Après dix années d’efforts, le programme d’efficacité énergétique a permis d’économiser ces deux dernières années l’équivalent en charbon de la consommation énergétique de la France.
La Chine est le deuxième consommateur d’énergie au monde. Son objectif est de réduire de 20% l’utilisation d’énergie par unité du PIB d’ici 2010.
Le développement des entreprises de services énergétiques et leurs résultats
L’industrie de la conservation d’énergie de la Chine a fait ses débuts en 1998, avec trois entreprises de services énergétiques, aussi appelés ESCO ou EMC. Elles ont été créées à Shandong, Liaoning et Pékin, grâce aux 151 millions de dollars accordés par le Projet de conservation d’énergie de la Chine soutenu par le gouvernement chinois, la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et la Commission européenne. Ces ESCO ou EMC, qui aident les industries à économiser de l’argent en utilisant moins d’énergie, voient le jour partout dans le pays. En 2006, près de 100 EMC finançaient plus de 400 projets de conservation d’énergie dans 16 provinces, soit des investissements totalisant 280 millions de dollars. Vu la croissance rapide enregistrée l’année dernière, les niveaux d’investissements pourraient doubler en 2007.
Les projets lancés en 2005 et 2006 devraient générer des économies d’énergie correspondant respectivement à 18 millions et 21 millions de tonnes de charbon standard, ce qui dépasse les prévisions initiales de « plusieurs degré de magnitude ».
C’est « l’efficacité énergétique qui aurait le plus d’effets, le plus rapidement » pour réduire la quantité de dioxyde de carbone dégagé par les centrales à charbon en Chine, a indiqué M. Bob Taylor, spécialiste en chef de l’énergie à la Banque mondiale. Le gouvernement estime que les 1 008 plus gros consommateurs industriels d’énergie représentent près de 30 % de la consommation primaire d’énergie de la Chine, constituant ainsi une « mine d’or » quant aux économies d’énergie potentielles.
Les programmes d’efficacité énergétique
Pour parvenir à l’objectif de réduction de 20% d’ici 2010, les efforts se concentrent sur :
-* L’aide à la création d’ESCO commercialement viables à travers le 2ème Projet de conservation d’énergie ; -* L’élaboration de nouveaux modèles d’entreprises pour le secteur public de l’énergie au moyen du programme de financement de l’efficacité énergétique des services publics ; -* La modernisation des systèmes de chauffage et la construction d’édifices plus écoénergétiques par le biais du projet de réforme du chauffage et de l’efficacité énergétique des édifices ; -* Le financement de l’efficacité énergétique par un programme novateur de financement du carbone ; -* la rénovation industrielle : la Banque mondiale et les représentants du gouvernement chinois ont mis au point un vaste programme de financement de projets de rénovation industrielle coûtant entre 1 et 5 millions de dollars et qui sera lancé par le projet de financement de l’efficacité énergétique de la Chine.
De nouveaux investissements au profit de l’efficacité énergétique effectués par le biais des EMC devraient atteindre 1 milliard de dollars en l’espace de trois à cinq ans et fournir quelques 70 à 80 millions de tonnes d’équivalent charbon (t.e.c.) en économies d’énergie pendant toute la durée de vie des projets financés, indique un récent rapport sur les innovations de la Banque mondiale en Chine.
Types de projets soutenus et mode de financement
Les projets soutenus par les EMC comprennent des rénovations de chaudières, la mise à niveau technologique des systèmes de combustion, la réfection des fours et appareils de chauffage, la récupération et l’emploi de la chaleur perdue ou du gaz de combustion, la rénovation des systèmes à moteur, le remplacement des systèmes de refroidissement, la rénovation des alimentations internes, ainsi que la réfection et l’innovation des systèmes de chauffage, ventilation et climatisation, et même le remplacement des ampoules électriques.
Les sociétés touchent un pourcentage élevé (habituellement 80 %) des économies estimées jusqu’à ce que leur investissement soit remboursé, en général en l’espace de un à trois ans. Les économies réalisées compensant le coût de l’investissement, les entreprises participantes reçoivent un équipement plus efficace qu’elles pourront utiliser pendant de longues années sans rien avoir à débourser.
Un nouveau projet de financement de l’efficacité énergétique
Accordant priorité à ce marché, le gouvernement chinois et la Banque mondiale ont élaboré un nouveau projet de financement de l’efficacité énergétique qui verra le jour grâce à un nouveau prêt de l’ordre de 200 millions de dollars de la Banque et à une subvention de 13 millions de dollars du FEM. Ce projet, qui devrait être approuvé dans les mois qui viennent, permettra le développement de vastes programmes de prêts pour l’efficacité énergétique, disponibles dans trois banques nationales chinoises, pour des projets de l’ordre de 5 à 10 millions de dollars dans l’industrie lourde.
Source : article diffusé sur le site de la Banque mondiale, à lire en entier sur cette page.
René Massé