"L’électricité, une nécessité vitale pour l’Afrique"

Cet article analyse les difficultés rencontrées par les sociétés d’électricité en Afrique. Il évoque différentes approches politiques mises en œuvre dans les pays, et précise les enjeux de l’électricité pour le développement économique de ces pays.

En juin, les habitants de Zanzibar en Tanzanie ont célébré le retour de l’électricité après une panne totale d’un mois qui avait été provoquée par la défaillance des câbles sous-marins qui alimentent l’île à partir du continent. Cette panne a été la plus longue d’une série récente, mais l’île n’est pas la seule à connaître ce grave problème. En avril 2008, le Fonds monétaire international rapportait que 30 des 48 pays d’Afrique subsaharienne ont souffert de crises de l’énergie “aiguës” ces dernières années.

Selon M. Ram Babu, Ingénieur en Chef pour le secteur énergétique à la Banque Africaine de développement, ces pannes ont des causes multiples mais sont essentiellement dues au mauvais entretien des réseaux du continent qui sont ainsi fragilisés et incapables de faire face à la forte progression de la demande provoquée par la remarquable croissance économique du continent. Jusqu’à récemment, explique-t-il à Afrique Renouveau, les gouvernements investissaient peu dans les compagnies d’électricité tout en exigeant que celles-ci fournissent le courant à des prix très bas. En conséquence, note-t-il, “beaucoup de compagnies d’électricité sont lourdement endettées. Elles vendent l’électricité à un prix parfois inférieur au coût de production. Elles subissent donc des pertes et ont à peine les ressources pour entretenir l’infrastructure actuelle.”

Augmenter la production d’électricité est essentiel pour que la croissance de l’Afrique se poursuive et constitue une des priorités du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, le plan de développement du continent. Mais le prix sera élevé, l’Agence internationale de l’énergie estime que l’Afrique a besoin de 344 milliards de dollars pour augmenter sa capacité de production d’électricité, moderniser les équipements installés et étendre les réseaux de transmission et de distribution à un plus grand nombre de foyers et d’entreprises.

Politiques défaillantes

La pénurie d’électricité ne freine pas seulement la productivité économique ; elle fait aussi baisser la qualité de vie des gens. Sans électricité, “les cliniques ne peuvent pas assurer les accouchements en toute sécurité la nuit, les enfants ne peuvent pas étudier tard, les commerces doivent fermer au coucher du soleil et les vaccins ne peuvent pas être conservés au froid de manière fiable”, observe Vijay Modi, chercheur à l’Université Columbia à New York.

En dépit des politiques de bas tarifs des gouvernements africains, environ 550 millions de personnes, presque 75 % de la population de l’Afrique subsaharienne, n’ont toujours pas l’électricité. En Afrique de l’Est en 2004, moins de 3 % des populations rurales et 32 % des citadins étaient raccordés à leur réseau national. Selon la Banque mondiale, seuls la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe bénéficiaient d’une couverture supérieure à 70 %.

Étant donné ces bas tarifs, pourquoi les taux de raccordement au réseau sont-ils donc si médiocres ? La réponse, dit M. Babu, est que les efforts pour élargir l’accès à l’électricité ont reposé principalement sur le plafonnement des tarifs. Mais cela n’aide pas les populations rurales et autres consommateurs pauvres dont les habitations ne sont pas encore branchées sur le réseau, car ils doivent payer des frais de raccordement élevés.

Dans les villes où existe un réseau, ces frais peuvent dépasser 200 dollars. Là où ils n’existent pas, les coûts peuvent excéder 1 500 dollars. En conséquence, “les pauvres des régions rurales ne sont tout simplement pas raccordés au réseau”, explique M. Babu à Afrique Renouveau. Les entreprises et les consommateurs plus aisés seraient souvent prêts à payer un peu plus que le tarif courant si cela permettait de maintenir l’approvisionnement en électricité et d’éviter les pannes de courant périodiques qui peuvent causer des pertes considérables. Donc, plutôt que de maintenir les tarifs à de bas niveaux, argumente M. Babu, les gouvernements feraient mieux d’utiliser une grille de tarifs échelonnés.

Des “subventions intelligentes”

“Ce qu’il faut ce sont des subventions intelligentes, pour faciliter le raccordement au réseau de ceux qui ont un niveau de consommation moins élevé,” argumente-t-il en notant que la plupart des Africains, à l’exception des plus pauvres, sont prêts à payer pour de l’électricité étant donné qu’ils payent déjà pour des bougies, du kérosène, du bois de chauffage et autres sources d’énergie. Réduire les coûts de raccordement, tout en assurant que les plus aisés payent plus pour leur consommation, permettrait à de plus nombreux africains de se brancher, ce qui fournirait aux compagnies d’électricité les ressources pour assurer l’entretien de leurs réseaux.

Le Kenya expérimente cette approche. Les secteurs pauvres de la communauté qui consomment moins bénéficient de tarifs plus bas que les secteurs à revenus moyens qui consomment plus. Les industriels et les grandes entreprises voient leurs tarifs augmenter progressivement en fonction de leur consommation – fournissant de plus importantes ressources et incitant à la conservation et à l’efficacité. Le Kenya a aussi ouvert la production d’électricité aux opérateurs privés qui se concurrencent pour vendre de l’électricité à la compagnie de transmission contrôlée par l’Etat. Cette politique a fait augmenter la production d’électricité et mis fin aux pannes prolongées qui étaient courantes vers la fin des années 1990. Le gouvernement a aussi vendu des actions dans le capital de la compagnie de transmission et le principal producteur d’électricité.

En Afrique du Sud, le gouvernement offre gratuitement aux habitants pauvres de certaines zones un approvisionnement de base en électricité. Ceux qui ne sont pas raccordés au réseau, mais qui utilisent des sources d’énergie alternatives comme l’électricité solaire, reçoivent environ 6 dollars par mois pour les aider à payer les coûts de l’entretien et du fonctionnement de ces systèmes. Mais ces subventions coûtent chaque année près de 78 millions de dollars, ce qui pose la question de savoir si elles peuvent être accordées indéfiniment.

M. Vijay Modi conclut que quelque soit la manière dont les pays africains décident de financer et de réformer leurs compagnies d’électricité en difficulté, il est important pour eux d’agir rapidement. “Il est essentiel qu’alors que les taux de croissance économique augmentent en Afrique, l’accès à l’électricité et son approvisionnement ne deviennent pas des goulots d’étranglements.”


Source : un article de Mary Kimani, publié sur le site ONU – Afrique Renouveau

René Massé

La pérennisation des sytèmes d’ERD

Cette présentation décrit les différentes étapes d’un choix technologique optimisé et la place des énergies renouvelables dans l’électrification rurale. Intervenant : M.Bakri, directeur des opérations au CDER-Rabat situation dans le monde aspects socio-économiques de l’électrification rurale possibilités techniques critères de choix entre ces possibilités

Cette présentation décrit les différentes étapes d’un choix technologique optimisé et la place des énergies renouvelables dans l’électrification rurale. Intervenant : M.Bakri, directeur des opérations au CDER-Rabat

- situation dans le monde

- aspects socio-économiques de l’électrification rurale

- possibilités techniques

- critères de choix entre ces possibilités

Jacques Monvois, Gret, Xavier Dufail

Les services énergétiques en milieu rural

Cet exposé présente les principaux programmes d’électricification au Maroc. Intervenant : M. Abdelkrim Touzari, ingénieur principal au CDER-Rabat Cet exposé présente les principaux programmes d’électricification au Maroc : le contexte énergétique du Maroc le PERG : Programme d’Électrification Rurale Global le PAGER : Programme d’Alimentation Générale en Eau potable en milieu Rural les Maisons (…)

Cet exposé présente les principaux programmes d’électricification au Maroc. Intervenant : M. Abdelkrim Touzari, ingénieur principal au CDER-Rabat

Cet exposé présente les principaux programmes d’électricification au Maroc :

- le contexte énergétique du Maroc

- le PERG : Programme d’Électrification Rurale Global

- le PAGER : Programme d’Alimentation Générale en Eau potable en milieu Rural

- les Maisons Énergie

Jacques Monvois, Gret, Xavier Dufail

France : les ampoules à incandescence interdites à partir de 2010

Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, le gouvernement français a voté le 21 octobre 2008 l’interdiction de vente pour les ampoules à incandescence, à partir de 2010.

La France n’est pas le premier pays à s’engager sur ce point : une décision identique a été prise par l’Australie en février 2007. Et l’état de Californie (États-unis) appliquera la même interdiction en 2012.

Les ampoules à incandescence ont des rendements très bas (de l’ordre de quelques %) et leur suppression pour des solutions alternatives (tube néon, ampoule fluocompacte, éclairage à LED, etc.) diminue fortement la consommation en énergie.

Compte tenu de leur plus grande durée de vie, et malgré leur coût plus élevé, l’utilisation d’ampoules fluocompactes en remplacement des ampoules à filament reste financièrement intéressante pour les usagers.

René Massé, Xavier Dufail

Maroc : subventions au prix de l’énergie et protection sociale

Cette note aborde les enseignements que l’on peut tirer de la mise en œuvre des réformes des subventions aux prix de l’énergie (et met l’accent le cas échéant sur le GPL) dans plusieurs pays.

« Réformer les subventions au prix de l’énergie et renforcer la protection sociale : quelques questions de conception »

Pierre Audinet (Banque mondiale) et Connie Smyser (consultante)

Banque Mondiale – Département du Développement Durable

34 pages

Juillet 2008

introduction du document

En période de hausse des prix du pétrole, la charge budgétaire des subventions directes au prix de l’énergie s’accroît ainsi que la demande pour les subventions. Pour accroitre l’efficacité de l’allocation des
ressources publiques, les gouvernements peuvent réduire les subventions aux prix et mettre en œuvre des moyens plus ciblés de soutien aux revenus des groupes sociaux vulnérables. Pour des raisons sociales ou environnementales, les gouvernements peuvent également souhaiter maintenir un certain niveau d’accessibilité à certains produits, comme le GPL.

Le secret de la réussite des réformes réside dans une conception minutieuse permettant de réduire la charge fiscale des subventions aux prix, tout en rendant la réforme socialement acceptable et en atteignant les objectifs de politique sociale et environnementale.

Le gouvernement du Maroc s’est engagé dans l’examen des modalités de la protection sociale et de l’énergie moderne aux populations à faibles revenus. Cette initiative est d’une importance particulière s’agissant de la consommation de GPL Au Maroc, la moitié du prix unitaire du GPL reste subventionnée.

Cette mesure affecte également d’autres carburants tels que le diesel et le gasoil. Cependant, le prix unitaire de ces carburants est moins subventionné que le GPL et leur prix n’affecte les dépenses des pauvres que de manière indirecte, par exemple à travers le coût du transport.


référence : Banque Mondiale

René Massé, Xavier Dufail

Tarifs pour l’électrification rurale à partir du réseau

Article publié dans la revue Boiling Point.

« Tariffs for rural grid electrification »

Auteur : Gerard Foley
Publié dans la revue Boiling Point n°45

Editeur : ITDG, Schumacher Centre for Technology and Development, Bourton on Dunsmore, Warwickshire CV23 9QZ, UK
Courriel : gfoley@gfoley.demon.co.uk

3 pages en anglais

Automne 2000

Des variations significatives caractérisent les voies selon lesquelles les
différents coûts pour la consommation d’électricité sont établis :
- coût pour le raccordement initial,
- charge fixe et
- charges basées sur la quantité d’électricité consommée.

L’auteur soutient qu’il serait plus équitable d’instituer des tarifs, pour les populations pauvres, qui ne couvriraient que les coûts d’approvisionnement.

La réussite de ces structures tarifaires dans plusieurs pays montre que cette méthode doit être considérée comme une mesure politique visant à atteindre des objectifs techniques, financiers et sociaux clairement définis.

René Massé

Togo : les ministres de l’énergie des pays membres de la CEDEAO en conclave à Lomé

A l’issue de cette réunion des ministres de l’énergie des pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest), plusieurs décisions importantes ont été prises, en particulier la création d’une instance régionale de régulation du secteur de l’électricité, qui devra stimuler une commercialisation ouverte et transparente de l’électricité, l’adoption d’une stratégie d’urgence de plan de fourniture d’énergie. Des recommandations ont également été faites en vue de la mise en œuvre de la Politique Régionale d’Accès aux Services Energétiques des populations Rurales et Périurbaines qui comprennent un plan d’action, une stratégie de mise en œuvre basée sur la création d’une Agence Régionale d’Accès à l’Energie et un programme d’investissement.

Les Ministres en charge de l’énergie des 15 États membres de la CEDEAO se sont rencontrés à Lomé, la capitale togolaise pour passer en revue l’état de l’accès aux services énergétiques dans la région et faire des recommandations en vue de son amélioration.

Rapports préparatoires et état des lieux

Les Ministres ont examiné une présentation faite par la Commission de la CEDEAO sur le secteur énergétique dont les principaux programmes comprennent le Projet Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGP), le Pool Energétique Ouest Africain (WAPP), le Projet de Réglementation régionale et la Politique de Réglementation d’accès aux services énergétiques en milieux rural et périurbain en Afrique de l’Ouest.
Les Ministres ont aussi examiné le rapport d’étape sur le WAPP, dont la Banque Mondiale a approuvé un mécanisme de financement de ses projets prioritaires pour la période de 2005 à 2011. Le montant a été complété par les contributions des autres bailleurs de fonds. Les tâches du WAPP consistent à coordonner, promouvoir et développer l’infrastructure régionale de génération et de transmission et la commercialisation de l’électricité ; développer et partager les ressources hydrauliques et thermiques ; de même qu’intégrer les réseaux nationaux dans un marché d’électricité régional unique afin de fournir de l’électricité adéquate, fiable et abordable.

D’autres activités importantes relevant de la responsabilité du WAPP sont la création d’un cadre institutionnel pour la commercialisation de l’électricité grâce à un Protocole Energétique de la CEDEAO qui a été ratifié en Décembre 2006 et la création d’une Instance Régionale de Réglementation pour le Secteur de l’électricité.

Création d’une instance régionale de régulation pour le secteur électrique

Les Ministres ont avalisé la mise en place d’une instance régulatrice qui vise à stimuler une commercialisation ouverte et transparente de l’électricité. Récemment, l’Agence Française de Développement a accordé un don de cinq millions d’Euros pour sa création. L’autorité régulatrice est un pré requis à la promotion du développement infrastructurel et d’attraction des investisseurs en Afrique de l’Ouest.

Recommandations pour la mise en place de la Politique régionale d’accès aux services énergétiques, avec en particulier la création d’une Agence régionale d’accès à l’énergie

Les Ministres ont adopté une stratégie d’urgence de fourniture d’énergie élaborée par la Commission de la CEDEAO, le Secrétariat du WAPP et les Services des Etats Membres en réaction à la récente pénurie d’électricité que les Etats Membres ont connue.

De même, ils ont fait des recommandations en vue de la mise en œuvre de la Politique régionale d’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines adoptée par les décideurs régionaux en janvier 2006. La politique comprend un plan d’action, une stratégie de mise en œuvre basée sur la création d’une Agence régionale d’Accès à l’Energie et un programme d’investissement. La politique a pour objectif la fourniture de l’accès à l’énergie à la moitié au moins de la population rurale et périurbaine en 2015, ce qui représente quatre fois le chiffre envisagé en 2005.

Des domaines particuliers de couverture comprennent l’énergie moderne de préparation (100%), le service énergétique/ électricité pour des besoins fondamentaux en milieux ruraux et périurbains (100%), l’électricité pour les ménages (36%), l’électricité pour les écoles, cliniques et centres communautaires (60%) ainsi que l’énergie mécanique pour la production en milieux ruraux (60%).

Le Programme d’accès à l’énergie vise à promouvoir une politique et un cadre institutionnel harmonisés d’accès à l’énergie en tant qu’une priorité pour assurer le développement humain. Il est crucial pour pouvoir réaliser les Objectifs Millénaires du Développement (OMD) particulièrement en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la santé, l’éducation, la fourniture d’eau et des usages productifs.


Source : un article publié sur le site du journal Le soleil

René Massé

Sénégal : pour rationaliser la consommation d’énergie, l’Etat met en place un programme d’économie et de maîtrise d’énergie

En conclave avec les DéputéS à Saly dans le département de Mbour, le ministre sénégalais de l’énergie, M. Samuel Sarr, a décliné les axes de son programme pour faire face la crise énergétique du pays.

L’Etat du Sénégal vient de mettre en place un programme d’économie et de maîtrise d’énergie. Un outil dont l’objectif est d’offrir progressivement aux ménages et industries sénégalais une énergie bon marché.

Objectifs du programme

La réalisation de ce programme contribuera à réduire le taux de dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur, et en particulier des hydrocarbures importés. Il devra permettre de maitriser les effets négatifs de la hausse du cours du baril sur les budgets des ménages et sur le coût des facteurs de production des acteurs économiques. Il permettra ainsi de réduire les effets négatifs sur le processus de développement du pays et d’offrir aux ménages et industries sénégalais une énergie meilleure marché.

L’examen du bilan énergétique 2005 montre que les ménages, le secteur transport et le secteur industriel constituent les principaux segments de consommation, avec respectivement 45,8 % ; 36,9 % et 13,9 % des consommations finales.

Les gisements potentiels d’économies d’énergie par secteur

Des études du ministère ont révélé que :

  • Le secteur industriel avait un potentiel annuel d’économie de 45 855 tonnes équivalent pétrole (Tep), soit de l’ordre de 4 milliards de francs Cfa par an. Pour valoriser ce potentiel, il faudra investir de l’ordre de 13 milliards de francs Cfa.
  • Dans le secteur domestique, l’utilisation de la meule Casamance ferait passer les rendements de carbonisation du bois de feu de 18 à 30 %. Et l’usage des foyers améliorés porterait les rendements de cuisson de 15 à 40 %.
  • Dans le transport, les consommations annuelles de carburant peuvent être réduites de 25 200 Tep, grâce au transfert intermodal, privilégiant le transport en commun et le chemin de fer.
  • Dans le secteur tertiaire enfin, on pourrait économiser sur les factures d’électricité des bâtiments publics plus de 700 millions de francs Cfa par an pour un investissement unique de 150 millions de francs Cfa.

La nouvelle politique énergétique : assurer la continuité de production et d’approvisionnement d’énergie

Les grands axes de la nouvelle politique énergétique du Sénégal qui vise à assurer au pays son approvisionnement en énergie, dans les meilleures conditions et au moindre coût, sont :

  • D’accélérer l’électrification rurale pour atteindre un objectif de 50 % à l’horizon 2012 ;
  • D’intensifier la promotion du bassin sédimentaire, le renforcement des conditions de concurrence et l’amélioration de la qualité des produits dans le sous-secteur pétrolier, le renforcement des installations de raffinage et des capacités de stockage ;
  • De promouvoir la restructuration du sous-secteur de l’électricité en vue d’une plus grande efficacité et en vue du désengagement de l’Etat par l’implication judicieuse du secteur privé dans l’investissement et la gestion aussi bien de la Senelec que des concessions d’électrification rurale ;
  • De consolider la gestion durable des ressources ligneuses, avec une responsabilisation accrue des collectivités locales.

Pour le ministre, cette démarche repose sur le renforcement des capacités de production d’électricité, l’incitation à l’économie d’énergie mais aussi sur l’efficacité énergétique, la diversification des sources de production d’électricité et la promotion des énergies renouvelables, particulièrement le biocarburant. Car, en l’absence de mécanismes adéquats d’amortissement des chocs exogènes, le secteur reste très vulnérable face au renchérissement des prix de produits pétroliers sur le marché international.

Dispositions prises pour atténuer la dépendance du marché du pétrole

L’Etat a procédé au renforcement de sa participation dans le capital de la Société africaine de raffinage (Sar). De 10 %, la participation du Sénégal à ce capital passe, désormais, à 57 %. Ce qui lui procure le statut d’actionnaire majoritaire. Le ministre a également décidé de reprendre en main la stratégie du sous-secteur avec l’instauration d’un Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (Fsipp).

Ce programme a un coût : 1 587 milliards de francs cfa… dont 837 milliards à trouver

L’Etat a besoin de 1 587 milliards de francs pour réaliser son programme énergie. Il en a mobilisé 750, et compte mettre à contribution l’expertise des parlementaires pour arriver à la mobilisation des 837 milliards de francs Cfa restants. Une démarche que les députés ont largement approuvée.

Concernant les participations attendues, le ministre de l’énergie a cité la Senelec, qui devra verser 520 milliards de francs Cfa, la Société africaine de raffinage (Sar), quelque 446 milliards de francs Cfa et l’Agence sénégalaise pour l’électrification rurale (Aser), pour 238 milliards francs Cfa.


Source : un article de M. Ibrahima Diaw publié sur le site WalfFadjri

René Massé

Niger : élaboration du programme de Référence d’Accès aux services énergétiques modernes (PRASE)

PRASE permettra d’atteindre les objectifs définis dans le « Livre Blanc » de la CEDEAO et de l’UEMOA, adopté par les chefs d’état des pays membres en janvier 2006. Il contribuera fortement à la réalisation des OMD définis à l’horizon 2015.

La Lettre d’information du MEPRED Niger n°3 présente le Programme de référence d’Accès aux services énergétiques modernes (PRASE) en cours d’élaboration.

Le MEPRED

Pour promouvoir l’accès aux services énergétiques modernes des populations rurales dans leurs activités sociales, productives et domestiques, le Niger conduit depuis 2005 le projet MEPRED en vue de l’élaboration d’un programme énergétique bancable, le programme de référence d’accès aux services énergétiques modernes (PRASE).

Le programme de référence d’accès aux services énergétiques modernes (PRASE)

PRASE n’a pas vocation à se substituer aux programmes sectoriels et énergétiques en cours, mais plutôt à les compléter. Il accompagnera notamment le développement de l’électrification rurale en favorisant le raccordement électrique des utilisateurs dans la zone déjà électrifiée et dans celle qu’il est prévu d’électrifier avant 2015. Il mettra en place des solutions appropriées dans la zone qui ne sera pas électrifiée avant 2015.

Les travaux préparatoires réalisés

Une enquête terrain a été menée auprès d’un grand nombre d’acteurs des vingt communes concernées, dans 60 localités rurales, dont les chefs-lieux des 20 communes. Cette enquête a été réalisée en septembre et octobre 2007 par la Cellule MEPRED-Niger, les groupes sectoriels (hydraulique, santé, éducation, agriculture) et les experts de la Nigelec, avec l’appui de l’ADEME, et d’une association professionnelle européenne, le GERES, spécialiste du développement des activités productives en milieu rural.

L’enquête de terrain a permis de compléter l’information sur l’état des lieux, d’estimer les besoins futurs et d’évaluer les capacités et les attentes des acteurs. Elle a été organisée en 9 segments, répartis comme suit :

  • Information préalable des interlocuteurs, coordination de l’enquête ;
  • Compléments, programmes, besoins sur les secteurs A (santé, eau, éducation) et B (agriculture, élevage) ;
  • Connaissance de l’existant, programmes, besoins, sur les secteurs C (collectivités), D (activités génératrices des revenus) et E (ménages) ;
  • Offre d’énergie finale ;
  • Validation des coûts unitaires ;
  • Évaluation de l’implication réelle et potentielle des acteurs locaux, avis sur ASE et formation de Territoires Énergétiques (TE) ;
  • Possibilités de financement local ;
  • Potentiels de voir émerger des Opérateurs des Services énergétiques ;
  • Rapport sur les résultats de l’enquête : complément aux fiches « Communes », Base de Données « Localités », cartes (2005 et 2015), évaluation de la « faisabilité institutionnelle des TE », première sélection des « communes avec TE possibles ».

Deux ateliers ont marqué le lancement de l’étude de faisabilité respectivement dans les régions de Maradi et de Tahoua le 25 et le 28 septembre 2007.

Pour plus d’informations :

Contacter la Cellule de coordination du projet MEPRED-Niger
Téléphone : 96 96 69 74
Courriel : soumibra@yahoo.fr

René Massé

Lancement officiel de la Commission africaine de l’énergie (AFREC)

L’afrec a été inaugurée le 17 février 2008 à Alger, à l’issue d’une conférence des ministres de l’énergie du continent. Ce nouvel organisme de l’Union africaine se veut un organe de défense des intérêts des pays membres.

Au total, 23 gouvernements ont ratifié la Déclaration d’Alger constitutive de cet organisme de l’Union Africaine, crée en 2001.

L’AFREC, aboutissement d’un long processus

Depuis l’adoption par la 37éme Conférence au Sommet des Chefs d’États et de Gouvernement de l’OUA à Lusaka (Zambie) de la Décision portant création de la Commission Africaine de l’énergie (AFREC), il aura fallu six années pour concrétiser le projet : 23 pays (sur 40 signataires) de l’Union africaine (UA) ont en effet ratifié la convention portant création de la Commission l’AFREC.

Selon Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, « L’Afrique s’est dotée, à travers l’AFREC, d’un cadre institutionnel approprié pour promouvoir la coopération énergétique à l’échelle du continent ». « L’AFREC constitue non seulement un cadre de concertation approprié, mais surtout un cadre d’action efficace au service de l’intégration énergétique et de la coopération continentale ».

De grands projets pour valoriser les richesses énergétiques africaines

M. Bernard Zoba, Commissaire en charge des infrastructures et de l’énergie à la commission de l’Union africaine, a rappelé « la nécessité de prendre en considération le développement des infrastructures énergétiques dans les politiques de développement durable ». « La réalisation de grands projets énergétiques régionaux et continentaux structurants, est capable de changer la face de l’Afrique, d’accélérer le processus de son intégration et de booster le développement industriel du continent ».

Le commissaire a en outre indiqué que, parmi ces projets, le futur gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à l’Algérie, d’une capacité prévue de 25 milliards de m3/an, permettra de réduire les volumes de gaz torchés et d’assurer l’énergie aux habitants des zones traversées, générant des revenus aux pays exportateurs.

M. Robert Zoellick, Président de la Banque mondiale, a indiqué que « l’AFREC est désormais le partenaire qui devra drainer les ressources pour le financement des projets de ce continent, ce que la Banque mondiale serait prête à faire ». M. Zoellick a souligné que, en Afrique centrale et saharienne, l’accès des ménages et des PME à l’énergie reste très insuffisant ; les raisons sont le coût élevé, les carences manufacturières et le déficit de capacités en dépit de la forte demande.
M. Zoellck rappelle le paradoxe d’un continent où « 25% des populations subsahariennes n’ont pas accès à l’énergie », alors que seulement 10% des potentialités énergétiques sont exploitées.


Présentation de la Commission africaine de l’énergie

Historique

1. Réunion d’Experts africains en Energie sur la création de la Commission Africaine de l’Energie au Caire du 22 au 25 mai 2000.

2. Adoption des principales recommandations de l’AFREC lors de la Conférence des Ministres africains de l’Energie qui s’est tenue du 23 au 24 avril 2001 à Alger.

3. Adoption par la 37éme Conférence au Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’OUA à Lusaka (Zambie) de la Décision portant création de la Commission Africaine de l’énergie (AFREC).

Principales fonctions de l’AFREC

  • Politiques, stratégies et Plans de développement de l’Energie.
  • Banque de données et Echange d’informations entre les pays africains et les Communautés Economiques Régionales (CERs).
  • Grands projets énergiques inter-africains, favorisant l’intégration africaine.
  • Développement des ressources humaines, grâce à la formation des personnels.
  • Promotion du commerce inter-africain de produits énergétiques.

Budget et fonctionnement de l’AFREC

Modalités de financement et de contribution au budget de fonctionnement de la structure intérimaire de l’AFREC :

1. Contribution partielle de l’Union Africaine (UA) au budget de la structure intérimaire de l’AFREC et allocution d’une enveloppe au budget de l’AFREC pendant les 4 premières années de son fonctionnement ;

2. Contribution volontaire des États membres de l’UA au financement de la structure intérimaire de l’AFREC ;

3. Mise à disposition d’un Siège par l’Algérie et appui nécessaire ;

4. Appui technique et financier de la BAD (transfert de la base de données notamment ) ;

5.Assistance technique, financière et matérielle des Agences et Organisations spécialisées du système des Nations Unies et d’autres Organisations Internationales.

René Massé