Environnement, énergie et pauvreté en Afrique : interdépendance

Cet article expose en introduction les facteurs d’interdépendance entre la pauvreté, l’accès à l’énergie et l’environnement avant de suggérer des recommandations pour une production durable de biocarburants. La partie sans doute la plus intéressante est celle consacrée à la description des projets et stratégies à l’étude dans des pays d’Afrique sub-saharienne à la fin de l’année 2007.

« Environnement, énergie et pauvreté : l’interdépendance »

Auteur : Marguerite Culot

Source : NaturaVox

Publié le 27 décembre 2007

15 pages

L’article est structuré en sept chapitres :

I. Constat : la situation énergétique de l’Afrique, caractérisée par une faible consommation totale d’énergie par habitant qui se limite encore très souvent à l’usage d’un combustible de cuisson pour les aliments.

II. Liens entre Energie et Développement : présentation des impacts potentiels de l’accès à l’énergie sur l’éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

III. Contribution des agro-carburants aux OMD : – Atouts énergétiques de l’Afrique – « Un avenir de possibilités » Quels agro-carburants en Afrique sub-saharienne ? Production actuelle et Projets ;

IV. Participation des agro-carburants à l’équité énergétique : l’exemple des plateformes multifonctionnelles ;

V. Autres avantages des agro-carburants : stimulation de l’économie locale, bilan CO2 favorable, perspectives intéressantes pour les zones dégradées, etc.

VI. Inconvénients : risques écologiques et sécurité alimentaire.

VII. Recommandations pour une production durable d’agro-carburants, porteurs de sens et d’équité : la bioénergie pourrait constituer un des moteurs du développement rural en Afrique si les gouvernements l’intègrent de façon intelligente dans leur politique.

L’auteur conclut sur la nécessité de réorienter toute stratégie énergétique en Afrique vers une offre de services énergétiques qui met en valeur sa transversalité. La demande de services énergétiques devra être identifiée à la base en s’appuyant sur les perspectives de développement local et les ressources disponibles (ressources énergétiques, infrastructures de production, infrastructures sociales, ressources humaines).

L’article complet est consultable sur cette page du site de Naturavox ou téléchargeable ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé

La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen.

Ce rapport de stage au sein de l’ONG MaliFolkcenter s’intéresse aux aspects économiques de la culture du pourghère au Mali. Il présente les résultats d’une étude pour déterminer le coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère, disponible en téléchargement ci-dessous.

« La culture du pourghère : une activité génératrice de revenus qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali. Le cas du projet Garalo Bagani Yelen »

Auteur : Romain Latapie

Université de Rennes 1 et MaliFolkcenter

Octobre 2007

107 pages

Dans le cadre d’une année de formation Master Analyse de Projets de l’Université de Rennes 1 (http://apia.asso.univ-rennes1.fr), l’auteur a effectué un stage de 6 mois au sein de l’ONG malienne MaliFolkecenter (www.malifolkecenter.org ). Cette structure mène un projet d’électrification rurale d’une commune au Sud-Mali (projet Garalo Bagani Yelen) à partir d’huile de pourghère produite localement. Ce projet se veut être un nouveau paradigme énergétique pour le développement durable et met l’accent sur la production de l’arbuste pourghère dans le cadre de petites exploitations familiales. Ce projet veut montrer que la production, la transformation et l’utilisation locale de l’huile de pourghère est un outil du développement qui permet de faire face aux enjeux énergétiques du Mali.

La démarche de cette étude repose sur la collecte et l’analyse de données. Plusieurs étapes ont été nécessaires :

- 1. La collecte de donnée : faite à partir d’entretiens semi-directifs auprès des producteurs de pourghère de la commune de Garalo ;

- 2. L’élaboration des comptes d’exploitations individuels grâce aux données collectées ;

- 3. L’élaboration d’un compte d’exploitation type d’un hectare de pourghère, grâce aux outils de l’analyse de données ;

- 4. La détermination du coût de production au kilogramme des graines de pourghère, grâce aux outils de l’analyse financière.

Cette étude repose sur plusieurs principes :

  • La monétarisation du temps de travail familial non rémunéré sur la plantation ;
  • La prise en compte de la dimension temporelle de la production du pourghère grâce à des outils de l’analyse financière ;
  • La formulation d’hypothèses concernant le mode de récolte et le rendement à l’hectare d’une plantation de pourghère.

L’exploitation du pourghère est encore à ses prémisses au Mali, c’est pour cela qu’il existe de nombreuses incertitudes. Cette étude fournit de l’information pour réduire l’incertitude et aider à la décision. Elle apporte une estimation du coût de production d’un kilogramme de graines de pourghère dans la commune de Garalo (entre 17,66 Fcfa et 42,07 Fcfa selon les différentes hypothèses).

Cette étude comporte de nombreuses limites et s’appuie sur de nombreuses hypothèses ; elle doit donc être complétée par d’autres études afin de réduire l’incertitude entourant la culture de l’arbuste pourghère au Mali. Ces études devront porter en particulier sur les aspects agronomiques de la plante, mais aussi sur les impacts socio-économiques et environnementaux de la production du pourghère à petite ou grande échelle.

Néanmoins, on peut déjà conclure que la culture du pourghère est une activité génératrice de revenus pour les petits producteurs maliens. Le bénéfice à l’hectare est compris entre 41 500 Fcfa et 114 750 Fcfa selon les différentes hypothèses. De plus, c’est un très bon outil au service du développement local.

René Massé, romainlatapie

Tunisie : Salon Méditerranéen de l’Electricité, de l’Electronique et des Energies Renouvelables "MEDELEC-ENER 2008"

La 4ème édition du Salon Méditerranéen de l’Electricité, de l’Electronique et des Energies Renouvelables « MEDELEC-ENER 2008 » se tiendra du 5 au 8 mars 2008 au Parc des Expositions de la Foire Internationale de Sfax (Tunisie).

MEDELEC-ENER, qui a reçu quinze milles visiteurs et 150 exposants venant d’Europe, d’Afrique et d’Asie, est l’une des rencontres internationales majeurs dans le calendrier des manifestations du secteur de l’Electricité, de l’Electronique et des Energies Renouvelables.

L’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Energie, partenaire de l’organisation du salon, invite les entreprises nationales et internationales, et les établissements privés et tous les acteurs intéressés par ce domaine à participer à cette manifestation en exposant leurs produits, et en présentant leurs innovations.

Le programme général comprend :

  • Un espace d’exposition,
  • Un espace d’innovation,
  • Un espace de partenariat,
  • Un forum scientifique.

Pour plus d’informations et inscription, veuillez visiter le site web du salon www.medelec-salon.com.

Karim, René Massé

Tunisie : un nouveau Programme de Maîtrise de l’énergie 2008-2011

Ce Programme de Maîtrise de l’Energie 2008-2011 a été décidé par le Chef de l’Etat lors du Conseil Ministériel du 15 Janvier 2008. Il vise à « Réduire la consommation d’énergie de 20% à l’horizon 2011 ».

Encouragé par les résultats très satisfaisants du premier plan triennal de maîtrise de l’énergie, la Tunisie s’engage dans un challenge ambitieux : réduire de 2 millions de TEP ses consommations d’énergie en quatre ans ! Tous les secteurs sont concernés.

Le programme triennal de maîtrise de l’énergie 2005-2008 a permis la réduction de la demande (8% de moins en 2007, soit près de 700.000 tonnes équivalent pétrole -TEP- économisées), l’amélioration de l’investissement dans les énergies renouvelables (chauffe-eau solaire) et l’évolution au niveau de la généralisation de l’utilisation du gaz naturel.

Au vu de ces résultats, le Conseil Ministériel a décidé de lancer un nouveau programme quadriennal qui couvrira la période 2008-2011. Ce programme, qui vise à réduire de 20%, à l’horizon 2011, la consommation de l’énergie, soit 2 millions de TEP, comporte les mesures suivantes :

Premièrement : l’économie de l’énergie dans les entreprises grandes consommatrices d’énergie :

  • Subordonner la réalisation des projets dont la consommation d’énergie dépasse 7.000 TEP par an à une autorisation préalable ;
  • Autoriser les entreprises, les groupements d’entreprises et les particuliers produisant de l’électricité pour leur consommation propre à transporter et à vendre leur excédent à la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) ;
  • Etablir l’équivalence entre les avantages accordés par le Fonds National de Maîtrise de l’Energie et ceux attribués par le Fonds de Développement de la Compétitivité Industrielle.

Deuxièmement : l’économie de l’énergie dans le secteur du bâtiment :

  • Obliger les nouvelles constructions collectives à respecter des règles spécifiques en matière d’énergie ;
  • Promouvoir davantage l’utilisation de l’énergie solaire pour le chauffage de l’eau dans les constructions collectives, en ciblant notamment 80 unités hôtelières ;
  • Remplacer les ampoules électriques ordinaires par des ampoules économiques et œuvrer à leur généralisation d’ici la fin 2011.

Troisièmement : l’économie de l’énergie dans le secteur du transport :

  • Promouvoir davantage le transport public en commun et développer l’utilisation du transport ferroviaire et maritime des voyageurs et des marchandises ;
  • Imposer le diagnostic des moteurs des véhicules à l’occasion de chaque opération de visite technique.

Quatrièmement : l’énergie de substitution :

  • Poursuivre la mise en œuvre du programme de raccordement au réseau de gaz naturel.

Cinquièmement : promotion des énergies renouvelables :

  • Elever à 4% en 2011 la part des énergies renouvelables dans la production globale d’énergie ;
  • Renforcer l’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur agricole ;
  • Développer la recherche scientifique dans le domaine de l’énergie renouvelable.

Sixièmement : le financement, l’organisation, l’encadrement et la sensibilisation :

  • Promouvoir les ressources du Fonds National de Maîtrise de l’Energie au moyen des recettes provenant des projets réalisés dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP) ;
  • Poursuivre la campagne de sensibilisation à la maîtrise de l’énergie et organiser une conférence nationale sur la maîtrise de l’énergie ;
  • Généraliser à l’ensemble des gouvernorats du pays les services régionaux de l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie et promouvoir leurs ressources humaines.


Source : un article publié sur le site de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie

René Massé

Sénégal : construction d’une centrale électrique à charbon de 125 MW à Sendou

Le ministre de l’Energie sénégalais et le directeur général de la Senelec ont co-signé le jeudi 24 janvier 2007, à Dakar, avec M. Norland Suzor, président-directeur général de la société suédoise Nykomb Synergetics et chef de file du groupement de sociétés regroupées au sein de la Compagnie d’électricité du Sénégal, une convention d’achat d’énergie de 25 ans, d’un montant de 118 milliards FCfa pour la réalisation de la centrale électrique à charbon de Sendou (Bargny) suivant la formule BOO (Build own operate).

La Sénélec s’engage à acheter les 925 GWh qui seront produits annuellement par cette centrale électrique à compter de 2010, date retenue pour sa livraison. Cette apport d’énergie électrique contribuera à répondre à la demande énergétique sans cesse croissante.

Le contrat signé fait suite à un appel d’offre international de la Senelec lancé le 18 novembre 2005. C’est un groupement de sociétés, dont le chef de file est la société suédoise Nykomb Synergétics, qui a été retenu pour réaliser et développer « le projet novateur et ambitieux » de la centrale à charbon de 125 MW à Sendou (Bargny), dont le coût est estimé à 118 milliards FCfa.

Cette centrale à charbon sera réalisée suivant la formule BOO. Après les centrales au fuel de GTI et de Kounoune, la construction de cette nouvelle centrale s’inscrit dans le cadre de la diversification des sources d’énergie initiée et mise en œuvre pour amortir les charges variables de production de la Senelec. Actuellement, le coût de revient du kWh d’électricité est en effet très élevé, car la quasi-totalité des centrales thermiques en fonctionnement consomment des produits pétroliers. À en croire M. Latsoukabé Fall, directeur général de la Senelec, l’introduction du minerai de charbon comme combustible dans le système de production de la société « réduira notre consommation de fioul et renforcera la sécurité énergétique du pays ». Qui plus est, compte tenu de la disponibilité du charbon, avec des réserves mondiales estimées à plus de 146 années de consommation et de son coût plus faible, « la conséquence immédiate de cette première centrale à charbon en Afrique de l’Ouest sera la baisse de nos charges variables de production et par conséquent la réduction substantielle du coût global du kWh », a – t-il poursuivi. C’est l’Afrique du Sud qui sera le fournisseur de minerai de charbon. En outre, le projet va générer des centaines d’emplois durant la phase de construction et 70 emplois permanents lorsqu’il sera opérationnel.

M. Samuel Amète Sarr, ministre de l’Energie, a fait le bilan du gouvernement en matière d’énergie depuis l’alternance politique : « la puissance installée cumulée de la Senelec est passée de 340 MW en 2000 à plus de 700 MW, soit une progression de 123 % ». Selon le ministre, ctte progression va se poursuivre compte tenu « du programme d’investissement de 520 milliards (Prse) qui est en train d’être mis en œuvre avec satisfaction et qui entre dans un cadre plus global à la fois du Programme de performances de Senelec et de celui du redressement du secteur de l’énergie qui pèse 1 587 milliards ».


Source : un article publié sur le site de Sudonline

Elhadji SYLLA, ASER

Côte d’Ivoire – Mali : interconnexion des deux réseaux électriques

Les localités malienne de Sikasso, située à 480 km au sud de Bamako, et ivoirienne de Ferkessedougou au nord du pays, ont abrité samedi 26 janvier 2008 les cérémonies de lancement des travaux pour l’interconnexion des réseaux électriques des deux pays, en présence des présidents ivoirien M. Laurent Gbagbo et malien M. Amadou Toumani Touré.

La réalisation de cet ouvrage permettra au Mali de disposer d’une puissance d’énergie électrique à hauteur de 60 MW.

Le projet

Ce projet a pour objectif d’assurer la couverture normale des besoins fortement croissants (10-13%) en énergie électrique des populations et des activités socio-économiques du Mali, dans de meilleures conditions de prix et de sécurité.

Financés par le gouvernement indien à hauteur de 61 milliards de FCFA (136.566.193 US dollars), les travaux concerneront :

  • La construction de la ligne Sikasso-Zégoua et du nouveau poste de Sikasso ;
  • La construction de la ligne Zégoua- Ferkessedougou et l’extension du poste actuel de Ferkessedougou ;
  • La construction de la ligne Sikasso-Koutiala-Ségou ; un nouveau poste de transformation à Koutiala et l’extension du poste actuel de Ségou.

D’une puissance initiale de 60 MW, « cette puissance sera portée à 200 MW dès la réalisation du renforcement de la ligne Lagoa- Ferkessedougou (Côte d’Ivoire) dans un délai de deux ans », a indiqué le ministre malien de l’Energie, des Mines et de l’Eau, M. Ahmed Sow. La fin des travaux est prévue pour 2010.

Premier maillon d’un réseau ouest africain

M. Ahmed Sow, a déclaré que ce projet intégrateur s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique de l’UEMOA et de la CEDEAO : « Cette interconnexion Côte d’Ivoire-Mali, constitue le premier maillon d’un réseau ouest africain qui aura plusieurs axes principaux. La première autoroute énergétique servira les pays de la Zone A (Nigeria, Bénin, Togo, Niger, Côte d’Ivoire, Burkina- Faso) et la seconde concernera les pays de la Zone B (Mali, Sénégal, Guinée Bissau, Gambie, Guinée, Libéria, Sierra Leone) ».


Source : un article intitulé « Gbagbo et ATT lancent l’interconnexion électrique de la sous-région » publié le dimanche 27 janvier 2008 sur le site « Le Journal Chrétien ».

René Massé

Burkina Faso : attention de ne pas produire les biocarburants des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres

Les paysans africains cultiveront-ils le carburant ? Venus de 35 pays, ils étaient 370 experts, savants, investisseurs, grandes entreprises, décideurs, politiques, ONG à se poser cette question. Réunis dans la grande salle de Ouaga 2000 du 27 au 29 novembre 2007, ils avaient tout prévu, sauf l’essentiel : inviter les paysans qui, forcément, seront les premiers concernés par ces nouvelles cultures.

« Bien sûr, ont-ils dit, il ne faut pas que l’Afrique manque le rendez-vous des « bio carburants »… Et d’ailleurs, de nombreuses expériences sont déjà en route depuis que le prix du pétrole a monté, depuis que l’on a compris qu’un jour, le pétrole va finir, surtout à la vitesse qu’on le consomme et qu’on le gaspille dans les pays riches. Et si l’Inde et la Chine s’y mettent, alors, ça va durer encore moins longtemps ! »

Le Burkina y pense, et il n’est pas le seul…

Le Burkina Faso pense déjà sérieusement à transformer les graines de coton en huile-carburant ou en éthanol pour ajouter à l’essence. Cela allègerait la facture pétrolière et éviterait d’exporter des graines brutes, sans plus-value. De petits projets (Boni, Kombissiri) s’intéressent au Jatropha (la pourghère) qui fournit, par pressage, une huile qu’on peut mettre (presque) directement dans les moteurs diesel anciens et ça marche !

Le Sénégal pense à remplacer la culture de l’arachide par celle du tournesol, dont l’huile est très bonne pour faire tourner les moteurs. Beaucoup de pays ont ainsi beaucoup de projets, poussés en cela par des investisseurs extérieurs qui espèrent faire de grands profits sur cette production nouvelle.

Mais voilà, il ne faudrait pas que ces projets viennent détruire nos agricultures et menacer notre souveraineté alimentaire

Il pourrait être dangereux de se lancer dans l’aventure de produire le carburant des riches en oubliant de produire la nourriture des pauvres. Surtout que les terres ne sont pas « élastiques ». Depuis 30 ans, à cause de l’augmentation de la population, les terres mises en culture pour la nourriture ont été multipliées par 2,5, d’après une étude faite au Mali. D’ici 10-15 ans, il faudra encore les multiplier par 2, si toutefois les agricultures africaines n’arrivent pas à augmenter les rendements. Alors, « restons vigilants » !

Il faudrait bien veiller aussi à ce que, pour cette production, les terres restent la propriété des paysans, même si ce sont de grandes sociétés qui viennent avec leurs projets. Un peu comme on fait aujourd’hui avec le coton au Burkina. La SOFITEX ne possède pas les terres et ne peut les saisir. Ce système évite de voler les terres des paysans, évite l’exode rural massif, évite les conflits sociaux.

Il faut veiller aussi à ce que cette production nouvelle profite d’abord à ceux qui produisent et ne soit pas destinée qu’à l’exportation

Qu’elle permette d’alléger la facture du pétrole à nos États, qu’elle permette l’accès pour tous à l’énergie. En particulier par des projets de plates-formes multifonctionnelles alimentées par des groupes électrogènes tournant avec de l’huile produite sur place, comme cela se fait déjà au Mali avec un certain succès, mais pas sans problèmes.

Car les problèmes restent nombreux…attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans

Les problèmes sont quand même assez nombreux dans cette filière nouvelle de production d’agrocarburants. Certains disent : « C’est en faisant qu’on apprendra », mais il faut faire attention de ne pas faire porter les risques aux seuls paysans…

Pour le Jatropha, par exemple, les termites peuvent le terrasser facilement. On sait comment il pousse en haies, mais pas comment il se comporte en plantation. Quelle presse faut-il utiliser pour avoir un bon rendement ? Etc.

Sur le continent africain, le soleil est généreux et la terre produit abondamment plantes, herbes et arbres : tout cela pourra produire un jour du carburant. Souhaitons que ce don du ciel puisse être mis en valeur, et le plus vite possible. D’abord avec les plantes qui donnent de l’huile, carburant direct des moteurs, puis avec les plantes qui donnent du sucre, pour fabriquer de l’éthanol qu’on ajoute à l’essence, enfin avec tout le reste qui, un jour, sera transformé en énergie. Et tout cela pourra se faire si, et seulement si, en plus de tous les acteurs présents à la conférence internationale, les paysans sont vraiment mis dans le coup et qu’ils y trouvent un intérêt légitime. Et si cela ne les empêche pas de produire d’abord de quoi manger !


Source : extraits d’un article publié sous le titre « Burkina Faso : Droit dans les yeux – Biocarburant – Produire d’abord à manger » dans Le Pays (Ouagadougou), le 22 janvier 2008.

René Massé

Burkina Faso : standards de distribution d’énergie électrique par réseau aérien monophasé avec retour par la terre (SWER)

Le premier réseau SWER du Burkina Faso a été mis en service le 8 février 2007 et pendant les dix premiers mois de tests, il n’a pas présenté d’anomalie particulière. Le Burkina Faso a donc décidé de promouvoir ce type de réseau à bas coût et ce document officiel en définit les standards de mise en œuvre.

« Standard de mise en œuvre de SWER au Burkina Faso »

Collection des Standards de distribution d’énergie au Burkina Faso.
Reférence SWER-BF 01

Publié le 21 août 2006

214 pages

Ce document officiel décrit les modalités standards imposées au Burkina Faso pour la mise en œuvre et l’exploitation de ce procédé de distribution électrique basse tension qui n’utilise qu’un câble électrique, le retour étant assuré par la terre. Ce standard a été élaboré à partir de la norme en vigueur en Afrique du Sud, et adaptée au contexte du Burkina Faso.

Il décrit la technologie monophasée avec retour par la terre de 19 kV, en dérivation de systèmes 15, 20 et 33 kV, par l’intermédiaire d’un transformateur d’isolement (19 kV entre phase et neutre) ou directement relié (dérivation d’un système de 33 kV entre phases).

Ainsi, la technologie SWER s’inscrit désormais comme un des outils disposition de l’électrification rurale au Burkina Faso.

Emmanuel Nanéma, René Massé

Europe : publications de l’European Biofuels Policy (EBP)

Ce programme de recherche est destiné aux acteurs européens engagés dans des politiques de valorisation des biocarburants. Il rassemble les données détaillées, produit des analyses comparatives de programmes… apportant ainsi matière à réflexion et préparant les décisions politiques des États membres de l’Union européenne. Mais, ces analyses ne sont pas sans intérêt pour les pays en développement : d’une part, ils bénéficieront de certaines informations techniques, et d’autre part, ils auront de l’intérêt pour les analyses qui les impliquent en amont des filières d’approvisionnement en biocarburants.

Pour de plus amples informations : ebp-gem@sciences-po.fr

Coordinateur du programme : M. Luiz Fernando do Amaral

Courriel : luiz.amaral@sciences-po.org

Tél : +33 (0)6 37 60 14 25

Introduction au Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM)

La richesse d’une nation dépend largement de la qualité de ses institutions et régulations, donc de sa capacité à les évaluer. Le Groupe d’Economie Mondiale de Sciences Po (GEM) est un centre de recherche indépendant qui cherche à promouvoir, en France et en Europe, cette indispensable « culture de l’évaluation » dans le monde ouvert du début du XXIème siécle. Depuis 2004, le GEM mène cet objectif dans le cadre d’une initiative commune avec l’AEI-Brookings Joint Center for Regulatory Studies.

Parallèlement à la gamme de problématiques commerciales et de réformes régulatoires, le GEM traite quatre problèmes dont le programme « The European Biofuels Policy » (EBP).

The European Biofuels Policy (EBP)

L‘European Biofuels Policy (EBP) est un programme de recherche, conduit par le GEM depuis mars 2007. L’objectif du programme est de fournir des données détaillées et des analyses de fond sur les mesures prises par les pays européens dans le domaine des biocarburants. Le but est de faciliter l’évaluation des politiques – actuelles et futures – menées dans ce secteur et de permettre d’établir des comparaisons internationales afin de contribuer au débat public. EBP vise également à proposer et à promouvoir des alternatives aux politiques actuellement menées, sur la base d’analyses économiques objectives et constructives.

Publications récentes de EBP

Voici quelques publications récentes intéressantes (en anglais) :

  • « Biofuels : at what Cost ? Government support for ethanol and biodiesel in the European Union »Global Subsidies Initiative

    Par Géraldine Kutas, Carina Lindberg et Ronald Steenblik

    Octobre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « Ethanol boom in the US : an export opportunity for the Caribbean and Central American countries ? »Revue Visages d’Amérique Latine

    Par Luiz Fernando do Amaral et Géraldine Kutas

    Septembre 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • « EU and US Policies on Biofuels : Potential Impacts on Developing Countries »German Marshall Fund of the United States

    Par M.S. Jank (coordinateur), G.Kutas, A. M. Nassar et L.F do Amaral.

    Mai 2007

    Disponible en libre téléchargement sur ce site ou en bas de cet article.

  • Statistiques récemment mises en ligne :
    • Production et capacité de production de biodiesel et de bioéthanol de l’Union européenne ;
    • Utilisation actuelle et future d’intrants agricoles dans la production européenne d’éthanol (télécharger ce document en anglais sur cette page) ;
    • Utilisation actuelle et future des surfaces oléagineuses européennes pour la production de biodiesel (télécharger ce document en anglais sur cette page).

René Massé

La demande de bois énergie à Ouagadougou

Ce texte de Boukary Ouedraogo, publié le 20 mars 2006, présente différentes approches pour évaluer les flux de bois-combustibles dans les centres urbains d’Afrique et pour analyser des impacts des politiques.

« La demande en bois-énergie à Ouagadougou : esquisse d’évaluation de l’impact physique et des échecs des politiques de prix »

Auteur : M. Boukary Ouedraogo

Unoiversité de Ouagadougou, Burkina Faso

Mis en ligne sur le site Développement Durable et Territoire le 20 mars 2006

26 pages

Cet article vise à évaluer non seulement la demande de bois-énergie de la ville de Ouagadougou, l’impact de cette demande sur le patrimoine forestier de l’aire d’approvisionnement de cette ville, mais aussi à esquisser une évaluation des échecs des politiques de prix du bois-énergie.

Les méthodes d’évaluation de la consommation de bois-énergie sont passées en revue au regard des conditions d’offre de la ressource et des données existantes sur la demande de cette ressource.

Etant donné la problématique d’approvisionnement des ménages urbains et périurbains en bois énergie, ce document a le mérite de pouvoir inspirer les acteurs et décideurs du secteur en leur proposant diverses méthodologies d’évaluation aussi bien du potentiel ligneux d’une région que de sa consommation.

L’évaluation de la consommation tient aussi bien compte des coefficients par habitant que par catégorie d’utilisateurs, notamment les artisans et la petite restauration citadine.

L’évaluation du potentiel tient compte de la stratification des formations forestières et du volume du bois durablement exploitable.


Pour plus de détails :

  • Lire le texte intégral sur cette page du site Développement durable et Territoire.
  • Télécharger directement ce document ci-dessous.

Pépin Tchouate, René Massé