Réduire "l’intensité énergétique" a un impact très important sur la réduction des émissions de CO2

Cette nouvelle étude de la Banque mondiale, conduite dans plus de 100 pays, montre que, sur la période 1994 – 2006, la réduction de la quantité d’énergie requise pour produire une unité de Produit intérieur brut (PIB), en particulier dans le secteur des services, a été le plus important contributeur à la réduction des émissions de CO2.

L’étude s’est intéressée à plusieurs facteurs susceptibles d’expliquer les variations d’émissions de CO2, en particulier:

  • l’intensité de carbone du mélange de combustibles fossiles ;
  • la part de combustibles fossiles dans l’énergie totale consommée ;
  • la quantité d’énergie requise pour produire une unité de PIB (intensité énergétique) ;
  • le PIB par habitant, et
  • la population.

Le rapport montre que :

  • les performances varient beaucoup d’un pays à l’autre, y compris entre pays d’un même niveau de revenu;
  • la croissance du PIB et celle de la population contribuent le plus à l’accroissement net des émissions ;
  • réduire l’intensité énergétique contribuent le plus à la diminution nette des émissions. En particulier, l’étude indique que sur la période analysée, la réduction de l’intensité énergétique dans le secteur des services a permis de réduire les émissions de 2,6 milliards de tonnes de C02, alors que, dans le secteur industriel, elle a permis une réduction de 0,7 milliards de tonnes.

Toutes choses étant égales par ailleurs, l’augmentation du pouvoir d’achat dans les pays s’accompagne d’un accroissement des émissions de CO2. Ces effets peuvent être minimisés en diminuant l’intensité carbone dans la répartition entre les différentes formes d’énergies utilisées, par le recours à des énergies renouvelables, et par la réduction globale de l’intensité énergétique dans l’économie.

Cette étude rappelle que, sur la période considérée, de nombreux pays en développement n’émettaient que très peu de CO2 par habitant. A l’avenir, le développement de ces pays ne pourra se faire qu’en augmentant leurs émissions de CO2.

« Changes in CO2 Emissions from Energy Use : a Multi-country Decomposition Analysis »

Masami Kojima and Robert Bacon, de la Banque mondiale, Division Oil, Gas and Mining Policy, Banque mondiale, 2009, 100 pages

 

Tunisie : un centre international de formation en énergies renouvelables

D’un coût de l’ordre de 8MD, ce projet consiste en la création d’un centre international de formation destiné aux diplômés des écoles d’ingénieurs et des universités dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et la création d’un centre international d’expertise dans le domaine des technologies de l’énergie solaire. Ce centre sera équipé d’un laboratoire spécialisé dans le solaire thermique et le solaire photovoltaïque.

L’objectif est de former des spécialistes de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique et de mettre les laboratoires nécessaires à la disposition des fabricants, utilisateurs et institutions de contrôle des produits.

Ce projet sera réalisé en 2010-211 par la société de gestion de la technopole de Borj Cedria en partenariat avec l’Agence Nationale pour la Maitrise de l’Energie.

Ce projet figure parmi les 40 projets du plan solaire qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen.

Avec ce Plan, l’objectif de la Tunisie est d’atteindre une capacité de production de 550 MW à partir des énergies renouvelables contre 115 MW actuellement et de mettre en place 350 000 mètres carrés de capteurs solaires supplémentaires au terme de 2014, portant ainsi la surface cumulée des capteurs solaires à 750 000 mètres carrés.


Source : un article publié le 8 décembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Tunisie : la Banque mondiale a accordé plus de 42 millions d’euros pour promouvoir l’efficacité énergétique dans le secteur industriel

Le 30 juin 2009, la Banque mondiale a accordé 42,4 millions d’Euros à la Tunisie pour financer des projets d’efficacité énergétique dans le secteur industriel. Le financement de la Banque mondiale alimentera des lignes de crédits dédiées, logées dans trois institutions de crédits de la place qui accorderont des prêts aux porteurs de projets à des taux attractifs.

La durée d’exécution est de quatre ans. L’Agence nationale pour la Maitrise de l’Energie (ANME) constituera l’Unité de gestion du projet.

Le projet se propose de mettre en place un mécanisme financier qui lèvera certaines des barrières aux investissements en économie d’énergie en Tunisie :

  • Faible priorité donnée à ces investissements du fait de l’importance des dépenses initiales, de la nature même des investissements, plutôt défensifs que productifs, et de leur rentabilité réduite du fait des faibles prix de l’énergie, eux-mêmes dus aux subventions, et du bas niveau de l’investissement pour chaque projet ;
  • Accès réduit à des crédits à long terme à taux attractif. Pour ce faire, le projet offrira des fonds à des conditions attractives (maturité, taux) pour les banques participantes, qui prêteront ces fonds aux emprunteurs finaux/porteurs de projets, dans le cadre d’une ligne de crédit dédiée. Le taux d’intérêt sera déterminé par les institutions financières participantes, en fonction de leur analyse du risque. En Tunisie, elles appliquent normalement une marge de 1 à 3% en plus du taux auquel elles empruntent. Dans les conditions du marché actuel, elles emprunteraient à la Banque mondiale à un taux compris entre 1,8% et 3,4%. Les banques factureraient aussi aux emprunteurs finaux le coût de la couverture du risque de change (environ 2%), ce qui porterait leurs taux prêteurs entre 5,5% et 7,5%.

Trois Instituts de financement ont été sélectionnées : l’Amen Bank, la Banque de l’Habitat et La Banque de financement des petites et moyennes entreprises.

La République Tunisienne, représentée par le ministère de la Coopération internationale signe l’Accord de garantie de la Banque, tandis que les accords individuels de prêts avec chaque institution financière participante sont signés directement avec la Banque mondiale.

Quatre types de projets d’efficacité énergétique industrielle à financer ont été identifiés :

- l’adoption d’équipement thermiques plus performants : chaudière, fours, échangeurs ;

- la récupération et l’utilisation des gaz, de la chaleur et de la pression résiduels ;

- l’installation d’équipements de ventilation et de chauffage ;

- l’optimisation des systèmes pour réduire la consommation d’énergie.
De plus, la modernisation et l’installation de projets de cogénération sur des sites existants pourront bénéficier de ces prêts.

Cette opération devrait servir de modèle de financement de l’économie d’énergie non seulement en Tunisie, mais dans toute la région.

Pour plus d’information sur ce projet

Visitez la page du projet sur le site de la Banque mondiale, où vous pourrez télécharger le Project Appraisal Document (PAD) du projet, en date du 3 juin 2009.

René Massé

Maroc : don de 1 million de dollars pour promouvoir l’utilisation des lampes basse consommation

Cette contribution s’inscrit dans le cadre du programme méditerranéen pour la promotion des énergies renouvelables (MEDREP), initiative conçue par le ministère italien pour l’Environnement, le Territoire et la Mer en partenariat avec le PNUE. Ce financement permettra de commercialiser 15 millions de lampes basse consommation au Maroc, à l’aide d’un mécanisme de financement innovant que l’ONE a mis en place pour le secteur résidentiel : les ménages pourront acquérir ces lampes à crédit, en payant un dirham par mois pendant 24 mois.

L’accord de don a été signé, mercredi 25 novembre 2009 à Rabat, par la ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Mme Amina Benkhadra, le ministre italien pour l’Environnement, le Territoire et la Mer, M. Corrado Clini, le directeur de l’Office National de l’électricité, M. Ali Fassi Fihri et Mme Lemmet Sylvie, directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

« Ces projets représentent les premiers pas concrets non seulement vers la sûreté d’approvisionnement énergétique mais aussi pour la protection de l’environnement et la réduction de gaz à effet de serre dans le cadre du mécanisme de développement propre au protocole de Kyoto », a affirmé M. Clini lors de la cérémonie de signature.

Ce projet a été conçu dans le cadre de l’évolution actuelle du système réglementaire pour l’efficacité énergétique au Maroc. Grâce à ce programme ainsi que d’autres initiatives en cours, l’Italie voudrait contribuer concrètement à l’innovation technologique et à l’accomplissement des objectifs énergétiques fixés par le Maroc.

Pour sa part, Mme Benkhadra a rappelé les grandes lignes de la stratégie énergétique du Maroc notamment le grand projet intégré d’énergie solaire d’une puissance totale de 2000 MW, présenté le 2 novembre 2009 à Ouarzazate devant SM le Roi Mohammed VI (voir l’article sur le site du Riaed).


Source : un article de Toma le Ven, publié le 27 novembre 2009 sur le site Biladi.

René Massé

Maurice : l’AFD accorde un prêt de 125 millions d’euros pour les deux tranches maitrise de l’énergie du programme « Maurice Ile Durable »

L’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 125 millions d’euros à la République de Maurice pour appuyer son programme environnemental « Maurice Ile Durable » (MID).

En tant que petit État insulaire, l’Île Maurice est particulièrement vulnérable à la dégradation de l’environnement et aux effets du changement climatique. Les autorités ont lancé en 2008 le projet MID pour assurer la mise en synergie et la coordination des différentes politiques sectorielles et promouvoir une meilleure prise en compte des questions environnementales au sein de ces politiques.

Cette première opération, constituée de deux tranches (60 M€ en 2009 et 65 M€ en 2010), se concentrera sur la maîtrise de l’énergie (énergie renouvelable et efficacité énergétique). Elle contribuera au soutien de l’emploi, à la relance de l’économie et à la lutte contre le changement climatique. Ce programme fournira des signaux positifs lors des négociations internationales en quête d’exemples d’efforts constructifs et partagés. Il permettra enfin de promouvoir l’échange d’expériences avec la Réunion, qui a défini un programme semblable au MID, le projet GERRI 2030 (« Grenelle de l’Environnement à la Réunion, Réussir l’Innovation »).


Source : un article diffusé dans la Lettre de l’AFD n°24, novembre 2009.

René Massé

Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam

Cet ouvrage rassemble les actes de la conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique qui s’est tenue à Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam) les 9 et 10 avril 2008, dans le cadre de la Semaine française au Vietnam.

Pour faire face à une croissance très vigoureuse de la demande en électricité (15% en 2007), et dans le contexte de mobilisation contre le réchauffement climatique, le Vietnam est amené à définir une véritable stratégie d’efficacité énergétique. Les enjeux sont multiples pour relever le défi de la maîtrise de l’énergie : programmation nationale, déclinaison politique régionale, renforcement institutionnel, rédaction de lois, définition de standards, mobilisation de moyens matériels et organisationnels, formation des acteurs, financement, tarification énergétique, développement du marché des énergies renouvelables, etc.

Le ministère vietnamien de l’Industrie et du commerce (MOIT), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) ont organisé les 9 et 10 avril 2008 à Hô-Chi-Minh-Ville une conférence internationale sur les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam, permettant à des experts internationaux, bureaux d’étude techniques et institutions françaises et vietnamiennes de partager leur expérience. Les actes de ce séminaire résument les interventions des participants et les actions proposées. Ils offrent des regards croisés éclairant d’un jour nouveau la politique du Vietnam en matière d’efficacité énergétique.

« Les politiques d’efficacité énergétique au Vietnam »

Agence Française de Développement, Octobre 2009, 194 pages

Caraïbes : "Welectricity", un projet de réseau social remporte un prix d’efficacité énergétique au concours IDEAS

”Welectricity”, un nouveau réseau social en ligne innovant destiné à favoriser les échanges entre les foyers des Caraïbes sur les moyens possibles pour réduire l’utilisation d’énergie est un des premiers gagnants du prestigieux concours d’Innovation Énergétique IDEAS.

Appelé “”Welectricity”, ce support va permettre aux usagers de poster des solutions économes en énergie, des messages, des images photos et vidéos décrivant leurs manières d’économiser l’énergie.

« Welectricity est conçu pour réduire la consommation énergétique sans affecter le mode de vie ».

Selon Sarah Adams, CEO de GVEP International, un des principaux co-sponsors du concours IDEAS, « en encourageant l’efficacité énergétique dans les petits pays insulaires où les prix de production et de distribution de l’électricité sont assez élevés, ce projet va permettre de réduire la consommation générale de l’énergie, qui, dans les Caraïbes, est d’une manière générale focalisée sur les énergies fossiles. Cela va permettre d’éviter de nouveaux investissements dans des installations pour la production d’énergie non durable ».

Chacun des 25 projets gagnant du concours IDEAS recevra une dotation de 200 000 dollars pour développer son idée.

Pour plus d’information, voir l’article complet sur le site de notre partenaire GVEP International

Laure Ego, GVEP, René Massé

Stratégie énergétique de la Banque mondiale : premier document de travail

Ce document fournit les orientations pour les consultations du Groupe de la Banque mondiale visant à élaborer une stratégie pour le secteur énergétique, qui doit être présentée au Conseil des Administrateurs du Groupe au début de l’année 2011. Les consultations s’achèveront à la fin mai 2010 et la stratégie sera élaborée en tenant compte des observations formulées sur CE document.

Cet important document de travail, analytique et prospectif, est structuré en sept paragraphes et cinq annexes :

1. Contexte : sont développé les principaux points suivants :

  • Les ressources énergétiques jouent un rôle crucial dans le développement économique et la réduction de la pauvreté ;
  • De nombreux pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne et en Afrique du Sud, souffrent de l’insuffisance et du manque de fiabilité des ressources en électricité ;
  • L’un des principaux défis à relever dans la plupart des pays en développement (PED) est d’assurer un approvisionnement en électricité plus fiable et à la hauteur des besoins, tout en permettant à l’ensemble de la population d’avoir financièrement accès à des services énergétiques modernes ;
  • Une croissance économique soutenue – essentielle pour faire reculer la pauvreté – et la hausse de la demande énergétique qui s’en suivra, auront des répercussions à l’échelle mondiale ;
  • Pour répondre aux besoins énergétiques des PED et enrayer le réchauffement de la planète, il faudra mener une action mondiale concertée.

2. Évolution récente et perspectives : l’analyse met l’accent sur :

  • De nombreux pays en développement, notamment ceux où l’accès à l’électricité est limité, souffrent d’une pénurie d’électricité ou en souffriront dans les années à venir ;
  • Si la tendance actuelle se poursuit, moins de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne parviendront à assurer l’accès universelle à l’électricité d’ici 2050 et, malgré le nombre grandissant de raccordements, celui des personnes sans électricité continuera d’augmenter jusqu’en 2030 ;
  • L’urbanisation rapide des PED aura un impact sur l’action menée pour élargir l’accès à l’électricité ;
  • La hausse des prix du pétrole entre 2004 et 2008 a clairement montré l’importance de diversifier le portefeuille énergétique, de s’employer résolument à améliorer l’efficacité énergétique et de mieux s’armer pour faire face à la forte instabilité des prix de l’énergie et aux crises futures ;
  • L’ampleur et la durée de la crise financière auront une incidence sur les futurs approvisionnements en énergie et sur la maitrise de la consommation énergétique ;
  • Une nouvelle architecture financière se dessine pour faciliter l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ses effets L’environnement extérieur a beaucoup changé avec une profonde incidence sur le secteur de l’énergie.

3. Stratégie énergétique du Groupe de la Banque mondiale et performance des dernières années : la stratégie énergétique actuellement poursuivie par le Groupe de la Banque mondiale comprend :

  • La stratégie environnementale adoptée en 1999, énoncée dans le document Fuel for Thought, dénoncée comme la stratégie FFT ;
  • Une stratégie qui a fait l’objet d’une note informelle publiée en 2001 sous le titre « The World Bank Group’s energy program : poverty alleviation, sustainability, and selectivity » : elle définit un programme énergétique qui s’articule autour de trois axes : réduction de la pauvreté, durabilité et sélectivité.Ce paragraphe présente ces stratégies et analyse les résultats de leur mise en œuvre.

4. Objectifs et approche : La stratégie proposée pour le secteur énergétique définira les moyens d’aider les PED à atteindre un double objectif :

  • Améliorer l’accès à l’énergie et la fiabilité de l’approvisionnement,
  • Faciliter l’évolution vers un modèle de mise en valeur de l’énergie écologiquement viable.

Pour les atteindre, le document propose de poursuivre deux axes stratégiques jugés essentiels pour créer un secteur énergétique fiable, efficace et durable : Améliorer le fonctionnement et les résultats financiers du secteur, et renforcer la gouvernance pour accroître la contribution de l’énergie au développement économique durable.

5. Portée : vue l’importance de l’énergie dans tous les secteurs de l’économie, la stratégie énergétique du Groupe de la Banque mondiale doit être bien coordonnée avec celle des autres secteurs. Elle s’appuiera sur les initiatives et stratégies régionales existantes ainsi que sur les stratégies et plans d’activité sous-sectoriels récemment adoptés.

6. Domaines d’intervention envisagés : le document analyse onze domaines où une intervention du Groupe de la Banque mondiale est envisagée et défini une méthodologie de mise en œuvre.

7. Étapes de l’élaboration de la stratégie : les différentes étapes sont décrites, y compris une phase de consultations externes.

Les quinze dernières pages du document sont consacrées à la présentation de cinq annexes.

« Stratégie énergétique du Groupe Banque mondiale. Synthèse sectorielle. « 

Réseau du développement durable, Banque mondiale, Octobre 2009, 39 pages

 

Facilité ACP-EU pour l’Energie : l’Union européenne accorde une aide de 200 millions d’EUR pour améliorer l’accès à l’énergie dans les pays ACP

La Commission européenne a annoncéle 4 novembre 2009 à Bruxelles, le lancement de la deuxième phase de la Facilité ACP-UE pour l’énergie financée sur le 10 e Fonds européen de développement (FED) pour la période 2009‑2013.

Après une première phase de mise en œuvre réussie, l’Union européenne et le Groupe des États ACP sont convenus de consacrer 200 millions d’EUR pour financer la poursuite des activités destinées à améliorer l’accès des populations pauvres à des services énergétiques compatibles avec le développement durable et peu coûteux, ainsi que de contribuer à la lutte contre le changement climatique en s’efforçant de trouver des solutions qui privilégient les énergies renouvelables et de prendre des mesures d’efficacité énergétique.

Karel De Gucht, membre de la Commission chargé du développement, a déclaré : « Pour un véritable développement économique et social des pays les plus pauvres du monde, il faut un accès à des services énergétiques fiables. La Facilité pour l’énergie contribuera à la réalisation de cet objectif tout en favorisant une meilleure efficacité énergétique et des solutions énergétiques propres, deux points essentiels au moment où les pays en développement se rallient, eux aussi, à la cause que constitue la lutte contre le changement climatique. »

Dans la plupart des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, seuls 10 % de la population rurale ont accès à des services énergétiques modernes et compatibles avec le développement durable. Par ailleurs, l’utilisation de combustibles traditionnels, qui provoquent une pollution de l’air à l’intérieur des bâtiments, peut entraîner des problèmes de santé et des décès. Elle est également à l’origine d’une dégradation de l’environnement à cause du déboisement dû à une mauvaise exploitation des ressources naturelles utilisées pour ces combustibles.

La nouvelle Facilité pour l’énergie s’attaque à ces problèmes en cofinançant des projets destinés à améliorer l’accès des populations rurales pauvres des pays ACP à des services énergétiques de meilleure qualité. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, elle accordera la priorité aux projets qui favorisent l’utilisation de sources d’énergie renouvelable, telles que les systèmes solaires, les parcs éoliens, l’énergie hydraulique, la biomasse (biocarburants et biogaz) et les systèmes géothermiques, ainsi que l’efficacité énergétique dans les bâtiments publics et privés, par exemple en encourageant le remplacement des ampoules énergivores par des ampoules plus performantes. La Facilité pour l’énergie financera également des opérations en faveur de la bonne gouvernance et du renforcement des capacités dans le secteur de l’énergie aux niveaux local, national et régional. Elle cofinancera des projets au moyen d’appels à propositions, dont le premier sera lancé en novembre, et de deux nouveaux instruments de cofinancement, à savoir un mécanisme de mise en commun faisant intervenir des institutions de financement et le secteur privé et une aide financière pour la bonne gouvernance énergétique grâce à l’initiative de l’Union européenne pour l’énergie intitulée « Facilité de dialogue et de partenariat ».

La Facilité pour l’énergie a déjà fait ses preuves en attirant des fonds supplémentaires de plusieurs millions d’euros cofinancés par le secteur privé, les ONG, les États membres de l’UE et les institutions financières internationales. Près de sept millions de personnes ont bénéficié des 74 projets financés par la Facilité ACP-UE pour l’énergie à concurrence de 196 millions d’EUR sur les 430 millions d’EUR que représente le coût total des projets. La Facilité pour l’énergie a également recueilli plus de 230 millions d’EUR cofinancés par les secteurs public et privé. 97 % des projets financés ont porté sur la production d’énergie à partir de sources renouvelables et de solutions hybrides. La nouvelle Facilité pour l’énergie, dotée de nouveaux instruments de cofinancement, devrait profiter à un nombre encore plus important de personnes vivant dans les zones rurales et périurbaines.

Historique

Créée en 2004, la Facilité pour l’énergie est un instrument de financement pour la mise en œuvre de l’initiative de l’Union européenne en faveur de l’énergie pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable (EUEI). Lancée en 2002 lors du Sommet mondial sur le développement durable, qui s’est tenu à Johannesburg, cette initiative a confirmé l’attachement de l’UE à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. La Facilité pour l’énergie est également un instrument de mise en œuvre du partenariat stratégique UE‑Afrique dans le secteur de l’énergie, qui s’inscrit dans la stratégie commune UE‑Afrique et le plan d’action adoptés à Lisbonne en décembre 2007.


Source : un communiqué officiel publié sur le 4 novembre 2009 site Europa.

René Massé

La Turquie, parmi les premiers pays à bénéficier du Fonds pour les énergies propres

La Turquie, l’Égypte et le Mexique associeront le financement apporté par le Fonds pour les énergies propres (250 millions de dollars pour la Turquie, 300 millions de dollars pour l’Égypte et 500 millions de dollars pour le Mexique) à des financements du Groupe de la Banque mondiale et de la banque de développement régionale, à des financements privés et à d’autres sources de financement pour un impact maximum.

Le Fonds pour les énergies propres de la Banque mondiale

Le nouveau Fonds pour les énergies propres (aussi nommé Fonds d’investissement climatique, ou Fonds pour les Technologies propres suivant les traductions) accorde des financements concessionnels (à faible taux d’intérêt) pour accélérer les négociations en cours sur les technologies à faibles émissions de carbone dans le cadre d’un nouvel accord mondial sur le changement climatique et amplifier le déploiement et le transfert des technologies à faibles émissions de CO2.

Doté de 5,2 milliards de dollars, il géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale et par d’autres banques multilatérales de développement. Les gouvernements d’Australie, de France, d’Allemagne, du Japon, d’Espagne, de Suède, du Royaume-Uni et des États-Unis ont pris des engagements en faveur de ce fonds ou y ont contribué.

La Turquie, l’Égypte et le Mexique envisagent un avenir à faibles émissions de carbone et planifient des investissements majeurs dans les prochaines années dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des transports en commun afin de réduire la pollution atmosphérique et d’atteindre leurs objectifs de développement alors que leur population s’accroît.

La Turquie, le premier pays qui utilise le Fonds pour les énergies propres

« Le Fonds pour les énergies propres jouera un rôle important pour permettre de concrétiser ce projet », a indiqué Özgür Pehlivan, Directeur général adjoint, Sous-secrétaire aux Finances de la République de Turquie.

Ce projet, approuvé par le Conseil d’administration de la Banque mondiale le 28 mai 2009, associera 100 millions de dollars provenant du Fonds pour les énergies propres à un prêt de la Banque mondiale (BIRD) s’élevant à 500 millions de dollars.

Le projet portera sur les énergies géothermique, hydraulique, solaire et éolienne ainsi que sur l’efficacité énergétique dans le secteur industriel.
Ce financement permettra d’atteindre les objectifs en matière d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, et en particulier :

- La Turquie souhaite développer les énergies renouvelables, en particulier l’énergie éolienne, afin de réduire les émissions de CO2 et d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie. Actuellement, moins de 20 fermes éoliennes (dont l’une est financée par la Banque mondiale) produisent environ 452 MW (mégawatts) d’électricité par an. Le projet permettra au gouvernement de développer l’énergie éolienne en vue d’atteindre une production de 20 000 MW d’ici 2020, ce qui permettrait de satisfaire près de la moitié des besoins énergétiques actuels de la Turquie. Selon la Banque mondiale, si le potentiel éolien était complètement exploité, la production pourrait être proche de 96 TWh (térawattheures) par an. Cette production serait supérieure à celle générée en 2008 par deux des plus grands producteurs d’énergie éolienne : les États-Unis et l’Espagne ;

- La Turquie prévoit le développement de solutions de réseau électrique intelligent en vue de permettre une meilleure intégration des ressources renouvelables dans le réseau de transmission ;

- La Turquie lance également un programme portant sur l’efficacité énergétique, qui englobe les secteurs industriel et du bâtiment, les petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que les équipements municipaux. Le plan d’investissement est soutenu par la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC), la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et par les ressources du Fonds pour les énergies propres. Le secteur industriel consomme environ 32 % de l’énergie totale et cette part devrait encore augmenter. Toutefois, ce secteur a un important potentiel d’amélioration de leur efficacité énergétique. Le gouvernement a promulgué des changements réglementaires et législatifs pour promouvoir l’efficacité énergétique et plusieurs initiatives sont actuellement en cours dans les domaines de l’éclairage performant, de l’efficacité énergétique dans le secteur industriel et pour réduire la consommation dans les installations et bureaux publics. Malgré leur potentiel, les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique sont confrontés, comme dans de nombreux autres pays, à des obstacles importants, tels que le manque de prise de conscience, les risques perçus et des coûts de transaction élevés. Le Fonds pour les énergies propres permettra de surmonter les obstacles

Création d’un Fonds pour les énergies propres en Turquie

La Turquie envisage la création d’un Fonds pour les énergies propres en Turquie pour soutenir le développement des énergies géothermique, hydraulique, solaire et éolienne ainsi que l’efficacité énergétique dans le secteur industriel. Ce fonds permettra aux banques et à l’industrie de créer un marché pour les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique.

La Turquie envisage d’utiliser le Fonds pour les énergies propres pour aider les banques et l’industrie à dépasser les barrières, augmenter les prêts en faveur des énergies propres et créer un marché pour les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique. Grâce à ce fonds, on s’attend à une accélération des investissements en matière d’efficacité énergétique, au cours du temps, et ceci du fait de la création de nouveaux business models dans le secteur du financement conçus spécifiquement pour surmonter les risques associés aux projets concernant l’efficacité énergétique et réduire les coûts de transaction.

Le projet a pour objectif d’utiliser les banques locales comme intermédiaires pour octroyer des fonds au secteur privé, un modèle qui devrait contribuer à « étendre l’expérience au-delà du cadre du projet », déclare Sameer Shukla. Il précise que le financement à faible taux d’intérêt du Fonds pour les énergies propres est indispensable pour faire en sorte que les nouvelles technologies dans le secteur des énergies renouvelables et les investissements dans le domaine de l’efficacité énergétique présentent un plus grand attrait pour les investisseurs. Ce fonds apportera le soutien dont les banques ont tant besoin pour poursuivre leurs efforts.

Turquie : le changement climatique et les énergies propres sont des priorités majeures

La Turquie fait partie des pays dont les émissions de gaz à effet de serre (GES) augmentent le plus rapidement dans le monde. Le secteur énergétique représente la plus grande part des émissions du pays (77%). Cela résulte de la demande croissante en électricité et en gaz et de la forte dépendance envers les énergies fossiles pour la production de l’électricité.

L’IFC prévoit d’utiliser son portefeuille existant d’investissements en Turquie concernant les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les techniques de production moins polluantes. « Le Fonds pour les énergies propres permettra d’encourager davantage les investissements privés dans les technologies propres et correspond à notre stratégie pour le secteur énergétique turc » explique Shahbaz Mavaddat, Directeur à l’IFC pour la région Europe et Asie centrale.


Source : un article publié le 2 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé