GVEP International étudie le potentiel du Jatropha pour améliorer les conditions de vie en Zambie où 96% des ménages ruraux survivent avec moins de 1 Dollar par jour.
L’expérience de GVEP International en Zambie
Le Jatropha Curcas est un arbuste utile. Il est résistant à la sécheresse, nécessite moins de gestion et peut vivre jusqu’à 50 ans. Il pousse jusqu’à 5 mètres de haut et ses feuilles, toxiques, repoussent de manière efficace les animaux nuisibles à la plantation.
Une autre utilisation a retenu l’attention d’une centaine de personne au Salon de l’Agriculture et du Commerce à Lusaka, en Zambie. En utilisant l’huile des graines du Jatropha, un groupe de femmes du district de Chibombo a montré comment elles ont réussi à alimenter un broyeur à marteau pour broyer du maïs. L’utilisation du diesel pour faire marcher leur machine était couteux et peu pratique, ces femmes ont participé à un programme d’apprentissage relatif à la culture du Jatropha et de la possibilité d’utiliser l’huile conjointement avec le diesel, dans un système hybride où le moteur démarre et s’arrête au diesel, mais fonctionne avec l’huile de la plante le reste du temps. Le grand avantage de ce système est que l’huile peut être utilisée directement sans besoin de transformation supplémentaire, de sorte que les agriculteurs produisent leur propre carburant localement. A Chibombo ils produisent 400 litres de biocarburants par jour, ce qui équivaut environ à 2 tonnes de graines.
Le projet auquel ces femmes ont participé faisait partie d’un projet de centrale communautaire, dirigé par les organisations DAPP (Development Aid from People to People) en Zambie, Le GAIA Mouvement et GVEP International. Initialement financé par le Fonds GAP et dans une deuxième phase par USAID, le projet vise à réduire la dépendance locale d’importation de sources d’énergie et à améliorer l’environnement mondial et local en augmentant les possibilités de création de revenus. DAPP croit au potentiel du Jatropha à cet effet et espère que des financements supplémentaires arriveront pour poursuivre le projet.
Beaucoup d’actions ont été menées pour communiquer autour de l’huile de Jatropha et son intérêt s’est accru. Des dépliants intitulés « Culture du Jatropha » ont été distribués lors du Salon de Lusaka et envoyés à des douzaines de représentants d’ONGs étrangères et locales, au Ministère de l’Agriculture et aux producteurs agricoles zambiens. Une conférence sur une centrale communautaire a également créée une autre opportunité pour diffuser l’information à une série de participants parmi lesquels des représentants du Ministère de l’Energie et des Ressources Naturelles, USAID et l’Association des Biocarburants zambienne ainsi que des chefs et fermiers des villages locaux.
L’intérêt auprès du projet parmi les fermiers a été tel qu’à ce jour environ 800 petits exploitants ont été formés à la culture du Jatropha et environ 80 000 plants sont actuellement cultivés. Un grand nombre de fermiers ont aussi appris à produire du savon et à utiliser l’huile dans une lampe basique pour réduire leurs frais de nettoyage et d’éclairage.
Bien qu’il soit encore à une phase de test de tolérance au Collège d’Ingénierie de Dehli, le système hybride de carburants semble donner des résultats prometteurs et les possibilités de l’utiliser avec d’autres plantes huileuses telles l’huile de graine de coton ou même des restes d’huile de restaurants retiennent un grand nombre d’attention. Dans le cadre du projet, 400 litres de biodiesel ont été donnés à des personnes sélectionnées parmi la communauté pour qu’ils l’utilisent dans leurs divers véhicules et moteurs afin de vérifier toutes les utilisations possibles.
Une communauté locale, des individus et de nombreuses organisations ont été réunis autour de ce projet qui vise à améliorer et raffiner une source d’énergie renouvelable, qui, à long terme, a un fort potentiel en matière d’impact sur la provision d’énergie générée localement pour des communautés rurales du monde entier. Beaucoup de choses ont été apprises, pas seulement d’un point de vue scientifique et technique mais également sur le plan de la coopération et contribution des différents secteurs du réseau DAAP. Le succès de ce projet à ce jour et l’espoir que l’huile de Jatropha et le système hybride de carburants offrent d’autres moyens pour lutter contre la pauvreté sont des raisons suffisantes pour continuer à travailler dans ce domaine.
Laure Ego, GVEP