Ces deux projets d’aménagement et de gestion des forêts classées de la région de la boucle de Mouhoun ont été élaborés pour produire durablement du bois de feu et du charbon de bois dans le cadre d’une filière commerciale bois énergie. Les PAG préconisent entre autres de
planifier l’exploitation des parcelles de coupe de bois suivant une période de rotation de 10 à 15 ans.
Projet AIJ/RPTES,
Rapport du Consultant sur l’utilisation des énergies traditionnelles (combustibles ligneux et résidus agricoles)
Novembre 2004
La problématique au Burkina Faso
La prédominance de l’utilisation des énergies traditionnelles (combustibles ligneux et résidus agricoles) est l’une des caractéristiques énergétiques majeures du Burkina Faso. En effet, les énergies traditionnelles représentent en 2004 près de 84% du bilan énergétique national, contre 14% et 2% pour les hydrocarbures et l’électricité, respectivement. Le bois-énergie (bois de feu et charbon de bois) constitue la principale source d’énergie pour 97% de la population du Burkina Faso.
Compte tenu de cette situation, le Gouvernement du Burkina Faso a développé durant la période 1993-1996, en collaboration avec la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds bilatéraux, une nouvelle stratégie nationale dans le but de promouvoir une gestion durable des énergies traditionnelles dans le cadre d’un programme régional appelé Programme Régional pour le Secteur des Energies Traditionnelles, plus connu sous le sigle anglais de RPTES.
Le Programme Régional pour le Secteur des Energies Traditionnelles (RPTES) au Burkina Faso
Le RPTES, dans son objectif principal, est conforme aux options spécifiques du sous secteur forêts définies par la Politique forestière nationale (PFN), et contribue à la mise en œuvre du Programme national d’aménagement des forêts (PNAF), un des instruments de mise en œuvre de la PFN ; ces options spécifiques sont :
- La réduction significative du déséquilibre entre l’offre et la demande en bois-énergie, en bois de service, en bois d’œuvre et en produits forestiers non ligneux ;
- La réhabilitation des forêts dégradées, aussi bien dans le domaine classé que dans le domaine protégé ;
- l’organisation et l’exploitation de l’espace rural, notamment par une délimitation et une mise en valeur d’un espace forestier inter-villageois.
Placé sous la tutelle du ministère en charge du secteur de l’énergie, le programme du RPTES au Burkina Faso a été lancé officiellement le 17 janvier 1998 à Koudougou. Il comprend trois volets dont le volet « Combustibles ligneux ». Un des objectifs de ce volet est l’aménagement de 300 000 hectares de forêts avec la participation des populations riveraines, pour le ravitaillement de 13 villes.
L’aménagement de la forêt classée de Tissé entre dans le cadre du projet AIJ-RPTES (Activities Implemented Jointly – RPTES) du RPTES. Ce projet s’inscrit à son tour dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.
Objectif de l’aménagement
L’aménagement de la forêt classée de Tissé entre dans le cadre global de l’aménagement durable de six forêts classées d’une superficie globale de 80 200 ha environ situées le long du fleuve Mouhoun dans la région de la Boucle du Mouhoun ; c’est la composante « Combustibles ligneux » du projet AIJ-RPTES.
Cette composante « Combustibles ligneux » a pour objectif « d’aider le Burkina Faso à absorber une part importante d’une demande urbaine de combustibles ménagers en progression rapide, tout en permettant la préservation du couvert forestier, de la diversité biologique et du potentiel de fixation du carbone de l’écosystème ».
Bassirou Ouédraogo, Elhadji SYLLA, ASER, René Massé