Afrique du Sud : atelier « améliorer l’accès à l’énergie en zones rurale et péri-urbaine »

Un atelier co-organisé par le PNUE, du 25 au 27 mai 2009, à Cape Town (Afrique du Sud)

Cet atelier de trois jours réunira des parties prenantes, des décideurs et des experts en énergie de l’Afrique orientale et australe, afin de les focaliser sur les problèmes liés à l’accès à l’énergie. Il permettra de présenter et d’examiner les dernières études sur le thème de l’accès à l’énergie pour les pauvres ainsi que de la sécurité énergétique, et ces résultats se rapportent au transfert de technologie, le renforcement des capacités et la réalisation des OMD.

La clé de ces problèmes est la disponibilité d’informations sur les besoins en énergie, les bonnes pratiques, les technologies et les possibilités de financement.

L’événement est une initiative conjointe du PNUE, du réseau Global Network on Energy for Sustainable Development (GNESD), et de l’EUEI-UNEP Capacity Enhancement and Mobilisation Action for Energy in Africa (CEMA).

L’atelier se concentrera également sur la façon dont les capacités institutionnelles et humaines dans la sous-région peuvent être renforcées et mobilisées afin que les autorités nationales et régionales soient les mieux placées pour tirer profit des actuelles et futures actions de coopération et d’appui, et notamment de la récente coopération « Afrique – EU Energy Partnership » (AEEP).

Pour plus d’information consultez la page de l’événement sur le site de l’EUEI-UNEP CEMA (en anglais).

Xavier Dufail

Vietnam : projet de développement des énergies renouvelables

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le 5 mai 2009 un projet de développement des énergies renouvelables au Vietnam, d’un montant de 202 millions USD sur 40 ans.

Ce projet vise à accroître la fourniture d’électricité au réseau national à partir de sources d’énergie renouvelable sur des bases durables commerciales, environnementales et sociales.

Il y a trois composantes à ce projet :

1. investissement dans les énergies renouvelables.

- Mise en place de crédit pour soutenir les investissements en énergie renouvelable. Cette sous-composante permettra de fournir une facilité de financement, par la participation des banques commerciales, à des prêts pour des projets éligibles ne dépassant pas 30MW et qui sont développés par des sponsors privés.

- Assistance technique pour la mise en œuvre des investissements. Cette sous-composante fournira une assistance technique pour l’examen des demandes, le suivi de l’éligibilité des budgets et des développeurs, la gestion du projet par le ministère de l’Industrie et du Commerce (MOIT) et pour le renforcement des capacités des budgets et aux développeurs de préparer, évaluer, financer et mettre en œuvre des énergies renouvelables à base projets selon les meilleures pratiques internationales.

2. élaboration de la réglementation. Cette composante fournira une assistance technique pour le développement de l’infrastructure réglementaire et le renforcement des capacités nécessaires du MOIT, de l’autorité de réglementation de l’électricité du Vietnam, et d’autres organismes gouvernementaux de développement des énergies renouvelables, en particulier pour les projets de production d’électricité raccordée au réseau électrique et ne dépassant pas 30 MW.

3. pipeline de développement. Cette composante soutiendra les activités visant à faciliter le développement de nouveaux projets d’énergie renouvelable qui contribuent directement à la construction d’un pipeline de projets d’énergie renouvelable.


Source : Banque mondiale.

Xavier Dufail

Niger : présentation du Programme national de référence d’accès aux services énergétiques modernes (PRASE)

Le 7 avril 2009 s’est tenu à Niamey (Niger) l’Atelier national de restitution et de validation du Programme national de référence d’accès aux services énergétiques (PRASE). Cet atelier a été organisé par le Ministère des Mines et de l’Énergie, avec le concours technique et financier du PNUD et de la CEDEAO.

Ces documents présentent le programme PRASE, et notamment les points clés suivants :

  1. Le cadre institutionnel
  2. Les partenariats intersectoriels avec les secteurs prioritaires de la SDRP (Santé, éducation, hydraulique, agriculture)
  3. 3. Les mécanisme de financement
  4. 4. L’élaboration d’une feuille de route.

Tunisie : Incitations à la maîtrise de l’énergie dans le bâtiment : quelles aides pour quels projets ?

Pour la période 2008-2011, les investissements prévus en matière de maîtrise de l’énergie en Tunisie devraient avoisiner 1 milliard de dinars.
Ce montant, jamais atteint dans l’histoire de la maîtrise de l’énergie en Tunisie, traduit l’accélération de la politique tunisienne en la matière.

Différents leviers financiers ont été mis en place afin d’aider les entreprises et les particuliers à financer leurs projets. Voici un récapitulatif des aides et incitations actuellement disponibles.

Suite à la mise en application du nouveau décret (2009-362) du 9 février 2009, l’éligibilité du FNME (Fond National pour la Maîtrise de l’Energie) a été étendue à de nouvelles interventions telles que les investissements immatériels, la cogénération, l’utilisation des énergies renouvelables (le biogaz par exemple) ou encore la production d’électricité dans les bâtiments solaires.

Les taux et les montants des primes relatives aux actions éligibles au FNME

Elles ont donc été revus comme suit :

  • Audit Energétique : 70 % plafonné à 30 000 dinars
  • Projet de démonstration : 50 % plafonné à 100 000 dinars
  • Investissement immatériel : 70% plafonné à 70 000 dinars
  • Investissement matériel :

    100 000 dinars pour les établissements dont la consommation annuelle est inférieure à 4000 tep

    200 000 dinars pour les établissements dont la consommation annuelle est comprise entre 4000 et 7000 tep

    250 000 dinars pour une consommation supérieure à 7000 tep

  • Cogénération : 20 % plafonné à 500 000 dinars
  • Raccordement au gaz naturel :

    Industrie & tertiaire : 20 % plafonné à 400 000 dinars

    Résidentiel : 140 dinars par logement individuel et 20 dinars par appartement dans le logement collectif

  • Autoproduction d’électricité dans le secteur agricole : 40% plafonné à 20 000 dinars
  • Production d’électricité dans les bâtiments solaires : 30 % plafonné à 3000 dinars/ Kilowatt crête et 15000 dinars pour un bâtiment solaire
  • Production d’électricité (grandes unités industrielles et agricoles) : 20 % plafonné à 100 000 dinars
  • Chauffe eau solaire (CES) : pour le résidentiel & les petits métiers : 200 dinars pour les CES dont la surface de capteur est comprise entre 1m² et 3m² ; 400 dinars pour les CES dont la surface de capteur est comprise entre 3m² et 7m². Pour l’industrie et tertiaire : 30% plafonné à 150 Dinars/m².

Les crédits spécifiques accordés par les banques

Trois banques ont, à ce jour, mis en place des crédits spécifiques pour aider au financement de projets économes en énergie :

  • Dans son offre de crédits à taux préférentiels pour les entreprises comme les particuliers, la Banque de Tunisie propose notamment un crédit de 5 à 7 ans à taux TMM + 1,5 à 2 destiné aux particuliers pour l’installation d’appareillages tels que les CES par exemple, ou concernant le gaz naturel, l’isolation thermique… Elle vient également de réajuster son offre pour le photovoltaïque : selon la puissance installée et donc le coût de l’installation (de 0,5 à 5 kW équivalents à 1 000 à 60 000 dinars), elle propose des crédits allant de 5 000 dinars à 40 000 dinars, à des taux oscillant entre TMM + 1,75 et TMM + 2 ;
  • La Banque de l’Habitat propose un crédit pouvant aller jusqu’à 10 ans à un taux TMM + 3.
  • L’Amen Banque propose également un crédit de 7 ans à taux TMM + 1,5.

L’ALME : programme d’Appui à la Ligne de Maîtrise de l’Energie

L’objectif de ce programme est de soutenir l’émergence et la concrétisation des projets de maîtrise d’énergie identifiés par des entreprises en complémentarité avec les outils, les mécanismes et les projets existants au sein de l’ANME.

Dans ce contexte, l’Agence française de Développement (AFD) a mis en place une ligne de crédit environnement pour un montant de 40 millions d’Euros. Cette ligne, ouverte auprès de 3 banques – la BIAT, la BT et l’UBCI – est destinée au financement de projets de dépollution et de maîtrise de l’énergie. Les conditions de financement de ce prêt sont les suivantes : montant du prêt maximum : 5 millions d’Euros. Taux d’intérêt : environ 4%. Durée : de 5 à 12 ans. Différé : entre 2 et 3 ans. Autofinancement : validé par la banque doit être au minimum de 15 % du coût du projet.

Le programme, mis en place en partenariat avec l’ANME, offre également un accompagnement et une assistance technique pour la réalisation du projet. Les projets éligibles à cette ligne de crédit sont :

- les Contrats Programmes d’efficacité énergétique des Entreprises Grosses Consommatrices d’Energie (EGCE) ;

- les projets de cogénération ;

- les installations solaires collectives pour le chauffage de l’eau ;

- Les projets éoliens ;

- Les systèmes photovoltaïques raccordés au réseau réalisés par les entreprises.

La Banque mondiale est en cours de finalisation d’une autre ligne de crédit d’un montant de 50 000 dollars américains qui devrait concerner la cogénération et l’efficacité énergétique dans l’industrie. Elle devrait être prochainement ouverte auprès de l’Amen Banque, la BH, la BT et la BFPME (Banque de financement des PME).

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Source : un article de archibat Economie – Energie publié le 11 mai 2009 sur le site Investir en Tunisie.

René Massé

Rwanda : programme national d’accès à l’électricité

La Stratégie de développement économique et de réduction de la Pauvreté du Rwanda (EDPRS, 2008-2012) vise à soutenir la croissance économique par l’amélioration des infrastructures de service – en particulier dans les transports, l’énergie et les communications.

Le projet proposé permettra de lancer le programme national d’accès à l’électricité (PNAE), de réaliser l’objectif principal de l’EDPRS pour le secteur de l’électricité en triplant l’accès à l’électricité en 2012 à environ 16 % des ménages, et au moins 50 % des établissements publics identifiés en matière de santé, d’éducation et de l’administration locale. Cela nécessitera environ 200 000 nouvelles connexions, et inclura également les efforts pour atteindre les consommateurs ruraux et les fournisseurs de services actuellement non connectés au réseau national.

Le projet comprend trois composantes :

(a) la mise en réseau – Le projet permettra de financer l’interconnexion des réseaux MT et BT, le renforcement et la réhabilitation du réseau de distribution pour atteindre la capacité de transfert requise vers les zones désignées, la connexion des clients, etc.

(b) des “Connexions vertes” – Le projet permettra de financer un éventail d’activités visant à améliorer le prix d’accès pour les consommateurs et réduire le besoin de ressources supplémentaires. Le programme comprendra une partie Lampes Basse Consommation, promotion de panneaux solaires thermiques, etc.

(c) l’assistance technique, le renforcement des capacités, l’appui à la mise en œuvre – Cette composante d’appui à (a) et (b) décrits ci-dessus, qui sont liés au premier objectif du projet. En outre, cette composante soutiendra le développement du deuxième objectif : le suivi et l’intégration de l’approche sectorielle.


Source : Banque mondiale (en anglais).

Xavier Dufail

Sénégal : des activités génératrices de revenus dans le programme d’électrification rurale

La nouvelle stratégie d’électrification rurale du Sénégal prend en compte l’ensemble des activités génératrices de revenus, dans la perspective de lui donner un impact dans la réduction de la pauvreté.

Jusqu’en 2000, le taux national d’électrification rurale a été jugé trop faible, se situant aux environs de 6 %, avec une puissance d’environ 850 kW et cela avait un impact très faible sur la réduction de la pauvreté.

Dans la seule région de Kaolack, le taux d’électrification se situait aux environ de 4 % en 2000, représentant 56 villages alimentés dans toute la région. Cela avait un impact trop faible sur la réduction de la pauvreté ; les activités génératrices de revenus n’étaient pas prévues dans les installations.

Mais cela a été rectifié dans la période 2000-2008 avec la mise en place d’un programme spécial, lequel a permis d’électrifier 84 villages dont 39 par voie solaire, permettant ainsi de couvrir une population de 60 000 habitants et de porter le taux d’électrification dans cette région à 12 % en fin 2008. Le projet solaire d’électrification a aussi permis d’alimenter 105 infrastructures communautaires ou de santé, ainsi que l’installation de près de 200 lampadaires solaires pour l’éclairage public.

L’électrification rurale a bénéficié de la coopération allemande (BMZ, KfW, GTZ) : dans le cadre de son partenariat avec l’Aser, la Kfw a mis en place un programme d’électrification rurale et semi-urbain dans les régions de Kaolack et Fatick pour un montant global de 4,3 milliards de Fcfa avec comme objectif 8.000 branchements en milieu rural afin de satisfaire les besoins domestiques et des villages productifs, pour améliorer les conditions de vie des populations à moindre coût.


Source : un article de A. Mbodj publié sur le site Le Soleil.

René Massé, Xavier Dufail

Sénégal : 1,5 million de Lampes Basse Consommation pour améliorer l’efficacité énergétique en zones rurales

Ce document présente l’exemple du projet proposé par l’ASER (Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale) visant l’amélioration de l’efficacité énergétique par l’installation d’environ 1 500 000 ampoules à basse consommation en zones rurales au Sénégal.

Cette étude de cas a été réalisée dans le cadre du programme Africa-Assit mené par la Banque Mondiale en collaboration avec l’Agence Française de Développement. Elle vise à comprendre l’intérêt de la mise en place d’un programme d’activité MDP (Mécanisme de développement propre) dans le domaine de l’efficacité énergétique. Tel que démontré dans le cadre de cette étude, le programme d’activité MDP permet de regrouper les réductions d’émissions associées à plusieurs activités dispersées sur un territoire et pour lesquelles la mise en œuvre est échelonnée dans le temps. Afn de bénéficier des opportunités offertes par le MDP dans le secteur de l’efficacité énergétique à l’échelle des ménages, le programme d’activités MDP est une option qui permet de réduire les coûts de transactions ouvrant ainsi l’accès au marché carbone pour ce type de projet.

Ce programme d’activités MDP s’inscrit dans le cadre du projet prioritaire d’électrification rurale mis en œuvre par l’ASER qui permettra l’accès à l’électricité d’environ 365 000 ménages sur une période de cinq ans. Notons que le programme d’activités MDP, tel que décrit dans cette étude de cas est au stade de la pré-validation et devra encore être enregistré selon les modalités du Conseil Exécutif du MDP.

Cette étude vise à mieux comprendre et appréhender :

  • les différents mécanismes et processus associés à la mise en place d’un Programme d’Activités MDP
  • les montages institutionnels et financiers que sous-tendent un tel programme.

« Programme d’Activités MDP – Diffusion des ampoules basse consommation d’énergie en milieu rural par l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale (ASER) »

Banque Mondiale & Agence Française de Développement, décembre 2008, 27 pages

Tunisie : la STEG favorise la production domestique d’énergie

Lors d’une conférence de presse tenue mardi 21 avril 2009 à Tunis, la Société Tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) a annoncé le lancement d’un projet baptisé « Solar Roofs », qui offre la possibilité aux particuliers de produire et de vendre leur propre électricité à partir de panneaux solaires photovoltaïques.

La STEG assurera l’acquisition, la mise en place et l’entretien des panneaux solaires dans les maisons individuelles et accordera des prêts d’un montant allant jusqu’à 60% du coût total de l’installation. Une subvention d’environ 30% des coûts sera octroyée par le Fonds national de gestion de l’énergie (FNME).

Le PDG de la STEG a annoncé également l’introduction de tarifs promotionnels pour le transport et la connexion au réseau électrique de l’électricité produite par des particuliers. Pour ce faire, la STEG va fournir du gaz naturel dans une centaine de nouvelles zones communales y compris ceux de Zaghouan, Feriana, Zarzis, Sfax et Mornag.

Une nouvelle direction en charge des énergies renouvelables va être créée au sein de la STEG ; elle sera chargée de suivre les divers programmes d’efficacité énergétique mis en place.

De même, un réseau national de points d’information sur la gestion de l’énergie sera mis en place.


Source : Tunisia Online News (en anglais).

Xavier Dufail

Rwanda : la STEG, partenaire pour l’électrification de 4000 familles

La Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) a pris en charge le projet d’éclairer 4000 foyers au Rwanda.

L’expérience et les compétences d’un pays africain sont mises au service d’un autre pays africain. Ce projet est un exemple un partenariat gagnant-gagnant entre le Nord du continent et l’Afrique subsaharienne.

Malgré les difficultés de transport et la main mise des pays industrialisés sur le continent africain, la Tunisie est parvenue à déblayer le terrain pour une coopération où le profit est partagé équitablement et de façon équilibrée.

Face à une Europe en crise, il est vital pour la Tunisie de chercher d’autres débouchés, et l’Afrique en est un.

Un partenariat prometteur s’annonce entre la Tunisie et le Rwanda à travers la convention générale de coopération et d’assistance, signée en janvier 2008 entre la STEG et Electrogaz Rwanda.

L’électrification de 4 000 ménages rwandais, dont le coût total s’élève à 10 millions de dinars en devises est le fruit de cette coopération. C’est un premier jalon sur la voie de l’instauration d’une coopération énergétique entre les deux pays.

Un projet plus ambitieux et beaucoup plus important est en cours de préparation entre les deux parties. Il fait partie du protocole d’accord bilatéral en matière d’énergie signé récemment à Tunis entre la Tunisie et le Rwanda. Le projet, financé par la Banque mondiale, sera lancé en octobre 2009. Il vise l’électrification de 160.000 nouveaux branchements basse tension à mettre en service entre 2009 et 2012. Le budget alloué à ce projet dépasserait les 150 millions de dollars.

D’ores et déjà, des pays ont manifesté leur intérêt pour une éventuelle coopération dans le domaine énergétique, en particulier le Burkina Faso, le Kenya et la République démocratique du Congo. Plus d’une trentaine de conventions de coopération et de partenariat lient déjà la STEG avec des entreprises d’électricité et de gaz à travers le monde.


Source : un article de Moncef Bedda diffusé le 2 février 2009 sur le site de Business News.

René Massé, Xavier Dufail

Tunisie : les premières retombées du programme triennal de maîtrise de l’énergie

Au cours des derniers mois, la Tunisie a dû faire face au défi énergétique. L’envolée des prix des hydrocarbures a été lourde pour le budget de l’État. Il a fallu trouver des solutions de rechange au pétrole.

La maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables ont figuré parmi les pistes privilégiées par les pouvoirs publics. Différents programmes ont été mis en place, qui sont ici passés en revue.

Le programme triennal de maîtrise de l’énergie, mis en place par la Tunisie, a largement contribué à la réalisation de l’économie d’énergie. L’objectif recherché à travers le programme est de rationaliser la consommation et de promouvoir les énergies alternatives. En 2008, la Tunisie a réalisé une économie d’énergie de l’ordre de 34 kg/1000 dinars de PIB. La consommation de l’énergie primaire serait ainsi passée à 318 kg en 2008 contre 352 kg en 2004 (avant le démarrage du programme triennal), ce qui représente 850 000 Tep (tonne équivalent pétrole). L’économie réalisée est de 9,6% de l’économie totale en matière d’énergie, estimée à 2,2 Mtep, et évaluée à quelque 1700 MD. Les investissements consentis par l’Etat sont de l’ordre de 298 MD, en matière de maîtrise de l’énergie, dont 43 MD de primes octroyées par le Fonds National de Maîtrise de l’Energie.

En outre, la participation des PME s’est élevée à 163 MD sur les 298 MD consentis, dont 137 MD en matière d’efficacité énergétique et 26 MD en matière de cogénération. Quant aux ménages, ils ont contribué à hauteur de 135 MD, dont 91 MD orientés vers l’énergie solaire dans le résidentiel et 44 MD vers l’acquisition de lampes à basse consommation (LBC).

Bien que, pour le moment, les prix des hydrocarbures aient chuté, le pays tient à poursuivre sa démarche en matière de maîtrise de l’énergie, à travers la mise en place de huit programmes spécifiques, dont :

- Le programme d’efficacité énergétique. Dans ce sens, 206 contrats-programmes (sur un total de 283 PME soumises à l’audit énergétique) ont été conclus. Ces entreprises consomment 80% de la consommation globale du secteur industriel. Ce programme a permis des économies dans le secteur industriel de l’ordre de 268 mille Tep, soit environ 9% de la consommation.

- Le programme de promotion de raccordement au gaz naturel, avec pour objectif d’atteindre le raccordement de 500 000 abonnés, à la fin de l’année 2009. Parallèlement, le ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des PME a lancé un plan directeur pour le gaz. Celui-ci cible le raccordement et l’approvisionnement de 100 nouvelles villes, à l’horizon 2011.

- Le programme de promotion des énergies renouvelables. Il a connu une évolution satisfaisante en 2008, année au cours de laquelle 80 000 m³ de chauffes-eau solaires ont été installés (contre 8000 m³ en 2004), ainsi que l’agrément de 27 fournisseurs et de 733 entreprises d’installation. S’agissant des LBC, le programme a dépassé l’objectif : plus 2,5 millions de LBC ont été vendues alors que l’objectif était de 2 millions. Le pays réussira, normalement, à atteindre 5,2 millions de LBC à l’horizon de 2011, soit une couverture de 65% des points essentiels contre 40% en 2007, et un objectif de 8 millions de points lumineux ciblés.

- En matière de production des hydrocarbures, la Tunisie a enregistré le forage de 36 puits en 2007/2008, faisant ainsi évoluer les ressources tunisiennes de 20%, par rapport à 2006.

- Le programme d’efficacité thermique : 46 projets pilotes ont été exécutés en 2008. Ces opérations se sont soldées par des économies d’énergie de 20 à 30% des besoins de chauffage et de climatisation, et de 70% de la consommation d’énergie pour le chauffage à eau.

- Le programme de production d’électricité. Les prévisions tablent sur une capacité de production supplémentaire de 2000 MW au cours du 12ème plan de développement. Cette capacité sera renforcée grâce notamment à l’extension de la centrale de Sousse, la nouvelle centrale de Bizerte, le projet d’El Haouaria, d’une capacité de production de 1200 MW dont 800 MW destinés à l’export en plus d’une ligne électrique sous marine, entre la Tunisie et l’Italie.

René Massé, Xavier Dufail