source : deux articles publiés le 21 octobre 2009 sur cette page du site Ushuaïa, et le 24 octobre 2009 sur cette page du site Ushuaïa

René Massé

“Making Sustainable Biofuels Work for Smallholder Farmers and Rural Households”

Ce document présente un aperçu des principaux risques et opportunités pouvant naitre de la production et de l’utilisation des biocarburants liquides dans les pays en développement. Il examine aussi bien les impacts potentiels sur l’environnement que les effets socio-économiques, en ciblant en particulier les répercussions au niveau des ménages.

Il émet en outre des recommandations sur la façon de limiter au minimum les risques et d’exploiter le potentiel de développement rural et de réduction de la pauvreté offert par les biocarburants liquides.

“Making Sustainable Biofuels Work for Smallholder Farmers and Rural Households” Issues and Perspectives

Andrea Rossi & Yianna Lambrou, Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO), Rome, 2009, 34 pages.

 

Thaïlande : enregistrement MDP du 1er projet de production de biogaz de décharge

La société Bionersis a annoncé le 16 octobre 2009 l’enregistrement MDP (Mécanisme de Développement Propre du Protocole de Kyoto) d’un premier projet de réduction de biogaz en Thaïlande. Située à proximité de Bangkok, la décharge de Kamphaeng Saen est l’une des plus grandes d’Asie, précise le groupe spécialisé dans la valorisation du biogaz de décharge.

L’unité de traitement du biogaz du site, actuellement en cours d’installation, sera mise en service au cours du premier trimestre 2010.

Cette annonce intervient seulement quelques jours après celle du site de Mendoza en Argentine. Et plusieurs autres projets sont par ailleurs en cours de validations et devraient être enregistrés dans les semaines à venir.


Source : un article publié le 16 octobre 2009 sur le site de Cercle Finance

René Massé