Bioénergie pour les pauvres

Synthèse des risques et opportunités liés à la mise en place de projets de bioénergie.

« Bioénergie pour les pauvres – risques et opportunités »

InfoResoures – Focus n° 3/09

16 pages

novembre 2009

Tables de matières :

Vue d’ensemble

- Bioénergie et développement

Bioénergie et changement climatique

Efficience des ressources et gestion durable des terres

Bioénergie et pauvreté

- Défis

Approvisionnement en énergie des ménages pauvres en milieu rural

Bioénergie et écosystèmes

La production de bioénérgie en tant que stragégie de subsistance

Politique

- Le cadre international

Intégrer l’agriculture dans l’agenda du changement climatique

Rémunérer les services écosystémiques

Contraintes du marché

- Le niveau national

Planifier la gestion des sols au niveau intersectoriel

Diversifier le portefeuille énergétique

Soutenir les petits paysans et les ouvriers agricoles

Faire le bon choix stratégique pour le développement national des biocarburants

Mise en œuvre

- Développement rural régional et solutions locales

Technologies adaptées au contexte local et implication de tous les acteurs

Solutions multifonctionnelles

Assurer la viabilité à long terme

Références

Lectures recommandées


Source : InfoResources.

Xavier Dufail

Le Soudan exporte pour la première fois de l’éthanol vers l’Union européenne

« La première cargaison de cinq millions de litres d’éthanol a été exportée le 27 décembre 2009 en direction de Rotterdam (Pays-Bas) et est destinée à l’Union européenne (UE) », a déclaré Majdi Hassan, directeur des ventes du groupe sucrier Kenana, qui produit l’éthanol soudanais. Quatre autres cargaisons, de 5 millions de litres chacune, doivent encore partir pour l’UE d’ici la fin février 2010, a-t-il précisé.

Le Soudan ambitionne de devenir le leader africain pour la production d’éthanol.

La première cargaison est d’une valeur de 3,3 millions de dollars (environ 2,3 millions d’euros), soit 660 USD (environ 450 euros) le mètre cube d’éthanol.

Ce prix devrait toutefois varier pour les cargaisons suivantes, en fonction du marché.

Actuellement, le groupe Kenana a une capacité de production de 65 millions de litres par an, qu’il envisage de porter à 200 millions de litres par an d’ici trois ans.

Il s’agit des premières exportations d’éthanol soudanais. C’est en juin 2009 que le président soudanais Omar el-Béchir a inauguré un vaste programme de transformation de canne à sucre en biocarburant.

Le groupe Kenana, propriété du gouvernement soudanais et de fonds arabes, produit déjà du sucre et de la mélasse à partir de la canne à sucre.

Son usine, située dans l’État du Nil blanc (à 250 kilomètres au sud de Khartoum), a été construite par le groupe brésilien Dedini.


Source : un article publié le 28 décembre 2009 sur le site Romandie News

René Massé

"Feasibility Study of Jatropha Curcas as a Biofuel Feedstock in Kenya"

Cette étude avait pour objectif d’évaluer la faisabilité d’un développement industriel de la filière Jatropha à des fins énergétiques. Elle conclue à l’existence d’un potentiel de production de biocarburant à partir de la culture de Jatropha au Kenya. Mais les projets actuels sont trop petits et dispersés, et leur développement est handicapé par le manque d’information, l’absence d’un cadre légal et réglementaire adéquat, et l’absence d’institution pour promouvoir l’industrialisation de ce secteur.

L’étude analyse les conditions climatiques, environnementale, et la disponibilité des terres (non agricoles) pour la production de Jatropha. Elle s’intéresse aussi au contexte économique local, et à l’environnement légal, institutionnel et réglementaire en vigueur au Kenya.

Elle a été conduite à partir d’une analyse documentaire, d’interviews de tous les acteurs publics et privés de la filière, et de visites de terrain.

« Feasibility Study of Jatropha Curcas as a Biofuel Feedstock in Kenya »

Bernanrd Muok de ACTS et Lisa Källbäck de Exporträdet, ACTS, PISCES et Exportradet, Octobre 2008, 67 pages

Small-Scale Bioenergy Initiatives:Brief description and preliminary lessons on livelihood impacts from case studies in Asia, Latin America and Africa

Ce rapport est basé sur une série de 15 études de cas, menés de septembre à novembre 2008 à l’initiative de la FAO et de PISCES Energy Research Programme Consortium financé par DFID.

Les études de cas se sont attaché à comprendre l’impact des petits projets bioénergie sur le niveau et la qualité de vie locale dans différents contextes de zones rurales de pays en développement. Elles ont analysé les impacts durables du point de vue humain, financier, social, et environnemental.

Ces études ont été conduites par Practical Action Consulting pour le compte de PISCES et de la FAO. Elles ont impliqué de nombreux experts internationaux des secteurs de l’énergie et du développement, membres de l’IEA, de l’UNEP, de ENERGIA, du DFID et de la FAO, comme aussi des responsables de politique sectorielle et des instituts de recherche. Elles ont été menées dans douze pays répartis dans six régions d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, à savoir : le Mali, le Sénégal, la Tanzanie, le Kenya, l’Éthiopie, l’Inde, le Sri Lanka, le Brésil, le Guatemala, le Pérou, la Thaïlande, le Vietnam.

Les projets bioénergies étudiés concernent : i) les usages directs des ressources de la biomasse, ii) la valorisation des résidus de l’agriculture, de la foret et de l’industrie, et iii) les biocarburants. Les usages énergétiques vont de la cuisson des aliments à l’électricité en passant par la force motrice, le transport, etc.

Un chapitre est consacré à la comparaison des différents projets à partir d’une grille étendue de critères caractéristiques des marchés, des acteurs, des risques et revenus, des impacts…

En conclusion, le rapport expose les onze leçons retirées de l’étude.

Cameroun : mis en service la centrale électrique de Dibamba d’une puissance de 86 MW

AES Corporation (NYSE : AES) a annoncé le 15 décembre 2009 que sa filiale à participation majoritaire Kribi Power Development Company avait mis en service la centrale électrique de Dibamba d’une puissance de 86 MW. L’installation utilisera du fuel lourd et vendra l’électricité dans le cadre d’un contrat d’achat ferme d’une durée de 20 ans avec AES SONEL, la société camerounaise d’électricité.

AES a initié ses activités au Cameroun en 2001 à travers la privatisation de SONEL, le plus important producteur d’électricité au Cameroun. Avec l’ajout de l’installation de Dibamba de 86 MW de puissance installée, les filiales d’AES au Cameroun gèrent à présent une capacité installée de 1 017 MW, la majeure partie étant d’origine hydro-électrique.

La centrale thermique de Dibamba aidera à diversifier le portefeuille d’énergies du pays en fournissant une source importante d’électricité en période de consommation de pointe.

En 2009, AES a mis en service 890 MW de capacité de production au Chili, en Chine, en France, en Jordanie et en Irlande du Nord en utilisant des sources d’énergie thermiques et renouvelables. AES a également des projets en cours de construction en Bulgarie, au Chili, en Chine, en France, en Grèce, au Panama, en Écosse, en Turquie et aux États-Unis.


Source : un communiqué de presse reçu le 15 décembre 2009 de AES – SONEL.

Raoul Bertrand K. Mbenjo, René Massé

Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie : la Banque mondiale va y financer 11 centrales solaires thermiques

La Banque mondiale (BM) a annoncé mercredi 9 décembre 2009 un investissement de plus de 5,5 milliards de dollars destiné à soutenir la construction de onze centrales solaires thermodynamiques dans ces cinq pays arabes.

Le Fonds pour les technologies propres, qu’elle pilote avec d’autres institutions multilatérales, a décidé de consacrer 750 millions de dollars pour construire ces onze centrales sous trois à cinq ans. A cette somme s’ajoutent 4,85 milliards de dollars mobilisés par d’autres investisseurs grâce à l’impulsion donnée par la Banque.

Ces fonds doivent permettre la construction d’infrastructures pouvant produire « environ 1 GW » et de tripler ainsi la capacité de production mondiale des centrales solaires thermodynamiques.

Les indicateurs attendus par rapport au plan d’investissement sont les suivants :

- La réduction de Gaz à effet de serre d’au moins 1,7 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an ;

- Environ 900 MW de capacité installée en centrales solaires thermo- dynamiques d’ici 2020 ;

- 4,85 milliards de dollars mobilisés par d’autres investisseurs, afin de pouvoir assurer la viabilité des centrales solaires thermo- dynamiques ;

- Une diminution du coût des centrales solaires par $/m2 durant la durée du programme.

La Banque mondiale voit dans ce projet une occasion de « soutenir l’intégration euro-méditerranéenne au profit des pays de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient » en offrant à ceux-ci la possibilité « d’exploiter l’une des principales sources d’énergie inutilisées ».

Les centrales thermodynamiques permettent de produire de l’électricité le plus souvent grâce à des miroirs ou des capteurs paraboliques concentrant les rayons solaires de manière à chauffer un fluide (eau ou huile synthétique par exemple) jusqu’à créer de la vapeur qui entraîne une turbine génératrice.


Sources : un communiqué de la Banque mondiale repris dans des articles publiés sur différents sites comme Romandie et Enerzine.

René Massé

Le biocarburant pèse lourdement sur l’empreinte eau

Une étude présentée en juin 2009 par des chercheurs de l’Université de Twente aux Pays-Bas, montre que la quantité d’eau nécessaire pour cultiver la biomasse destinée à fabriquer des biocarburants est nettement supérieure à celle consommée pour produire d’autres formes d’énergie. l’étude a porté sur douze produits agricoles qui contribuent le plus à la production de biocarburants actuellement. Ainsi, le Jatropha bien que possédant un excellent rendement énergétique a besoin de 20 000 litres d’eau pour produire un litre de biodiesel.

Les chercheurs se sont basés sur l’empreinte d’eau provenant de treize cultures différentes. Par empreinte, il faut comprendre le volume d’eau (d’irrigation et/ou de pluie) requis par gigajoule de production d’énergie.

Ainsi, un litre de biodiesel fabriqué à partir de cultures à base de colza ou de soja, nécessite en moyenne 14 000 litres d’eau, le Jatropha encore davantage (20 000 l). !

Autre constatation : la betterave à sucre possède la plus petite empreinte d’eau. Utilisée dans la fabrication d’éthanol, elle a besoin de 1 400 litres d’eau. En revanche, la canne à sucre a besoin de 2 500 litres d’eau pour produire un litre d’éthanol.

Dans ce mode de production d’énergie, le climat et les process de production diffèrent suivant les régions : l’étude a donc choisi d’effectuer les calculs par pays et par cultures.

L’étude a également révélé que la production d’électricité à partir de la combustion « biomasse » possède une plus faible empreinte sur l’eau que la production de biocarburants (un facteur 2). Cela est du au fait que la combustion valorise toute la biomasse utilisée, alors que la production des biocarburants (de première génération) n’en transforme qu’une partie en énergie.

L’empreinte eau du bioéthanol est plus faible que celle du biodiesel.

En corrélant la consommation d’eau d’une culture spécifique à un endroit géographique et aux données climatiques, les chercheurs ont indiqué être en mesure de sélectionner la région la plus appropriée à sa production. Cette approche permettrait d’éviter de compromettre la production alimentaire dans certaines régions du globe subissant des problèmes d’approvisionnement en eau.

Les résultats sont publiés dans un article de cette édition PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences), du 23 Juin 2009. La méthodologie et les données utilisées sont détaillées sur cette page additionnelle du PNAS (en anglais).

« The water footprint of bioenergy »

Winnie Gerbens-Leenesa, Arjen Y. Hoekstraa et Theo H. van der Meerb, University of Twente, Cornell University, 2009

Tunisie : un centre international de formation en énergies renouvelables

D’un coût de l’ordre de 8MD, ce projet consiste en la création d’un centre international de formation destiné aux diplômés des écoles d’ingénieurs et des universités dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et la création d’un centre international d’expertise dans le domaine des technologies de l’énergie solaire. Ce centre sera équipé d’un laboratoire spécialisé dans le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.

L’objectif est de former des spécialistes de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique et de mettre les laboratoires nécessaires à la disposition des fabricants, utilisateurs et institutions de contrôle des produits.

Ce projet sera réalisé en 2010-211 par la société de gestion de la technopole de Borj Cedria en partenariat avec l’Agence Nationale pour la Maitrise de l’Energie.

Ce projet figure parmi les 40 projets du plan solaire qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen.

Avec ce Plan, l’objectif de la Tunisie est d’atteindre une capacité de production de 550 MW à partir des énergies renouvelables contre 115 MW actuellement et de mettre en place 350 000 mètres carrés de capteurs solaires supplémentaires au terme de 2014, portant ainsi la surface cumulée des capteurs solaires à 750 000 mètres carrés.


Source : un article publié le 8 décembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Algérie : lancement de l’étude de faisabilité d’une tour solaire thermique

Une étude de faisabilité d’un projet de réalisation d’une tour solaire thermique, deuxième du genre dans le monde, a été lancée mardi 1er décembre 2009 à l’université « Saad Dahlab » de Blida par des techniciens allemands de l’Institut solaire de Julich. La visite de la délégation allemande fait suite à la signature d’un contrat de coopération entre la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique et l’institut solaire allemand « Julich », spécialisé dans la conception et le suivi scientifique de tours solaires thermiques.

Ce projet est destiné exclusivement à la recherche. L’étude de faisabilité, dont le coût est estimé à 100 millions de DA, est financée à hauteur de 80 % par la partie allemande alors que le coût global du projet est estimé à 30 millions d’Euros.

Le choix de l’université de Blida pour l’implantation de cette tour obéit, selon le recteur de l’université de Blida, Abdellatif Baba Ahmed, à plusieurs paramètres dont la proximité d’Alger, l’existence d’un terrain d’assiette qui s’adapte à ce genre de projets (15 à 20 ha) ainsi que la disponibilité d’un potentiel de chercheurs dans le domaine des énergies renouvelables, que ce soit au niveau de la direction générale de la recherche scientifique ou de l’université de Blida.

La tour solaire thermique projetée en Algérie, unique à l’échelle du continent et la deuxième dans le monde, fonctionnera selon le même principe technique que celle de « Julich » sauf que sa taille sera jusqu’à cinq fois plus grande que l’installation pilote de l’institut solaire de « Julich ».

Une autre particularité de la future tour solaire d’Algérie est son fonctionnement hybride, une sorte d’accouplement de l’énergie solaire avec le gaz naturel qui lui permettra également de développer des procédés additionnels, comme le réfrigération solaire, le traitement de l’eau, le dessalement de l’eau de mer, la production de chaleur industrielle en plus de l’électricité solaire.

L’Algérie, qui jouit d’un important potentiel solaire, constitue un terrain d’expérimentation idéal pour le développement de ce type d’énergie dont les avantages résident dans le rendement élevé en électricité solaire, un faible coût de revient de l’énergie électrique produite, des réserves de puissance plus élevées à même de couvrir les besoins du pays en électricité sans compter ses avantages sur le plan écologique grâce à l’utilisation de fluides propres.

Selon les initiateurs de ce projet, destiné exclusivement à la recherche, l’Algérie gagnera avec la réalisation de telles structures en matière de création de postes d’emploi, de formation de compétences et de transfert de technologie.

L’étude de faisabilité de ce projet dont le coût est estimé à 100 millions de DA, est financée à hauteur de 80 % par la partie allemande alors que le coût global du projet est estimé à 30 millions d’Euros.


Source : un article publié sur le site City-dz.

René Massé

Le Mozambique et le Brésil signent un accord de 6 milliards de dollars sur les biocarburants

Le Mo­zam­bique vient de si­gner deux ac­cords avec le Bré­sil, por­tant sur la pro­duc­tion de bio­car­bu­rants, pour un in­ves­tis­se­ment total de six mil­liards de dol­lars.

Le pré­sident de la confé­dé­ra­tion des en­tre­prises bré­si­lienne des bio­car­bu­rants, dé­nom­mée Ar­ran­jo Pro­du­ti­vo Local do Al­cool (APLA), M. An­to­nio Godoy a dé­cla­ré que cer­tains des bio­car­bu­rants pro­duits à par­tir de la canne à sucre se­raient ex­por­tés vers le Bré­sil, pour ré­duire la dé­pen­dance vis-à-vis des car­bu­rants à base de pé­trole.

Près de 256 mil­lions de dol­lars ont été déjà in­ves­tis dans le sec­teur des bio­car­bu­rants au Mo­zam­bique sur une su­per­fi­cie de 83.000 hec­tares.


Source : un article publié le 3 décembre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé