La canne à sucre et l’environnement à la Réunion

Ce document est le rapport du stage de maîtrise réalisé en 2005 par Madame Anaïs COURTEAU, alors étudiante à l’Institut Universitaire Professionnalisé Génie des Territoires et de l’Environnement, sous la direction de Monsieur Christophe POSER du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD).

Publication du CIRAD, en Juillet 2005

53 pages

Sans être exhaustive, cette étude donne un aperçu des bienfaits de la culture et de l’exploitation de la canne à sucre dans le contexte local. Après un bref exposé sur les bases nécessaires à la compréhension de l’exploitation de la canne à sucre telle qu’elle est pratiquée dans le DOM, ce rapport s’attarde sur :

  • L’itinéraire technique adopté à La Réunion qui fait de la canne à sucre une culture efficace contre l’érosion,
  • Les pratiques agricoles adoptées qui améliorent les propriétés du sol,
  • Le rôle que joue la filière canne à sucre réunionnaise dans le bilan des gaz à effet de serre de l’île,
  • Les impacts de moins en moins marqués de la production de sucre sur la ressource en eau,
  • La valorisation des coproduits qui fait de cette filière une filière exemplaire. En particulier, les usages énergétiques de la bagasse : toute la production de bagasse est actuellement utilisée et contribue pour un quart à la production électrique de l’île. L’auteur examine aussi la possibilité d’utiliser les sous-produits de cette filière pour la production de biocarburants,
  • La complémentarité de la filière canne avec les autres productions agricoles de l’île.

Pépin Tchouate

L’OCDE dénonce vivement la stratégie de l’Union européenne en faveur des biocarburants

La Commission européenne a adopté en février 2006 une Stratégie pour promouvoir les biocarburants avec pour objectif de couvrir 10% des besoins du secteur des transports en 2020 (voir document ci-dessous). Une étude de l’OCDE présentée en septembre 2007 avance que cette politique causera une pénurie alimentaire et provoquera la destruction d’habitats naturels sans véritable impact sur les changements climatiques.

Même avec le meilleur scénario, les biocarburants ne permettraient pas de réduire de plus de 3% des émissions de CO2 d’ici 2050, et donc ne permettraient pratiquement pas de réduire les consommations de produits pétroliers.

Cette étude a été présentée aux ministres et experts des gouvernements des 30 pays membres de l’OCDE les 11 et 12 septembre 2007. Elle avance des arguments très défavorables aux biocarburants, parmi lesquels :

  • Le faible bénéfice environnemental serait obtenu à un coût excessif, car il faudra subventionner les biocarburants pour les rendre compétitifs avec les produits pétroliers. L’étude s’appuie sur l’exemple des Etats Unis où l’État débourse annuellement 7 milliards de US$, soit de l’ordre de 500 US$ par tonne de CO2 économisée pour dire qu’en Europe, la facture sera encore plus élevée…
  • Subventionner et garantir les prix des biocarburants pourrait inciter les propriétaires terriens à convertir leurs cultures alimentaires en cultures énergétiques, ce qui aurait un effet sur le prix des produits alimentaires ;
  • Tant que les ressources naturelles ne seront pas valorisée à leur juste prix, les forêts, pâturages, les marécages, et autres écosystèmes naturels risquent d’être transformés en zones de cultures énergétiques.

L’OCDE recommande d’utiliser plutôt les subventions pour la recherche de biocarburants de seconde génération.


Pour informations complémentaires :

  • Voicila page pour lire l’article en entier (en anglais).

René Massé

Les contraintes techniques d’utilisation des huiles végétales pures comme carburant

Cette présentation à caractère scientifique et technique expose les contraintes d’utilisation des huiles végétales pures (HVP) comme carburant.

Auteur : Monsieur Vaitilingom du CIRAD

Powerpoint de 20 diapositives, présenté à Yaoundé, Cameroun, en 2006

Les contraintes sont essentiellement physiques et chimiques et peuvent avoir des conséquences sur la combustion et les parties mécaniques du moteur (injecteurs, segments, cylindres, etc.).

En conclusion, l’auteur rapporte que, si le moteur est adéquat, adapté, réglé ou modifié, les performances seront conservées, les émissions respecteront les normes et l’utilisation sera identique à celle des moteurs diesel classique.

Pépin Tchouate

L’huile de palme et la bioénergie

Comment valoriser durablement une filière huile de palme, en combinant ses différents usages ? Cet article, en anglais, analyse cette question ; il a été publié dans la revue néerlandaise BUS.

Auteurs : Jan Van Dam et Wolter Elbersen

9 pages

Date de publication : novembre 2004

L’article proposé en téléchargement ci-dessous analyse un concept de développement durable de la filière huile de palme, basé sur une certification de la production de la biomasse résiduelle. Il montre que l’utilisation combinée de l’huile et la valorisation énergétique des sous-produits contribuent à un développement de la filière qui est socialement équitable, économiquement viable et environnementalement bénéfique.

Pépin Tchouate

Les biocarburants liquides

Ce document (en anglais) a été rédigé par Ökoinstitut. Il rapporte les travaux du séminaire organisé à New Dehli du 30 août au 1er septembre 2005 en collaboration avec le Fond Mondial pour l’environnement (Global Environmental Fund, GEF). Neuf documents présentés en séminaire sont également proposés en téléchargement (en anglais).

Report of the GEF – STAP Workshop on Liquid Biofuels

66 Pages éditées par le GEF, en décembre 2006

Ce séminaire se proposait :

  • d’évaluer les biocarburants au regard de leurs potentiels de réduction des gaz à effet de serre, de leurs impacts sur l’environnement et des bénéfices et contraintes associés, ainsi que
  • de définir des critères de durabilité des projets de développement des biocarburants et d’informer sur l’état de l’art des technologies en jeu, du potentiel et de la viabilité économique. Les critères de durabilité doivent prendre en considération les problèmes de dégradation des sols, de biodiversité, d’utilisation des terres et de l’eau, et de la production alimentaire.

Après le chapitre introductif sur l’organisation du séminaire, le rapport est structuré comme suit :

  • Origine, potentiel des biocarburants et leur rôle dans le secteur du transport ;
  • Les différentes technologies et filières de production et d’utilisation des biocarburants, de la première et de la seconde génération ;
  • L’analyse du cycle de vie des biocarburants ;
  • Les impacts environnementaux et sociaux (biodiversité, conflits des terres, érosion et dégradation des sols, santé humaine, etc.)
  • Les aspects économiques des biocarburants.

Le rapport est agrémenté de tableaux et figures explicatifs.


Pour plus d’informations, voir aussi le site du séminaire qui propose en téléchargement les documents suivant (en anglais) :

Pépin Tchouate, René Massé

La Lettre des Economistes de l’AFD est consacrée à l’efficacité énergétique

La lettre des économistes de l’AFD : l’efficacité énergétique, la hausse du prix des hydrocarbures et l’ampleur vraisemblable des changements climatiques font de la maîtrise de l’énergie une priorité absolue. Cette Lettre étudie plusieurs dimensions des problématiques d’efficacité énergétique, de ses fondements théoriques à ses applications pratiques, en s’inspirant de l’expérience opérationnelle de l’AFD (réhabilitation thermique de bâtiments, biocarburants…).

Numéro 17 de La Lettre des Economistes de juin 2007
http://www.afd.fr/jahia/Jahia/home/publications/Lettre-des-economistes

Depuis les années 70, le monde a connu plusieurs crises de l’énergie. Jusque là, à l’énergie chère a toujours succédé une énergie peu chère, faisant oublier les nécessité d’un effort. La crise actuelle de l’énergie conduira t-elle à une prise de conscience plus durable des problèmes de long terme de l’humanité ?

Aujourd’hui, la situation est différente : on connait mieux les ressources géologiques de la planète. Surtout, avec le décollage économique de grands pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres pays émergents, on évalue mieux les prévisions de croissance de la demande d’énergie.

Mais la différence majeure est celle du lien entre l’énergie et le changement climatique. L’incidence sur l’environnement global des consommations croissantes d’énergie est une réalité qui fournit un argument non réversible en faveur d’une évolution en profondeur des modes de consommations énergétiques.

Cette Lettre de 12 pages analyse plusieurs dimensions de cette problématique, avec des articles sur :

  • La relance et la globalisation de la maîtrise de l’énergie, par M. Christian de Gromard, Chef de projets énergie dans la division Environnement et Equipement de l’AFD ;
  • La réhabilitation thermique des bâtiments en Chine, par M. Ji Qi, élève ingénieur à l’Ecole nationale supérieure des Mines de Paris ;
  • Chine : exemple d’un programme de recherche EDF-ADEME sur les mécanismes financiers de la réhabilitation énergétique dans l’immobilier à Wuhan (Hubei), par M. Nils Devenois, économiste au département de la Recherche de l’AFD ;
  • Les biocarburants : bilans et perspectives pour l’Afrique, par M. Jordi Rodriguez Samaniego, élève ingénieur à l’Ecole nationale supérieure des Ponts et Chaussées.

Voici la page du site de l’AFD où vous pourrez vous inscrire gracieusement à cette Lettre numérique.

René Massé

Dans quelle mesure les biocarburants sont-ils une source d’énergie durable ?

Un point documenté sur le débat qui agite le monde du biocarburant : ces nouveaux carburants présentent-ils une opportunité exceptionnelle ou limitée ?

Auteur : Bart de de Steenhuijsen Piters

À l’exception du Niger, du Cameroun et de Trinité-et-Tobago, tous les pays ACP dépendent de combustibles pétroliers importés pour subvenir à leurs besoins énergétiques. Les prix du marché mondial des combustibles fossiles sont imprévisibles et en proie à une augmentation continue dans un futur proche. Les biocarburants peuvent-ils offrir une alternative à long terme en utilisant des énergies renouvelables localement produites à un coût relativement constant ? Quels en sont les gains aux niveaux « micro » et « macro » et quelles sont les contraintes et les effets négatifs que l’on peut redouter avec la production de biocarburants à grande échelle ? Les biocarburants peuvent-ils être produits sur une base durable et quels seraient les prérequis pour atteindre un tel objectif ?

Les biocarburants sont des produits qui peuvent être transformés en combustibles liquides afin de servir pour les transports ainsi que pour le chauffage. Le bioéthanol et le biodiesel constituent deux des formes les plus communes de biocarburants. Outre celles-ci, on citera le bioéthanol, le biodiméthyléther ainsi que le biogaz. Le bioéthanol est produit à partir de plantes de culture telles que la canne à sucre, le maïs, la betterave, le blé et le sorgho. Une nouvelle génération de bioéthanol « lignocellulosique » englobe également un éventail de produits forestiers tels que les taillis à courte rotation et les herbacées à valeur énergétique. Le biodiesel est obtenu à partir de graines telles que colza, tournesol, soja, palme, noix de coco ou jatropha. Les nouvelles technologies du biodiesel permettent de synthétiser le diesel combustible à partir du bois et de la paille, vers l’étape de gazéification (Annie Dufey, IIED, 2007).

La production à grande échelle de biocarburants débuta dès 1970 au Brésil, où l’industrie du sucre connut un grand essor malgré de sérieuses distorsions de marché dues aux régimes de subvention appliqués dans les économies occidentales. La transformation du sucre en bioéthanol avait plusieurs fins, comme la substitution de combustibles fossiles d’importation ou bien la réduction du flux des échanges avec l’étranger en passant par la protection du marché domestique du sucre. C’est seulement récemment que les biocarburants ont commencé à recevoir l’attention mondiale. Les raisons de cet intérêt général résident dans le potentiel dont disposent les biocarburants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ainsi que la dépendance à l’égard des carburants d’origine fossile tout en offrant une parade aux prix élevés du pétrole en 2005 et en 2006. Les biocarburants et les industries de ce secteur peuvent créer des opportunités de revenus pour les agriculteurs locaux et pourraient même influer sur les prix du marché des denrées agricoles pour lesquelles la demande augmente, notamment le sucre, le maïs et le soja.

Les échanges en crédits de carbone commencent à avoir un impact positif sur l’économie des industries du secteur des biocarburants.

Rudy Rabbinge, professeur en développement durable et sécurité alimentaire à l’université de Wageningen, terminait sa présentation en date du 18 décembre 2006, lors du Koninklijke Landbouwkundige Vereniging, en affirmant que les plantes de culture actuellement utilisées pour les biocarburants n’étaient pas des sources d’énergie suffisantes et qu’elles nécessitaient de vastes surfaces de terres arables, qui ne seront pas disponibles pour d’autres fins telles que la production alimentaire. Il plaida vivement en faveur du développement de plantes de culture C4 (arbres et producteurs de biomasse) qui sont de meilleurs convertisseurs d’énergie, tout en défendant une production limitée de plantes telles que le jatropha dans les pays en développement ainsi qu’une valorisation des déchets.

D’autres détracteurs de la promotion mondiale de la production des biocarburants font également référence aux vastes espaces qui seraient requis pour mettre en place des économies fondées sur la production biologique. La biomasse produit en moyenne 20 000 kWh par hectare, l’énergie éolienne 150 000 kWh et l’énergie solaire 400 000 kWh (Vollenbroek, 2006). Peut-on promouvoir la production massive des biocarburants si l’on prend en compte la croissance démographique, l’augmentation rapide de la consommation humaine ainsi que notre souci de préserver la biodiversité et les ressources naturelles ?

Plusieurs auteurs ont indiqué que les plantes de culture destinées à la production de biocarburants avaient besoin d’intrants agricoles tels que les engrais industriels qui nécessitent des énergies fossiles pour leur production ainsi que pour leur transport. Cela affecterait de façon négative la contribution brute des biocarburants à la réduction du dioxyde de carbone atmosphérique.

On estime qu’un litre de biocarburant représente 0,2 à 1,3 litre d’équivalent-pétrole, selon les cas (Katan et al., 2006). Ces estimations se réfèrent principalement aux systèmes de production intensifs présents en Europe ainsi qu’aux États-Unis. Les systèmes de production dans les pays ACP sont généralement moins intensifs en termes d’usage d’intrants. Les plantes de culture destinées à la production de biocarburants dans les pays ACP consomment généralement moins d’engrais industriels et dépendent davantage des nutriments disponibles dans le sol. Cela pose immédiatement des questions relatives à la durabilité de la production des biocarburants : l’extraction des nutriments présents dans le sol afin de produire des combustibles conduira-t-elle à l’épuisement des ressources naturelles ?

Le nouvel intérêt mondial pour les biocarburants s’est déjà manifesté par l’expansion rapide des marchés internationaux des biocarburants. Un nombre croissant de pays industrialisés et en développement ont instauré des politiques visant à augmenter la part des biocarburants dans les programmes énergétiques. Avec l’entrée en vigueur récente du protocole de Kyoto et la mise en place à l’échelle mondiale d’objectifs nationaux pour les biocarburants, on estime que d’ici les vingt prochaines années la production des biocarburants aura quadruplé et qu’elle représentera environ 10 % des carburants mondiaux pour moteurs (Agence internationale de l’énergie, 2004). Au sein de l’Union européenne, il est clair que la priorité est donnée au développement de plantes de culture C4 ainsi qu’à l’utilisation des déchets agro-industriels. À cet effet, des investissements publics et privés sont effectués en vue du développement technologique. Cette orientation n’est pas encore observée dans les pays ACP.

Dans les pays ACP et plus particulièrement en Afrique subsaharienne, les nouvelles initiatives tendent à se concentrer sur la production de biodiesel à base de plantes à graines oléagineuses. Plante autrefois négligée, le jatropha compte parmi les espèces les plus prometteuses. Dans un article datant du 19 février 2007, paru dans l’hebdomadaire Newsweek, le jatropha était présent comme « la Cendrillon du monde végétal : jetez une graine dans le plus pauvre des sols de la planète et vous obtiendrez un buisson susceptible de durer une cinquantaine d’années ». D’après Newsweek, des sociétés norvégiennes, indiennes et britanniques sont en compétition pour acheter ou bien louer d’immenses parcelles de terre africaines pour la plantation de jatropha. L’entreprise britannique D1 Oils a fait l’acquisition de 20 000 ha au Malawi et 15 000 ha en Zambie. La société indienne IKF Tech a, quant à elle, sollicité des baux gouvernementaux pour un total de 150 000 ha de terre au Swaziland, au Mozambique et en Afrique du Sud. Worldwide Bio Refineries, société britannique, possède 40 000 ha mis en jachère pour sa production au Niger, les plantations étant prévues pour le mois de mai. Des pays tels que le Mali et le Mozambique ont créé des groupes spéciaux pour la promotion du jatropha.

L’opinion publique concernant l’usage de l’huile de palme en tant que biocarburant devient de plus en plus critique compte tenu des preuves apportées que les forêts tropicales sont mises en péril par la création de plantations de palmier. Les premières affirmations selon lesquelles la production de biocarburants a relancé le prix à la consommation du maïs, affectant ainsi la sécurité alimentaire des ménages pauvres en milieu urbain, sont parues dans les journaux. Comment la création de plantations de jatropha à grande échelle affectera-t-elle les petits exploitants et les gardiens de bétail en Afrique subsaharienne ? Dans quelle mesure peut-on parler de systèmes de production de biodiesel « verts » ? Le jatropha ne devrait-il pas être dans une plus grande mesure intégré aux systèmes d’exploitation déjà existants afin de réaliser des effets d’échelle à travers l’engagement de centaines de milliers de petits exploitants ?

À l’issue de tous ces débats et rapports de recherche, une chose est claire : les biocarburants servent plusieurs fins et encore bien plus d’intérêts. Un débat sur l’avenir des biocarburants aboutit à une confrontation d’idéologies et de courants de pensée qui sont généralement opposés. Il convient d’admettre que la réalisation de bénéfices environnementaux, économiques et sociaux grâce aux biocarburants n’est pas acquise. Les compromis doivent être entendus clairement par chacune des parties prenantes. Les initiatives pragmatiques privées semblent mériter l’attention d’un point de vue économique et pourraient cependant déboucher sur des conséquences négatives pour la société ainsi que pour l’environnement. Comme le remarque Annie Dufey, de l’IIED (2007), les pays en développement doivent saisir les opportunités et apprécier les coûts du marché des biocarburants en identifiant ceux qui sont les plus adaptés pour atteindre leurs objectifs de développement durable. L’échelle de production des biocarburants a son importance pour pouvoir réaliser des économies d’échelle. Mais les modèles à grande échelle présentent le risque d’évincer les petits producteurs ainsi que de perdre les bénéfices du développement durable qui sont associés. Par ailleurs, il semblerait que l’Union européenne ait opté pour une politique intérieure d’investissements technologiques qui limite l’utilisation des ressources foncières tandis que, dans les pays ACP, les sociétés privées sont prêtes à transformer de vastes superficies de terres apparemment nues en cultures pour les biocarburants. L’harmonisation des politiques sur les biocarburants à l’échelle mondiale ainsi que l’optimisation des investissements publics et privés dans l’intérêt du développement durable sont une urgente nécessité.

Bart de Steenhuijsen Piters (PhD), responsable du développement économique durable, Institut royal des tropiques (KIT), département Development, Policy and Practice

Références

Dufey A., 2007. International trade in biofuels : Good for development ? And good for environment ? Institut international pour l’environnement et le développement.

IEA, 2004. Biofuels for Transport : An International Perspective. Agence internationale de l’énergie, Paris.

Katan M., Rabbinge R., van Swaaij W., 2006. Toekomst voor biodiesel is illusie ; Problemen met biodiesel. Financieel Dagblad, 6 juillet 2006.

Palmer K., 2007. The Cinderella Plant. Newsweek, 19 février 2007.

Rabbinge R., 2006. Bieten, Bintjes of Brandhout : Wereldlezing Biofuel. Koninklijke Landbouwkundige Vereniging, Wageningen, 18 décembre 2006.

Vollenbroek F., 2006. Geen grenzen aan de groei ; “Bio-based Economy” een doodlopende weg. Milieu, mai 2006.

Pépin Tchouate

L’électrification des communes rurales par la concession du service public au Burkina Faso : exemple des communes rurales de Bama et de Tanghin-Dassouri

Mémoire de M. Kévin Zossi SANOU pour l’obtention du diplôme d’Administrateur Civil au Burkina Faso. Soutenu en mars 2006, édité par l’Ecole Nationale de l’Administration et de la Magistrature, 93 pages.

Contacts : Tél. : (226) 70 26 51 97 – Dom : (226) 50 33 91 73
Courriel : kevinzos@hotmail.com

Ce mémoire est organisé autour de deux parties comprenant chacune deux chapitres :

- > La 1re partie est consacrée à la présentation de la couverture électrique et des stratégies nationales d’électrification.

- > La 2e partie traite des implications de la concession du service public dans l’électrification des communes rurales, particulièrement celles de Bama et de Tanghin-Dassouri ; deux communes rurales naissantes situées respectivement à l’Ouest et sur plateau Central du pays.

Après un rapide rappel de l’organisation institutionnelle du secteur de l’électricité au Burkina Faso, dominé par la mission de service publique de la SONABEL, l’auteur décrit les nouvelles dispositions applicables aux zones rurales :

« Un projet d’ERD peut partir soit d’une initiative locale, soit relever des priorités fixées par le Plan National d’Electrification (PNE). La localité concernée doit créer une Coopérative d’Electricité (COOPEL) et saisir le Ministère chargé de l’énergie et le Fonds de Développement de l’Electrification (FDE) à cet effet. Si l’étude de faisabilité du projet est avérée, la COOPEL recherche un récépissé de reconnaissance par les autorités et l’Arrêté d’octroi de la Concession de service public. Une Entreprise de construction de centrales et de réseaux électriques est recrutée pour l’implantation du système sous la surveillance d’un Maître d’œuvre et d’ouvrage délégué. Cette entreprise assure la gestion du réseau contre rémunération par la COOPEL. Le Financement du projet est assuré par le FDE : à 60% de subvention non-remboursable, 40% prêt sans intérêts remboursable sur 10 ans avec 3 ans de différé. »

Les enquêtes menées par l’auteur à Bama et à Tanghin-Dassouri auprès des COOPELs et des fermiers ont démontré que les usagers comme les COOPELs sont satisfaits des changements apportés par l’électricité : « l’électricité a révolutionné la qualité de la vie des populations des Communes Rurales qui la considèrent comme un tremplin pour le développement local durable. »

Dans une dernière partie, l’auteur s’est interrogé sur des alternatives aux combustibles pétroliers qui renchérissent le tarif de l’électricité : en particulier, il développe la thèse d’une substitution du gaz oil par des biocarburants qui pourraient être produits au Burkina faso à partir de la Pourghère.

René Massé

Burkina Faso : enjeux et perspectives des biocarburants pour l’Afrique

Conférence internationale organisée à Ouagadougou, du 27 au 29 novembre 2007 par le CIRAD et 2iE, dans le cadre du projet BEPITA.

Objectif

L’objectif principal est de fournir aux gouvernements et aux décideurs, une évaluation objective du potentiel des biocarburants en Afrique. Il s’agira sur la base de facteurs techniques, agronomiques, économiques et sociaux, de mettre en évidence les opportunités et leurs impacts, avantages et inconvénients, tant au plan environnemental que socio-économique. L’évaluation sera réalisée sur la base d’études de cas et de situations existantes, par des panels d’experts sélectionnés de haut niveau, qui s’attacheront à :

  • Mettre en évidence les bénéfices potentiels et les impacts environnementaux des biocarburants
  • Apporter des éléments de décision sur les différentes options technologiques nécessaires à la mise en place de politiques cohérentes et novatrices dans ce secteur en Afrique.

Le programme

Le programme prévoit :

  • Trois sessions plénières :
    • État de la production des biocarburants : aspects technologiques et économiques ;
    • Défis et risques des biocarburants pour l’Afrique ;
    • Biocarburants : aspects institutionnels et politiques.
  • Et huit tables rondes, destinées à élaborer des recommandations et des conseils sur les biocarburants liquides dans le contexte des pays en développement.

Pour plus d’informations

Voir le programme proposé sur le site dédié ou dans le fichier ci-dessous.

Contact avec les organisateurs par courriel : biofuel-ouaga2007@fasonet.bf

René Massé

Les gaz à effet de serre liés à la filière sucre-éthanol

Cet article présente une méthodologie et les résultats d’une analyse faite au Brésil, dans l’Etat de Sao Paolo.

Parmi les biocarburants liquides, l’éthanol produite à partir de la canne à sucre ou des mélasses issus de la production de celle-ci, représente un potentiel non négligeable dans beaucoup de pays francophones. Le Brésil est souvent cité comme exemple et ce type de projet est éligible au Mécanisme de développement propre (MDP). Cela nécessite une évaluation précise des émissions de gaz à effet de serre liées à cette filière.

Les émissions de la filières sont réparties en trois catégories :

  • émissions dues à l’utilisation des combustibles fossiles dans les plantattions de canne (fertilisants, transport, etc.) ;
  • émissions dues à l’utilisation des combustibles fossiles dans l’unité industrielle de production d’éthanol (énergie, entretien et maintenance des équipements, etc.) ;
  • émissions indirectes dues à la production et l’utilisation du bioéthanol.

La comparaison avec l’utilisation de l’essence fossile permet ensuite de calculer les émissions évitées par la filière éthanol, ce qui peut conduire dans le cas d’un projet MDP à la certification des réductions d’émissions.

Pépin Tchouate