Conférence sur le marché des biocarburants en Afrique

Biofuels Markets organise du 5 au 7 novembre 2007 à Cape Town, Afrique du Sud, la deuxième conférence internationale sur les biocarburants en Afrique.

Après le succès de la conférence de 2006 à laquelle ont participés plus de 200 chefs d’entreprises en provenance de 24 pays d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, « BIOFUELS MARKETS » organise du 5 au 7 novembre 2007 à Cape Town, Afrique du Sud, la deuxième conférence internationale sur les biocarburants en Afrique.

Les points abordés pendant cet événement sont :

  • Développent des marchés durables de biocarburants en Afrique
  • Les petits agriculteurs et les biocarburants
  • Les biocarburants et le développement durable
  • Investir dans les biocarburants en Afrique
  • Développement des projets biocarburants en Afrique

> Le site de la Conférence (en anglais)

Pépin Tchouate

Indonésie : conférence sur l’huile de palme et l’environnement

Les questions environnementales relatives à l’industrie de l’huile de palme occupe une place particulière dans les débats actuels sur les biocarburants.

La Conférence internationale sur l’huile de palme et l’environnement (ICOPE) 2007 se déroulera les 15 et 16 novembre 2007 en Indonésie.

Cette manifestation internationale est organisée par le WWF Indonesie, le Cirad France (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) et SMART Research Institute Indonesia (SMART : Sinar Mas Agribusiness Resources and Technology).

L’objectif de cette conférence est d’échanger les points de vues sur les questions économiques et environnementales relatives à l’industrie de l’huile de palme.

Pour plus d’information, visiter le site de la Conférence.

René Massé

Burkina Faso : Conférence internationale sur les enjeux et perspective des biocarburants pour l’Afrique

La Conférence se déroulera à Ouagadougou, Burkina Faso, les 27, 28 et 29 novembre 2007

Regrouper des experts en biocarburants durant trois jours pour évaluer les réalisations et dégager des perspectives dans le domaine de la bioénergie

L’objectif principal est de fournir aux gouvernements et aux décideurs, une évaluation objective du potentiel des biocarburants en Afrique. Il s’agira sur la base de facteurs techniques, agronomiques, économiques et sociaux, de mettre en évidence les opportunités et leurs impacts, avantages et inconvénients, tant au plan environnemental que socio-économique.

L’évaluation sera réalisée sur la base d’études de cas et de situations existantes, par des panels d’experts sélectionnés de haut niveau, qui s’attacheront à :

  • Mettre en évidence les bénéfices potentiels et les impacts environnementaux des biocarburants,
  • Apporter des éléments de décision sur les différentes options technologiques nécessaires à la mise en place de politiques cohérentes et novatrices dans ce secteur en Afrique.

Source : http://www.energie-omd.org/spip.php?article215

Elhadji SYLLA, ASER

Rouler « propre » et accélérer la faim dans le monde ?

Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, met en garde contre les effets pervers du biocarburant

Jean Ziegler, rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, met en garde contre les effets pervers du biocarburant. Il proposera à l’Assemblée générale des Nations Unies un moratoire de cinq ans pour suspendre cette production et expérimenter des solutions alternatives.
« Un plein de 50 litres de biocarburant représente 226 kilos de maïs. De quoi nourrir un enfant mexicain pendant un an !

Un article de M Jean-Noel Cuénod diffusé en ligne sur La Tribune de Genève le 12 octobre 2007.

En roulant « propre » va-t-on accélérer la faim dans le monde ? Jean ­Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, en est persuadé. Il a expliqué ses craintes à Genève, en décortiquant le rapport qu’il présentera le 26 octobre à l’Assemblée des Nations Unies à New York. Un constat, tout d’abord, tiré de son rapport : « Le nombre de personnes souffrant de la faim est passé à 854 millions et augmente chaque année depuis 1996. »

Or, le développement des biocarburants, selon le rapporteur spécial, loin de diminuer la faim dans le monde va l’aggraver, si du moins on poursuit dans cette voie : « Cet empressement à vouloir subitement et de façon irréfléchie transformer un aliment, tel que le maïs, le blé, le sucre et le vin de palme en carburant revient à courir à la catastrophe. Cela risque d’entraîner une concurrence entre nourriture et carburant qui laissera les pauvres et les victimes de la faim des pays en développement à la merci de l’augmentation rapide du prix des aliments, des terres vivrières et de l’eau. » La logique semble, en effet, imparable : plus les surfaces de plantations nourricières sont transformées en cultures réservées au bioéthanol ou carburant pour voitures propres, plus les récoltes en produits nourriciers sont réduites et plus les prix des denrées augmentent, du fait de leur rareté.

Les prix prendront l’ascenseur

La production mondiale de biocarburant appelé aussi agrocarburant est actuellement dominée par les Etats-Unis et le Brésil. Selon l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, si cette production augmente, le maïs subira une hausse de prix d’environ 20% d’ici à 2010 et de 41% d’ici à 2020. Le prix des oléagineux (soja par exemple) et celui du blé prendraient l’ascenseur de façon semblable.

Cela dit, Jean Ziegler ne nie pas les effets positifs du biocarburant notamment sur le ­réchauffement climatique et même pour certains paysans de pays développés. Mais les effets négatifs devraient prévaloir, le modèle actuel de production de biocarburant sécrétant, outre les augmentations massives du coût des denrées, l’appropriation des terres en quelques mains. C’est pourquoi, il préconisera à l’Assemblée générale de l’ONU un moratoire de cinq ans comme il nous l’explique dans son interview.

« Un moratoire pour réfléchir à d’autres solutions »

Le Genevois Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, va donc jeter un gros pavé dans la mare des biocarburants, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies du 26 octobre.

En quoi consiste le moratoire que vous proposerez aux Etats membres de cette Assemblée ?

Ces Etats devraient donc imposer un moratoire, c’est-à-dire une suspension pendant cinq ans de toutes les opérations destinées à produire du biocarburant à partir de denrées alimentaires. Il s’agit d’évaluer les conséquences de cette production sur l’exercice du droit à l’alimentation et sur des autres droits sociaux et environnementaux. Rendez-vous compte qu’un plein de 50 litres de biocarburant représente 226 kilos de maïs. C’est-à-dire de quoi nourrir un enfant mexicain pendant un an !

Vous condamnez donc la production de biocarburant…

Pas forcément, puisque le moratoire a un caractère limité dans le temps. Et surtout, je ne m’attaque pas à toutes les formes de production de biocarburant sans CO2. Au contraire. Je souhaite vivement que ce moratoire soit mis à profit pour passer directement à la deuxième génération des biocarburants qui, eux, sont fabriqués à base de résidus de culture – les rafles de maïs par exemple. Autre solution possible : utiliser des plantes non nourricières pour les humains. On peut, en effet, produire du biocarburant avec des plantes incomestibles cultivées sur des terres arides ou semi-arides. Avantage : elles n’entrent pas en concurrence avec des terres utilisées pour la nourriture humaine et pourraient faire vivre de nombreux paysans dans des régions déshéritées.

Imedia

Les biocombustibles ne sont pas compatibles avec l’agriculture biologique

Une étude scientifique en anglais très documentée qui expose les risques d’une exploitation à large échelle de biocarburants sur la qualité des sols. D’après l’auteur, la culture de biocarburants est incompatible avec une agriculture biologique car elle ne restitue pas aux sols une partie suffisante des substances nutritives exportées.

« Organic Agriculture and the Production of Biomass for Energy Use ».
Auteur : Adrian Müller.
Edité par : Center for Corporate Responsibility and Sustainability (CCRS) at the University of Zurich.
Avril 2007.
31 pages en anglais.

Alors que de nombreux États placent de grands espoirs dans l’obtention d’énergie à partir de la biomasse, des voix critiques toujours plus nombreuses s’élèvent pour fustiger cette nouvelle forme d’exploitation des ressources. Vu la limitation, notamment en terre et en eau, on redoute surtout que la culture de plantes énergétiques ne fasse concurrence à la production de denrées alimentaires. En outre, dans de nombreux cas, les biocombustibles accusent un mauvais bilan énergétique.

L’auteur complète cette analyse critique par le traitement d’un aspect moins considéré. Selon lui, la production à large échelle de plantes énergétiques est incompatible avec les principes d’une agriculture biologique durable. Il étaie cette hypothèse en particulier avec l’argument que l’agriculture biologique vise des cycles fermés de substances alimentaires : les substances nutritives tirées du sol y sont ramenées sous forme de compost, de fumure organique ou de fumier. Par contre, dans la production de plantes énergétiques, près de 100 % de la biomasse quitte les sols de l’exploitation. Le risque de dégradation des sols qui en résulte doit alors être réduit par des apports externes.

L’emploi à petite échelle de biomasse pour obtenir de l’énergie – p. ex. du biogaz tiré de matériaux organiques qui sont ensuite remis sur les champs en tant que compost – peut tout à fait se justifier. Mais pour résoudre le problème global de l’énergie, l’auteur préconise de mettre le cap sur l’économie d’énergie plutôt que sur la production de biocombustibles.


Sources :

Article publié dans InfoResources n° 4 / 2007 (EN) d’octobre 2007, et

Disponible sur le site de l’Université de Göteborg en Suède, sur la page suivante : https://gupea.ub.gu.se/dspace/bitstream/
2077/2699/3/gunwpe0216corr.pdf
(EN),

Ou encore proposé en téléchargement ci-dessous.

René Massé

Bénin : deux journées de réflexion sur les enjeux et les défis liés au développement des Biocarburants (Agro carburants) au Bénin

L’ONG Groupe de Recherche Scientifique et Technique sur les Energies Renouvelables (GRSTER-ONG), organise ces journées le jeudi 22 et vendredi 23 novembre 2007 à partir de 8 heure 30 au Centre International des Conférences (CIC) de Cotonou.

Au moment où le Bénin envisage de s’engager dans le développement des biocarburants, une réflexion sur les impacts socio-économique et environnementaux de cette filière s’impose.

L’ampleur prise par les changements climatiques est en majorité due aux gaz à effet de serre émis par la combustion des produits pétroliers. Pourtant, le coût du baril ne cesse de grimper et a même dépassé le seuil historique de 81 dollars US. Pour palier à ces phénomènes, plusieurs pays ont alors décidé d’orienter les recherches sur des énergies alternatives parmi lesquelles les biocarburants représentent un maillon important.

Le récent voyage du Président de la République, le Docteur Thomas Boni Yayi au Brésil, pays pionnier dans ce secteur, témoigne de l’intérêt du Gouvernement béninois pour ce type d’énergie. Il était donc urgent d’engager une réflexion sur les enjeux socio-économiques et environnementaux liés à l’adoption des biocarburants au Bénin.


Plus d’information :
Dr Marshall Esaïe

Groupe de Recherche Scientifique et Technique sur les Energies Renouvelables (GRSTER-ONG)

Courriel : grster_ong@yahoo.fr

René Massé

Mexique : les effets pervers de la croissance de l’éthanol sur le prix du maïs

Les biocarburants permettent de réduire les émissions de CO2 dans l’atmosphère et donc de limiter le réchauffement climatique planétaire. Mais, l’augmentation de la consommation de l’éthanol, biocarburant issus de la transformation du maïs, a aussi un effet négatif sur le prix de ce produit alimentaire de base.

Source : article publié sur le site de Consoglobe, un portail de la consommation durable et éthique, que vous trouverez sur
cette page

Au Mexique, avec l’explosion du marché de l’éthanol, la quantité de maïs disponible pour l’alimentation animale et humaine diminue et cette raréfaction provoque une augmentation du prix du maïs estimée à 67% pour l’année 2007.

Les USA sont les premiers exportateurs et producteurs de maïs dans le monde, plus encore depuis que la Chine a diminué ses propres exportations. La concurrence de l’usage sur le maïs américain pourrait avoir un effet sur le volume de ses exportaions et, en cascade, sur le prix de ce produit alimentaire sur le marché mondial.

Dans de nombreux pays, le maïs est l’aliment de base des populations les plus modestes : le Mexique avec ses fameuses tortillas mais aussi l’Algérie, l’Indonésie, le Nigéria. Dans ces pays, l’inflation des aliments de base inquiète les plus pauvres.

René Massé

Biocarburants : un tour d’horizon de la situation en Afrique

Un document technique en anglais, bien documenté, qui propose un tour d’horizon de la situation des biocarburants liquides en Afrique et documente les sujets actuels de controverse en s’appuyant sur une riche documentation internationale.

« Biofuels – An Overview » Final Report.

Rapport préparé pour la DGIS/DMW/IB

par Julio F.M. de Castro

43 pages éditées en mai 2007 en anglais.

Ce rapport technique compile des informations sur les biocarburants et fait le point des situations de développement dans les principaux pays africains en relation avec les Pays Bas où des projets sont initiés. Il aborde aussi les questions qui font débat actuellement, en particulier l’incidence du développement de ces cultures énergétiques sur la production d’aliments, sur la propriété des sols, sur la pauvreté en zone rurale… en développant toujours un argumentaire plutôt favorable à la promotion des biocarburants.

Ce rapport s’intéresse aux biocarburants liquides (donc pas au biogaz), et analyse non seulement leurs usages pour le transport, mais aussi les utilisations de cette énergie dans la cuisson et la production d’énergie électrique.

Cette étude distingue les alcools, et plus particulièrement l’Ethanol, et les huiles utilisés pour la productions de biocarburants.

Après une présentation des caractéristiques techniques de ces deux produits, l’étude analyse les usages possibles avant de décrire les projets et programmes mis en œuvre au Brésil et dans les pays africains.

Une analyse socio-économique des ces filières traite des questions de sécurité des biocarburants et des prix ; de la création d’emplois ; des problèmes de disponibilité des sols et de propriété ; de la concurrence dans l’usage des sols avec l’agriculture vivrière ; de l’approvisionnement en énergie des zones rurales elles-mêmes ; des aspects environnementaux ; du genre…

Jean Mège, René Massé

Un rapport de l’ONU pèse le pour et le contre des biocarburants

Face aux pénuries d’énergie et aux problèmes mondiaux d’environnement et de pauvreté, nombreux sont ceux qui considèrent les biocarburants comme la panacée. Ce nouveau rapport des Nations unies suggère toutefois qu’une planification inadéquate de ces nouvelles sources d’énergie engendrerait autant de problèmes que de solutions.

« Sustainable Bioenergy : a framework for Decision Makers ».

Publication des Nations Unies – Energy

Mai 2007

64 pages en anglais

Source : CORDIS Document en ligne ici
Les technologies bioénergétiques modernes qui produisent de la chaleur, de l’électricité et des carburants pour les transports progressent rapidement. Depuis peu, l’accent s’est porté sur les biocarburants liquides, notamment l’éthanol et le biodiesel. La production mondiale de ces biocarburants a doublé ces cinq dernières années et elle va probablement doubler à nouveau au cours des quatre prochaines années.

Ces dernières années, de nombreux pays à travers le monde, de l’Argentine et de la Malaisie à l’Inde et à la Zambie, ont mis en place de nouvelles politiques en faveur des bioénergies. La politique énergétique de l’UE prévoit qu’au moins 10 % de tous les carburants devront être des biocarburants à l’horizon 2010.

Il n’est pas surprenant que l’intérêt mondial pour les bioénergies ait augmenté ces dernières années, écrit Mats Karlsson, président de UN-Energy, co-auteur du rapport « Sustainable Bioenergy : A Framework for Decision Makers » (Bioénergie durable : un cadre pour les décideurs). « Quoi de plus séduisant qu’une énergie produite sur place, essentiellement grâce à une photosynthèse alimentée par le soleil et l’eau, et offrant des possibilités d’emploi et de développement ? »

Le développement des industries bioénergétiques, y compris les biocarburants, pourrait en effet fournir des services énergétiques « verts » à des millions de personnes qui en sont privées actuellement, suggèrent les auteurs du document. Ainsi, cuisiner en utilisant des sources bioénergétiques traditionnelles telles que le bois provoque de nombreux problèmes de santé et de sécurité chez les populations vivant dans les pays en développement, surtout chez les femmes, ce qui contribue à les enfermer dans le cercle vicieux de la pauvreté. L’accès à des sources d’énergie plus modernes pourrait les aider à réduire ces problèmes et soulager la pauvreté de populations importantes.

Les nouvelles industries bioénergétiques pourraient également fournir un potentiel significatif de création d’emplois et générer des revenus, notamment dans les zones rurales de certaines des régions les plus défavorisées du monde, puisque la grande majorité des emplois du secteur bioénergétique concernent l’agriculture, le transport et la transformation des produits.

Toutefois, une telle prospérité crée d’autres problèmes, avertissent les auteurs du rapport. Premièrement, le besoin de terres pour cultiver les plantes bioénergétiques pourrait entraîner une pression sur d’autres utilisations, à savoir les cultures vivrières, ce qui provoquerait vraisemblablement une augmentation des prix des aliments de base, comme les céréales. De plus, la production des plantes bioénergétiques exige beaucoup d’eau, ce qui pourrait diminuer le volume d’eau destinée aux usages domestiques, menaçant ainsi la santé et la sécurité alimentaire de nombreuses populations.

D’autre part, comme les biocarburants, en particulier, sont produits et traités à large échelle, les auteurs craignent que la transition vers ces carburants ne chasse de leurs terres les agriculteurs les plus pauvres du monde, les enfonçant ainsi dans une pauvreté encore plus grande.

Les auteurs du rapport soulignent aussi l’impact que la production de biocarburants pourrait avoir sur l’environnement. En fonction du choix des plantes bioénergétiques cultivées et de celles qu’elles remplacent, de bonnes méthodes d’exploitation, telles que la culture intercalaire et la rotation des cultures, peuvent avoir un impact neutre, voire positif, sur l’environnement immédiat, expliquent-ils.

Mais les cultures à des fins énergétiques tendent généralement à être des monocultures à grande échelle qui, avertissent-ils, pourraient conduire à une perte significative de biodiversité, à l’érosion des sols et au lessivage des nutriments. L’Inde, le Sri Lanka et la Thaïlande, où les cultures destinées à la production de biocarburants ont déjà causé une déforestation importante, représentent des exemples typiques de ces problèmes.

Même des cultures bioénergétiques plus variées et plus durables pourraient avoir des impacts environnementaux négatifs si elles remplacent des forêts et des prairies naturelles, affirment les auteurs du rapport. Parmi les autres conséquences potentielles, il faut noter l’eutrophisation de l’eau, l’acidification des sols et des eaux de surface, et même la réduction de la couche d’ozone.

Les auteurs du rapport concluent en proposant aux décideurs un cadre permettant d’encourager la production et l’utilisation durable des biocarburants et d’autres sources de bioénergie, afin d’en maximiser les bénéfices pour les populations pauvres et pour l’environnement. Dans le domaine de la recherche et développement, ils appellent les gouvernements à financer des activités d’intérêt public, y compris la recherche fondamentale sans application commerciale immédiate et l’identification des besoins bioénergétiques et des domaines de recherche stratégique.

Pour lire le rapport, consulter :
http://esa.un.org/un-energy/pdf/susdev.Biofuels.FAO.pdf (EN) ou télécharger le document ci-dessous.


Cet article a été rédigé par CORDIS et diffusé sur son site.
CORDIS Nouvelles est un service en ligne de nouvelles quotidiennes fourni par CORDIS, le service d’information officiel de l’Union européenne sur la recherche et l’innovation. Ce service, assuré par une équipe interne de journalistes et d’éditeurs, offre une couverture actualisée et précise d’un large éventail de sujets liés à la recherche et à l’innovation en Europe, en mettant plus particulièrement l’accent sur les politiques et activités de l’Union européenne en matière de recherche et d’innovation.

René Massé

Sénégal : la cimenterie de Rufisque expérimente l’exploitation de Jatropha ou "Tabanani"

La Sococim a lancé son projet pilote de culture de Jatropha, plus connu sous l’appellation, en langue nationale, de « Tabanani ».

Les activités de protection de l’environnement se poursuivent pour la création d’un poumon vert. Et tout se passe autour des carrières exploitées par la cimenterie. Une pépinière de près de 300.000 plants de Jatropha réalisée et gérée par des femmes montre aussi la dimension sociale qui entoure ces projets.

Les responsables de la cimenterie de Rufisque ont initié leur projet pilote de culture du Jatropha ou Tabanani sur 75 hectares situés sur les réserves foncières de la cimenterie à Bargny. C’est la première superficie industrielle à grande échelle de production de Jatropha. Le repiquage a démarré le 16 août 2007 et déjà 12 ha ont accueilli les premiers plants de Jatropha. Une pépinière de 300.000 plants de Tabanani a été réalisée à l’intérieur de l’usine. Une quarantaine de maraîchers, hommes et femmes, s’activent autour de ce projet. Des élèves recrutés à l’école de formation horticole de Cambérène transmettent leur expertise en même temps aux autres maraîchers recrutés au niveau local.

A travers ce projet qui intègre parfaitement l’ambition de l’Etat d’aller vers l’utilisation des énergies renouvelables afin de réduire la lourde facture énergétique, la cimenterie de Rufisque veut ainsi évaluer la capacité locale à développer une culture industrielle de biocarburant et la capacité d’appropriation du projet par les populations. Certes, avec seulement les 75 ha, il n’est pas possible d’espérer en tirer beaucoup de profit, mais comme l’a souligné Moctar Diaw, le directeur de l’environnement de l’usine, il s’agit simplement d’un « projet pilote » afin d’évaluer la capacité de productivité en biocarburant et éventuellement aller progressivement vers une plus grande exploitation, c’est-à-dire « une production rentable ». Et pour cela, les besoins nécessaires en Jatropha sont estimés sur un périmètre d’environ 5.000 ha.

A côté du « projet test » Jatropha, se développe aussi une autre initiative non moins importante dénommée le « Poumon Vert ». Elle est aussi appelée une ceinture verte qui sera formée autour des carrières de la cimenterie de Rufisque. L’objectif est de réaliser plus de 12.000 plants sur une bande de 8 km de long et 20 m de large. « Des études qui ont été menées ont conduit à l’identification du Tabanani », nous apprend le directeur des relations publiques de la cimenterie, Jean Martin Jampy. Ce poumon vert ceinturant la carrière de Bargny, qui a démarré depuis 2006, vise une plus grande protection de l’environnement.

Source : article de M. Adama Mbodj, publié sur le site du quotidien sénégalais « Le Soleil » le 31 août 2007.

René Massé