Ville et biodiversité : le bois-énergie à Madagascar

Ce document, issu des communications des premières Journées du Pôle Ville de l’Université Paris-Est Ville « Transport et Territoire, quoi de neuf ? » présente un versant de travaux consacrés à la fabrique de la biodiversité à Madagascar. Les positions des acteurs de la filière bois-énergie y sont détaillées.

« Ville et biodiversité : le bois-énergie à Madagascar »

Sophie Moreau

janvier 2010

7 pages

A Madagascar comme en Afrique subsaharienne, le bois-énergie couvre plus de 80 % de la consommation d’énergie domestique, destinée à la cuisson des aliments, et ceci en raison de son faible coût par rapport aux autres sources d’énergie.

À Madagascar, pays encore faiblement urbanisé (70 % au moins de la population est rurale), mais en forte croissance démographique et urbaine, le bois–énergie, en majorité sous la forme de charbon de bois, assure plus de 85 % des besoins énergétiques des ménages citadins. Cette source d’énergie traîne une image passéiste et est couramment accusée de conduire à la dégradation des forêts, voire à la déforestation, discours qui, à Madagascar, sert la promotion d’énergies alternatives « modernes », ou la poursuite des efforts de la politique de conservation de la nature.


Source : le site des Journées du Pôle Ville de l’Université Paris-Est.

Xavier Dufail

Maroc : don japonais de 7,4 millions de dollars pour une centrale solaire

Le Japon a octroyé un don de 7,4 millions de dollars au Maroc, destiné à la réalisation du Projet de promotion de l’énergie propre en utilisant le système solaire photovoltaïque.

L’échange de notes concernant ce don a été signé le 25 janvier 2010 à Rabat, par la ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Amina Benkhadra, et l’ambassadeur du Japon à Rabat, Haruko Hirose.

Ce don permettra de financer l’installation d’une unité de production électrique à partir de cellules photovoltaïques d’une puissance de 1 MW à Assa-Zag. Il pourra être utilisé notamment pour l’acquisition de produits pour la construction de la centrale PV, le transport des produits jusqu’au Maroc, la formation à l’utilisation des équipements ainsi que la formation éducative relative au projet.

Par la réalisation de ce projet, le Maroc disposera de la première centrale à énergie solaire photovoltaïque et la plus grande en Afrique à ce jour. Cette centrale va permettre, par le biais de l’énergie produite, d’améliorer la qualité de la tension dans la zone et d’alimenter les 5 300 foyers, administrations, coopératives artisanales et petites entreprises de la Province d’Assa-Zag raccordées au réseau électrique.


Source : Le Matin (Maroc).

Xavier Dufail

Afrique de l’Est : comment capturer le vent

L’histoire d’un entrepreneur- inventeur au Kenya qui ressemble beaucoup à celle du héros du livre « le jeune homme qui a apprivoisé le vent », best-seller international.

Au cours d’un voyage en Afrique de l’Est en février, je lisais l’histoire d’un jeune Malawien qui a fabriqué un moulin à vent de toutes pièces pour produire de l’électricité.

Il a approvisionné sa famille en éclairage, et a alimenté une pompe qui a permis d’irriguer les terres. C’est une incroyable histoire d’ingéniosité et de détermination. Le héros de cette histoire, William KamKwamba, est en train de connaître une renommée internationale. Le livre « Le jeune homme qui a apprivoisé le vent » a été préfacé par Al Gore.

Vers la fin de mon voyage, j’ai rencontré Peter Muiruri, qui a également fabriqué un moulin à vent à partir de pièces détachées de matériaux de récupération. Peter vit en milieu rural au Kenya, pas loin de Nakuru dans le Rift Valley. Tout comme KamKwamba, son moulin à vent est composée d’une roue de vélo suspendue au dessus d’une mince tour en bois. Il utilise la turbine pour éclairer sa maison, pour recharger des batteries ainsi que des téléphones à peu de frais. Il a également fabriqué plusieurs machines qu’il fait fonctionner avec l’électricité produite par l’éolienne.

L’une des machines de Muiruri peut tisser de la laine. Il fabrique des fils qu’il teint et vend aux femmes qui en font de petits tapis. Parmi ses inventions il y a également un petit moulin en métal.

Mais le plus original de ses produits est un gadget qui permet d’enfumer les taupes : il est composé d’un moteur récupéré sur une radiocassette, alimenté par deux vielles batteries de téléphone portable, et qui fait tourner un petit ventilateur. Ce ventilateur est lié par un petit tube à une cannette contenant du papier en braise. De l’autre côté de la cannette il y a un petit tube qui propulse la fumée du papier en braise à l’intérieur des tunnels pour faire sortir les taupes.

Muiruri est un autodidacte complet. Il n’a reçu aucune formation en électricité ni en fabrication d’éolienne. Actuellement, la quantité d’énergie que peut produire son éolienne est assez faible parce qu’il manque de fonds pour améliorer sa vitesse et pour agrandir l’alternateur. Il a également besoin d’une tour plus solide pour soutenir les pales des éoliennes, davantage de ficelles, et d’autres pièces. La facture pourrait revenir à 1000 dollars US. Avec davantage de courant, il peut recharger beaucoup plus de batteries et de téléphones ; des services qui sont de plus en plus demandés par la clientèle.

GVEP-International travaille avec Muiruri à travers le programme de Développement de Petites Entreprises. A l’exemple d’autres entrepreneurs de la Région de Nakura, nous l’aidons à accéder à un emprunt afin qu’il puisse faire changer d’échelle à son activité. Muiruri a déjà commencé à tenir les comptes de ses revenus. Il n’avait jamais fait d’emprunt auprès d’une banque, ni auprès d’un fournisseur de crédit, et il est très angoissé à l’idée de s’engager dans cette responsabilité.

L’équipe de GVEP-I travaille avec lui pour renforcer ses activités actuelles, y compris l’acquisition de conseils auprès d’un fabricant de turbines de petites éoliennes. Avant de négocier un prêt pour Muiruri, GVEP-I va s’assurer qu’il a les compétences nécessaires pour gérer sa dette et que son business plan est économiquement viable.

En regroupant des entrepreneurs qui ont besoin de crédit pour poursuivre leurs activités, et en circonscrivant les risques liés à ces emprunts, GVEP-I sera en mesure de négocier le financement adéquat pour ces micro entreprises, dont la plupart se seraient battues vainement pour accéder à un financement sécurisé.

J’ai montré à Muiruri un exemplaire du livre « Le jeune homme qui a apprivoisé le vent ». Il m’a demandé où il pouvait l’acheter. Je lui ai offert le mien.

Par Simon Collings, Directeur des Opérations GVEP International

« Le jeune homme qui a apprivoisé le vent » de William KamKwamba est publié chez HarperCollins.

Laure Ego, GVEP

Microfinance et énergie solaire

Les crédits de micro finance destinés aux produits solaires peuvent faire augmenter les ventes et permettre aux entreprises solaires d’atteindre des clients qui ont des revenus faibles ou irréguliers.

Arc Finance, une organisation à but non lucratif, intervient dans la recherche de solutions pour faire augmenter les crédits énergétiques.

Environ 1,6 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité et plus de 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès aux équipements de cuisson propres. La plupart des personnes sans accès à l’énergie n’ont pas les moyens financiers qui leur permettraient d’accéder aux services énergétiques propres. Plus particulièrement les populations à faibles revenus des pays en développement dépensent beaucoup d’argent dans la consommation de l’énergie. Pour beaucoup de ces consommateurs vivant en milieu rural, l’achat, puis l’installation d’un système solaire domestique standard reviennent en moyenne à 250 dollars US (selon la taille et le lieu d’installation à travers le monde).

Mais cette installation peut fournir de la lumière et de l’énergie pendant plusieurs années avec un minimum de frais de maintenance et de remplacement des batteries. Toutefois, l’expérience a montré que la plupart des consommateurs sans accès à l’électricité ont des difficultés à réunir l’argent nécessaire pour payer comptant les équipements solaires. Les entreprises solaires préfèrent ainsi servir les personnes à hauts revenus qui peuvent payer comptant leurs produits plutôt que d’imaginer des conditions spéciales à l’intention des personnes à plus faibles revenus.

Un sous emploi du potentiel du crédit énergétique

Le manque de crédits abordables et appropriés ainsi que d’autres schémas financiers, représentent des barrières principales qui restreignent un plus grand accès aux services et produits énergétiques propres. Aussi, par manque de schémas financiers à l’intention de l’utilisateur final, il sera difficile à la plupart des entreprises énergétiques de changer d’échelle significative. Les institutions de micro finance ont fait la démonstration de l’efficacité d’accorder des crédits aux micros entrepreneurs et aux foyers, et cela reste favorable aussi bien à l’emprunteur qu’au prêteur.

Si les prêts des institutions de micro finance sont bien conçus, ils peuvent permettre aux clients d’accéder aux services modernes d’énergies de haute qualité en adaptant les remboursements des prêts aux flux existants des dépenses et des revenus. De tels emprunts peuvent permettre de faire face aux coûts initiaux associés aux technologies énergétiques plus propres et plus efficaces, y compris le solaire.

Bien qu’il représente la plus grande part de dépenses dans plusieurs foyers, le potentiel crédit énergétique est sous-utilisé à cause du manque de connaissances et d’échanges d’informations entre les consommateurs, les institutions de micro finance et les fournisseurs d’énergie. Cependant il est évident que le niveau de l’accès à l’énergie moderne peut être plus élevé à travers l’accès à des emprunts innovants et à des schémas adaptés de micro finance, et cela peut favoriser une nouvelle ligne de produit avantageux aussi bien aux institutions de micro finance qu’à une bonne partie de la communauté financière.

Pour la plupart des entreprises d’énergie durable, le marché est limité aux consommateurs qui peuvent payer comptant leurs services et produits énergétiques. Le marché potentiel du secteur solaire peut être transposé sur les consommateurs existants si les utilisateurs finaux peuvent avoir accès aux produits et services énergétiques à partir des emprunts fournis par des institutions de micro finance. L’établissement de liens forts entre les institutions de micro finance et les entreprises énergétiques, peut être productif pour plusieurs actionnaires.

Les foyers et les petites entreprises sont capables de se procurer des produits et services énergétiques qui peuvent apporter des plus-valus économiques et alimentaires, mais cela reste hors de leur portée s’ils sont emmenés à payer comptant. Dans ce contexte, les prêts accordés par les organismes de micro finance peuvent faire augmenter les ventes et permettre aux entreprises solaires d’atteindre les clients à revenus faibles ou irréguliers. Pour les institutions de micro finance, la mise en place de prêts spéciaux leur permet de fidéliser davantage leur clientèle, de diversifier leurs produits, d’augmenter la compétitivité et, d’une manière générale de renforcer leur clientèle de base tout en observant des impacts positifs sociaux et environnementaux.

Micro finance et partenariat

L’expérience a montré que le lien entre micro finance et énergie peut être salutaire, mais cela demande beaucoup d’engagement entre les institutions de micro finance et les entreprises énergétiques. Le partenariat avec une institution de micro finance peut exiger de la part d’une entreprise énergétique d’investir davantage au-delà de ses opérations traditionnelles (augmentation du budget et du personnel), par exemple, la création d’un nouveau poste de chargé de clientèle et de prêt. Dans la mesure où plusieurs institutions de micro finance peuvent avoir une portée nationale, les entreprises solaires peuvent également se rendre compte qu’un nouveau partenariat en micro finance exige une expansion rapide de leurs activités d’installation et de l’élargissement des services après vente dans les zones géographiques régulièrement mal desservies.

Du côté des institutions de micro finance, les prêts énergétiques ont besoin d’un schéma bien élaboré et cela peut exiger des formations techniques destinées aux chargés de prêts, modifiant les modes opératoires habituels, introduisant des modes de suivi et d’évaluation spécialisés en énergie, et demandant des fonds dédiés pour créer des portefeuilles énergétiques. Enfin, la construction d’un accord de partenariat entre les entreprises énergétiques et les institutions de micro finance doit clairement définir les rôles de chaque partie prenante, les moyens de communication et de coordination ainsi que les garanties de stocks pour les services après vente et pour les nécessités de formation.

Plusieurs entreprises énergétiques reconnaissent l’importance de l’assistance technique selon l’un ou l’autre des schémas décrits ci-dessus. Arc Finance est une organisation à but non lucratif qui intervient dans la recherche de solutions pour faire augmenter les crédits énergétiques. Créé en 2008, Arc Finance conduit aujourd’hui des activités dans sept pays en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, en développant et en optimisant des portefeuilles de prêts énergétiques, en collaboration avec les institutions de micro finance et les entreprises énergétiques.

Arc Finance présente un ensemble de propositions de services, en conseils et en expertises techniques, à des organisations financières, particulièrement aux institutions de micro finance, ainsi qu’aux entreprises énergétiques intéressées par l’introduction de programmes d’emprunts énergétiques dans leurs activités. Ces services incluent les recherches de marchés, les définitions des besoins énergétiques, l’assistance technique pour la mise en place de modèles économiques et des produits d’emprunts énergétiques, l’appui au partenariat ainsi que la définition et l’évaluation de programmes pilote.

Arc Finance soutien également les institutions financières dans le renforcement des capacités du personnel, la gestion, la formation de la clientèle et la sensibilisation du public, ainsi que dans la mise en place de systèmes de suivi et d’évaluation. En ce qui concerne les institutions qui disposent déjà d’une certaine expérience dans le prêt aux services énergétiques, Arc Finance présente un ensemble de propositions complètes de mise en échelle, destinées à l’identification d’obstacles, l’amélioration des savoir faire, la diversification de l’offre des produits et l’atteinte des objectifs.

Cet article a été publié pour la première fois dans “Partnership for Clean Indoor Air bulletin“, n° 22 janvier 2010.

Pour plus d’information sur Arc Finance, visitez leur site (anglais). Contact : Jacob Winiecki.

Laure Ego, GVEP

Botswana : prochaine construction d’une centrale solaire pilote, avec l’aide japonaise

La première centrale électrique au Botswana doit être construite en septembre 2010, avec l’intention de reproduire ce modèle dans tout le pays et de s’éloigner de l’énergie produite au charbon.

La centrale solaire Phakalane va produire un mégawatt ; sa construction sera financée par le gouvernement japonais.

La construction débutera en septembre, grâce à un partenariat « Engineering, Procurement, Construction & Gestion (IAGC) » avec une entreprise japonaise.

D’un coût de 83,8 millions de pulas (environ 9 millions d’euros), la station deviendra la première centrale photovoltaïque du Botswana, ce qui pourrait ouvrir des pistes de développement dans le secteur des centrales solaires.

Les appel d’offres pour les différentes composantes de la station devraient être lancés prochainement, et après achèvement la station sera reliée au réseau national.

L’ambassade du Japon a récemment indiqué qu’elle surveillera de près les performances de cette centrale pilote, en vue d’éventuellement prendre des initiatives similaires ailleurs au Botswana : « La centrale électrique de Phakalane sera une petite exploitation, d’un mégawatt, mais si le projet réussit, nous allons examiner des projets plus importants au Botswana ».

C’est regarder la situation actuelle de l’électricité au Botswana et dans la région.

Il est entendu qu’une aide supplémentaire en provenance du Japon pour les centrales photovoltaïques consisterait en de l’appui technique plus que par du financement, étant donné les coûts de confinement du développement de grandes centrales solaires.


Source : Solar4Africa (en anglais).

Xavier Dufail

Guinée : prochaine réalisation d’un barrage hydro-électrique sur le fleuve Cogon

La société aurifère de Kouroussa s’est engagée dans la lutte contre la pauvreté par la réalisation prochaine d’un barrage hydro-électrique sur le fleuve Cogon pour palier à la crise de courant électrique dans le corridor de Boké notamment la ville de Boké et les CRD de Kamsar et Sangarédi.

Pour mettre en œuvre ce projet, une cérémonie de lancement des travaux de révision des études de faisabilité et environnementales a eu lieu le jeudi 25 mars 2010. Les études seront exécutées par deux firmes canadiennes à savoir SNC-Lavalin et AECOM (TESCULT) pour un montant de 150 millions USD, pour une production énergétique estimée entre 50 et 80 MW pour une durée de réalisation de 5 ans.

Selon la société aurifère de Kouroussa, Semafo-Guinée, ce projet hydro-électrique sur le fleuve Cogon est fait pour venir en aide aux populations riveraines du corridor de Boké et pour le rentabiliser ; une partie de l’énergie produite sera utilisée par les sociétés minières de la région et l’autre, par les populations. Car le déséquilibre existant entre ceux qui bénéficient le courant électrique de la CBG et ceux qui n’en bénéficient pas a engendré des pressions sociales constantes sur la CBG et sur les Autorités locales et nationales.


Source : Un article publié sur Aminata.com.

Xavier Dufail

Sénégal : promotion des foyers métalliques dans les boulangeries traditionnelles

Ce projet d’ENDA Sénégal favorise, le remplacement des fours traditionnels par des fours métalliques de plus grande efficacité dans les boulangeries traditionnelles, activité essentiellement tenue par des femmes.

Les boulangeries traditionnelles utilisant le bois comme combustible sont très développées au Sénégal au point d’entrer en compétition avec les boulangeries modernes.

Jusqu’à ces dernières années, la boulangerie traditionnelle était une activité économique présente surtout dans les régions éloignées de Dakar. Cependant, et de plus en plus, le pain dit Tapalapa est disponible dans certains quartiers de la capitale comme pour marquer l’intérêt des consommateurs et les opportunités commerciales pour les opérateurs de boulangerie dite traditionnelle.

En plus des opérateurs en boulangerie traditionnelle, les fours métalliques constituent également une opportunité technologique pour les torréfacteurs actifs dans le domaine de la pâte d’arachide, des noix de cajou, de soump, du sésame et du café Touba. Ainsi, par rapport à la torréfaction spécifiquement, le potentiel est estimé à plus de 50 opérateurs, dans les grandes villes, et autour de 20 dans les autres zones. D’où un marché potentiel de 200 FP commercialisables dans les deux phases du projet.

Jusqu’ici, la plupart des fours utilisés pour la boulangerie traditionnelle sont construits en banco (argile) et sous forme de dôme reposant sur une surface plate qui constitue la table. Chez certains opérateurs, cette surface plate a été améliorée par un système de carrelage permettant de conserver plus durablement la chaleur.

En dehors de ces aspects, il faut souligner qu’avec ces types de fours traditionnels, les boulangers étaient toujours exposés à la fumée qui s’y dégage et les conditions hygiéniques ne sont pas toujours réunies pour optimiser la qualité du pain, comme principal produit fini.

En termes de diversification des produits, quelques boulangers proposent, au-delà du pain, de la pâtisserie vendue de façon irrégulière. La vente des produits finis repose sur une chaîne de revendeurs (Boutiques) installés dans quelques villages alentours et au niveau des marchés quotidiens ou hebdomadaires (Lumas). Les retours de pain sont parfois importants du fait, le plus souvent, de la mauvaise qualité du pain (composition et pétrissage) et des conditions de distribution auprès des revendeurs (ensachage du pain, transport par charrette, par vélo ou sur l’épaule) et des paramètres climatiques (température parfois très élevées dans certaines zones rurales).

Dès lors, notre démarche consiste à promouvoir l’accès à un type de four fortement amélioré fait en caisson métallique, avec plusieurs compartiments et pouvant prendre alternativement diverses sources d’énergie (bois, charbon de bois, bioénergie, GPL). Compte tenu des coûts de fours proposés la barrière financière serait en partie levée par l’implication des institutions de micro-financement.

L’approche du projet consiste, dans un premier temps, à appuyer l’accès aux fours métalliques en vue de leur commercialisation au sein des réseaux d’organisations de femmes transformatrices de produits céréalières de Thiès et alentour. Sur la base d’une stratégie de communication appuyée, Enda travaillera à rendre le four accessible à d’autres opérateurs des zones les plus défavorisées.

Pour accéder et commercialiser les fours, le projet compte s’appuyer sur les mécanismes internes de micro-crédits propres aux groupements de femmes, avant de prospecter au niveau des institutions de micro finances pour les compléments adaptés à la situation de chaque organisation intéressée. Il en est de même pour les opérateurs individuels. Des mécanismes financiers adaptés seront étudiés et mis en place à partir des mécanismes financiers du marché.

La distribution des fours se fera sur plusieurs échelles, notamment, au travers des différentes manifestations de démonstration/information prévues par le projet et par contact direct avec les opérateurs prospectés dans les autres régions, éventuellement, en partenariat avec d’autres projets/programmes de développement local.


Source : le site du programme EASE.

Xavier Dufail

RDC : la briquette biomasse pour sauvegarder les forêts et parcs du Kivu

Dans le Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), quelques familles des quartiers déshérités expérimentent depuis quelques mois les briquettes biomasse comme une source d’énergie propre réduisant la pollution, l’insalubrité et la déforestation qui étouffent la région.

Le projet est le fruit d’une collaboration entre le Parc national de Virunga (PNVi), l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et le réseau Environnement ressources naturelles et développement (ERND) qui vulgarisent ces briquettes appelée ‘makala ya sasa’ (signifie nouvelle braise, en kiswahili) comme une alternative à l’utilisation du bois de chauffe et de braise.

Les briquettes de biomasse sont fabriquées à partir de feuilles, d’écorces et de pelures de fruits ou d’autres déchets agricoles tels que le riz, le haricot, le maïs, la canne à sucre… Bisimwa Nshombo, ingénieur du réseau ERND, ajoute à cette liste la sciure du bois, et du papier de toute sorte.

A Goma, la principale ville du Nord-Kivu, un sac des briquettes de 60 kilogrammes coûte 12 dollars alors que le prix de la même quantité de charbon oscille entre 25 et 30 dollars. A Bukavu, le sac est vendu à 12.000 francs congolais (environ 13 dollars).

Dans le territoire de Rutshuru, l’ICCN a lancé un projet de fabrication de briquettes combustibles, avec une formation donnée à quelque 3.000 personnes bénévoles qui apprennent cette nouvelle technique.

Selon les membres et experts de ERND, la briquette présente beaucoup d’avantages par rapport aux bois de chauffe et le charbon. « Elle ne produit pas de fumée si le dosage du mélange sciure-papier a été respecté lors de sa fabrication ». En outre, son coût d’achat reste préférentiel. « La briquette permet à nos familles d’économiser de l’argent, de l’énergie. », affirme Bahati à IPS.

Le prix de la briquette n’est pas aussi élevé que celui du charbon. Selon Murhula Zagabe de ERND, il varie d’un endroit à un autre où la briquette a été produite. A Bukavu, 12 briquettes font un kilogramme qui coûte 200 francs congolais (FC, environ 0,22 dollar) alors qu’un kilo de charbon équivaut à 1.000 FC (1,11 dollar), indique-t-il à IPS.

Zagabe précise qu’un kilo de haricot est préparé à l’aide de 25 briquettes, soit deux kilos qui reviennent à 400 FC (0,44 dollars) alors qu’il faut un kilo et demi de charbon qui revient à 1.500 FC (environ 1,66 dollar) pour préparer la même quantité de haricot qui est un aliment principal à Bukavu et Goma.

C’est « un gain non négligeable alors que le revenu mensuel d’un ménage congolais tourne souvent autour de 30 dollars », souligne Nshombo du réseau ERND.

De Mérode promet que dans une année, d’ici le 30 juin 2011, quelque 300.000 personnes auront abandonné l’utilisation du bois de chauffe et du charbon au profit des briquettes biomasse. « Près de 92 % de makala (braise) produit au Nord-Kivu provient d’arbres abattus dans le parc. Et 20 pour cent de cette aire protégée, c’est-à-dire environ 160.000 hectares, sont déjà détruits par la déforestation illégale et la production du charbon de bois ».

Le coordonnateur du groupe de travail de la société civile du Sud-Kivu, Climat REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts), Roger Muchuba, souligne à IPS que la déforestation est une réalité dans cette province. Il affirme que cette situation provoque déjà des conséquences néfastes, ajoutant : « Les pluies, qui se sont abattues les fois dernières à Mwenga et à Tubimbi dans le territoire de Walungu, ont emporté des villages et des ponts ».

Des agents de l’ICCN sensibilisent les populations aux questions de la déforestation et des énergies durables. Le programme recherche également des organisations locales capables de produire des briquettes biomasse. Il leur donne une formation de quatre jours sur la production, le marketing et la vente de briquettes.

« Ce nouveau carburant présente l’avantage d’être une source d’énergie durable, écologique et bon marché. Le coût de production est bas. Les matières premières sont abondantes, et les briquettes fournissent 70 pour cent d’énergie en plus par rapport au makala », affirme Balemba à IPS.

Mais, certains vendeurs qui vivent de la coupe des arbres réagissent : « Nous n’avons que ce seul travail depuis nos ancêtres ; c’est notre vie. Qu’allons-nous devenir ? ».

Il faudra du temps pour faire comprendre à ceux qui doutent encore des désastres de la déforestation sur leur vie et celle des autres, reconnaissent les agents de l’ICCN.


Source : International Press Service.

Xavier Dufail

Gazéification du charbon de plaquettes forestières

Publication d’une thèse sur l’amélioration du processus de gazéification de la biomasse.

« Gazéification du charbon de plaquettes forestières : particule isolée et lit fixe continu »

Jean-Philippe Tagutchou / CIRAD / École des Mines d’Albi-Carmaux

2008

242 pages

La gazéification de la biomasse se positionne aujourd’hui comme une filière pertinente pour la production d’énergie de type électricité, gaz naturel de synthèse ou encore biocarburants. Les mécanismes mis en jeu dans ce procédé restent aujourd’hui encore mal connus. Dans les procédés à lit étagé, la zone de gazéification du résidu carboné conditionne significativement les rendements énergétiques et la qualité des gaz produits.

Cette thèse vise à améliorer la compréhension de cette zone réactionnelle afin d’optimiser la conception et le fonctionnement de ces réacteurs. La gazéification d’un charbon de plaquettes forestières a été caractérisée à l’échelle de la particule isolée, puis à l’échelle du lit fixe continu.

Xavier Dufail

Chine : étude sur le changement de combustible domestique en milieu rural

Basé sur l’analyse des données d’une enquête effectuée auprès des ménages ruraux de la province de Hubei (Chine) en 2004, ce document (en anglais) explore les modes d’utilisation du combustible domestique et de leurs changements, en utilisant une approche statistique.

« Household Level Fuel Switching in Rural Hubei »
_Peng Wuyuan, Hisham Zerriffi, Pan Jihua / PESD Stanford

aout 2008

20 pages

(document en anglais)

Des données indiquent que le passage de la biomasse à des sources commerciales modernes en est encore à un stade précoce, les revenus devront augmenter significativement pour que l’utilisation de la biomasse décroisse, et que l’utilisation de fuel domestique varie considérablement entre les régions géographiques étant donné la disparité d’approvisionnement des différentes sources d’énergie.

Lien vers le document : Household Level Fuel Switching in Rural Hubei (PDF)


Source : PESD Stanford (en anglais).

Xavier Dufail