Guide pratique de l’Ademe : le chauffe eau solaire

Guide pratique en ligne

L’Ademe diffuse sur son site internet un guide pratique simple et exhaustif sur le chauffe eau solaire.

« Un chauffe-eau solaire… Pourquoi ? Comment ça marche ? Quels modèles ? Quelles dimensions ? Comment l’installer ? Comment le financer ? Quels professionnels ?… » vous saurez tout sur le chauffe eau solaire !

> Le guide est disponible en ligne sur le site internet de l’Ademe ;

> il peut également être téléchargé ici :

René Massé

Très lourd bilan de la pollution de l’air consécutive à l’utilisation de combustibles traditionnels à l’intérieur des habitations selon l’OMS

Article paru sur le site Internet de l’OMS. Il fait un point précis sur les effets néfastes sur la santé de l’utilisation des combustibles traditionnels à l’intérieur des habitations dans les pays en développement.

De nouvelles estimations publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquent que dans les 21 pays les plus touchés, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations est à l’origine de près de 5 % de la mortalité et de la morbidité.

Les premières estimations par pays de la charge de morbidité due à cette pollution font ressortir l’effet considérable de l’utilisation de combustibles sur la santé et le bien-être de la population dans le monde entier. Les pays les plus touchés sont l’Afghanistan, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, l’Erythrée, l’Ethiopie, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Niger, l’Ouganda, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.


fumée dans les habitations

Dans 11 pays – l’Afghanistan, l’Angola, le Bangladesh, le Burkina Faso, la Chine, l’Ethiopie, l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République démocratique du Congo et la République Unie de Tanzanie – cette pollution provoque au total 1,2 million de décès annuels. Au niveau mondial, la dépendance à l’égard des combustibles solides constitue l’une des menaces les plus importantes pour la santé publique.

Comme l’a souligné Susanne Weber Mosdorf, Sous-Directeur général de l’OMS, Développement durable et milieux favorables à la santé, « Le potentiel de prévention est énorme ; les solutions existent et notre responsabilité internationale est de promouvoir la santé et le bien-être de ceux qui sont touchés, le plus souvent les femmes et les enfants. »

Au niveau mondial, plus de trois milliards de personnes utilisent pour cuire et se chauffer des combustibles solides, notamment les combustibles biomasse (bois, bouse de vache et résidus agricoles) et le charbon. Un lien a été établi entre l’exposition à la pollution à l’intérieur des habitations due aux combustibles solides et de nombreuses maladies, en particulier la pneumonie de l’enfant et les affections respiratoires chroniques chez l’adulte.

Le passage à l’utilisation de combustibles modernes plus propres et plus efficaces tels que le biogaz, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et le pétrole lampant permettrait d’éliminer en grande partie ce risque et d’éviter 1,5 million de décès annuels. A court terme, la promotion de technologies plus économiques et plus propres, par exemple des fourneaux améliorés, des hottes évacuant la fumée et des cuisinières offrant une bonne rétention de la chaleur permettrait de réduire sensiblement la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, serait plus commode et aurait beaucoup d’autres conséquences socio économiques.

Ces estimations de la charge de la maladie aideront les décideurs nationaux dans le domaine de la santé, de l’environnement, de l’énergie et des finances à fixer des priorités pour l’action préventive. Elles peuvent aussi servir à évaluer dans le temps l’effet des politiques suivies. Dans un contexte de ressources limitées, les données sur la charge de morbidité doivent être complétées par une connaissance des options technologiques dans les différents pays et par des informations sur les coûts et avantages de ces options.

A la quinzième session de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable (CSD-15) qui se déroule actuellement à New York, les ministres des secteurs de l’énergie, de l’environnement et du développement décideront s’il y a lieu d’adopter des recommandations pour intégrer la réduction de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations aux politiques nationales telles que les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté et fournir des ressources financières pour éviter les conséquences néfastes pour la santé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations.


Pour en savoir plus voir :

> l’article en ligne, sur le site internet de l’OMS ;

> la déclaration de politique générale de l’OMS et d’autres organisations sur l’énergie domestique, la pollution des habitations et la santé pour la CSD-15 ;

> les informations par pays sur la pollution de l’air à l’intérieur des habitations et ses conséquences pour la santé (EN) ;

> Fuel for life : household energy and health (EN) ;

Jérome Levet

Les plates-formes multifonctionnelles au Sénégal : une réponse à la pauvreté énergétique

Article d’Omar Diouf paru dans le quotidien sénégalais le Soleil

Afin d’appuyer les pays ouest africains à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (omd), le Pnud a initié le Programme régional Plate-forme multifonctionnelle. Une infrastructure d’énergie en zone rurale, réponse appropriée au problème de pauvreté énergétique.

Pas d’énergie, pas de réduction de la pauvreté et de la faim, pas d’éducation primaire pour tous, pas d’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ni de réduction de la mortalité infantile, ni d’amélioration de la santé maternelle ! La route est longue pour que l’Afrique, surtout dans sa région ouest atteigne ces cinq objectifs du millénaire pour le développement (Omd) fixés par les Nations Unies d’ici 2015.

Selon les observations, il faut accroître l’accès des populations rurales à des services énergétiques fiables et abordables, une condition essentielle pour atteindre ces Omd. Et 92 % de la population de l’Afrique sub-saharienne n’ayant pas accès à l’énergie, le Pnud a pensé à une infrastructure d’énergie décentralisée au sein des villages pour se substituer à la force motrice humaine des hommes et surtout des femmes. Une réponse appropriée au problème de pauvreté énergétique, dénommée Programme régional Plate-forme multifonctionnelle, expérimenté au Mali, au Ghana, en Guinée, au Burkina Faso et au Sénégal.

Simon Diokh, le coordonnateur national du Projet au Sénégal informe qu’après une phase test durant laquelle 40 Plates-formes multifonctionnelles ont été conçues dans les régions de Tambacounda et Thiès, 40 autres sont en cours de réalisation grâce à un budget de 300 millions de francs CFA dégagé par l’Etat du Sénégal. Et d’ici à l’horizon 2015, il est prévu un nombre de 3000 plates-formes multifonctionnelles au niveau du territoire national, découpé en six zones d’intervention pour le projet. C’est ce qu’a révélé le responsable national Simon Diokh. C’était au cours d’un lancement du projet Plates-formes multifonctionnelles dans la région de Thiès en présence des autorités administratives, d’élus locaux et de représentants d’associations de la région.

La plate-forme multifonctionnelle, d’un coût de près de trois millions de francs CFA, utilise un moteur diesel qui peut faire fonctionner différents outils permettant de fournir des services énergétiques financièrement abordables comme la mouture de céréales, le décorticage de riz, la soudure électrique, la charge de batterie. La plate-forme peut également produire l’électricité nécessaire au fonctionnement d’un réseau d’eau et d’éclairage. Grâce à sa simplicité, l’installation et la maintenance de la plate-forme peuvent être assurées par des artisans locaux.

Au Mali, où elle a été mise en œuvre pour la première fois dans la sous-région, les impacts de la plate-forme constatés sont, selon M. Diokh, la baisse du temps passé par les femmes à la mouture et au décorticage des céréales. La hausse de la quantité de riz produit par les femmes, la hausse du nombre total d’enfants ayant terminé le cycle de l’école primaire, la hausse également du nombre de visites prénatales dans les postes de santé.

Omar Diouf pour le quotidien sénéglais le soleil


Pour en savoir plus, voir l’article consacré aux plateformes multifonctionnelles

Jérome Levet

"Electricity reform in Chile : lessons for developing countries"

Réforme de l’électricité au Chili : leçons pour les pays en voie de développement.

Le document PDF à télécharger ci-dessous est un document de travail en économie de l’université de Cambridge rédigé par Michael G. Pollitt en 2005.

Ces dernières années, mise à part l’Argentine, le Chili est l’un des seuls pays en voie de développement à avoir engagé et réussi une réforme totale de son secteur électrique.

Cet article retrace l’histoire et évalue la réforme chilienne, qui a débuté en 1982. La grande réussite de la réforme permet d’en tirer les leçons à tous les niveau du secteur : production, transmission, distribution, tarification et environnement institutionnel. Cette expérience globale plaide fortement en faveur de la privatisation du secteur.

René Massé

Déclaration de politique forestière de la république de Côte d’Ivoire (1999)

Cette déclaration présente les orientations générales, les objectifs et les stratégies du nouveau cadre général de politique forestière adopté pour parvenir à une gestion durable des ressources forestières de la Côte d’Ivoire.

L’ensemble du document est à consulter ici

« En 1988, le Gouvernement a adopté un Plan directeur forestier, avec l’objectif de rétablir, à l’horizon 2015, le potentiel productif de la forêt ivoirienne à son niveau du début des années quatre-vingt. Le Projet sectoriel forestier (PSF1), première phase de ce programme, a été exécuté de 1991 à 1996 avec des concours financiers extérieurs.

Dès 1996, le Gouvernement a constaté que, malgré les progrès réels accomplis, les résultats obtenus restaient insuffisants par rapport aux ambitions du Plan directeur forestier. Ainsi l’on constatait : (a) une dégradation continue du patrimoine forestier, avec la poursuite des défrichements dans les forêts classées ; (b) un développement trop lent de la foresterie dans le domaine rural ; (c) certains dysfonctionnements au niveau des structures chargées de la gestion des forêts (Eaux et Forêts, Sodefor) ; (d) un non respect des réglementations forestière et fiscale par un certain nombre d’opérateurs du secteur du bois.

Fort de ce constat, le Gouvernement a entrepris en 1998 un bilan-diagnostic du secteur forestier pour évaluer et réorienter en conséquence sa politique forestière. Sur la base des propositions de nouvelles orientations qui lui ont été présentées pour corriger les déficits constatés et répondre aux problématiques restant posées, le Gouvernement a adopté en août 1999 un nouveau cadre de politique forestière.

La présente déclaration montre tout d’abord comment cette réorientation de la politique forestière s’intègre plus étroitement dans le programme global de redressement économique et social engagé par le Gouvernement et dans quelle mesure elle peut apporter une contribution significative à la réussite de ce programme.

Elle présente ensuite les orientations générales, les objectifs et les stratégies du nouveau cadre général de politique forestière adopté pour parvenir à une gestion durable de ses ressources forestières, ainsi qu’un premier calendrier des mesures annonciatrices de changement que le Gouvernement entend prendre.

Cette déclaration devait être complétée par un plan d’action complet et un calendrier détaillé et réaliste des mesures à prendre pour la mise en œuvre de la nouvelle politique forestière. »

Suite…

René Massé

Economie du bois de feu et environnement au Cameroun

Communication de Claude NJOMGANG lors du colloque international Francophonie et développement qui s’est tenu à Dakar en 2002

La totalité du document est disponible en ligne ici

« Le Cameroun est depuis longtemps affecté par une crise à la fois physique et économique du bois de feu. La crise est physique, puisqu’elle est liée à la déforestation qui affecte particulièrement la zone soudano-sahélienne et la zone de savane. Elle est aussi économique, puisqu’elle résulte de la pression de la demande urbaine de bois sur le couvert boisé.

La politique de gestion des ressources ligneuses est limitée, dans ce contexte, par l’absence d’un cadre formel d’analyse et d’une norme rationnelle de gestion. L’idée de base dans la recherche d’une telle norme, est que le reboisement n’est pas une fin en soi, quelle que soit l’ampleur de la crise du bois de feu. Elle ne doit viser ni plus ni moins qu’à restaurer l’équilibre, défini par référence au taux d’exploitation compatible avec l’auto-régénération de la ressource ligneuse.

Le cadre d’analyse proposé dans cet article repose sur la recherche d’une définition opérationnelle de la crise du bois de feu, et sur un modèle théorique du prix d’équilibre conçu comme une norme de reboisement. L’économie du bois de feu nous offre un cadre d’analyse mettant en évidence l’importance de l’interface économie –environnement pour une gestion durable de la ressource ligneuse. »

Suite…

René Massé

La petite hydroélectricité pour le développement : position de l’ONG Practical Action

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années. Utilisée depuis des siècles pour faire (…)

Cette article est une traduction libre de l’article : « Small scale hydropower » diffusé sur le site internet de l’ONG Practical Action

Introduction : la position de l’ONG Practical Action sur le développement de la petite hydroélectricité

Les liens entre énergie et lutte contre la pauvreté et la contribution que pourraient avoir les énergies renouvelables dans le développement de l’électrification rurale, ont été clairement établis depuis une vingtaine d’années.


pelton

Utilisée depuis des siècles pour faire fonctionner les moulins, l’énergie hydraulique est une solution énergétique propre et renouvelable bien connue. Aujourd’hui, elle est principalement utilisée pour produire de l’électricité.

Selon Practical Action la petite hydroélectricité est l’une des meilleures solutions pour l’électrification rurale décentralisée des populations les plus isolées. Elle devrait par conséquent être d’avantage mise en avant par les gouvernements et agences de coopération internationale.

Afin de mieux comprendre les mécanismes assurant un développement durable de services électriques basés sur la petite hydroélectricité décentralisée, d’importantes activités de recherches ont été effectuées par de nombreuses institutions internationales (Banque mondiale, Unido, DFID, GTZ, Skat, Practical Action…). Ces études ont identifié quelles étaient les meilleures pratiques pour assurer son développement.

Il s’agit :

  • de l’existence de bonnes pratiques de gouvernance ;
  • du choix de tarifs et de modèles de gestion appropriés aux populations desservies ;
  • de l’importance de la participation de la communauté dans toutes les étapes d’exécution d’un projet ;
  • du développement des compétences au niveau local et national dans l’appropriation de ce nouveau service.

Dans différents pays en voie de développement, les exemples de projets réussis dans ce domaine attestent de la pertinence de ce choix pour l’électrification rurale.

Ils ont particulièrement montré :

  • l’adaptabilité de la technologie aux conditions locales ;
  • la durabilité des installations ;
  • la contribution positive de ces projets pour le développement.

Pourtant pendant les dernières décennies, peu a été fait pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité. Les organismes importants comme la banque mondiale et le Pnud, soutenus par de grands groupes industriels (Shell, BP, Kyosera, Total) favorisant le développement d’autres options énergétiques, notamment des systèmes photovoltaïques.

Contexte

La première centrale hydroélectrique a été installée dans le Wisconsin (Etats-Unis) en septembre 1882 seulement trois années après l’invention de l’ampoule par Thomas Edison. Ainsi, dès les débuts de l’électricité, l’hydroélectricité est devenue un important mode de production électrique : elle contribue aujourd’hui à pratiquement 20% de la production mondiale [1].

Pourtant, depuis plusieurs années, on constate un baisse de l’intérêt pour la petite hydroélectricité. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • la croissance rapide et globale de la demande électrique qui a favorisé le développement de grandes installations ;
  • le développement d’autres technologies ;
  • le développement massif de groupes électrogènes diesel portatifs relativement facile à installer et à approvisionner.

Plus récemment, crise énergétique, changements climatiques, faible taux d’accès à l’énergie dans les PVD et objectifs du millénaire font évoluer les mentalités. Tous les modes de production énergétiques sont passés en revue, notamment les modes de production décentralisés qui peuvent jouer un rôle dans le développement des populations pauvres et isolés des PVD. Il s’agit des panneaux solaires, des générateurs utilisant la biomasse, des petites éoliennes et bien sûr des petites installations hydroélectriques.

Les besoins énergétiques des populations pauvres des PVD

C’est pratiquement deux milliards de personnes dans le monde qui n’ont aucun accès à l’énergie électrique [2]. Les zones rurales des pays en voie de développement sont très majoritairement touchées car l’extension du réseau vers ces zones isolées n’est pas rentable et le coût élevé du carburant, la difficulté de garantir son approvisionnement et le manque d’assistance technique ne permettent pas d’y installer de petits générateurs diesel.

Faible puissance demandée, mais grand nombre de clients, la demande énergétique du milieu rural des PVD possède des caractéristiques particulières qui doivent être prises en compte.

Elle concerne principalement les besoins d’éclairage, d’information et de communication, de sécurité et de transformation agricole [3]. La puissance demandée pour ces usages varie en moyenne de 50W à 200W par ménage, pour une atteindre une consommation mensuelle d’au moins 50 kWh par famille et par mois.

Ces faibles consommations énergétiques fournissent pourtant des avantages importants : diffusion de l’information par la radio ou la TV (campagnes de vaccination, diffusion des maladies…) [4].

La petite hydroélectricité pour le développement des ressources locales

Pour répondre à la demande rurale, les petits cours d’eau qui disposent d’une pente raisonnable et d’un débit de plusieurs litres par seconde, peuvent être exploités par des petites centrales hydroélectriques.

La plupart des pays en voie de développement disposent d’un abondant potentiel de développement de cette technologie, qui pourrait ainsi alimenter de nombreux villages isolés.

A la différence des installations hydrauliques anciennes (moulins), une installation hydroélectrique exige :

  • des machines modernes, efficaces, rapides et puissantes ;
  • des instruments de contrôle et de commande modernes ;
  • une installation et une maintenance appropriée et soignée ;

L’électricité est un produit moderne qui apporte de grands avantages mais demande également une grande attention afin d’éviter les accidents et de garantir la durabilité des installations.

Selon l’expérience de Practical Action la petite hydroélectricité est l’un des modes de production d’énergie renouvelable les plus adaptés aux conditions locales des zones rurales des PVDs et qui garantit le mieux un développement durable des populations. Bien accompagné, un tel projet peut être entièrement géré par ses utilisateurs [5], réduisant ainsi les frais de fonctionnement et favorisant le développement local à tous les niveaux.

La petite hydroélectricité : une énergie rentable


photo micro centrale

Pendant des années, les coûts moyens de la petite hydroélectricité mis en avant par les constructeurs et les bureaux d’études internationaux étaient de l’ordre de 3500 $ à 15000 $ par kW installé, soit en gros de 1200 $ à 5000 $ par maison connectée [6]. Des chiffres bien trop élevés pour les bailleurs de fonds et les gouvernement qui l’ont donc écartée des programmes d’électrification pendant près de 40 ans.

Cependant, plusieurs institutions travaillant dans les PVD avancent aujourd’hui des chiffres bien moins élevés. Avec plus de 25 ans d’expérience dans le développement de la petite hydroélectricité sur tous les continents, Practical Action affirme qu’elle est en réalité d’une solution très bon marché par rapport aux autres technologie d’électrification rurale.

A puissance équivalente, le coût d’investissement d’une petite centrale hydroélectrique est certes plus élevé que celui de son concurrent direct, le générateur diesel.

Cependant, la maturité de cette technologie, de loin la plus grande parmi tous les modes de production d’électricité renouvelable, qui lui assure une longue durée de vie et lui permet de s’adapter aux conditions particulière des PVD diminue son coût relatif.

Par ailleurs, le transfert de technologies et de savoir faire a permis peu à peu de développer des compétences locales en la matière : construction locale des équipements éventuellement avec des matériaux alternatifs, conception, gestion des systèmes par les bénéficiaires. Plusieurs pays ont ainsi développé des compétences suffisantes pour évaluer leurs ressources et concevoir leurs installations, fabriquer leurs équipements et les installer et ceci à des coûts très concurrentiels.

Ainsi, en faisant appel à des technologies appropriées et en utilisant les compétences et les matériaux locaux, les frais d’investissement d’un projet de petite hydroélectricité peuvent s’en trouver fortement diminués. Il est ainsi parfois possible de se procurer des équipements construits localement pour la moitié voire le tiers de leurs équivalents importés.

A partir des ses expériences au Pérou, au Sri Lanka, au Népal et dans de nombreux autres pays, Practical Action estime que le coût d’une installation hydroélectrique se situe en réalité entre 1500 $ et 3000 $ par kW installé ce qui revient en gros à un investissement de 500 $ à 1000 $ par maison connectée [7].

Enfin, les frais de fonctionnement d’une centrale hydroélectrique sont très faibles, puisque, à la différence d’un groupe thermique, elle ne nécessite pas d’approvisionnement en carburant .

Ainsi Practical Action a démontré, qu’en ayant recours à des technologies appropriées, des modes de gestion adaptées et efficaces, le coût du kWh généré par une micro centrale hydroélectrique, peut atteindre la moitié du coût généré par une petite éolienne construite localement, le dixième de celui généré par une installation photovoltaïque domestique et de la moitié au quart de celui généré par une groupe thermique diesel [8].

Par conséquent, selon l’ONG, si les ressources hydrauliques sont disponibles, pour des raisons de coût, c’est toujours l’hydroélectricité qu’il faut privilégier pour l’électrification rurale, les autres modes d’approvisionnement électrique pouvant éventuellement intervenir en complément.

La petite hydroélectricité : une énergie durable

Les petites installations hydroélectriques ont peu d’impact sur l’environnement.

En effet, elles font généralement appel à des structures simples et ne modifient que très légèrement l’écoulement du cours d’eau sur lesquelles elles sont construites : elles sont généralement conçues pour n’en utiliser qu’une partie qui de plus retourne à son lit original quelques centaines de mètres à l’aval des installations. L’impact sur la faune et la flore est donc minimal.

La petite hydroélectricité est une énergie propre : elle ne produit ni émission de chaleur ni émissions de gaz à effet de serre.

Elle utilise des ressources et des technologies locales qui peuvent facilement être comprises par la population qui peut ainsi largement participer à la construction et au suivi des installations. Les expériences menées dans plusieurs pays montrent que lorsque le transfert de technologie a été correctement mené, les populations gèrent facilement les systèmes, conduisent les petites réparations et remplacent les pièces usagées ce qui pérennise les projets.

La petite hydroélectricité pour le développement des usages productifs de l’électricité

La petite hydroélectricité est un excellent moyen de favoriser le développement des utilisations productives de l’électricité car :

  • les ressources hydrauliques sont prévisibles et peuvent produire de l’électricité 24 heures sur 24, elles peuvent ainsi être employées pour l’approvisionnement des services de base comme l’eau potable, les services de santé, la communication… ;
  • ses coûts de production sont faibles, elle peut donc permettre le développement de projets énergivores : poulailler, scieries, transformation agricole, réfrigération… ;

La puissance installée est généralement choisie pour faire face à la future croissance de demande sur des 25 à 30 années à venir. Elle est donc bien supérieure à la demande calculée au moment du montage du projet. Ainsi dimensionnées, les installations hydroélectriques génèrent un approvisionnement énergétique important, et par ailleurs continu, qui peut entrainer, si le marché et les conditions tarifaires le permettent, le développement des usages productifs de l’énergie, notamment pendant la journée [9].

La figure ci-dessous montre une courbe de charge typique d’un petit village isolé du Pérou. La demande moyenne du village n’excède pas un tiers de la demande maximale, atteinte le soir, surtout pour les besoins d’éclairage et d’information (radio, TV) et très peu aujourd’hui pour les usages productifs. Comme on le voit, le projet génère un excès journalier d’énergie qui pourrait largement être utilisé pour développer ces usages.

graphe demande

Conclusion : Comment développer la petite hydroélectricité dans les pays en voie de développement ?

Ainsi, la petite hydroélectricité se révèle être une option majeure pour lutter contre la pauvreté énergétique en milieu rural et atteindre les objectifs du millénaire. C’est un mode de production électrique propre, basé sur les ressources locales, fiable, dont l’énergie peut être disponible 24 heures sur 24 sans interruption. Bien mené, en faisant notamment appel aux moyens de construction locaux, un projet de petite hydroélectricité peut être largement rentable, il ne génère en effet que peu de frais de fonctionnement. Il peut favoriser la création d’emplois, le développement d’utilisations productives de l’énergie et entrainer ainsi le développement économique et social des communautés équipées.

Pour favoriser le développement de la petite hydroélectricité pour les PVD, il est nécessaire :

  • d’améliorer les compétences des PVD aux niveaux de l’évaluation, la conception, la fabrication et le fonctionnement des petites installations hydroélectriques ;
  • d’évaluer et diffuser les meilleures pratiques de développement des l’hydroélectricité dans les PVD ;
  • de promouvoir le transfert de technologie et de savoir faire entre pays du sud. De réaliser des projets pilotes exemplaires se basant sur les bonnes pratiques repérées à travers le monde ;
  • d’adapter les politiques de régulation de l’électricité aux conditions particulières de la petite hydroélectricité (par exemple en fixant un prix minimum garantie dans le cas d’une revente au réseau) ;
  • d’adapter les mécanismes financiers du secteur pour favoriser l’implication du secteur privé dans la petite hydroélectricité pour accélerer son essor ;
  • d’adapter les normes techniques aux conditions rurales des PVD ;
  • d’adapter les modes de gestion aux conditions locales ;
  • de promouvoir le développement des utilisations productives de l’énergie.

Pour en savoir plus voir :

> le site internet de Practical Action(EN) ;

> l’article original en anglais disponible ici(EN)

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

The Small hydro atlas

Atlas international de la petite hydroélectricité

Le Small hydro atlas est une base de données internationale dressant, pays par pays, l’état des lieux de la petite hydroélectricité à travers le monde.

http://www.small-hydro.com(EN)

Il fournit :

  • des données générales du secteur par pays (réglementation… ) ;
  • des informations concernant les sites potentiels et développés ;
  • des contacts locaux et internationaux concernés par le secteur ;

Il diffuse également de nombreux ouvrages et articles sur la petite hydroélectricité (en anglais) ainsi que des logiciels de dimensionnement. Ils sont à télécharger sur le site internet du Small hydro(EN), rubrique « library ».

Jacques Monvois, Gret, Jérome Levet

Mali : efficacité énergétique pour les villes

Fiche de synthèse présentant et tirant les leçons d’un projet pilote de gestion des consommations énergétiques à Bamako (Mali). Les résultats spectaculaires de ce projet ont incité l’IEPF à reconduire cette intervention à Ho Chi Minh Ville (Vietnam) et à Ouagadougou (Burkina Faso) avec déjà des premiers résultats prometteurs.

Publication de l’IEPF,

2007,

pages synthétiques.

Cette fiche est structurée en quatre parties principales :

Le contexte

Les villes sont appelées à devenir des acteurs majeurs du développement et de la lutte contre la pauvreté. Elles se sont, en effet, appropriées la problématique de l’accès aux services de base et, de ce fait, elles sont au cœur des nouvelles régulations associées au développement, grâce en particulier à leur proximité avec les consommateurs finaux.

A la suite du colloque Ville Energie et Environnement de Beyrouth (2001), l’IEPF a initié un premier projet pilote de gestion des consommations énergétiques à Bamako (Mali), qui a donné des résultats spectaculaires (24% de réduction des consommations d’énergie). D’autres projets sont en cours à Ho Chi Minh Ville (Vietnam) et à Ouagadougou (Burkina Faso).

Les résultats escomptés

Ce projet vise à accompagner les villes qui le désirent dans la définition et la mise en œuvre de politiques qui contribuent à optimiser l’aménagement du territoire et à atteindre les objectifs du développement durable.

Concrètement, ce projet propose un appui à la mise en place de politiques de maîtrise de l’énergie dans les villes de l’espace francophone et au développement d’une fonction de gestionnaire de l’énergie au sein des administrations municipales.

L’objectif est de générer des économies d’énergie de l’ordre de 10 à 40% du budget énergétique des municipalités et une implication d’un plus grand nombre de villes et de thématiques.

L’organisation du projet

Ce programme international d’appui aux municipalités pour une gestion durable de leurs ressources comporte :

- > Le diagnostic et la définition d’une politique énergétique ;
- > La désignation, formation et accompagnement d’un Responsable Energie local ;

- > La définition d’un plan d’action concerté ;

- > La mise en œuvre du plan d’action, et

- > L’évaluation et la mise à l’échelle.

Les résultats atteints

Les résultats atteints à l’issue de ce projet de maîtrise de l’énergie à Bamako (Mali) sont détaillés dans cette fiche. Ils sont très encourageant, avec en particulier :

  • Une économie de près de 18% de la facture d’éclairage public ;
  • Une économie minimale de 43% des dépenses d’énergie des bâtiments municipaux ;

Ce projet a permis une économie de la facture globale énergétique de la ville de Bamako de l’ordre de 24%.

Jean-Pierre Ndoutoum, René Massé

Côte d’Ivoire : projet de développement d’entreprises de services éco-énergétiques

Fiche de synthèse présentant et tirant les leçons à fin 2004 d’un projet de promotion de quatre entreprises de services éco-énergétiques, réalisé en Côte d’Ivoire avec le soutien financier de financé par les Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF) à travers son organe subsidiaire, l’Institut de l’Énergie et de l’Environnement de la Francophonie (IEPF).

Publication de l’IEPF,

2007,

3 pages synthètiques.

Cette fiche est structurée en quatre parties principales :

Le contexte

D’importants gisements d’économie d’énergie existent en Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur public et dans les installations d’activités industrielles et tertiaires. Les programmes d’économie d’énergie initiés depuis 1986 par le gouvernement ont déjà permis de réduire la facture globale d’électricité de l’État d’environ 15%. Pour aller plus loin, il faut maintenant proposer des actions aux utilisateurs finaux.

Les résultats escomptés du projet

L’objectif du projet était de provoquer l’émergence d’un marché durable des services de maîtrise de l’énergie dans les secteurs industriels et tertiaires de la Côte d’Ivoire, par le développement de quatre Entreprises de services éco-énergétiques (ESEs) et la sensibilisation des usagers et du secteur financier privé.

Après trois années de durée de vie du projet, au moins 40 transactions commerciales par an devraient avoir lieu entre offreurs de services (ESEs) et utilisateurs finaux de l’énergie. Ces transactions constituent des ventes de services, des contrats de performance, des contrats de tiers investisseurs ou toute autre combinaison de ces formes. Les économies d’énergies annuelles générées étaient estimées à plus de 40 000 MWh par année ou 400 000 MWh sur 10 ans.

L’organisation du projet

Après un séminaire de présentation du projet et des ESEs aux institutions financières locales et aux clients potentiels des ESEs, les autres activités ont été les suivantes :

- 1. Initier et supporter au moins quatre entreprises de services éco-énergétiques (développement de l’offre de service) ;

- 2. Développer la demande en services éco-énergétiques par la sensibilisation des gros consommateurs privés d’énergie électrique ;

- 3. Mobiliser des ressources financières durables pour les investissements en efficacité énergétique nécessités par le marché.

Les résultats atteints fin 2004

Le document détaille les résultats et analyse les taux de réalisation :
- > 28 projets réalisés (sur 40 programmés),

- > Réduction de CO2 de 4 300 tonnes par an au lieu de 8 000 tonnes escomptées,

- > 2 ESEs sont opérationnelles à la fin du projet ECA et ISE,

- > 87 % des fonds d’investissements sont de sources indigènes au fonds rotatif, au lieu de 50% prévu.

A l’analyse de ces résultats, des recommandations sont formulées en trois scénarii.

Jean-Pierre Ndoutoum, René Massé