Chine : financement de l’AFD pour des projets énergétiques

Le 17 décembre 2009 l’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 120 millions d’euros à la République populaire de Chine pour le financement de projets d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables.

La croissance de la demande énergétique chinoise est très élevée, en raison du poids d’un secteur industriel dynamique dont les performances énergétiques sont médiocres. Depuis 2008, la Chine est ainsi devenue le premier émetteur mondial de CO2. En 2006, l’AFD a approuvé une première ligne de crédit de 60 millions d’euros destinée à financer les projets d’efficacité énergétiques et d’énergie renouvelable proposés par trois banques locales. Cette ligne sera terminée à fin 2009 et aura permis d’éviter l’émission de plus de 1.900.000 tonnes de CO2 par an.

Forts de ce succès, l’ensemble des partenaires ont souhaité poursuivre et amplifier cette dynamique avec une seconde ligne, d’un montant doublé à 120 millions d’euros. Un volet d’assistance technique doit accompagner la formation des équipes bancaires et l’analyse des projets. Les trois banques partenaires (HuaXia Bank, China Merchant Bank et SPDB) sont basées à Pékin, Shenzhen et Shanghai et possèdent de puissants réseaux nationaux.


Source : Agence Française de Développement.

Xavier Dufail

Afrique du Sud : financement d’entreprises, par l’AFD, pour la maîtrise de l’énergie

Le 17 décembre 2009 l’AFD a approuvé l’octroi d’un financement de 120,7 millions d’euros (ligne de crédit de 120 millions d’euros ouverte aux banques participantes et subvention de 700.000 euros à la South African National Energy Development Institue – SANEDI) pour un programme d’appui à la maîtrise de l’énergie en faveur des entreprises privées du secteur industriel et commercial.

L’Afrique du Sud est le 20ème pays émetteur de gaz à effet de serre (GES) et occupe la 10ème place en matière de GES émis par le secteur de l’électricité. Cette situation résulte de la part considérable du charbon dans la production d’énergie primaire (75% du bilan énergétique national). Les délestages croissants opérés par Eskom, l’opérateur national, témoignent par ailleurs de l’insuffisance de la capacité de production d’électricité. La mobilisation du secteur bancaire dynamique sud-africain apparait comme une condition nécessaire à l’accélération de l’investissement des entreprises en matière de maîtrise de l’énergie et pour réduire l’emprunte carbone de l’activité économique et amorcer la diversification du bouquet énergétique du pays.

La ligne de crédit de l’AFD permettra aux principales banques de proposer aux entreprises des financements à long terme incitatifs. Les projets d’efficacités énergétiques financés auront un ratio d’économie d’énergie d’au moins 20%. Les conditions du concours de l’AFD permettront aux banques de couvrir une partie des coûts de promotion de ces financements et de l’assistance technique requise à leur niveau et pour leurs clients. Le volet d’appui permettra enfin de renforcer les capacités des banques participantes et de leurs clientèles et d’accompagner les évolutions institutionnelles du secteur. La répartition de la ligne entre les banques se fera au gré de leurs demandes d’imputation et la SANEDI, agence gouvernementale en cours de création (ou toute structure ayant la capacité requise), assurera la maitrise d’ouvrage de la facilité d’appui.


Source : Agence Française de Développement.

Xavier Dufail

L’Accord de Copenhague : 10 milliards de dollars par an en 2010, 2011 et 2012 pour aider les Pays en Développement

Du 10 au 18 décembre 2009 s’est tenu à Copenhague, au Danemark, un rassemblement international sans précédent. Son objectif : mettre toutes les nations sur la voie de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Au terme de cette rencontre, l’Accord de Copenhague laisse un goût d’inachevé… En attendant, le protocole de Kyoto reste le seul instrument légal contre le réchauffement, mais ne concerne qu’un tiers à peine des émissions mondiales.

119 dirigeants du monde entier ont assisté à la réunion, le plus grand rassemblement de chefs d’Etat et de gouvernement de l’histoire de l’ONU. Le défi consiste désormais à transformer l’Accord de Copenhague en un accord politique mesurable et vérifiable.

Les enjeux de Copenhague

Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Le protocole de Kyoto visant à limiter le réchauffement climatique prend fin en 2012. Les signataires se sont engagés dans des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le sommet de Copenhague devait fixer des objectifs pour les échéances 2020 et 2050.

Intégrer les pays en développement dans des objectifs de réduction d’émissions
Pour qu’une action ait des effets planétaires, il est crucial que la Chine, mais aussi l’Inde et le continent africain, acceptent des objectifs contraignants. Or, dans les décennies à venir, ces pays engageront d’importants programmes de développement économiques, synonymes de consommation accrue d’énergie. La Chine refuse tout contrôle de ses émissions par une organisation internationale et n’accepte de s’engager que sur la réduction de l’intensité carbone. Pour concilier développement économique et réduction des émissions, il faut aider ces pays à financer le passage aux technologies propres. Une aide évaluée à 100 milliards de dollars par an…

Convaincre les États-Unis de rejoindre le mouvement
L’Amérique d’Obama est plus sensible au sujet que celle de Bush. Mais la population et les lobbies de l’industrie américaine contestent par avance tout engagement contraignant de réduction des gaz à effet de serre aux États-Unis. Le débat entre le président et le Sénat est houleux.

L’Accord de Copenhague

La conférence onusienne de Copenhague s’est achevée par un accord politique de trois pages visant à limiter l’élévation de la température, la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre et mettant en place l’abondance de fonds pour les pays en développement. On en retiendra les points suivants :

1. L’Accord de Copenhague reconnaît le point de vue scientifique appelant à contenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2 degrés.

- Mais pas d’accord sur l’objectif de diviser par deux les émissions mondiales de CO2 en 2050 ;

- Et pas d’accord pour la mise en place d’une organisation internationale pour contrôler les efforts des pays.

2. Afin d’atteindre cet objectif, l’accord précise que les pays industrialisés s’engagent à mettre en œuvre, individuellement ou conjointement, des objectifs quantifiés de réductions d’émissions à partir de 2020. Les pays industrialisés (dits annexe 1) et les pays émergents devront indiquer avant le 31 janvier 2010 leurs objectifs en matière de réduction de gaz à effet de serre d’ici 2020.

- Parmi les pays industrialisés, les USA n’ont pas laissé prévoir d’évolution au delà de ce qui a déjà été annoncé : -4% en 2020 (base 1990).

- l’Europe va devoir décider si elle maintient une position commune. Elle s’est déjà engagée à faire -20% en 2020 par rapport à 1990, et -30% si ses partenaires font des efforts proportionnels.

- Les engagements que prendront les pays émergents ne seront pas contraignants et seront contrôlés seulement au niveau national.

- La Chine avait indiqué avant Copenhague qu’elle s’efforcerait d’améliorer l’efficacité énergétique de sa croissance.

- Un certain nombre de pays en développement, y compris les principales économies émergentes, ont accepté de communiquer leurs efforts pour limiter les émissions de gaz à effet de serre tous les deux ans et devront également préciser leurs annonces de contributions volontaires avant le 31 Janvier 2010.

Ces mesures de réduction bénéficiant d’un appui international technique et financier devront être consignées dans un registre.

Les chefs d’Etat ont demandé une révision de cet accord en 2015, afin de permettre un examen de l’objectif à long terme visant à limiter l’élévation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré.

3. Financement des pays pauvres

Copenhague a confirmé l’estimation à 100 milliards de dollars par an le besoin en financement des pays en développement à l’horizon 2020.

A court terme, un engagement collectif a été obtenu sur un Fonds alimenté par les pays développés au cours des trois prochaines années à hauteur de 30 milliards de dollars US. Ainsi, 10 milliards de dollars vont être disponibles en 2010, 2011 et 2012. Un groupe de travail de haut niveau sera créé pour étudier ces questions financières.

Pour les financements à long terme, les pays développés ont accepté de soutenir conjointement un objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour répondre aux besoins des pays en développement.

Transferts de technologie

Un mécanisme est établi pour accélérer les transferts technologiques.

Prochains rendez-vous

Le prochain rendes-vous est fixé à Bonn, Allemagne, du 31 mai à 11 juin 2010. Elle aura pour objet la préparation de la prochaine assemblée annuelle des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu vers la fin de 2010 à Mexico.

Un réexamen global de l’accord de Copenhague est prévu en 2015.


Sources : un article de Agathe Remoué publié le 24 novembre 2009 sur le site de l’Usine Nouvelle ; un article publié le 21 décembre 2009 sur le site L’Expansion et un article publié le 21 décembre 2009 sur le site du Ministère français de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.

René Massé

Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie : la Banque mondiale va y financer 11 centrales solaires thermiques

La Banque mondiale (BM) a annoncé mercredi 9 décembre 2009 un investissement de plus de 5,5 milliards de dollars destiné à soutenir la construction de onze centrales solaires thermodynamiques dans ces cinq pays arabes.

Le Fonds pour les technologies propres, qu’elle pilote avec d’autres institutions multilatérales, a décidé de consacrer 750 millions de dollars pour construire ces onze centrales sous trois à cinq ans. A cette somme s’ajoutent 4,85 milliards de dollars mobilisés par d’autres investisseurs grâce à l’impulsion donnée par la Banque.

Ces fonds doivent permettre la construction d’infrastructures pouvant produire « environ 1 GW » et de tripler ainsi la capacité de production mondiale des centrales solaires thermodynamiques.

Les indicateurs attendus par rapport au plan d’investissement sont les suivants :

- La réduction de Gaz à effet de serre d’au moins 1,7 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an ;

- Environ 900 MW de capacité installée en centrales solaires thermo- dynamiques d’ici 2020 ;

- 4,85 milliards de dollars mobilisés par d’autres investisseurs, afin de pouvoir assurer la viabilité des centrales solaires thermo- dynamiques ;

- Une diminution du coût des centrales solaires par $/m2 durant la durée du programme.

La Banque mondiale voit dans ce projet une occasion de « soutenir l’intégration euro-méditerranéenne au profit des pays de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient » en offrant à ceux-ci la possibilité « d’exploiter l’une des principales sources d’énergie inutilisées ».

Les centrales thermodynamiques permettent de produire de l’électricité le plus souvent grâce à des miroirs ou des capteurs paraboliques concentrant les rayons solaires de manière à chauffer un fluide (eau ou huile synthétique par exemple) jusqu’à créer de la vapeur qui entraîne une turbine génératrice.


Sources : un communiqué de la Banque mondiale repris dans des articles publiés sur différents sites comme Romandie et Enerzine.

René Massé

Burkina Faso : prêt de 12,5 milliards FCFA de la banque indienne Exim Bank pour l’électrification rurale

La banque export-import de l’Inde (EXIM Bank) s’est engagée à soutenir les efforts du Burkina Faso dans l’électrification rurale à travers un accord de crédit d’un montant d’environ 12,5 milliards de francs CFA.

Acquis pour un taux d’intérêt de 1,75 %, pour une durée de remboursement de 20 ans et un délai de grâce de 5 ans, ce financement s’inscrit en droite ligne de la réforme du secteur de l’énergie électrique en vigueur au Burkina.

La réforme ambitionne de rationaliser le fonctionnement, d’accroître la concurrence et de réduire les coûts de l’électricité tout en étendant l’accès des services d’énergie aux populations rurales et péri urbaines.

Dans le cadre de ce projet, c’est plus d’une centaine de localités qui ont été retenues pour bénéficier de cette électrification rurale.

Selon le ministère burkinabé de l’énergie, 55 218 ménages devraient disposer de l’électricité soit autour de 643 357 habitants. L’ensemble des 13 régions du pays seront aussi desservies par ce projet.

Le coût total du projet est d’environ 12,5 milliards de francs CFA et 85 % de ce montant sera utilisé pour l’importation des biens et services en provenance de l’Inde.

Pour relever le défi de l’électrification rurale, le Burkina Faso a mis en place en 2008, un Fonds de développement de l’électrification rurale (FDE).

L’ambition du FDE (qui bénéficie également du soutien des partenaires au développement et les subventions et dotations budgétaires de l’Etat) est de récolter des fonds afin d’électrifier une soixantaine de localités chaque année.

Pour la période 2009-2012, 261 projets sont en cours et 299 localités sont concernées par ce programme d’électrification.

Les responsables du FDE ont expliqué que le programme d’électrification du Burkina des zones rurales est un ambitieux programme de près de 158 milliards de FCFA.

A ce jour, le taux d’électrification des zones rurales est de 3 à 4%, mais le gouvernement burkinabé entend relever, à travers ce Fonds, le défi d’électrifier 60% du territoire national, soit près de 300 localités d’ici 2015.


Source : Agence de Presse Africaine.

Xavier Dufail

Climat : les Nations Unies insistent sur la nécessité de placer la pauvreté énergétique au coeur du futur accord de Copenhague

Au cours de la conférence de presse qu’ils ont donnée le 23 novembre 2009 au Siège de l’ONU à New York, Olav Krjoven du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Fatih Birol de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et Luiz Augusto Cassanha Galvão de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) ont insisté pour que la « pauvreté énergétique » figure au cœur de l’accord que la Conférence de Copenhague doit conclure sur le successeur du Protocole de Kyoto relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

« Si la question de l’énergie figure bien à l’ordre du jour de la Conférence de Copenhague, ce n’est pas le cas de la pauvreté énergétique », a relevé Fatih Birol, Économiste en chef de l’AIE.

À l’heure où les dirigeants du monde entrent dans la dernière phase des négociations avant la Conférence sur les changements climatiques, prévue du 7 au 18 décembre à Copenhague, ces experts ont rappelé que 1,5 milliard de personnes sur la planète vit toujours sans électricité, dont 80% dans les pays les moins avancés (PMA) d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne.

Citant une nouvelle étude*, Olav Krjoven du PNUD a établi le lien entre l’accès à l’électricité et la réalisation de l’Objectif I des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) visant la réduction de moitié d’ici à 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue. Pour pouvoir atteindre cet Objectif, il faut ouvrir l’accès à l’électricité à plus de 3 millions de personnes supplémentaires.

Chaque année, deux millions de personnes meurent à cause de leur exposition à la fumée dégagée par les combustibles fossiles. Dans les PMA, la moitié des décès dus à la pneumonie chez les moins de 5 ans sont liés à ces combustibles. Luiz Augusto Cassanha Galvão, Administrateur du secteur du développement durable et de la santé environnementale de l’OPS a cité deux autres maladies qui résultent du manque d’accès à l’électricité, à savoir les maladies pulmonaires chroniques et les cancers des poumons chez les adultes de plus de 30 ans.

Ces maladies, qui tuent 2 millions de personnes par an, sont la dixième cause de décès dans le monde. Or aujourd’hui, 3 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, dépendent toujours des combustibles fossiles pour cuisiner et s’éclairer.

Si 1,5 milliard de personnes de plus avaient accès à l’électricité, les émissions de gaz à effet de serre n’augmenteraient que de 0,9%. Ce taux ridicule ne peut être pris comme argument pour freiner les efforts en la matière, ont dit les experts.

Mais, a reconnu l’expert du PNUD, on ne peut rien faire dans ce domaine sans l’engagement et les investissements du secteur privé. Il faut combiner les efforts à tous les niveaux, a-t-il dit, et en termes d’interventions publiques, les subventions ne serviraient aux populations pauvres que si elles ont déjà accès à l’électricité. En Afrique de l’Ouest, nous aidons les pays à étendre leurs services, a-t-il indiqué, en soulevant, en conséquence, la question du renforcement des systèmes et des capacités.

Le PNUD, l’AIE et l’OPS, qui pour la première fois font passer ce message de manière concertée, travaillent ensemble à l’édition 2010 de la publication-phare de l’AIE « World Energy Outlook » (ou « Perspectives énergétiques mondiales »)

* Rapport du PNUD et de l’OMS intitulé « The Energy Access Situation in Developing Countries, A Review Focusing on the Least Developed Countries and Sub-Saharan Africa » ou l’accès à l’énergie dans les pays en développement, étude dans les PMA et l’Afrique sub-saharienne.


Source : extraits du Communiqué de Presse des Nations Unies en date du 23 novembre 2009, diffusé sur le site des Nations Unies.

René Massé

Le Mozambique et le Brésil signent un accord de 6 milliards de dollars sur les biocarburants

Le Mo­zam­bique vient de si­gner deux ac­cords avec le Bré­sil, por­tant sur la pro­duc­tion de bio­car­bu­rants, pour un in­ves­tis­se­ment total de six mil­liards de dol­lars.

Le pré­sident de la confé­dé­ra­tion des en­tre­prises bré­si­lienne des bio­car­bu­rants, dé­nom­mée Ar­ran­jo Pro­du­ti­vo Local do Al­cool (APLA), M. An­to­nio Godoy a dé­cla­ré que cer­tains des bio­car­bu­rants pro­duits à par­tir de la canne à sucre se­raient ex­por­tés vers le Bré­sil, pour ré­duire la dé­pen­dance vis-à-vis des car­bu­rants à base de pé­trole.

Près de 256 mil­lions de dol­lars ont été déjà in­ves­tis dans le sec­teur des bio­car­bu­rants au Mo­zam­bique sur une su­per­fi­cie de 83.000 hec­tares.


Source : un article publié le 3 décembre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé

Copenhague : le plan français pour l’Afrique

Deux semaines avant le sommet sur le climat de Copenhague, le ministre français de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a déjà préparé une proposition d’accord. Elle prévoit un plan de 410 milliards de dollars sur 20 ans pour l’Afrique. Mais son financement, sous forme de prélèvement de type « taxe Tobin », s’annonce particulièrement difficile à négocier.

A Ouagadougou, lors du 7e forum mondial pour le développement durable début octobre 2009, les dirigeants africains s’étaient mis d’accord sur le montant de la compensation qu’ils demanderaient à Copenhague : « Nous pensons qu’il faut 65 milliards de dollars (44 milliards d’euros) pour pouvoir faire face, d’un point de vue continental, à ces phénomènes de changement climatique », avait annoncé le président du comité d’organisation, Salifou Sawadogo, avant d’ajouter : « C’est dire si nos attentes sont très importantes ». A peine un moins plus tard, Jean-Louis Borloo, le ministre français du Développement durable, a des ambitions encore plus importantes pour l’Afrique.

305 milliards de dollars pour l’Afrique

Ses propositions en vue du sommet de Copenhague incluent en effet un « Plan Justice Climat » d’un montant de 410 milliards de dollars (274 milliards d’euros) sur 20 ans en direction des pays les plus fragiles face au réchauffement climatique, dont 305 milliards reviendraient au continent africain.

Selon le document, très ambitieux, qu’il a préparé, les investissements qui en découleraient pourraient faire de l’Afrique le premier continent utilisant exclusivement des énergies renouvelables en moins de 20 ans. Sur la même période, le taux d’accès à l’énergie de la population passerait de 23% aujourd’hui à 100%. Le plan comprend d’autres volets sur l’accès à l’eau, la lutte contre l’érosion, la déforestation… La reforestation, avec la « grande muraille verte » contre l’avancement du Sahara comme projet emblématique, serait aussi subventionnée.

Financement incertain

Comment financer un projet aussi audacieux ? Selon le texte, des financements « innovants » pourraient être mobilisés, parmi lesquels une « taxe Tobin » universelle. Cette taxe, théorisée par l’économiste américain James Tobin dans les années 1970, avait initialement pour but de freiner la spéculation boursière en prélevant un faible pourcentage sur chaque transaction. L’idée est régulièrement reprise, depuis, pour que les revenus d’une telle taxe – si elle était finalement mise en place – soient affectés au développement des pays du sud.
Mais les projets de concrétisations sont tout aussi régulièrement repoussés. Dernier exemple en mai dernier, quand le ministre français des Affaires Étrangères Bernard Kouchner, l’avait remis sur la table, avant d’être recadré par la ministre française de l’Économie et des Finances, Christine Lagarde, selon qui aucun projet « n’était à l’étude ».

Le plan Borloo envisage de la fixer à 0,01% sur l’ensemble de la planète, de quoi générer 20 milliards de dollars par an. Le ministre de l’Ecologie (dont les propositions n’ont pas été officiellement validées par l’e gouvernement français) veut pourtant y croire. A Bruxelles, il s’est prévalu du soutien de l’Union européenne, même si la présidence suédoise n’a confirmé aucun chiffre précis.

Il sera plus dur, en revanche de convaincre la Chine et les États-Unis, principaux émetteurs de CO2. Traditionnellement opposés à l’idée d’une taxe sur les transactions financières, les Américains sont également réticents à tout accord chiffré à Copenhague. Et l’alternative de Borloo pour le financement de son plan (une contribution des États en fonction de leur développement et de leurs émissions de gaz à effet de serre) n’a pas non plus de quoi enthousiasmer les États-Unis…


Source : un article de Pierre Boisselet publié le 24 novembre 2009 sur le site de Jeune Afrique.

René Massé

Climat : l’Union Européenne veut insister sur l’aide aux pays les plus pauvres

Le ministre français de l’Écologie, Jean-Louis Borloo a assuré lundi 23 novembre 2009 que l’Union européenne défendra à Copenhague son plan « justice-climat » pour venir en aide au pays les plus vulnérables au changement climatique. La présidence suédoise de l’Union européenne insiste désormais sur « un programme spécifique, avec financement public, sans donner de chiffres, pour les pays les plus vulnérables »

Depuis plusieurs semaines les Français mettent en avant un plan « justice-climat » destiné à financer, avec des fonds publics, le développement des énergies renouvelables ou la lutte contre la désertification dans les pays les plus pauvres.

« Depuis 10 ans, puisqu’on n’a mis en place presque exclusivement que des financements de marché carbone, les pays les plus pauvres n’ont rien eu (pour s’adapter aux changements climatiques). C’est ça la vérité », a dit M. Borloo.

« On ne peut pas continuer à parler de chiffres globaux pour des pays comme d’un côté la Corée du Sud et de l’autre le Burundi ou le Bénin. Ca n’a pas de sens », a-t-il estimé.

Selon M. Borloo, les pays industrialisés et notamment l’Europe doivent se mobiliser pour financer le développement des énergies renouvelables dans les pays les plus vulnérables qui représentent 1,2 milliard de personnes. « Ce sont eux qui souffrent le plus violemment du dérèglement climatique », a-t-il dit.

L’aide aux pays les plus vulnérables est « dans l’intérêt de l’Europe » et « c’est notre responsabilité de dire oui », a-t-il plaidé.

Copenhague ne servira à rien « si on ne répond pas à un quart de l’humanité », a-t-il ajouté.

« Au final cela reviendrait à une trentaine de milliards de dollars par an. Ça fait une taxe de 0,01% sur les transactions financières. Personne ne le verra », a-t-il précisé.


Source : un article publié le 23 novembre 2009 sur le site Romandie News.

René Massé