La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen.

Ce rapport de stage au sein de l’ONG MaliFolkcenter s’intéresse aux aspects économiques de la culture du pourghère au Mali. Il présente les résultats d’une étude pour déterminer le coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère, disponible en téléchargement ci-dessous.

« La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen »

Auteur : Romain Latapie

Université de Rennes 1 et MaliFolkcenter

Octobre 2007

107 pages

Dans le cadre d’une année de formation Master Analyse de Projets de l’Université de Rennes 1 (http://apia.asso.univ-rennes1.fr), l’auteur a effectué un stage de 6 mois au sein de l’ONG malienne MaliFolkecenter (www.malifolkecenter.org ). Cette structure mène un projet d’électrification rurale d’une commune au Sud-Mali (projet Garalo Bagani Yelen) à partir d’huile de pourghère produite localement. Ce projet se veut être un nouveau paradigme énergétique pour le développement durable et met l’accent sur la production de l’arbuste pourghère dans le cadre de petites exploitations familiales. Ce projet veut montrer que la production, la transformation et l’utilisation locale de l’huile de pourghère est un outil du développement qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali.

La démarche de cette étude repose sur la collecte et l’analyse de données. Plusieurs étapes ont été nécessaires :

- 1. La collecte de donnée : faite à partir d’entretiens semi-directifs auprès des producteurs de pourghère de la commune de Garalo ;

- 2. L’élaboration des comptes d’exploitations individuels grâce aux données collectées ;

- 3. L’élaboration d’un compte d’exploitation type d’un hectare de pourghère, grâce aux outils de l’analyse de données ;

- 4. La détermination du coût de production au kilogramme des graines de pourghère, grâce aux outils de l’analyse financière.

Cette étude repose sur plusieurs principes :

  • La monétarisation du temps de travail familial non rémunéré sur la plantation ;
  • La prise en compte de la dimension temporelle de la production du pourghère grâce à des outils de l’analyse financière ;
  • La formulation d’hypothèses concernant le mode de récolte et le rendement à l’hectare d’une plantation de pourghère.

L’exploitation du pourghère est encore à ses prémisses au Mali, c’est pour cela qu’il existe de nombreuses incertitudes. Cette étude fournit de l’information pour réduire l’incertitude et aider à la décision. Elle apporte une estimation du coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère dans la commune de Garalo (entre 17,66 Fcfa et 42,07 Fcfa selon les différentes hypothèses).

Cette étude comporte de nombreuses limites et s’appuie sur de nombreuses hypothèses ; elle doit donc être complétée par d’autres études afin de réduire l’incertitude entourant la culture de l’arbuste pourghère au Mali. Ces études devront porter en particulier sur les aspects agronomiques de la plante, mais aussi sur les impacts socio-économiques et environnementaux de la production du pourghère à petite ou grande échelle.

Néanmoins, on peut déjà conclure que la culture du pourghère est une activité génératrice de revenus pour les petits producteurs maliens. Le bénéfice à l’hectare est compris entre 41 500 Fcfa et 114 750 Fcfa selon les différentes hypothèses. De plus, c’est un très bon outil au service du développement local.

René Massé, romainlatapie

Burkina Faso : attention de ne pas produire les biocarburants des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres

Les paysans africains cultiveront-ils le carburant ? Venus de 35 pays, ils étaient 370 experts, savants, investisseurs, grandes entreprises, décideurs, politiques, ONG à se poser cette question. Réunis dans la grande salle de Ouaga 2000 du 27 au 29 novembre 2007, ils avaient tout prévu, sauf l’essentiel : inviter les paysans qui, forcément, seront les premiers concernés par ces nouvelles cultures.

« Bien sûr, ont-ils dit, il ne faut pas que l’Afrique manque le rendez-vous des « bio carburants »… Et d’ailleurs, de nombreuses expériences sont déjà en route depuis que le prix du pétrole a monté, depuis que l’on a compris qu’un jour, le pétrole va finir, surtout à la vitesse qu’on le consomme et qu’on le gaspille dans les pays riches. Et si l’Inde et la Chine s’y mettent, alors, ça va durer encore moins longtemps ! »

Le Burkina y pense, et il n’est pas le seul…

Le Burkina Faso pense déjà sérieusement à transformer les graines de coton en huile-carburant ou en éthanol pour ajouter à l’essence. Cela allègerait la facture pétrolière et éviterait d’exporter des graines brutes, sans plus-value. De petits projets (Boni, Kombissiri) s’intéressent au Jatropha (la pourghère) qui fournit, par pressage, une huile qu’on peut mettre (presque) directement dans les moteurs diesel anciens et ça marche !

Le Sénégal pense à remplacer la culture de l’arachide par celle du tournesol, dont l’huile est très bonne pour faire tourner les moteurs. Beaucoup de pays ont ainsi beaucoup de projets, poussés en cela par des investisseurs extérieurs qui espèrent faire de grands profits sur cette production nouvelle.

Mais voilà, il ne faudrait pas que ces projets viennent détruire nos agricultures et menacer notre souveraineté alimentaire

Il pourrait être dangereux de se lancer dans l’aventure de produire le carburant des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres. Surtout que les terres ne sont pas « élastiques ». Depuis 30 ans, à cause de l’augmentation de la population, les terres mises en culture pour la nourriture ont été multipliées par 2,5, d’après une étude faite au Mali. D’ici 10-15 ans, il faudra encore les multiplier par 2, si toutefois les agricultures africaines n’arrivent pas à augmenter les rendements. Alors, « restons vigilants » !

Il faudrait bien veiller aussi à ce que, pour cette production, les terres restent la propriété des paysans, même si ce sont de grandes sociétés qui viennent avec leurs projets. Un peu comme on fait aujourd’hui avec le coton au Burkina. La SOFITEX ne possède pas les terres et ne peut les saisir. Ce système évite de voler les terres des paysans, évite l’exode rural massif, évite les conflits sociaux.

Il faut veiller aussi à ce que cette production nouvelle profite d’abord à ceux qui produisent et ne soit pas destinée qu’à l’exportation

Qu’elle permette d’alléger la facture du pétrole à nos États, qu’elle permette l’accès pour tous à l’énergie. En particulier par des projets de plates-formes multifonctionnelles alimentées par des groupes électrogènes tournant avec de l’huile produite sur place, comme cela se fait déjà au Mali avec un certain succès, mais pas sans problèmes.

Car les problèmes restent nombreux…attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans

Les problèmes sont quand même assez nombreux dans cette filière nouvelle de production d’agrocarburants. Certains disent : « C’est en faisant qu’on apprendra », mais il faut faire attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans…

Pour le Jatropha, par exemple, les termites peuvent le terrasser facilement. On sait comment il pousse en haies, mais pas comment il se comporte en plantation. Quelle presse faut-il utiliser pour avoir un bon rendement ? Etc.

Sur le continent africain, le soleil est généreux et la terre produit abondamment plantes, herbes et arbres : tout cela pourra produire un jour du carburant. Souhaitons que ce don du ciel puisse être mis en valeur, et le plus vite possible. D’abord avec les plantes qui donnent de l’huile, carburant direct des moteurs, puis avec les plantes qui donnent du sucre, pour fabriquer de l’éthanol qu’on ajoute à l’essence, enfin avec tout le reste qui, un jour, sera transformé en énergie. Et tout cela pourra se faire si, et seulement si, en plus de tous les acteurs présents à la conférence internationale, les paysans sont vraiment mis dans le coup et qu’ils y trouvent un intérêt légitime. Et si cela ne les empêche pas de produire d’abord de quoi manger !


Source : extraits d’un article publié sous le titre « Burkina Faso : Droit dans les yeux – Biocarburant – Produire d’abord à manger » dans Le Pays (Ouagadougou), le 22 janvier 2008.

René Massé

Europe : publications de l’European Biofuels Policy (EBP)

Ce programme de recherche est destiné aux acteurs européens engagés dans des politiques de valorisation des biocarburants. Il rassemble les données détaillées, produit des analyses comparatives de programmes… apportant ainsi matière à réflexion et préparant les décisions politiques des États membres de l’Union européenne. Mais, ces analyses ne sont pas sans intérêt pour les pays en développement : d’une part, ils bénéficieront de certaines informations techniques, et d’autre part, ils auront de l’intérêt pour les analyses qui les impliquent en amont des filières d’approvisionnement en biocarburants.

Pour de plus amples informations : ebp-gem@sciences-po.fr

Coordinateur du programme : M. Luiz Fernando do Amaral

Courriel : luiz.amaral@sciences-po.org

Tél : +33 (0)6 37 60 14 25

Introduction au Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM)

La richesse d’une nation dépend largement de la qualité de ses institutions et régulations, donc de sa capacité à les évaluer. Le Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM) est un centre de recherche indépendant qui cherche à promouvoir, en France et en Europe, cette indispensable « culture de l’évaluation » dans le monde ouvert du début du XXIème siécle. Depuis 2004, le GEM mène cet objectif dans le cadre d’une initiative commune avec l’AEI-Brookings Joint Center for Regulatory Studies.

Parallèlement à la gamme de problématiques commerciales et de réformes régulatoires, le GEM traite quatre problèmes dont le programme « The European Biofuels Policy » (EBP).

The European Biofuels Policy (EBP)

L‘European Biofuels Policy (EBP) est un programme de recherche, conduit par le GEM depuis mars 2007. L’objectif du programme est de fournir des données détaillées et des analyses de fond sur les mesures prises par les pays européens dans le domaine des biocarburants. Le but est de faciliter l’évaluation des politiques – actuelles et futures – menées dans ce secteur et de permettre d’établir des comparaisons internationales afin de contribuer au débat public. EBP vise également à proposer et à promouvoir des alternatives aux politiques actuellement menées, sur la base d’analyses économiques objectives et constructives.

Publications récentes de EBP

Voici quelques publications récentes intéressantes (en anglais) :

  • « Biofuels : at what Cost ? Government support for ethanol and biodiesel in the European Union »Global Subsidies Initiative

    Par Géraldine Kutas, Carina Lindberg et Ronald Steenblik

    Octobre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « Ethanol boom in the US : an export opportunity for the Caribbean and Central American countries ? »Revue Visages d’Amérique Latine

    Par Luiz Fernando do Amaral et Géraldine Kutas

    Septembre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « EU and US Policies on Biofuels : Potential Impacts on Developing Countries »German Marshall Fund of the United States

    Par M.S. Jank (coordinateur), G.Kutas, A. M. Nassar et L.F do Amaral.

    Mai 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • Statistiques récemment mises en ligne :
    • Production et capacité de production de biodiesel et de bioéthanol de l’Union européenne ;
    • Utilisation actuelle et future d’intrants agricoles dans la production européenne d’éthanol (télécharger ce document en anglais sur cette page) ;
    • Utilisation actuelle et future des surfaces oléagineuses européennes pour la production de biodiesel (télécharger ce document en anglais sur cette page).

René Massé

Europe : des scientifiques de la Commission européenne dénoncent l’inefficacité environnementale et le coût du programme biocarburant préconisé pour l’Union européenne

La politique de promotion des biocarburants décidée par la Commission européenne ne contribuera pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et son coût excèdera largement ses bénéfices ! Telle est la conclusion d’une étude de travail réalisée par le Joint Research Center (JRC) de la Commission européenne.

En mars 2007, l’Union européenne a décidé de porter de 2% à 10% en 2020 la part des biocarburants dans le transport, en réponse à la crise du pétrole, au problème de sécurité des approvisionnements et à celui des changements climatiques.

Pour éviter les risques de compétition entre la valorisation énergétique des productions agricoles et leurs usages alimentaires, ce programme implique de développer de nouvelles technologies, une seconde génération de biocarburants produits à partir de ressources qui ne font pas concurrence avec les aliments.

La Commission doit présenter le 23 janvier 2008 une législation détaillée destinée à promouvoir le développement et l’utilisation de ces énergies alternatives au pétrole.

Problèmes soulevés par l’étude

En se référant à l’analyse de coût-bénéfice (qui n’a pas été formellement approuvée par la Commission), ce programme sera extrêmement couteux et ne génèrera ni réduction de gaz à effets de serre, ni création d’emplois.

  • Réduction de gaz à effets de serre (GES) : « L’incertitude est trop grande pour pouvoir dire si l’objectif de pénétration de 10% de biocarburant dans les transports en Union européenne permettra de réduire les émissions de GES ou non ». Les émissions indirectes dues à la conversion de terres arables ou de forêts en biocarburants et le déplacement de la production de produits agricole pour l’alimentation et l’élevage à l’extérieur de l’Union européenne peuvent « réduire à néant les réductions liées à l’utilisation de biocarburants dans l’Union européenne ». Cette étude ajoute : « Les procédures de certification sont nécessaires, mais ne peuvent pas effacer ce problème ». L’étude ajoute qu’avec les mêmes ressources financières, il aurait été plus efficace en terme de réduction des émissions de GES de transformer la biomasse en électricité
  • Création d’emplois : l’étude indique que la création d’emplois dans le secteur des biocarburants sera largement compensée par la destruction d’emplois dans d’autres secteurs affectés par ce programme biocarburant : en conséquence, ces scientifiques estiment que l’effet en termes de création nette d’emplois sera « insignifiant ».
  • Coût-bénéfice : « Les coûts vont probablement excéder les bénéfices » prévoit l’étude, qui évalue ce différentiel entre 33 et 65 billions d’Euros, avec une probabilité de 80%.

Les réactions

Une porte parole de la Commission européenne, cité dans le Financial Times, indique que ce rapport de JRC n’a pas été revu par ses paires. Ce n’est qu’une contribution au débat.

M. Rob Vierhout, secrétaire général de l’association européenne du carburant bioéthanol (eBIO) rappelle également que ce rapport n’a aucune valeur officielle n’ayant pas encore été révisé, accusant au passage le groupe de scientifiques de la JCR de partialité à l’encontre des biocarburants, et regrettant de n’avoir pas été admis à participer à cette étude.

Dans un communiqué de presse, l’European Biodiesel Board (EBB) indique que l’objectif de 10% de biocarburant représente un « pas en avant déterminant ». Il souligne que l’usage de biocarburants permettra de réduire de 50% à 90% les émissions de GES suivant la nature des ressources valorisées. Le vrai risque pour l’EBB n’est pas de promouvoir les biocarburants, mais plutôt de ne rien changer dans nos pratiques et de continuer à utiliser des carburants pétroliers dans les transports.

Franke Thies, de Greenpeace estime par contre que ce programme biocarburant pourrait saper les objectifs de promotion des énergies renouvelables de l’Union européenne, car il impose une valorisation inefficace de la biomasse. Il serait bien plus performant de l’utiliser dans les secteurs de l’électricité et de la chaleur : aussi Greenpeace demande t’elle d’abandonner l’objectif de 10% de biocarburant dans les transports en 2020.

Adrian Bebb des Amis de la Terre a déclaré : “ maintenant, je ne vois pas comment la Commission peut persévérer avec son programme de biocarburant ».

Ariel Brunner, responsable des questions de politiques agricoles européennes à la BirdLife International, est du même avis : « Maintenant que même les experts de la Commission le reconnaissent, il est temps de mettre à l’écart ce programme biocarburant… ».


Source : un article diffusé le 18 janvier 2008 sur le site EurActive.com
(en anglais).

René Massé

Europe : Lettre ouverte des ONG pour alerter le Commissaire européen à l’énergie sur l’impact de la production des biocarburants

Plusieurs ONG dont Les Amis de la Terre, Greenpeace, Oxfam ont appelé le 9 janvier 2008, à travers une lettre ouverte, le commissaire à l’Energie de l’UE, M. Andris Piebalgs à introduire des normes  »plus strictes » sur la production de biocarburants, voire à exclure l’utilisation des biocarburants dans les transports.

En mars 2007, la Commission européenne s’est fixée pour objectif de faire passer la part des biocarburants dans les transports à 10 % d’ici 2020.

Selon les ONG, le projet actuel de la Commission ne garantit pas que la production de biocarburants sera durable et il laisserait sans protection d' »importants » écosystèmes, comme les savanes ou prairies. Ces secteurs sont non seulement importants pour la biodiversité, mais contiennent également d’énormes stocks de carbone.

Les ONG ont également prévenu que la production à grande échelle de biocarburants pourrait augmenter les prix des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, favoriser la pénurie d’eau mais aussi accentuer les déplacements forcés de population pour créer de nouvelles plantations, ou le déplacement d’autres activités agricoles dans des zones sensibles comme les forêts tropicales ou la savane. Le projet de texte ne fournit aucun critère de protection des populations provenant en particulier des pays en voie de développement, contre les impacts négatifs de la production de biocarburant, ont souligné les ONG. Pour les Organisations, les biocarburants permettant  »des réductions substantielles » devraient être comptabilisés pour atteindre l’objectif fixé par la Commission.

La Commission européenne doit proposer une directive sur les énergies renouvelables le 23 janvier.


Source : un article de M. R. Boughriet, diffusé le 11 janvier 2008 sur le site Actu Environnement – l’Actualité professionnelle du secteur de l’environnement et du développement durable.

René Massé

Mali : l’énergie dans la Déclaration de Politique générale du Premier ministre

Voici le chapitre consacré à l’énergie dans la Déclaration de Politique Générale que le Premier ministre Modibo Sidibé a présentée le vendredi 14 décembre 2007 devant les 147 députés de l’Assemblée nationale.

Electrification rurale, efficacité énergétique dans toutes les filières énergétiques, sécurité des approvisionnements pétroliers, et renforcement de la capacité d’offre d’électricité sont les principales priorités retenues par le Premier Ministre.

Afin de résoudre le défi majeur que constitue le déficit énergétique auquel est confronté notre pays, le gouvernement entreprendra des actions vigoureuses pour développer l’offre énergétique, maîtriser le niveau des tarifs et augmenter le taux d’accès des populations à l’énergie, singulièrement en milieu rural, a relevé le nouveau chef du gouvernement. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique énergétique nationale, les actions porteront sur l’électrification rurale, l’optimisation de la production, la rationalisation de l’utilisation de l’énergie ainsi que la constitution d’un stock national de sécurité pour les hydrocarbures.

Renforcement des capacités de l’offre d’électricité

Les capacités d’offre d’énergie de Electricité du Mali (EDM) SA seront accrues :

  • Dès 2008, la construction d’une nouvelle centrale thermique va augmenter de 56 mégawatts l’offre de cette société.
  • A partir de 2009, l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire dont les travaux seront lancés prochainement, apportera, au démarrage, une capacité supplémentaire de 80 mégawatts extensible à 200 mégawatts.
  • Le productible en hydroélectricité sera augmenté avec la réalisation et le renforcement des sites hydroélectriques de Félou, dont les travaux débuteront en 2008 et qui seront suivis du lancement de ceux du barrage de Taoussa en 2009. La réalisation des centrales de Sotuba, Markala, Gouina et Kénié reste également un objectif prioritaire.

Promotion de l’électrification rurale

Le gouvernement dotera l’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et l’Electrification Rurale (AMADER) de ressources financières conséquentes pour accélérer l’accès du plus grand nombre des populations rurales à l’électricité. La pré-électrification par plates-formes multifonctionnelles utilisant les biocarburants sera développée.

Stratégie biocarburants

Aussi, a assuré le Premier ministre Modibo Sidibé, le gouvernement élaborera une stratégie nationale de développement des biocarburants en se focalisant sur les filières dont l’intérêt est prouvé, notamment le pourghère, la canne et le tournesol. Cette stratégie reposera sur une Agence qui aura pour missions, entre autres, d’appuyer les porteurs et les promoteurs de projets.

Promotion du secteur privé

Le secteur privé, qui sera le principal vecteur de la stratégie de croissance accélérée basée sur le développement agro-industriel de notre pays, occupe, lui aussi, une place de choix dans la Déclaration de Politique Générale de Modibo Sidibé. Pour y parvenir, le gouvernement misera sur la promotion volontariste des petites et moyennes entreprises, l’amélioration significative de l’environnement des affaires et le renforcement du partenariat public-privé. Dès le début de l’année 2008, un cadre de concertation amélioré avec les acteurs de ce secteur sera mis en place.

« Le rôle de l’Etat sera revu. Il s’agira de susciter l’émergence d’un Etat promoteur d’entreprises privées qui encourage la bonne gouvernance d’entreprise qu’elle soit publique ou privée. Bref, il s’agit de revenir au rôle d’incitation et de régulation de l’Etat sans tomber dans le tout Etat. L’Etat jouera son rôle d’impulsion et de facilitation pour le développement des affaires au Mali, dans la transparence et la légalité, afin que l’ensemble de la communauté profite des fruits de la croissance » de relever Modibo Sidibé.

Les actions à mettre en œuvre pour le développement du secteur privé vont du développement des infrastructures à l’élaboration et l’application d’une loi d’orientation du secteur privé en passant par la mise en place de dispositifs financiers en faveur des PME, l’initiation et le soutien et le soutien à des porteurs de projets.


Source : un article de M. Yaya Sidibe dans Malinet.web accessible sur cette page.

René Massé

Burkina Faso : projet d’implantation d’une usine de biocarburants

Une convention cadre a été signée fin novembre 2007 entre le ministère de l’Agriculture et la société française AgroEd, qui prévoit l’implantation d’une usine de production de biocarburants au Burkina Faso.

Le Burkina Faso s’engage dans la production de biocarburants.

« Le Burkina Faso et la société française AgroEd ont signé, le mercredi 28 novembre 2007 au cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques une convention cadre pour le développement de la filière biocarburants.

En paraphant le document, le ministre d’Etat Salif Diallo et M. Charles Millon (membre du Conseil de surveillance d’AgroEd) ont convenu de développer la production de plantes oléagineuses nécessaires au biocarburant, tout en assurant que le développement de cette filière devrait se faire en pleine complémentarité avec les autres filières, notamment celle du coton, avec laquelle il sera possible de mettre en œuvre des synergies profitables tant sur le plan agricole qu’industriel. Les deux parties entendent mettre en œuvre un programme précis, qui part de la production de la graine à la production d’énergie, avec un effet d’entraînement notable sur le développement de l’irrigation, et le renforcement des capacités au niveau villageois, afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

La production de la matière première impliquera les producteurs ruraux qui, outre la rémunération, bénéficieront d’un réseau d’encadrement en matière d’appui conseil. En définissant la nature de leur collaboration, tant au sujet du programme de plantation que sur le contenu des éléments chimiques se rapportant à la mise en œuvre de la filière, le ministère en charge de l’Agriculture et AgroEd s’associent au ministère chargé de l’Energie pour garantir le respect de la politique définie par le gouvernement du Burkina Faso pour le développement de la filière biocarburants. L’action de la société AgroEd s’insérera également dans les plans d’actions définis par FIDA et l’AFD.

La société AgroEd bénéficiera du soutien du gouvernement pour l’acquisition de terres pour la production et pour l’implantation d’une unité industrielle d’EMHV (l’Ester méthylique d’huile végétale), conformément aux textes en vigueur. Elle mettra sur le marché des biocarburants compatibles avec les normes internationales reconnues, notamment l’EMHV, la norme européenne EN14-214, pour laquelle elle s’engage à divulguer et diffuser toute information nécessaire et préalable auprès des usagers. »


Source : déclaration de presse diffusée dans un article publié dans Le Pays, à Ouagadougou, le 14 décembre 2007.

René Massé

Sénégal : biocarburant – une unité de transformation en vue à Tambacounda

Pour faire fonctionner les moteurs en biodiesel, une unité de transformation pourrait être installée dans la région de Tambacounda où la culture du Jatropha est de plus en plus intense.

Ce projet de trans-estérification des huiles du Jatropha en biodiesel pourrait permettre aux cultivateurs de faire fonctionner leur moteur en biodiesel et de s’affranchir partiellement de leur dépendance vis à vis des combustibles fossiles (diesel).

Le Projet intégré de production agricole et de valorisation agro-industrielle du biodiesel de la région de Tambacounda, dénommé « Yellitare-bio Sénégal », va mettre en place une unité de transformation de biodiesel à partir de l’huile de Jatropha.

Cette annonce a été faite le jeudi 11 Septembre 2007 par M. Serigne Amar, vice-président de l’Association africaine pour la promotion des biocarburants, par ailleurs co-promoteur du projet avec M. El Hadji Mamadou Omar Sall, président du Collectif régional des producteurs de banane de Tambacounda (CORPROBAT) et superviseur national adjoint du programme biocarburant. Au cours de cette rencontre, les producteurs se sont engagés à exploiter 10.000 hectares de Jatropha le long du fleuve Gambie allant de Gouloumbou à Kédougou sur 300 Km.

Il est prévu de mettre une première unité pilote de trans-estérification des huiles en biodiesel à Tambacounda, d’une capacité de 200 litres/heure. Cette unité est conçue pour être agrandie au fur et à mesure des besoins et de l’évolution de la technologie. Des offres venant notamment du Brésil ont déjà été reçues.

M. Serigne Amar est revenu sur l’importance de l’huile produite « qui est pure ». « Avec cette huile, il est possible de faire fonctionner toutes les machines fixes et à pression basse ». Cela permettra aux producteurs de banane, qui utilisent beaucoup de carburant, d’utiliser cette huile dans les moteurs de leurs motos pompes et de faire tourner leurs groupes électrogènes pour produire de l’électricité.



Source : un article publié le 14 septembre 2007 sur le site de AllAfrica.com

Elhadji SYLLA, ASER, René Massé

Sénégal : l’Espagne aidera le Sénégal à produire du biocarburant

Les espagnols pourraient prochainement former des experts sénégalais dans la culture des plantes productrices de biocarburant.

Transfère de compétences par les espagnols dans la culture in vitro des oléagineuses afin de permettre au Sénégal de produire des biocarburants.

Le Conseil régional de Tenerife et le gouvernement du Sénégal signeront en décembre 2007 un protocole de collaboration pour la culture de plantes destinées à la production de biocarburants. En vertu de cet accord, le conseil de l’Ile de Tenerife s’engage à collaborer pour l’installation au Sénégal d’un laboratoire afin de cultiver in vitro des plantes oléagineuses qui seront utilisées dans la production de biocarburants.

Une équipe de techniciens sénégalais se rendra à l’Ile de Tenerife pour suivre une formation spécialisée dans la culture in vitro de plantes oléagineuses et dans la gestion dudit laboratoire.

En plus de ce laboratoire, les autorités de l’Ile canarienne aideront le gouvernement sénégalais à mettre sur pied des projets agricoles et d’élevage, visant à fixer les populations locales et à éviter l’émigration clandestine des jeunes sénégalais vers l’ Archipel des Canaries.


Source : un article publié sur le site Rewni.com

Elhadji SYLLA, ASER

L’huile de palme et la déforestation

L’huile de palme peut être utilisée comme un biocarburant efficace. Or, suivant les modes de production, la fabrication d’huile de palme peut avoir des impacts environnementaux et sociaux plus ou moins négatifs. Ce document présente les conclusions d’une recherche et fournit des orientations pour concevoir une procédure européenne de traçabilité de l’huile de palme destinée à être importée en Union européenne.

Rapport de recherche rédigé par Friends of the Earth sur la filière de commercialisation de l’huile de palme dans le monde et ses impacts dans les pays producteurs.

Greasy palms – palm oil, the environment and big business
Auteur : Friends of the Earth
28 pages en anglais

Le commerce international d’huile de palme est une des causes de la déforestation dans le monde. Ce rapport rédigé par l’ONG Les amis de la Terre (Friends of the Earth en anglais) est le résumé d’une recherche réalisée en Indonésie, en Malaisie et aux Pays Bas sur les impacts de le production d’huile de palme en Indonésie, le lien avec les marchés européens et l’implication des entreprises du Royaume Uni.

Les impacts sont divisés en quatre catégories :

- déforestation

- feux de forêts

- pollution des sols et des eaux

- propriété foncière

Il en ressort que pour limiter les impacts environnementaux et sociaux liés à la production d’huile de palme, la Commission Européenne devrait imposer aux entreprises européennes une traçabilité de l’huile de palme qu’elles utilisent dans leurs procédés, ce qui faciliterait la connaissance de l’origine et des conditions dans lesquelles l’huile a été produite. Ce document met par ailleurs en évidence et attire l’attention du lecteur sur les problèmes rencontrés ailleurs et pourrait lui permettre de mieux apprécier les demandes d’autorisation de création ou d’extension des plantations d’huile de palme.

Pépin Tchouate