Lors du Sommet qu’il a tenu en 2005 à Gleneagles, le G8 a demandé à la Banque mondiale, en collaboration avec les autres institutions financières internationales, d’établir une feuille de route pour permettre une accélération des investissements dans les énergies propres à l’intention des pays en développement.
D’après la Banque mondiale, il faudrait de l’ordre de 165 milliards de dollars chaque année pendant une décennie pour financer les investissements du seul secteur de l’électricité…
Des besoins d’investissement importants et soutenus
Le Cadre d’investissement pour les énergies propres (CEIF) définit ainsi l’ampleur des investissements à consentir pour parvenir à trois séries d’objectifs :
- Renforcement de l’accès à l’énergie, tout particulièrement en Afrique subsaharienne ;
- Accélération du passage à une économie à faible intensité de carbone ; et
- Adaptation à la variabilité et à l’évolution du climat.
Selon les estimations établies pour le CEIF, les besoins d’investissement annuels dans le secteur de l’électricité sont de 165 milliards de dollars pour la décennie en cours ! Seulement la moitié environ des apports financiers correspondants a été identifiée pour le moment. Des dizaines de milliards de dollars sont également nécessaires tous les ans pour couvrir le surcroit de coûts lié au passage à une économie à faible intensité de carbone.
Les coûts supplémentaires à consentir pour mettre à l’abri du changement climatique les projets liés aux apports d’aide et de financements concessionnels aux pays en développement se chiffreront à quelques milliards par an, tandis que l’ensemble des coûts incombant aux secteurs publics et privés de ces pays atteindra probablement des dizaines de milliards par an.
Plan d’action du Groupe de la Banque mondiale
Parmi les documents de référence soumis à l’examen du Comité du développement à l’occasion des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, en octobre 2007, figurait celui intitulé « Cadre d’investissement dans des énergies propres au service du développement : Plan d’action du Groupe de la Banque mondiale », qui avait été présenté lors des Réunions de printemps et a fait l’objet d’une mise à jour supplémentaire pour rendre compte du travail accompli à ce jour et des mesures envisagées par le Groupe de la Banque mondiale à l’appui du CEIF.
Approche de la Banque mondiale en matière d’énergie propre et de changement climatique
Le Groupe de la Banque mondiale concentre ses efforts sur quatre fronts :
1. Aider les pays en développement à suivre un profil de développement à plus faible intensité de carbone, en exploitant les énergies renouvelables, en appuyant les économies d’énergie et en augmentant le rendement énergétique. Pour la période des exercices 2006-2008, les engagements de la Banque dans le domaine de l’énergie devraient s’élever à plus de 10 milliards de dollars, soit une progression d’environ 40 % par rapport à la période de trois ans précédente. Pour le seul exercice 2007, les engagements du Groupe de la Banque mondiale au titre de projets dans les domaines des énergies renouvelables et du rendement énergétique ont atteint 1 434 millions de dollars, ce qui représente 40 % de l’ensemble de ses prêts dans ce secteur.
2. Promouvoir les nouvelles technologies. Certaines d’entre elles, comme les techniques de captage et de stockage du carbone, répondent à la nécessité de réduire l’impact des émissions de dioxyde de carbone dues aux combustibles fossiles. Elles sont essentielles dans des pays comme l’Inde ou la Chine, qui dépendent encore énormément du charbon. Dans le cadre des activités qu’elle consacre plus largement aux bioénergies, la Banque examine le degré de faisabilité et de viabilité économique de programmes de biocarburants dans les pays en développement.
3. Empêcher le déboisement. Quelque 20 % des émissions de gaz à effet de serre sont attribuables à de mauvaises pratiques de gestion des sols, et en particulier au déboisement, qui non seulement constitue une menace pour l’environnement mais a aussi pour effet de détruire la faune sauvage et de réduire le patrimoine naturel à la disposition des pauvres. En collaboration avec ses partenaires, la Banque mondiale met actuellement au point un mécanisme conjoint d’achat de crédits d’émission pour les forêts, qui permettra aux pays de lutter contre le déboisement et d’obtenir en échange des crédits d’émission.
4. Aider les pays à s’adapter aux risques climatiques. Les pays en développement, et en particulier les populations les plus pauvres du globe, auraient le plus à pâtir des changements climatiques et de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sècheresses, les vagues de chaleur ou l’élévation du niveau des mers. La Banque mondiale a été l’un des chefs de file des efforts menés pour aider les pays à s’adapter aux risques climatiques en lançant des projets novateurs d’assurance contre les risques de catastrophes dans la région des Caraïbes, ainsi qu’en Amérique latine et en Asie du Sud. Il s’agit à présent de transposer les enseignements tirés de cette expérience initiale à une échelle plus large, et tout particulièrement en Afrique subsaharienne et dans les îles du Pacifique.
Le programme d’activités de la Banque en matière d’adaptation aux risques climatiques est destiné à lui permettre d’intensifier ses apports d’aide aux pays en développement, pour qu’ils puissent ainsi prendre des mesures en vue de s’adapter aux répercussions déjà inévitables du changement climatique sur le plan économique et social. Ce programme suit trois directions parallèles consistant à : a) comprendre la nature des risques et leurs degrés respectifs ; b) renforcer les capacités en place pour y faire face ; et c) effectuer les investissements nécessaires pour minimiser ces risques et en atténuer les effets.
Pour en savoir plus sur l’action de la Banque mondiale dans le domaine du changement climatique, veuillez consulter les sites web suivants (en anglais) :
Contacts :
Roger Morier – (202) 473-5675
Courriel : Rmorier@worldbank.org
Kristyn Schrader – (202) 458-2736
Courriel : schrader@worldbank.org
René Massé