Climat : les Nations Unies insistent sur la nécessité de placer la pauvreté énergétique au coeur du futur accord de Copenhague

Au cours de la conférence de presse qu’ils ont donnée le 23 novembre 2009 au Siège de l’ONU à New York, Olav Krjoven du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Fatih Birol de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et Luiz Augusto Cassanha Galvão de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) ont insisté pour que la « pauvreté énergétique » figure au cœur de l’accord que la Conférence de Copenhague doit conclure sur le successeur du Protocole de Kyoto relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

« Si la question de l’énergie figure bien à l’ordre du jour de la Conférence de Copenhague, ce n’est pas le cas de la pauvreté énergétique », a relevé Fatih Birol, Économiste en chef de l’AIE.

À l’heure où les dirigeants du monde entrent dans la dernière phase des négociations avant la Conférence sur les changements climatiques, prévue du 7 au 18 décembre à Copenhague, ces experts ont rappelé que 1,5 milliard de personnes sur la planète vit toujours sans électricité, dont 80% dans les pays les moins avancés (PMA) d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne.

Citant une nouvelle étude*, Olav Krjoven du PNUD a établi le lien entre l’accès à l’électricité et la réalisation de l’Objectif I des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) visant la réduction de moitié d’ici à 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue. Pour pouvoir atteindre cet Objectif, il faut ouvrir l’accès à l’électricité à plus de 3 millions de personnes supplémentaires.

Chaque année, deux millions de personnes meurent à cause de leur exposition à la fumée dégagée par les combustibles fossiles. Dans les PMA, la moitié des décès dus à la pneumonie chez les moins de 5 ans sont liés à ces combustibles. Luiz Augusto Cassanha Galvão, Administrateur du secteur du développement durable et de la santé environnementale de l’OPS a cité deux autres maladies qui résultent du manque d’accès à l’électricité, à savoir les maladies pulmonaires chroniques et les cancers des poumons chez les adultes de plus de 30 ans.

Ces maladies, qui tuent 2 millions de personnes par an, sont la dixième cause de décès dans le monde. Or aujourd’hui, 3 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, dépendent toujours des combustibles fossiles pour cuisiner et s’éclairer.

Si 1,5 milliard de personnes de plus avaient accès à l’électricité, les émissions de gaz à effet de serre n’augmenteraient que de 0,9%. Ce taux ridicule ne peut être pris comme argument pour freiner les efforts en la matière, ont dit les experts.

Mais, a reconnu l’expert du PNUD, on ne peut rien faire dans ce domaine sans l’engagement et les investissements du secteur privé. Il faut combiner les efforts à tous les niveaux, a-t-il dit, et en termes d’interventions publiques, les subventions ne serviraient aux populations pauvres que si elles ont déjà accès à l’électricité. En Afrique de l’Ouest, nous aidons les pays à étendre leurs services, a-t-il indiqué, en soulevant, en conséquence, la question du renforcement des systèmes et des capacités.

Le PNUD, l’AIE et l’OPS, qui pour la première fois font passer ce message de manière concertée, travaillent ensemble à l’édition 2010 de la publication-phare de l’AIE « World Energy Outlook » (ou « Perspectives énergétiques mondiales »)

* Rapport du PNUD et de l’OMS intitulé « The Energy Access Situation in Developing Countries, A Review Focusing on the Least Developed Countries and Sub-Saharan Africa » ou l’accès à l’énergie dans les pays en développement, étude dans les PMA et l’Afrique sub-saharienne.


Source : extraits du Communiqué de Presse des Nations Unies en date du 23 novembre 2009, diffusé sur le site des Nations Unies.

René Massé

Le Mozambique et le Brésil signent un accord de 6 milliards de dollars sur les biocarburants

Le Mo­zam­bique vient de si­gner deux ac­cords avec le Bré­sil, por­tant sur la pro­duc­tion de bio­car­bu­rants, pour un in­ves­tis­se­ment total de six mil­liards de dol­lars.

Le pré­sident de la confé­dé­ra­tion des en­tre­prises bré­si­lienne des bio­car­bu­rants, dé­nom­mée Ar­ran­jo Pro­du­ti­vo Local do Al­cool (APLA), M. An­to­nio Godoy a dé­cla­ré que cer­tains des bio­car­bu­rants pro­duits à par­tir de la canne à sucre se­raient ex­por­tés vers le Bré­sil, pour ré­duire la dé­pen­dance vis-à-vis des car­bu­rants à base de pé­trole.

Près de 256 mil­lions de dol­lars ont été déjà in­ves­tis dans le sec­teur des bio­car­bu­rants au Mo­zam­bique sur une su­per­fi­cie de 83.000 hec­tares.


Source : un article publié le 3 décembre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé

Copenhague : le plan français pour l’Afrique

Deux semaines avant le sommet sur le climat de Copenhague, le ministre français de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a déjà préparé une proposition d’accord. Elle prévoit un plan de 410 milliards de dollars sur 20 ans pour l’Afrique. Mais son financement, sous forme de prélèvement de type « taxe Tobin », s’annonce particulièrement difficile à négocier.

A Ouagadougou, lors du 7e forum mondial pour le développement durable début octobre 2009, les dirigeants africains s’étaient mis d’accord sur le montant de la compensation qu’ils demanderaient à Copenhague : « Nous pensons qu’il faut 65 milliards de dollars (44 milliards d’euros) pour pouvoir faire face, d’un point de vue continental, à ces phénomènes de changement climatique », avait annoncé le président du comité d’organisation, Salifou Sawadogo, avant d’ajouter : « C’est dire si nos attentes sont très importantes ». A peine un moins plus tard, Jean-Louis Borloo, le ministre français du Développement durable, a des ambitions encore plus importantes pour l’Afrique.

305 milliards de dollars pour l’Afrique

Ses propositions en vue du sommet de Copenhague incluent en effet un « Plan Justice Climat » d’un montant de 410 milliards de dollars (274 milliards d’euros) sur 20 ans en direction des pays les plus fragiles face au réchauffement climatique, dont 305 milliards reviendraient au continent africain.

Selon le document, très ambitieux, qu’il a préparé, les investissements qui en découleraient pourraient faire de l’Afrique le premier continent utilisant exclusivement des énergies renouvelables en moins de 20 ans. Sur la même période, le taux d’accès à l’énergie de la population passerait de 23% aujourd’hui à 100%. Le plan comprend d’autres volets sur l’accès à l’eau, la lutte contre l’érosion, la déforestation… La reforestation, avec la « grande muraille verte » contre l’avancement du Sahara comme projet emblématique, serait aussi subventionnée.

Financement incertain

Comment financer un projet aussi audacieux ? Selon le texte, des financements « innovants » pourraient être mobilisés, parmi lesquels une « taxe Tobin » universelle. Cette taxe, théorisée par l’économiste américain James Tobin dans les années 1970, avait initialement pour but de freiner la spéculation boursière en prélevant un faible pourcentage sur chaque transaction. L’idée est régulièrement reprise, depuis, pour que les revenus d’une telle taxe – si elle était finalement mise en place – soient affectés au développement des pays du sud.
Mais les projets de concrétisations sont tout aussi régulièrement repoussés. Dernier exemple en mai dernier, quand le ministre français des Affaires Étrangères Bernard Kouchner, l’avait remis sur la table, avant d’être recadré par la ministre française de l’Économie et des Finances, Christine Lagarde, selon qui aucun projet « n’était à l’étude ».

Le plan Borloo envisage de la fixer à 0,01% sur l’ensemble de la planète, de quoi générer 20 milliards de dollars par an. Le ministre de l’Ecologie (dont les propositions n’ont pas été officiellement validées par l’e gouvernement français) veut pourtant y croire. A Bruxelles, il s’est prévalu du soutien de l’Union européenne, même si la présidence suédoise n’a confirmé aucun chiffre précis.

Il sera plus dur, en revanche de convaincre la Chine et les États-Unis, principaux émetteurs de CO2. Traditionnellement opposés à l’idée d’une taxe sur les transactions financières, les Américains sont également réticents à tout accord chiffré à Copenhague. Et l’alternative de Borloo pour le financement de son plan (une contribution des États en fonction de leur développement et de leurs émissions de gaz à effet de serre) n’a pas non plus de quoi enthousiasmer les États-Unis…


Source : un article de Pierre Boisselet publié le 24 novembre 2009 sur le site de Jeune Afrique.

René Massé

Climat : l’Union Européenne veut insister sur l’aide aux pays les plus pauvres

Le ministre français de l’Écologie, Jean-Louis Borloo a assuré lundi 23 novembre 2009 que l’Union européenne défendra à Copenhague son plan « justice-climat » pour venir en aide au pays les plus vulnérables au changement climatique. La présidence suédoise de l’Union européenne insiste désormais sur « un programme spécifique, avec financement public, sans donner de chiffres, pour les pays les plus vulnérables »

Depuis plusieurs semaines les Français mettent en avant un plan « justice-climat » destiné à financer, avec des fonds publics, le développement des énergies renouvelables ou la lutte contre la désertification dans les pays les plus pauvres.

« Depuis 10 ans, puisqu’on n’a mis en place presque exclusivement que des financements de marché carbone, les pays les plus pauvres n’ont rien eu (pour s’adapter aux changements climatiques). C’est ça la vérité », a dit M. Borloo.

« On ne peut pas continuer à parler de chiffres globaux pour des pays comme d’un côté la Corée du Sud et de l’autre le Burundi ou le Bénin. Ca n’a pas de sens », a-t-il estimé.

Selon M. Borloo, les pays industrialisés et notamment l’Europe doivent se mobiliser pour financer le développement des énergies renouvelables dans les pays les plus vulnérables qui représentent 1,2 milliard de personnes. « Ce sont eux qui souffrent le plus violemment du dérèglement climatique », a-t-il dit.

L’aide aux pays les plus vulnérables est « dans l’intérêt de l’Europe » et « c’est notre responsabilité de dire oui », a-t-il plaidé.

Copenhague ne servira à rien « si on ne répond pas à un quart de l’humanité », a-t-il ajouté.

« Au final cela reviendrait à une trentaine de milliards de dollars par an. Ça fait une taxe de 0,01% sur les transactions financières. Personne ne le verra », a-t-il précisé.


Source : un article publié le 23 novembre 2009 sur le site Romandie News.

René Massé

Maroc : un prêt de 110 millions d’euros de la Bad pour développer le réseau électrique

La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le 3 décembre 2009 un prêt 109,82 millions d’euros pour un projet de développement du réseau de transport et de répartition de l’électricité de l’Office National de l’Électricité (ONE) du Maroc.

Le projet permettra l’amélioration de la qualité de service à l’ensemble des abonnés domestiques et industriels de l’ONE et aux régies de distribution.

De manière spécifique le projet bénéficiera à l’ONE et aux abonnés des zones subissant des chutes de tensions élevées ; aux villes nouvelles qui seront raccordées au réseau ; aux unités industrielles ; aux producteurs indépendants d’électricité, qui disposeront d’un réseau fiable pour évacuer la production de leurs centrales ; aux structures d’accueil touristique.

Le projet favorisera le parachèvement du Programme d’électrification rurale globale, qui vise à court terme la généralisation de l’électrification rurale.

De plus, le projet est conçu pour minimiser les pertes de transport d’énergie des sites de production vers le réseau de distribution.

La réduction des pertes d’électricité permettra d’économiser 376 GWh et d’éviter le rejet dans l’atmosphère de 183 000 t/an de CO2 par an après l’achèvement du projet. La réduction des pertes d’énergie est considérée comme l’une des mesures les plus efficaces de gestion et d’adaptation aux changements climatiques.


Source : Agence de Presse Africaine.

Xavier Dufail

Tunisie : la Banque mondiale a accordé plus de 42 millions d’euros pour promouvoir l’efficacité énergétique dans le secteur industriel

Le 30 juin 2009, la Banque mondiale a accordé 42,4 millions d’Euros à la Tunisie pour financer des projets d’efficacité énergétique dans le secteur industriel. Le financement de la Banque mondiale alimentera des lignes de crédits dédiées, logées dans trois institutions de crédits de la place qui accorderont des prêts aux porteurs de projets à des taux attractifs.

La durée d’exécution est de quatre ans. L’Agence nationale pour la Maitrise de l’Energie (ANME) constituera l’Unité de gestion du projet.

Le projet se propose de mettre en place un mécanisme financier qui lèvera certaines des barrières aux investissements en économie d’énergie en Tunisie :

  • Faible priorité donnée à ces investissements du fait de l’importance des dépenses initiales, de la nature même des investissements, plutôt défensifs que productifs, et de leur rentabilité réduite du fait des faibles prix de l’énergie, eux-mêmes dus aux subventions, et du bas niveau de l’investissement pour chaque projet ;
  • Accès réduit à des crédits à long terme à taux attractif. Pour ce faire, le projet offrira des fonds à des conditions attractives (maturité, taux) pour les banques participantes, qui prêteront ces fonds aux emprunteurs finaux/porteurs de projets, dans le cadre d’une ligne de crédit dédiée. Le taux d’intérêt sera déterminé par les institutions financières participantes, en fonction de leur analyse du risque. En Tunisie, elles appliquent normalement une marge de 1 à 3% en plus du taux auquel elles empruntent. Dans les conditions du marché actuel, elles emprunteraient à la Banque mondiale à un taux compris entre 1,8% et 3,4%. Les banques factureraient aussi aux emprunteurs finaux le coût de la couverture du risque de change (environ 2%), ce qui porterait leurs taux prêteurs entre 5,5% et 7,5%.

Trois Instituts de financement ont été sélectionnées : l’Amen Bank, la Banque de l’Habitat et La Banque de financement des petites et moyennes entreprises.

La République Tunisienne, représentée par le ministère de la Coopération internationale signe l’Accord de garantie de la Banque, tandis que les accords individuels de prêts avec chaque institution financière participante sont signés directement avec la Banque mondiale.

Quatre types de projets d’efficacité énergétique industrielle à financer ont été identifiés :

- l’adoption d’équipement thermiques plus performants : chaudière, fours, échangeurs ;

- la récupération et l’utilisation des gaz, de la chaleur et de la pression résiduels ;

- l’installation d’équipements de ventilation et de chauffage ;

- l’optimisation des systèmes pour réduire la consommation d’énergie.
De plus, la modernisation et l’installation de projets de cogénération sur des sites existants pourront bénéficier de ces prêts.

Cette opération devrait servir de modèle de financement de l’économie d’énergie non seulement en Tunisie, mais dans toute la région.

Pour plus d’information sur ce projet

Visitez la page du projet sur le site de la Banque mondiale, où vous pourrez télécharger le Project Appraisal Document (PAD) du projet, en date du 3 juin 2009.

René Massé

Burkina Faso : plus de 2 milliards de FCFA du Danemark pour lutter contre la pauvreté

Le Danemark débloque 2,15 milliards de FCFA (environ 4,9 millions de dollars) pour aider le Burkina Faso dans la lutte contre la pauvreté, incluant le secteur de l’électrification rurale.

Un accord de financement à cet égard a été signé lundi 30 novembre 2009 à Ouagadougou. La seule condition du pays donateur est la transparence dans la gestion de ces fonds.

Le Danemark intervient au Burkina Faso dans l’agriculture, l’eau, l’éducation, l’électrification rurale, les droits de l’homme, la lutte contre la corruption et le VIH/Sida.

Pour la période 2006-2010, le Danemark va débloquer une enveloppe financière d’environ 90 milliards de FCFA au titre de la stratégie de la coopération au développement entre le Danemark et le Burkina Faso.


Source : un article publié le 30novembre 2009 sur le site Casafree.

René Massé

Éthiopie : annonce de projets hydroélectriques d’un coût de 10 milliards USD

Les autorités éthiopiennes ont dévoilé le 17 novembre 2009 leurs plans pour la construction de 10 projets hydroélectriques dans les dix prochaines années, pour un coût total de 10 milliards de dollars.

Selon la société éthiopienne d’électricité (EEPCo), ces projets devraient générer plus de 15.000 mégawatts.

L’argent nécessaire au financement devrait être fourni par le gouvernement, les bailleurs et les partenaires au développement.

Selon le directeur général d’EEPCo, l’autosuffisance dans tous les aspects du secteur énergétique est la base du développement durable.

Le 14 novembre 2009, l’Éthiopie a inauguré un projet hydroélectrique 300 mégawatts totalement financé par le gouvernement qui estime que ce projet est le premier de ce genre en Afrique.

Dans les prochains mois, le pays va également inaugurer trois autres projets similaires dans lesquels le gouvernement a investi des milliards de dollars, avec l’aide des partenaires au développement.

La finalisation de ces projets devrait permettre à Éthiopie de fournir de l’électricité à ses voisins avec lesquels il a déjà signé un accord d’approvisionnement, notamment avec le Kenya, le Soudan et Djibouti.

Cet accord doit entrer en vigueur en 2010.


Source : Agence de Presse Africaine.

Xavier Dufail

Sénégal : l’ASER et la COMASEL prévoient l’électrification rurale de 300 villages dans les trois prochaines années

Le directeur de la COMASEL, El Moustafa Farakh, a déclaré que l’objectif pour les trois premières années est l’électrification de 300 villages, qui concernera 20 000 foyers, soit 300 000 habitants. L’objectif de la composante réseau prévoit par la construction d’environ 700 km de lignes électriques, de 144 postes de transformation et des installations intérieures. La composante concernera la mise en œuvre de 5 719 systèmes photovoltaïques.

M. Farakh a également souligné que l’investissement est de 11 milliards de francs CFA pour les trois années avec un apport de 30 % de l’État du Sénégal.

Dans le cadre de l’exécution du programme d’électrification rurale, l’antenne régionale de l’ASER à Saint-Louis et la compagnie maroco-sénégalaise d’électricité (COMASEL) (attributaire de la concession d’électrification rurale) ont tenu en début de semaine, une réunion d’information pour décliner l’objectif pour les trois premières années, à savoir l’électrification de 300 villages.

Pendant les 25 années de la concession accordée par l’ASER, la COMASEL doit réaliser des travaux d’électrification rurale, d’exploitation et de gestion de 500 villages, donnant accès à l’électricité à près de 400 000 habitants.

Les installations seront pré-financées par la COMASEL et les usagers rembourseront sur les dix ans.

Les travaux ont déjà démarré, les demandes d’appel d’offres lancées et en cours d’achèvement. Les premiers villages seront électrifiés en avril 2010.

Pour Aboul Aziz Kane de l’ASER, la SENELEC reste le fournisseur d’énergie électrique conventionnelle, avant de rappeler que la SENELEC a une obligation de résultat pour satisfaire les opérateurs comme la COMASEL.


Source : un article de Samba Oumar Fall, publié le 21 novembre 2009 sur la quotidien sénégalais Le Soleil et diffusé sur le site All Africa.

René Massé

Égypte : parmi les premiers pays à bénéficier du Fonds pour les énergies propres

L’Égypte est l’un des pays dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus rapidement au monde. Elle a décidé d’inverser la tendance avec l’aide du nouveau Fonds pour les technologies propres (CTF) destiné à intensifier l’utilisation de technologies à faibles émissions de carbone et à encourager une meilleure efficacité énergétique. Elle envisage d’ici 2020 de produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables.

L’Égypte initie un programme Energies renouvelables et transports propres au cœur d’une croissance à faibles émissions de carbone.

Fonds pour les technologies propres (CTF)

L’Égypte est l’un des premiers pays à bénéficier de ce Fonds pour les technologies propres (CTF) doté de 5,2 milliards de dollars, géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale ainsi que par d’autres banques multilatérales de développement. Ce fonds reçoit actuellement le soutien de huit gouvernements.

L’Égypte prévoit d’utiliser 300 millions de dollars alloués à ce fond sous forme de financements concessionnels. Elle devrait également bénéficier de fonds octroyés par le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, des agences bilatérales de développement, le secteur privé ainsi que d’autres sources afin de promouvoir le développement de l’énergie éolienne et d’introduire des alternatives de transports propres. Ces ressources financières devraient permettre à l’Égypte d’atteindre son objectif consistant à produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020.

Sans le financement du CTF, ce développement des infrastructures pourrait être repoussé de trois à cinq ans, selon le Plan d’investissement du CTF pour l’Égypte.

Ce financement « change considérablement la donne pour le pays », a souligné M. Walters. « Il est accompagné d’un cofinancement de la part des banques multilatérales de développement (BMD), dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’IFC. La part des financements concessionnels, 300 millions de dollars, constitue un apport substantiel pour des investissements qui permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. »

Abdel Rahman, ingénieur et président de l’Agence nationale d’Égypte pour les énergies renouvelables, affirme que le CTF allégera le poids financier que représentent les prix plus élevés des énergies renouvelables, notamment au vu de la baisse actuelle des prix du pétrole.

« Le CTF constitue un mécanisme de soutien important pour les pays en développement qui envisagent sérieusement d’intensifier leur recours aux énergies renouvelables. Il s’avère d’autant plus efficace en cette période de crise financière », souligne M. Rahman.

« Le CTF apporte son soutien aux pays qui maintiennent leurs plans sur les énergies renouvelables. Il contribue également au financement d’infrastructures utiles, telles que des lignes de transmissions qui permettent d’intensifier l’utilisation des énergies renouvelables. L’intervention du CTF rassure également les investisseurs et les encourage à investir dans les énergies renouvelables dans la région. »

Le programme Energies renouvelables et transports propres est une urgence écologique

En cas de statu quo, l’Égypte pourrait voir le niveau des émissions de gaz à effets de serre augmenter de 50 % par rapport à 2007, et ceci seulement dans le secteur de l’électricité. Ce dernier ainsi que celui des transports génèrent à eux seuls plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Mais l’Égypte, considérée comme un pays précurseur dans la région en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, espère pouvoir changer cette situation. Pour ce faire, elle envisage d’atteindre une capacité de production éolienne de 7200 MW d’ici 2020, de réduire les émissions des véhicules dans les régions les plus peuplées grâce à une politique d’amélioration des transports publics et de rendre le secteur industriel davantage écoénergétique.

L’Égypte participe également à l’organisation d’un programme régional, cofinancé par le CTF, en vue d’intensifier le recours aux centrales solaires à concentration dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

Avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial et de la Banque japonaise pour la coopération internationale, l’Égypte mène actuellement un projet pilote sur une petite centrale à concentration.

Un excellent potentiel pour la production d’énergie éolienne

Selon Jonathan Walters, responsable à la Banque mondiale du secteur énergie et transport de la région MENA, les vents « forts et persistants » du golfe de Suez laissent penser que l’Égypte dispose « d’un excellent potentiel, probablement l’un des meilleurs au monde, pour la production d’énergie éolienne ».

Le gouvernement et ses partenaires, tels que l’IFC et le Groupe de la Banque mondiale, ont déjà financé une capacité de production éolienne de 400 mégawatts. D’autres projets, qui devraient permettre de produire 600 mégawatts supplémentaires, sont en cours d’élaboration et devraient être mis en œuvre d’ici deux à quatre ans.

Toutefois, l’insuffisance des infrastructures de transport électrique a jusqu’ici compromis les avancées dans ce domaine. Pour cette raison, le gouvernement envisage d’utiliser 100 à 120 millions de dollars provenant du Fonds pour les technologies propres en vue de cofinancer un système de transmission de haute capacité reliant les fermes éoliennes du golfe de Suez. Ce système permettrait d’alimenter des régions fortement peuplées, telles que l’agglomération du Caire.

Dispositions pour un transport urbain plus propre et plus efficace

En outre, les fonds du CTF, associés aux financements de la Banque mondiale, accéléreront la mise en œuvre des projets de développement des transports urbains en Égypte. Ces projets permettront notamment d’introduire des métros légers et des bus rapides qui devraient accueillir quotidiennement 5 millions de passagers dans le Grand Caire.

La moitié des véhicules égyptiens circulent dans cette région. Ils représentent 20 millions de déplacements motorisés individuels par jour et génèrent environ 13 millions de tonnes de CO2 par an. La pollution de cette mégalopole et ses embouteillages engendrent des coûts économiques et environnementaux considérables, souligne M. Walters.

En vue de fluidifier la circulation et de réduire les émissions de CO2 d’environ 1,5 million de tonnes par an, le gouvernement prévoit d’introduire au Caire six nouveaux couloirs pour des bus rapides ainsi que des métros légers qui relieront le Caire à sa banlieue en pleine expansion. Ce plan requiert également le remplacement de 613 minibus publics, vétustes et polluants, par 1310 bus écologiques pouvant accueillir davantage de passagers.


Source : un article publié le 5 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé