Maurice : l’AFD accorde un prêt de 125 millions d’euros pour les deux tranches maitrise de l’énergie du programme « Maurice Ile Durable »

L’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 125 millions d’euros à la République de Maurice pour appuyer son programme environnemental « Maurice Ile Durable » (MID).

En tant que petit État insulaire, l’Île Maurice est particulièrement vulnérable à la dégradation de l’environnement et aux effets du changement climatique. Les autorités ont lancé en 2008 le projet MID pour assurer la mise en synergie et la coordination des différentes politiques sectorielles et promouvoir une meilleure prise en compte des questions environnementales au sein de ces politiques.

Cette première opération, constituée de deux tranches (60 M€ en 2009 et 65 M€ en 2010), se concentrera sur la maîtrise de l’énergie (énergie renouvelable et efficacité énergétique). Elle contribuera au soutien de l’emploi, à la relance de l’économie et à la lutte contre le changement climatique. Ce programme fournira des signaux positifs lors des négociations internationales en quête d’exemples d’efforts constructifs et partagés. Il permettra enfin de promouvoir l’échange d’expériences avec la Réunion, qui a défini un programme semblable au MID, le projet GERRI 2030 (« Grenelle de l’Environnement à la Réunion, Réussir l’Innovation »).


Source : un article diffusé dans la Lettre de l’AFD n°24, novembre 2009.

René Massé

Mozambique : l’AFD accorde un prêt de 20 millions d’euros pour le développement du secteur de l’électricité

L’Agence Française de Développement (AFD) a approuvé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à la République du Mozambique pour le développement du secteur électrique et l’extension de la desserte en électricité des Provinces de Maputo et de Cabo Delgado.

La situation énergétique du Mozambique se caractérise par un faible niveau d’accès aux services modernes (taux d’électrification de 12% en 2008, usage du feu de bois à plus de 80%) et par des ressources énergétiques locales importantes (notamment 12 000 MW de potentiel hydroélectrique, dont une large part sont inexploitées).

La société publique Electricidade de Moçambique (EDM) est responsable d’un programme d’investissement très important pour développer ce secteur. Ce projet s’inscrit dans un vaste programme, le « National Energy sector Development and Access Program » (NEDAP), élaboré par le gouvernement et la Banque mondiale, dont l’objectif est la réduction de la pauvreté.

Le projet conjugue d’importants bénéfices économiques à des avantages environnementaux liés à la diminution des consommations de charbon de bois ou d’énergie fossiles et, surtout, à des effets sociaux très positifs (entre 200 000 et 300 000 personnes bénéficieront de l’électricité). Un appui technique sera par ailleurs apporté à EDM pour mieux définir sa stratégie et ses investissements et accroître la sécurité de son approvisionnement.


Source : un article publié dans la Lettre de l’AFD n°24 de novembre 2009.

René Massé

Mali : l’UEMOA soutient l’interconnexion électique avec la Côte d’Ivoire

Le ministre de l’Économie et des Finances, Sanoussi Touré et son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Mamadou Diarra, et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé ont signé, vendredi 20 novembre 2009 trois accords de don au bénéfice un Mali, dont un concerne l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Le financement relatif au projet d’interconnexion des réseaux électriques Mali-Côte d’Ivoire s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce projet est destiné à sécuriser et accroître l’offre en énergie électrique au Mali.

Par cette série de conventions, l’Uemoa s’engage à prendre en charge la bonification partielle des taux d’intérêts de deux prêts accordés au Mali par la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) pour le financement des projets d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso (Route du poisson) et d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de Côte d’Ivoire.

Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit ces différents programmes comme des leviers importants du développement du Mali, et une contribution au renforcement de l’intégration à la fois sous-régionale et régionale. Soumaïla Cissé a rappelé que ces différents accords prolongent la longue chaîne de coopération entre notre pays et l’Uemoa.


Source : un article de A O. Diallo publié dans L’Essor du 24 novembre 2009 et diffusé sur le site Africabone.

René Massé

Tunisie – Italie : études de faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique

Le ministère tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des PME, le ministère italien de l’Environnement, de la Terre et de la Mer et l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME) ont signé mardi 24 novembre 2009 un mémorandum d’entente pour la réalisation de deux études de faisabilité d’un coût de 150 000 Euros, pour la concrétisation du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie.

Ce projet, baptisé ELMED, prévoit une interconnexion électrique d’une capacité de 1 000 MW et d’une centrale qui va assurer la viabilité économique du projet. La centrale aura une capacité de 1 200 MW, dont 800 MW seront destinés à l’exportation vers l’Italie via l’interconnexion et 400 MW seront destinés au marché local.

En vertu de cet accord conclu à l’occasion de la journée d’information organisée par le Centre méditerranéen des énergies renouvelables (MEDREC) sur « le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie et le développement des énergies renouvelables », les parties contractantes vont assurer la réalisation de ces études en étroite collaboration avec le MEDREC.

La première étude portera sur l’évaluation de la capacité maximale de production d’électricité à partir du potentiel d’énergie renouvelable en Tunisie. La deuxième sera consacrée à l’analyse du cadre réglementaire et institutionnel pour l’application de l’article 9 de la directive du Parlement européen concernant la promotion de l’exploitation des sources d’énergie renouvelable.

Les signataires de l’accord vont créer, à cette fin, un groupe de travail composé des représentants des institutions tunisiennes et italiennes concernées par le projet d’interconnexion électrique entre les deux pays, projet qui ne manquera pas de renforcer les échanges énergétiques entre La Tunisie et l’Italie et de contribuer à l’intégration du marché électrique maghrébin au marché électrique européen.

Le projet de construction de la centrale électrique nécessitera la mise en place d’un câble électrique de courant continu sous marin d’une puissance de 1 000 Mégawatts (MW) et d’une longueur de 160 km. Ce câble va être redimensionné pour 1 000 MW dont 800 MW seront produits à partir de la centrale et les 200 MW restants seront réservés pour les énergies renouvelables.

Par ailleurs, l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie permettra entre autres d’améliorer la fiabilité du système électrique régional et contribuera à la création d’un marché électrique régional et d’un marché d’énergie verte. Il constituera également une opportunité pour l’exploitation des sources d’énergies renouvelables du Maghreb et contribuera à la réalisation des objectifs de la Communauté Européenne en matière de pénétration des énergies renouvelables.

Dans le même sens, le plan solaire tunisien (PST), qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM) traduit la politique énergétique stratégique adopté par notre pays. Le plan solaire de la Tunisie PST, d’un coût estimé à 2 milliards d’Euros, couvre la période 2010-2016 et porte sur une quarantaine de projets dont 17 projets d’énergie solaire pour le chauffage de l’eau et la production électrique, 3 projets d’éolien, 7 projets d’efficacité énergétique dont notamment des projets de cogénération, 7 projets divers essentiellement de valorisation de la biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST.

Une fois réalisé, ce plan permettra une économie d’énergie additionnelle de l’ordre de 660 kTep par an. La quantité de CO2 évitée annuellement par ce plan est estimée à 1,3 millions de tonnes. Le plan fera de la Tunisie une plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe étant signalé que les pays de la rive sud du Méditerranée pourront utiliser ce câble pour leurs propres exportations.


Source : un article intitulé « La Tunisie plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe » publié le 14 novembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Cameroun : près de 160 milliards Fcfa promis pour le barrage de Lom Pangar

Les 16 et 17 novembre 2009 se sont réunis à Yaoundé, les principaux bailleurs potentiels du barrage de Lom Pangar. Le ministre de l’Economie, de la planification du développement et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, a souhaité être définitivement fixé sur la part de financements de chaque partenaire au développement du Cameroun, dans le cadre de ce projet intégré dont le coût est estimé à environ 150 milliards de francs Cfa. C’est désormais chose faite. Et le Cameroun a reçu des promesses qui vont au delà de ses attentes.

Un tour de table réussi

Lors de l’ouverture du conclave de deux jours de ces bailleurs de fonds L’Agence française de développement (Afd), a décidé de financer le barrage à hauteur de 60 millions d’euros, ajoutant ainsi 10 millions d’euros sur sa première proposition annoncée au cours de la première table ronde des bailleurs de fonds tenue à Paris en France en mars 2008 sous son égide (voir cette page du site de l’AFD). Ce qui fait près de 40 milliards de francs Cfa qu’elle entend prêter au Cameroun avec remboursement sur le long terme, dont la moyenne des échéances est de 20 ans.

Le 17 novembre dernier, le groupe Banque mondial a affirmé qu’il allait apporter un financement de 75 millions de dollars américain au projet, soit environ 34 milliards de francs Cfa.

La Banque européenne d’investissement y mettra quant à elle 30 millions d’euros, soit 20 milliards de francs Cfa.

Le Fonds saoudien promet pour sa part 25 millions de dollars, soit environ 12 milliards de francs Cfa, la Banque africaine de développement y met 43 milliards de francs Cfa, le groupe Value Analytics d’Afrique du Sud apporte 15 millions de dollars, soit près de 7 milliards de francs Cfa, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale contribue pour 10 milliards de francs Cfa.

D’autres institutions financières telles que l’Eximbank de Chine, la Banque islamique de développement ou même Afriland First bank et la Standard chartered bank au Cameroun manifestent également leur intérêt pour ce projet futuriste, à la rentabilité incontestable. Mais beaucoup souhaitent plutôt accorder des crédits relais, sur le court terme.

Au total, ce sont près de 160 milliards de francs Cfa qui ont été promis de manière ferme au Cameroun. Ils seront mis à la disposition du pays, sous forme de prêt à faible taux d’intérêt, affirme le ministre de l’Economie qui indique que les banques commerciales au Cameroun « malgré une surliquidité factice », ne sont pas à mesure de financer un tel projet, pour la simple raison qu’elles vivent, pour la plupart, des dépôts des épargnants. Par conséquent, elles sont très frileuses et ne peuvent pas prendre le risque de prêter sur le long terme, et à des taux concessionnels comme le font les institutions financières internationales.

Exigences de rentabilité

Les bailleurs de fonds qui accordent ainsi leurs financements se sont rendus sur le site du futur barrage à Lom Pangar dans la région de l’Est Cameroun dimanche dernier. Pendant leur descente sur le terrain, ils ont amplement échangé avec les responsables des services déconcentrés de certains administrations concernées par le projet, les populations riveraines, les autorités traditionnelles, et bien d’autres acteurs du projet.

Lors de leur première table ronde à Paris, certains parmi ces bailleurs avaient indiqué qu’ils ne déclareront leur réelle intention de financements que lorsque le gouvernement camerounais aura satisfait leurs exigences. Parmi celles-ci, figuraient la réalisation d’un schéma organisationnel simple où le rôle de chaque acteur est bien défini, la mise sur pied d’une équipe disposant de compétences techniques nécessaires, l’élaboration d’un plan de financement compatible avec les exigences de rentabilité du projet, la mise à jour de l’étude d’impact environnemental et du plan de gestion de l’environnement. Lundi dernier, Louis Paul Motaze les a rassurés, en déclarant que tout cela avait été fait. Il a même ajouté que, sur le plan environnemental, l’étude d’impact environnemental réalisée en 2005 et le plan de gestion de l’environnement ont été mis à jour par le consultant. Les travaux sont déjà engagés par le ministère en charge des forêts, en collaboration avec les Ong pour la création du parc national de Deng Deng. Quinze écogardes sont installés sur les deux barrières depuis un mois et veillent à la protection de la biodiversité du parc déjà délimité.

Fin des délestages ?

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Cameroun financera l’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar ainsi que son Plan de gestion environnemental et social, Pges. Au bout du compte, le barrage de Lom Pangar dont la fin de la mise en eau se fera un an après le début de la construction, permettra l’électrification des villages environnants et va combler le déficit énergétique de la région de l’Est en proie aux délestages.


Source : un article de Marie Noelle Guichi publié le 20 novembre 2009 sur le site Senego Cameroun.

René Massé

Afrique du Sud : Powering Africa Forum

Des représentants des compagnies d’électricité, des hommes politiques et des investisseurs africains se sont réunis au Cap, du 11 au 13 novembre 2009, lors d’une conférence intitulée Powering Africa Forum, pour débattre des problèmes du secteur de l’électricité en Afrique.

Pénurie d’électricité en Afrique

Depuis janvier 2008, l’Afrique du Sud a rejoint les 30 des 48 pays d’Afrique subsaharienne, touchés par une crise de l’énergie électrique, obligés de subir de fréquentes coupures et restrictions d’électricité.

La pénurie d’électricité a des conséquences désastreuses tant au niveau social qu’économique. L’obscurité favorise la criminalité. La conservation des vaccins ou le bon déroulement d’une opération chirurgicale peuvent être remis en question par des délestages. Le pompage de l’eau devient impossible, les communications sont ralenties. La crise énergétique aurait ainsi fait perdre 4,5 milliards d’euros à l’Afrique du Sud depuis 2008.

Moyens de production insuffisants ou obsolètes, réseaux de distribution vétustes, fort endettement des sociétés nationales d’électricité : d’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique aurait besoin de 344 milliards de dollars (230 milliards d’euros) pour augmenter sa capacité de production, moderniser ses infrastructures et étendre ses réseaux de distribution. Les gouvernements doivent donc convaincre des investisseurs. Or, souvent, « les projets manquent de garanties financières et les politiques énergétiques sont floues », estime Mark Pickering, directeur de la société sud-africaine Empower. « Trop souvent, les gouvernements font des appels d’offres sans donner suite. Les investisseurs n’ont plus confiance », enchaîne Gerrit Kruyswijk, de la Nedbank.

Potentiel extraordinaire

« Les bailleurs ont de l’argent disponible pour financer les projets, estime Virginie Dago, de l’Agence française pour le développement. Ce qui manque, ce sont de bons meneurs de projets. (…) « Il y a trop d’ingérence des États et de la politique dans les services publics africains. De plus, les passations de marché ne se font pas toujours dans la transparence », affirme un consultant suisse.

L’ouverture du marché est attendue avec impatience. « Il y a des raisons d’espérer, assure Pat Naidoo, directeur exécutif de la joint-venture Westcor. L’Afrique va ouvrir le marché de l’électricité aux producteurs indépendants, avec un cadre de régulation régi par les États. Cela devrait permettre l’accroissement de la capacité de production, via des fonds privés. » Mais, en attendant, « on a deux équipes de foot immobiles, celles des financeurs et celles des porteurs de projets de développement, car il n’y a pas de terrain de jeu », ironise Alastair Campbell, de la Standard Bank sud-africaine.

La nécessité d’une hausse des tarifs fait consensus. Jusqu’à présent, la politique commerciale des compagnies d’État était quasi inexistante. Les factures impayées n’étaient pas recouvrées et « les tarifs n’ont pas évolué depuis les années 1970, car c’est un argument électoral fort », explique un membre de la Banque européenne d’investissement (BEI). « Mais on ne peut pas progresser avec ce genre de comportement, d’autant que les électeurs se plaignent du manque d’investissement public dans le secteur énergétique », ajoute-t-il.

C’est ce qui a généré la crise en Afrique du Sud. L’État et Eskom étaient dans l’incapacité de financer les infrastructures car l’électricité était facturée au tiers de son prix de revient. Le gouvernement devrait donc décider, fin novembre, d’une hausse des tarifs de l’électricité de 146 % sur un an ou bien de 45 % par an sur trois ans. Sachant qu’en 2007 et 2008 les consommateurs ont vu leurs factures augmenter respectivement de 27,5 % et 31,3 %.

Le continent africain a un potentiel extraordinaire de production d’électricité. Pat Naidoo, de Westcor, soutient que « des projets comme le développement du site hydroélectrique d’Inga (en République démocratique du Congo) pourraient rapporter tous les ans 2,2 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros) ». Mais, comme le rappelle Sang Yoon, analyste à l’AIE, « le problème reste le financement ».


Source : un article de Tristan Coloma publié le 17 novembre 2009 sur le site Le Monde.

René Massé

Maroc : 30 millions d’euros pour l’électrification rurale

L’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 30 millions d’euros à l’Office National de l’Electricité (ONE) pour la cinquième tranche de son Programme d’Electrification Rurale Global (PERG 5).

L’amélioration des conditions de vie en milieu rural et la réduction des disparités villes/campagnes constituent une priorité du gouvernement marocain. En 1995, les autorités ont lancé un programme ambitieux, avec l’objectif de généraliser l’électrification à l’ensemble du Royaume avant 2010. La réalisation du PERG repose sur deux modes d’électrification : le raccordement au réseau interconnecté, pour la majorité des villages, et l’électrification rurale décentralisée, principalement par équipement photovoltaïque, pour les zones éloignées du réseau. L’AFD accompagne ONE sur le PERG depuis son origine et le Programme est un succès incontestable. Ce nouveau financement permettra notamment d’équiper 449 villages (17.800 foyers).


Source : AFD.

Xavier Dufail

Éthiopie : nouveau barrage hydroélectrique

Le barrage hydroélectrique de Tekeze, d’une capacité de 300 mégawatts, a été inauguré samedi 14 novembre 2009 en Éthiopie.

Ce projet, censé mettre fin aux pannes à répétitions, représente un investissement de 356 millions de dollars financé par la China National Water Resources and Hydropower Engineering Corporation. La chaine de télévision publique a précisé que l’édifice ne produit pour le moment que 80 mégawatts et que la date de mise en marche à pleine puissance reste inconnue. Les pannes d’électricité sont fréquentes en Éthiopie, où l’alimentation a dû être coupée un jour sur deux pendant plus de cinq mois cette année. L’économie nationale et les investissements étrangers en ont été sévèrement pénalisés.


Source : Le journal du dimanche.

Xavier Dufail

Afrique : une étude de la Banque mondiale indique que la mise à niveau des infrastructures exigera un apport supplémentaire de 31 milliards de dollars et d’énormes gains d’efficacité

L’étude intitulée « Infrastructures africaines : une transformation impérative » a été réalisée dans 24 pays africains et a concerné les infrastructures d’électricité, d’eau, les routes et la technologie de l’information et des communications (TIC). Elle révèle que l’Afrique possède l’infrastructure la moins développée au monde et que, pourtant, les Africains paient jusqu’à deux fois plus pour les services de base que les habitants d’autres régions du monde. La faiblesse des infrastructures freine la croissance économique des pays de 2 % chaque année et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40 %. Le redressement des inefficacités et la réduction des dépenses inutiles pourraient donner lieu à des améliorations substantielles dans la vie des Africains.

Le rapport estime les besoins d’investissements annuels pour la prochaine décennie à 93 milliards de dollars EU, soit plus du double des estimations initiales. Environ la moitié de cette somme est nécessaire pour résoudre la crise d’approvisionnement en électricité. Ce montant représente environ 15 % du produit intérieur brut (PIB) africain, et est comparable aux investissements de la Chine en infrastructure au cours de la dernière décennie.

L’étude révèle que la dépense actuelle en infrastructures en Afrique, soit 45 milliards de dollars par an, est largement supérieure à ce que l’on pensait jusqu’ici. Elle constate également, non sans surprise, que la plus grande partie de cette dépense est financée par les contribuables et les consommateurs des pays africains eux-mêmes. Elle souligne la nécessité de s’attaquer au volume considérable de dépenses superflues et met en évidence plusieurs améliorations d’efficacité qui pourraient ajouter jusqu’à 17 milliards de dollars aux ressources disponibles.

Toutefois, même la réalisation d’importants gains d’efficacité laisserait encore un écart de financement annuel de 31 milliards de dollars, dont une grande partie est requise par les infrastructures d’électricité et d’eau dans les États fragiles. Relativement à la taille des économies, un tel écart de financement représente une menace particulièrement alarmante pour les pays à faible revenu de la région (qui devraient consacrer aux infrastructures 9 % supplémentaires de leur PIB) et, en particulier, pour les États fragiles de la région (qui devraient consacrer aux infrastructures 25 % supplémentaires de leur PIB). Les pays riches en ressources naturelles comme le Nigeria et la Zambie affichent un écart de financement plus gérable, équivalent à 4 % de leur PIB. La crise financière internationale rend l’investissement dans les infrastructures africaines encore plus impératif pour l’avenir du continent.

Selon Obiageli Ezekwesili, le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, « une infrastructure moderne est la colonne vertébrale d’une économie et le manque d’infrastructures entrave la croissance économique. Mais ce rapport démontre qu’investir des fonds supplémentaires sans résoudre les inefficacités reviendrait à verser de l’eau dans un seau percé. L’Afrique peut colmater ces fuites au moyen de réformes et de meilleures politiques. Ce faisant, elle enverra un signal aux investisseurs qu’elle est prête pour les affaires. »

Le rapport recommande de remédier au déficit d’efficacité annuel de 17 milliards de dollars et de combler le déficit de financement annuel restant de 31 milliards de dollars pour l’infrastructure en Afrique. _ Remédier au déficit d’efficacité exige d’améliorer la gestion des services, d’assurer le niveau de maintenance requis, d’encourager l’intégration régionale, de recouvrer les coûts tout en réformant les subventions afin d’élargir l’accès, et d’améliorer l’affectation et la dépense des fonds publics. Pour combler le déficit de financement, il faudra recourir à une vaste gamme de sources, notamment les budgets publics, les bénéfices tirés des ressources, les marchés de capitaux locaux, le secteur privé et les financements provenant de pays non OCDE, sans oublier l’aide traditionnelle des bailleurs de fonds.

Les pays ayant les besoins en infrastructure les plus importants sont souvent ceux qui revêtent le moins d’intérêt pour les investisseurs. Pour bon nombre des pays africains, il faudra probablement plus d’une décennie pour rattraper leur retard en infrastructures, en recourant vraisemblablement à des technologies de moindre coût. Mais selon le rapport, il est impérieux de prendre des mesures sans attendre et la crise financière internationale souligne le besoin d’un effort considérable pour réformer l’infrastructure en Afrique.

L’étude “Infrastructures africaines : une transformation impérative” examine les différents aspects de quatre secteurs – l’énergie, l’eau, les transports et les TIC _Tous soutiens essentiels des économies nationales et de la lutte contre la pauvreté en Afrique. En établissant les priorités entre ces secteurs, en augmentant les investissements et en renforçant l’efficacité, les pays africains seront à même d’éviter les effets aggravants de la crise financière et de créer les fondations de la croissance future lors de la reprise de l’économie mondiale.

Concernant l’électricité : l’accès insuffisant à l’énergie est l’obstacle le plus important à la croissance économique. Aucun pays dans le monde n’a développé son économie sans un approvisionnement abondant en énergie. Des coupures d’électricité chroniques affectent 30 pays d’Afrique ; la capacité de génération installée de 48 pays de l’Afrique subsaharienne atteint un total de 68 gigawatts, soit une capacité qui comparable à celle de l’Espagne et dont un quart n’est pas disponible en raison de la vétusté des centrales et du manque de maintenance. Avec un coût moyen de production de 0,18 dollar EU par kWh, l’électricité africaine est chère comparée au reste du monde, mais les échanges énergétiques régionaux pourraient réduire substantiellement les coûts.

Cette étude est le produit d’un travail conjoint de plusieurs institutions dont la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, la Banque de développement de l’Afrique australe, le Consortium pour les infrastructures en Afrique, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et la Banque mondiale. _ Elle est l’une des études les plus détaillées jamais entreprises sur le continent africain. Les enquêtes qui la sous-tendent ont été menées auprès de 16 opérateurs ferroviaires, 20 compagnies routières, 30 compagnies de distribution d’électricité, 30 ports, 60 aéroports, 80 services de distribution d’eau et plus de 100 opérateurs TIC, ainsi qu’auprès des ministères correspondants dans 24 pays. Les résultats ont été obtenus à partir de l’analyse détaillée des besoins de dépense (sur la base des modèles microéconomiques nationaux), des coûts budgétaires (ce qui a requis la collecte et l’analyse de nouvelles données) et de benchmarks sectoriels (couvrant les aspects opérationnels et financiers, ainsi que le cadre institutionnel des pays).

Pour plus d’information :

Contacts :

ICA : Nick Sheppard

tél. : +44 1908 337938 ou + 44 7724 241214

Courriel : n.sheppard@afdb.org

Banque mondiale, Washington : François Gouahinga

tél. : +1 202 473 0696

Courriel : fgouahinga@worldbank.org

Banque mondiale, Afrique du Sud : Sarwat Hussain

tél. +27 73 888 1778

Courriel : shussain@worldbank.org


Source : un article publié sur cette page du site de la Banque mondiale.

René Massé

Chine : première bénéficiaire des crédits carbone, crée la surprise dans le classement

Le marché international de projets « verts » permet aux industries des pays du Nord d' »effacer » une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre en investissant dans des projets « propres » au Sud. « Il y a deux ans, les acteurs économiques chinois ignoraient complètement l’existence de cet outil », reconnaît Wang Xiaoli, directeur du centre d’aide au montage de projets MDP de la province du Yunnan. « Aujourd’hui, ils se demandent tous avec inquiétude quel sera son format post-Kyoto ». Car, la Chine, premier émetteur mondial de CO2, est aujourd’hui, de très loin, le premier utilisateur de ces « Mécanismes de développement propre » (MDP) : elle représente plus d’un tiers des quelque 1.900 projets enregistrés auprès de l’ONU, loin devant l’Inde et le Brésil, et fournit près de 60% de l’offre mondiale de crédits carbone.

Produire de l’électricité grâce à des éoliennes, des petits barrages ou du biogaz issu d’une décharge : dans la province du Yunnan (sud-ouest), comme dans le reste de la Chine, les crédits carbone ont contribué à l’éclosion d’une myriade de projets « verts ».

Les financements MDP ont permis l’éclosion d’une myriade de projets énergie renouvelable en Chine

Les quelque 6 millions d’habitants de Kunming, capitale de la province, génèrent chaque jour 3.500 tonnes d’ordures ménagères, réparties dans deux décharges. Sur l’une d’elle, dans l’attente de la réalisation d’une usine d’incinération, une unité de méthanisation qui permet de produire de l’électricité a vu le jour. Cette unité, dont la construction a coûté 15 millions de yuans (1,5 M EUR), doit permettre d’éviter chaque année l’émission dans l’atmosphère de 64.000 tonnes équivalent CO2. Ces réductions sont traduites en autant de crédit carbone, qu’une entreprise italienne s’est engagée à racheter. « Sans le mécanisme de développement propre, ce projet n’aurait jamais vu le jour », assure Ban Qinli, dirigeant de Kunming Huanye Project Development Co, la société privée qui a monté ce projet.

Pour la seule province du Yunnan, une vingtaine de projets, majoritairement hydrauliques, ont déjà été approuvés par l’ONU, près de 200 autres sont en attente.

L’engouement est réel, mais la Chine, dont les réserves de change dépassent 2.000 milliards de dollars, est-elle vraiment le pays qui a le plus besoin des MDP – et de la manne financière qu’ils représentent – pour assurer sa transition vers une économie moins « carbonée » ?

« Le mécanisme reste bien sûr à améliorer, mais il fonctionne : les règles du jeu sont les mêmes pour tout le monde et l’exemple chinois peut être utile à d’autres pays », estime Yan Tang, chargée de projet au sein de l’Agence française de développement (AFD), qui soutient, par des prêts, des projets MDP en Chine tels qu’une ferme éolienne à Dali, dans le Yunnan également.

L’un des objectifs des négociations climat en cours pour préparer la réunion de Copenhague est de réformer ce marché international de projets afin notamment qu’il ne soit plus réservé aux seuls grands pays émergents : moins de 2% des projets enregistrés à ce jour par l’ONU sont situés sur le continent africain.

La Chine, qui, grâce à un encadrement poussé des pouvoirs publics, a réussi, avec une redoutable efficacité à tirer profit de ce mécanisme de flexibilité, y porte une attention particulière.

La Chine se classe seconde au classement Greenpeace des 11 principaux dirigeants en matière de lutte contre le changement climatique

Le 5 novembre 2009, à moins de 40 jours de la conférence internationale de Copenhague (Danemark) qui doit aboutir à un nouveau traité post-Kyoto, l’organisation environnementale Greenpeace a publié le 5 novembre un classement des 11 principaux dirigeants* en matière de lutte contre le changement climatique.

Le président chinois Hu Jintao  »crée la surprise », selon Greenpeace et décroche la deuxième place (5,9/10) derrière le Premier ministre de Tuvalu, Apisai Ielemia (8,7/10), menacé par la montée des eaux.  »La Chine fait de gros efforts en faveur de Copenhague. Au cours des dernières années, Pékin a développé de manière spectaculaire les énergies renouvelables », fait valoir Greenpeace Il est suivi  »de peu » par le Premier ministre indien Manmohan Singh (5,3/10) et du président brésilien Lula (5/10).  »Les pays en développement font nettement plus d’efforts pour tenter de résoudre cette crise, tandis que les pays industrialisés semblent passer plus de temps à expliquer qu’on a peu de chances d’obtenir un bon accord que de travailler en ce sens  », a déclaré dans un communiqué Ailun Yang, de Greenpeace Chine.


Sources : un articles publié le 6 novembre 2009 sur le site de Romandie News, et un article de Rachida Boughriet publié le 5 novembre 2009 sur le site Actu-Environnement.

René Massé