Sénégal : contribution de la filière biocarburant au développement local

Ce projet de production d’huile brute de tabanani (Jatropha) dans le département de Foundiougne au Sénégal vise une maîtrise par les acteurs ruraux du développement de la filière des biocarburants : c’est une condition essentielle pour qu’elle contribue de façon intensive et durable au développement local. Ce projet est conçu comme un partenariat entre la société Performances et six conseils ruraux, des organisations de producteurs et des associations de femmes.

Un programme concerté à l’échelle du département de Foundiougne pour une filière courte de valorisation locale des biocarburants.

Le contexte local

Le département de Foundiougne (Sénégal) est la plus grande zone de production de mil et d’arachide de la région de Fatick, et pourtant sa population s’enfonce dans une pauvreté toujours plus grande. L’absence d’infrastructures ou leur mauvais état se traduisent par un enclavement qui empêche le développement d’activités économiques, et les conditions de vie restent précaires (le taux de desserte en eau potable est un des plus faibles du pays). Les difficultés rencontrées par la filière de l’arachide se traduisent par ailleurs par un appauvrissement marqué des populations : un grand nombre de familles ont ainsi de la peine à rémunérer le service d’électrification rurale, malgré une très forte demande.

Une stratégie concertée de valorisation locale

Dans ce contexte la société Performances, cabinet d’expertise en développement durable et développeur de services en milieu rural, a engagé avec des producteurs agricoles et des élus locaux une réflexion sur l’opportunité que peut représenter pour cette région le développement de la filière biocarburant.

Depuis quelques temps, le gouvernement du Sénégal encourage en effet le développement de la production de biocarburants au niveau national et plusieurs projets d’implantation d’unités industrielles de production de biodiesel ont été annoncés, soutenus par des investisseurs internationaux. Mais, de tels projets risquent fort de maintenir les agriculteurs essentiellement en position de producteurs de matière brute (les graines).

La stratégie conçue à l’échelle du département de Foundiougne est de promouvoir des plantations paysannes de Jatropha (Tabanani en langue locale), l’extraction de l’huile au niveau des villages et la promotion de l’utilisation de l’huile brute comme ressource énergétique pour le développement social et économique local.

L’objectif est que la plus grande partie de la valeur ajoutée économique et énergétique générée par la filière sera distribuée au niveau local. Les acteurs locaux seront ainsi partie prenante de la structure de gestion du programme et pourront à ce titre participer à l’élaboration des objectifs stratégiques de gestion de la filière.

Un programme en phase de recherche de partenaires

Ce programme, dont on trouvera ci-dessous un résumé du Plan d’affaires, constitue une alternative forte au concept industriel qui soutend le modèle de la filière biodiesel, et un espoir pour le développement rural : les capitaux et capacités techniques nécessaires à sa mise en œuvre sont accessibles à des opérateurs locaux et il n’entre pas en compétition avec la production alimentaire.

Ce programme est en phase de recherche de partenaires pouvant en appuyer la mise en œuvre à différents niveaux :

  • Promotion auprès des producteurs agricoles de la plantation de Jatropha à une échelle assurant la viabilité économique de la filière, et accompagnement technique ;
  • Mise en place de plateformes multifonctionnelles permettant une extraction au niveau local de l’huile et son utilisation pour le développement de diverses activités économiques ;
  • Réalisation de réseaux d’eau et d’électricité en aval des plateformes pour une amélioration des conditions de vie ;
  • Soutien à la stratégie de maîtrise locale de la filière : développement des capacités par un échange d’expériences, financement de la période précédent l’entrée en production des plantations et promotion des produits générés par la filière.

Bruno Legendre, René Massé

Cameroun : l’Union européenne soutient un projet d’électrification rurale

L’Union européenne (UE) s’est engagée le mardi 8 mars 2008 à cofinancer, à hauteur de 7,5 milliards de francs CFA, un projet d’électrification rurale des provinces du Sud-Ouest et de l’extrême Nord.

« Il s’agit de deux contrats qui entrent dans le cadre de la facilité en énergie du Fonds européen de développement pour les projets d’électrification rurale. Ce projet, d’un coût total de 15 milliards de Fcfa, sera financé par moitiés par le budget d’investissement de l’État du Cameroun et par le Fonds européen de développement », a précisé M. Javier Puyol, représentant de l’Union européenne au Cameroun.

Ce projet d’amélioration et de densification du réseau électrique sera conduit, comme d’autres projets réalisés dans d’autres régions avant lui, par l’Agence de l’électrification rurale (AER). Près de 1 million de personnes résidentes des 128 communes concernées dans ces deux provinces pourront bénéficier d’un accès à l’énergie électrique au terme de ce projet.

René Massé

Afrique du Sud : l’AFD apportera 100 millions d’euros pour la construction d’une ferme éolienne de 100 MW

C’est une des conventions signées par l’AFD et ses partenaires à l’occasion de la visite officielle du Président français en Afrique du Sud les 28 et 29 février 2008.

Située sur la côte ouest du Cap, cette ferme sera la plus importante infrastructure éolienne en Afrique sub-saharienne.

Deux conventions ont notamment été signées :

  • Un accord financier avec ESKOM, opérateur national d’électricité en Afrique du Sud, d’un montant de 100 millions d’euros pour la construction d’une ferme éolienne de 100 MW. Elle permettra de répondre en partie à la crise énergétique que traverse le pays et d’économiser 250 000 tonnes par an de CO2.
  • Un accord de partenariat avec la banque publique de développement sud-africaine DBSA pour la formation professionnelle à l’échelle du continent. Via la création d’un programme au niveau master, 100 cadres africains seront formés chaque année à la conception et la gestion de projets de développement.

L’AFD intervient en Afrique du Sud depuis 1994

L’AFD est le principal opérateur français de l’aide publique au développement. Fin 2007, le montant total cumulé de son aide à l’Afrique du Sud s’élevait à 807 millions d’euros, essentiellement sous forme de prêts concessionnels. L’objectif principal de son intervention est d’accompagner les autorités sud-africaines en faveur du rattrapage économique et social des populations victimes de l’apartheid.

Les quatre axes d’intervention de l’AFDen Afrique du Sud

  • Les infrastructures de base et le logement social : depuis 1994, l’AFD a engagé 290 millions d’euros pour renforcer l’accès des populations historiquement défavorisées aux services essentiels, en appui aux municipalités sud-africaines. Ces financements ont permis de raccorder plus d’un million et demi de personnes à l’électricité, plus de 800 000 personnes à l’eau et 400 000 personnes aux structures de santé primaire.
  • Le Black Economic Empowerment et la formation : l’AFD appuie le Black Economic Empowerment (BEE), vaste programme de discrimination positive mis en place par les autorités sud-africaines.
  • L’environnement : l’AFD a financé en 2004 le premier projet bénéficiant du Mécanisme de développement propre en Afrique grâce à un projet de production d’énergie à partir du méthane issu des décharges publiques dans la ville de Durban. L’Agence conclut actuellement la mise en place d’un partenariat de long terme avec ESKOM pour la promotion de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Elle met aussi à la disposition des autorités sud-africaines de l’expertise afin d’accompagner leur politique de lutte contre le réchauffement climatique.
  • Le développement de l’Afrique : l’AFD soutient les efforts sud-africains pour la promotion du développement économique du continent en partenariat avec la DBSA. Dès 2003, l’AFD et la DBSA ont ainsi mis en place une facilité dédiée au financement des études de faisabilité des projets d’infrastructure régionale dans le cadre du NEPAD. La DBSA et l’AFD entreprennent également un partenariat à long terme en matière de formation des cadres africains.


Source : un article diffusé sur le site de l’AFD.

René Massé

Angola : construction d’un barrage hydroélectrique à Uige

Un barrage hydroélectrique dénommé « Luquixi 2 » sera construit en 2008 dans la province de Uíge, a annoncé mardi 11 mars 2008 à l’Angop M. Sebastião da Silva, directeur de l’Entreprise nationale d’électricité.

Cette centrale hydroélectrique développera une puissance installée de deux mégawatts.

La construction de ce nouveau barrage a été retardée par des travaux de déminage dans cette localité.

Lorsque les travaux de construction du barrage pourront effectivement commencer, il est prévu qu’ils dureront de huit à dix mois.


Source : un article publié le 13 mars 2008 sur le site de AngolaPress.

René Massé

Bénin : journée d’échanges sur les énergies renouvelables

Le Club Energie Bénin organise le vendredi 14 Mars 2008 à l’Institut Universitaire de Technologie de Lokossa, une journée d’échanges sur les énergies renouvelables à l’attention des étudiants en fin de cycle de Génie Mécanique et Energétique.

Pour plus d’information, contacter le Club Energie Bénin, un réseau d’échange d’informations sur les énergies renouvelables basé au Bénin.

Courriel : energiebenin@yahoo.fr

René Massé

Mauritanie : Beled Teyeb, première localité électrifiée du projet d’électrification de 130 communes avec l’énergie solaire

C’est dans cette localité que le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Technologies de l’Information et de la Communication, M. Oumar Ould Yali, a supervisé, jeudi 6 mars 2008 le démarrage du projet d’électrification solaire mis en œuvre par l’Agence de développement de l’électrification rurale (ADER). Ce projet vise la fourniture de services électriques à 4 000 familles, réparties dans 130 communes.

L’ADER s’est fixée comme objectif l’électrification de villages et localités dans les zones rurales de Mauritanie ainsi que la recherche de financements publics et privés pour la réalisation de ces projets.

Jusqu’à présent, l’ADER a permit l’accès à l’électricité à 5 384 familles, réparties dans 218 localités du Trarza, de l’Adrar, de Dakhlet-Nouadhibou, de l’Inchiri, du Brakna et du Hodh El Gharbi.

L’électrification de la localité de « Beled Teyeb » entre dans le cadre d’un projet d’électrification par énergie solaire financé par la coopération espagnole.

L’ADER a également réalisé un projet d’électrification par réseau local qui a concerné 8 centres urbains et fournit un accès à l’énergie électrique à 1 730 abonnés, au niveau des localités de R’kiz, Keur Macène, Aoujeft, Ain Ehel Taya, Ouadane, Tiguint, Nouamghar.


Source : un article diffusé sur le site Mauritanie-Web.com, le 10 mars 2008.

René Massé

Energie domestique et santé : des combustibles pour vivre mieux

Cette publication de l’Organisation mondiale de la Santé présente un aperçu des effets néfastes sur la santé liés à l’utilisation des combustibles solides à l’intérieur de l’habitat et décrit des solutions visant à promouvoir la santé et le développement dans le contexte du défi des énergies domestiques. C’est par le biais d’approches novatrices et d’un investissement accru que le développement pourra être assuré tout en préservant des vies.

« Energie domestique et santé : des combustibles pour mieux vivre »

Auteur : Mme Eva Rehfuess

Edition de l’Organisation mondiale pour le Santé

2007

Nous avons besoin de l’énergie pour satisfaire nos besoins les plus essentiels : cuire les aliments, faire bouillir de l’eau, s’éclairer et se chauffer. L’énergie nous est aussi indispensable pour être en bonne santé, impératif trop souvent ignoré par la communauté internationale.

Cette publication de l’OMS présente successivement :

  • Une analyse générale de la problématique énergie – santé dans les pays en développement ;
  • Les relations entre les objectifs du millénaire pour le développement et le sous-secteur de l’énergie domestique ;
  • Le piège de la pauvreté énergétique pour les femmes et les enfants ;
  • L’impact sur les forêts et l’environnement de la crise du bois énergie ;
  • les voies du progrès : des énergies propres et des équipements plus performants, des investissements rentables, des programmes réussis, qui ouvrent de nouveaux horizons.

Une annexe très documentée fournit, pour chacun des pays, les valeurs caractéristiques de l’impact néfaste de l’usage des combustibles domestiques sur la santé .

La publication conclut avec les points essentiels suivants :

  • Chaque année, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations due à l’utilisation de combustibles solides pour cuire les aliments provoque 1,5 million de décès.
  • Les progrès depuis 1990 sont négligeables. Pour réduire de moitié, d’ici à 2015, le nombre de personnes qui utilisent des combustibles solides pour cuire les aliments, 485 000 personnes devront accéder, chaque jour, à des combustibles plus propres.
  • Les avantages sanitaires et les gains de productivité font plus que compenser les efforts consentis pour résorber la pauvreté énergétique.
  • La généralisation des solutions en matière d’énergie domestique supprimera un obstacle important à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.
  • Une analyse rigoureuse des solutions appliquées jusqu’à présent permettra de maximiser les effets sanitaires et l’effet global des programmes à grande échelle.

Pour plus d’informations, voir le site de l’OMS et en particulier cette page où ce document est également téléchargeable.

Mamadou Fall, René Massé

Bénin : rapport des journées de réflexions sur le développement du Jatropha

Les 18 et 19 décembre 2007, des rencontres ont été organisées à Cotonou pour réfléchir aux enjeux et aux modalités de promotions des biocarburants sur le territoire béninois. Ce document rapporte le contenu des travaux réalisés à cette occasion.

« Journées de réflexion sur les enjeux et les défis liés au développement des biocarburants (agrocarburants) au Bénin » Rapport final

Edité par GRSTER, Koninkrijk des Nederlanden

Décembre 2007, 13 pages

L’Organisation Non Gouvernementale Groupe de Recherche Scientifique et Technique sur les Energies Renouvelables (GRSTER-ONG) a organisé des journées de réflexion. Elles ont rassemblé plus de 120 personnes, venant de structures publiques et privées, impliquées dans ces filières au Bénin.

Huit communications ont permis d’aborder en tables rondes tous les sujets relatifs à la typologie des biocarburants, les enjeux socio-économiques, l’organisation des filières, ses enjeux agronomiques, les impacts sur l’environnement, la sécurité alimentaire, les aspects juridiques et règlementaires, etc.

Ce document présente de façon très synthétique ces travaux et expose les recommandations issues des trois ateliers qui ont conclu ces journées.

René Massé

Maroc : une loi pour promouvoir les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique

En mai 2007, un projet de loi est passé au Conseil de Gouvernement marocain pour promouvoir l’usage des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. La GTz a apporté un support actif pour l’élaboration de ce cadre politique adéquat.

Il reste deux étapes pour rendre cette loi applicable : l’approbation par le Conseil des Ministres, sous la présidence du Roi et son adoption par le Parlement.

Ce projet de loi fixe des objectifs ambitieux en matière d’énergie renouvelables et d’efficacité énergétique à l’échéance 2012, parmi lesquelles :

  • L’installation de parcs éoliens pour atteindre une puissance installée de 1 000 MW ;
  • L’ensemble des énergies renouvelables devront représenter 10% de l’énergie primaire consommée au Maroc et contribuer à 20% pour la production de l’énergie électrique ;
  • Les « auto-producteurs » pourront installer et gérer des unités de production électrique de 50 MW de puissance maximum.

Comme toutes les lois, ce texte ne précise que les grands principes généraux ; les textes d’application sont en cours de préparation avec l’appui de la GTZ. Ils apporteront des précisions sur les procédures, le système tarifaire, etc. En particulier :

  • Le Code de la construction sera amendé pour favoriser l’intégration dans l’habitat de dispositifs énergétiquement performants, et pour inciter à l’utilisation de chauffe eau solaire, de systèmes de chauffage et de climatisation solaires ;
  • Une ordonnance est envisagée pour impulser des audits énergétiques dans le secteur industriel ;
  • Un Plan directeur sera élaboré pour développer le secteur de la biomasse énergie ;
  • Le Centre pour le Développement des Energies renouvelables (CDER) sera transformé en Agence pour le Développement des Energies Renouvelables et l’Efficaté Energétique, ADEREE. Il mettra en œuvre des programmes gouvernementaux en s’appuyant sur des filiales installées dans toutes les grandes villes marocaines.

La GTz s’est engagée à fournir un nouvel appui technique pour deux années à compter de janvier 2008.

René Massé

Sénégal : adjudication à l’One de la première concession d’électrification rurale dans le nord du pays

Dans le cadre de son programme national d’électrification rurale mis en œuvre par l’Agence sénégalaise d’Electrification rurale, le Sénégal a signé un contrat de concession avec l’Office nationale de l’électricité du Maroc qui s’engage à électrifier prés de 550 villages soit 360 000 habitants dans la région nord du Sénégal.

L’Office nationale de l’électricité (One) du Maroc a remporté l’appel d’offres international et s’est vu attribué un contrat de concession pour électrifier 550 villages des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor, au bénéfice d’environ 360 000 habitants.

La visite d’une délégation sénégalaise au Maroc, du 25 au 28 décembre 2007 a permis de finaliser la négociation du contrat de concession d’électrification rurale du Nord du Sénégal.

L’One a été déclarée adjudicataire à la suite d’un appel d’offre international où elle était principalement en concurrence avec un groupement conduit par Électricité de France. En vertu de ce contrat, l’office national de l’électricité du Maroc assurera au niveau de ces zones rurales, l’électrification, la distribution et la gestion pendant une durée de 25 ans.

Pour ce faire, l’One procédera à la constitution d’une société de droit sénégalais pour gérer cette concession. L’investissement global est de l’ordre de 160 millions de Dirhams (9.193.975 F Cfa), et le financement inclut plusieurs bailleurs de fonds dont le gouvernement du Sénégal, la Banque mondiale et la Banque islamique de Développement.

Lors des séances de travail, le directeur général de l’One a déclaré que : « la coopération entre le Sénégal et le Maroc dans le secteur de l’électricité est passée d’une phase d’assistance technique à une phase d’investissements directs dans la réalisation et la conduite de projets d’infrastructures… Cette concession en constitue le premier jalon ».

Le directeur général de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser), M. Modibo Diop, pour sa part, a souligné que : « aujourd’hui, l’Aser a un processus d’aménagement du territoire englobant notamment l’électrification des zones rurales… Cette collaboration sud-sud entre le Maroc et le Sénégal dans le secteur de l’électrification prouve encore une fois la vitalité de l’axe politique Rabat-Dakar, impulsée par les deux présidents. »


Source : Sud Online http://www.sudonline.sn/spip.php ?article7926

René Massé