Éthiopie : nouveau barrage hydroélectrique

Le barrage hydroélectrique de Tekeze, d’une capacité de 300 mégawatts, a été inauguré samedi 14 novembre 2009 en Éthiopie.

Ce projet, censé mettre fin aux pannes à répétitions, représente un investissement de 356 millions de dollars financé par la China National Water Resources and Hydropower Engineering Corporation. La chaine de télévision publique a précisé que l’édifice ne produit pour le moment que 80 mégawatts et que la date de mise en marche à pleine puissance reste inconnue. Les pannes d’électricité sont fréquentes en Éthiopie, où l’alimentation a dû être coupée un jour sur deux pendant plus de cinq mois cette année. L’économie nationale et les investissements étrangers en ont été sévèrement pénalisés.


Source : Le journal du dimanche.

Xavier Dufail

Étude pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines

Analyse et modélisation des règles et pratiques coutumières sur divers milieux naturels sahéliens et sahélo-soudaniens au Niger et au Mali.

Ce document présente les principaux enjeux et résultats d’un des projets de recherche sélectionnés et suivis par le CSFD entre 2000 et 2003. Ce projet avait pour objectif la bonne gestion des ressources ligneuses péri-urbaines au Mali et Niger, grâce à la définition d’un outil d’aide à la décision, mais aussi à la concertation et négociation des différentes parties prenantes en matière de gestion de ressources naturelles et de LCD : la modélisation par un système multi-agents.

« Pour une gestion viable des ressources ligneuses périurbaines – tome 1 »

Comité Scientifique Français pour la Désertification (CFSD), Décembre 2003, 43 pages

Nigeria : 300 millions de dollars de crédit pour la réforme du secteur énergétique

Le mi­nistre ni­gé­rian de l’In­for­ma­tion est des Com­mu­ni­ca­tions, Prof. Dora Aku­nyi­li a an­non­cé l’ob­ten­tion d’un prêt de 300 mil­lions de dol­lars de l’As­so­cia­tion pour le dé­ve­lop­pe­ment in­ter­na­tio­nal (ADI) ac­cor­dé au gou­ver­ne­ment du Ni­ge­ria pour en­ta­mer les ré­formes dans le sec­teur de l’élec­tri­ci­té. Ce prêt a été oc­troyé dans la cadre de la Fa­ci­li­té spé­ciale de la Banque mon­diale pour le dé­ve­lop­pe­ment des in­fra­struc­tures.

Selon Mme Aku­nyi­li, le Conseil avait exa­mi­né et ra­ti­fié l’ac­cord par an­ti­ci­pa­tion du pré­sident Umaru Yar’adua pour ob­te­nir un prêt de 200 mil­lions de dol­lars de l’ADI pour le Pro­jet d’amé­lio­ra­tion du sec­teur de l’élec­tri­ci­té et du gaz (NEGIP) et une ga­ran­tie à risque par­tiel d’un mon­tant de 100 mil­lions de dol­lars.

Ce prêt est rem­bour­sable sur une pé­riode de 40 ans avec un délai de grâce de dix ans.

Le cré­dit est ob­te­nu à des condi­tions très douces avec une com­mis­sion an­nuelle de 0,75% sur le mon­tant réel du cré­dit et une com­mis­sion d’ou­ver­ture de cré­dit de 0,5% sur le solde non dé­bour­sé du cré­dit.

Le prêt ainsi ac­cor­dé sera rétrocédé à la « Power Hol­ding Com­pa­ny of Ni­ge­ria », dans les mêmes termes et condi­tions que ceux ac­cor­dés au gou­ver­ne­ment fé­dé­ral par l’ADI.

« Il sera uti­li­sé pour fi­nan­cer d’im­por­tants in­ves­tis­se­ments dans le sec­teur éner­gé­tique, no­tam­ment pour le ren­for­ce­ment de la trans­mis­sion et de la dis­tri­bu­tion de l’élec­tri­ci­té », a in­di­qué le mi­nistre.

Prof. Dora Aku­nyi­li a ex­pli­qué que la fa­ci­li­té al­lait éga­le­ment aider le gou­ver­ne­ment ni­gé­rian à lan­cer des pro­grammes de ré­formes dans le sec­teur de l’éner­gie, de l’as­sis­tance tech­nique et du trans­fert des connais­sances.


Source : un article publié le 12 novembre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé

Argentine : XIIIème Congrès Forestier mondial et Forum sur les Forets et l’énergie

Le XIIIe Congrès Forestier Mondial s’est tenu à Buenos Aires (Argentine) du 18 au 25 octobre 2009. Le Congrès a organisé un Forum sur les forêts et l’énergie. Son objectif était de fournir un aperçu rapide de la situation actuelle, à partir de la contribution du bois au secteur de la bioénergie jusque aux techniques actuelles et émergentes, y compris les impacts économiques et environnementaux. Le Forum se proposait d’aider les responsables des politiques forestières à élaborer des politiques et des mesures susceptibles d’équilibrer les risques et les opportunités au sein du secteur.

Le XIIIème Congrès Forestier mondial

Sept thèmes principaux ont structuré les travaux du Congrès forestier mondial, qui couvrent la majorité des aspects touchant aux forêts et aux produits et services que celles-ci génèrent. Certains thèmes concernent partiellement ou entièrement les problématiques de bois énergie dans les pays en développement. Nous ne rapportons ci-après que ces sous-thèmes en relation avec l’énergie :

Thème 1. Forêts et biodiversité

- Déforestation et fragmentation des forêts-
- Causes de déforestation, stratégies pour réduire la déforestation

- Restoration, déboisement et désertification.

- Variation génétique en relation avec l’utilisation.

Thème 2. Produire pour le développement

- Forêts et énergie :
Production et utilisation de feu de bois.

Biocombustibles industriels.

Plantations de bois d’énergie.

Cogénération.

Aspects économiques.

Impacts sur les écosystèmes.

Externalités de la production de bioénergie.

Politiques et planification.

Thème 3. Les forêts au service des populations

- Forêts et changement climatique

- Foresterie Urbaine : impact sur le bilan énergétique

Thème 4. Entretien de nos forêts

- Les forêts et le feu

Thème 5. Les opportunités de développement

- Viabilité et rentabilité économique : rentabilité de la gestion durable des forêts et des aspects qui la détermine.

- Commerce des produits forestiers

- Les forêts et la lutte contre la pauvreté : impact socio-économique du secteur forestier.

Thème 6. Organisation du développement forestier

- Processus de critères et indicateurs pour la gestion forestière durable.

- Le secteur forestier au sein des politiques de développement

- Exploitation et le commerce illégal

- Recherche, vulgarisation et éducation
- Politiques et influences intersectorielles
- Apport du secteur forestier aux économies nationales et locales

Thème 7. Interaction harmonieuse entre l’homme et les forêts

- Régimes fonciers : régimes fonciers et leur impact sur la gestion durable des forêts ; médiations dans la gestion des ressources naturelles

- Populations autochtones, communautés et organismes
- Connaissances traditionnelles, valeurs sociales, culturelles et spirituelles

- Modèles de gestion des ressources naturelles

- Gestion et procédés participatifs

Forum sur les forêts et l’énergie

L’emploi du bois pour la production d’énergie est une composante importante du secteur bioénergétique car le bois sert tant pour le chauffage, la cuisson des aliments (bois de feu) et la production d’électricité que, depuis quelques années, pour la préparation des biocombustibles liquides.

L’utilisation de bois pour la fabrication de biocarburants liquides devrait s’accentuer dans les prochaines années, posant de nouveaux défis au secteur forestier : tendance à convertir les forêts en cultures bioénergétiques.

L’objectif de ce forum était de :

- évaluer et décrire l’état actuel des connaissances sur les risques et les opportunités pour le secteur forestier des futurs marchés bioénergétiques ;

- aider les responsables des politiques forestières à fournir des données en connaissance de cause aux débats nationaux et internationaux sur la bioénergie.

Le document proposé en téléchargement ci-dessous présente de façon plus détaillée ce Forum et son programme.

Pour plus d’informations sur le Congrès et sur le Forum

- Voir le site officiel du Congrès (en anglais et espagnol) ;
- et ces pages du site de la FAO.

René Massé

Afrique : une étude de la Banque mondiale indique que la mise à niveau des infrastructures exigera un apport supplémentaire de 31 milliards de dollars et d’énormes gains d’efficacité

L’étude intitulée « Infrastructures africaines : une transformation impérative » a été réalisée dans 24 pays africains et a concerné les infrastructures d’électricité, d’eau, les routes et la technologie de l’information et des communications (TIC). Elle révèle que l’Afrique possède l’infrastructure la moins développée au monde et que, pourtant, les Africains paient jusqu’à deux fois plus pour les services de base que les habitants d’autres régions du monde. La faiblesse des infrastructures freine la croissance économique des pays de 2 % chaque année et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40 %. Le redressement des inefficacités et la réduction des dépenses inutiles pourraient donner lieu à des améliorations substantielles dans la vie des Africains.

Le rapport estime les besoins d’investissements annuels pour la prochaine décennie à 93 milliards de dollars EU, soit plus du double des estimations initiales. Environ la moitié de cette somme est nécessaire pour résoudre la crise d’approvisionnement en électricité. Ce montant représente environ 15 % du produit intérieur brut (PIB) africain, et est comparable aux investissements de la Chine en infrastructure au cours de la dernière décennie.

L’étude révèle que la dépense actuelle en infrastructures en Afrique, soit 45 milliards de dollars par an, est largement supérieure à ce que l’on pensait jusqu’ici. Elle constate également, non sans surprise, que la plus grande partie de cette dépense est financée par les contribuables et les consommateurs des pays africains eux-mêmes. Elle souligne la nécessité de s’attaquer au volume considérable de dépenses superflues et met en évidence plusieurs améliorations d’efficacité qui pourraient ajouter jusqu’à 17 milliards de dollars aux ressources disponibles.

Toutefois, même la réalisation d’importants gains d’efficacité laisserait encore un écart de financement annuel de 31 milliards de dollars, dont une grande partie est requise par les infrastructures d’électricité et d’eau dans les États fragiles. Relativement à la taille des économies, un tel écart de financement représente une menace particulièrement alarmante pour les pays à faible revenu de la région (qui devraient consacrer aux infrastructures 9 % supplémentaires de leur PIB) et, en particulier, pour les États fragiles de la région (qui devraient consacrer aux infrastructures 25 % supplémentaires de leur PIB). Les pays riches en ressources naturelles comme le Nigeria et la Zambie affichent un écart de financement plus gérable, équivalent à 4 % de leur PIB. La crise financière internationale rend l’investissement dans les infrastructures africaines encore plus impératif pour l’avenir du continent.

Selon Obiageli Ezekwesili, le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, « une infrastructure moderne est la colonne vertébrale d’une économie et le manque d’infrastructures entrave la croissance économique. Mais ce rapport démontre qu’investir des fonds supplémentaires sans résoudre les inefficacités reviendrait à verser de l’eau dans un seau percé. L’Afrique peut colmater ces fuites au moyen de réformes et de meilleures politiques. Ce faisant, elle enverra un signal aux investisseurs qu’elle est prête pour les affaires. »

Le rapport recommande de remédier au déficit d’efficacité annuel de 17 milliards de dollars et de combler le déficit de financement annuel restant de 31 milliards de dollars pour l’infrastructure en Afrique. _ Remédier au déficit d’efficacité exige d’améliorer la gestion des services, d’assurer le niveau de maintenance requis, d’encourager l’intégration régionale, de recouvrer les coûts tout en réformant les subventions afin d’élargir l’accès, et d’améliorer l’affectation et la dépense des fonds publics. Pour combler le déficit de financement, il faudra recourir à une vaste gamme de sources, notamment les budgets publics, les bénéfices tirés des ressources, les marchés de capitaux locaux, le secteur privé et les financements provenant de pays non OCDE, sans oublier l’aide traditionnelle des bailleurs de fonds.

Les pays ayant les besoins en infrastructure les plus importants sont souvent ceux qui revêtent le moins d’intérêt pour les investisseurs. Pour bon nombre des pays africains, il faudra probablement plus d’une décennie pour rattraper leur retard en infrastructures, en recourant vraisemblablement à des technologies de moindre coût. Mais selon le rapport, il est impérieux de prendre des mesures sans attendre et la crise financière internationale souligne le besoin d’un effort considérable pour réformer l’infrastructure en Afrique.

L’étude “Infrastructures africaines : une transformation impérative” examine les différents aspects de quatre secteurs – l’énergie, l’eau, les transports et les TIC _Tous soutiens essentiels des économies nationales et de la lutte contre la pauvreté en Afrique. En établissant les priorités entre ces secteurs, en augmentant les investissements et en renforçant l’efficacité, les pays africains seront à même d’éviter les effets aggravants de la crise financière et de créer les fondations de la croissance future lors de la reprise de l’économie mondiale.

Concernant l’électricité : l’accès insuffisant à l’énergie est l’obstacle le plus important à la croissance économique. Aucun pays dans le monde n’a développé son économie sans un approvisionnement abondant en énergie. Des coupures d’électricité chroniques affectent 30 pays d’Afrique ; la capacité de génération installée de 48 pays de l’Afrique subsaharienne atteint un total de 68 gigawatts, soit une capacité qui comparable à celle de l’Espagne et dont un quart n’est pas disponible en raison de la vétusté des centrales et du manque de maintenance. Avec un coût moyen de production de 0,18 dollar EU par kWh, l’électricité africaine est chère comparée au reste du monde, mais les échanges énergétiques régionaux pourraient réduire substantiellement les coûts.

Cette étude est le produit d’un travail conjoint de plusieurs institutions dont la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, la Banque de développement de l’Afrique australe, le Consortium pour les infrastructures en Afrique, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et la Banque mondiale. _ Elle est l’une des études les plus détaillées jamais entreprises sur le continent africain. Les enquêtes qui la sous-tendent ont été menées auprès de 16 opérateurs ferroviaires, 20 compagnies routières, 30 compagnies de distribution d’électricité, 30 ports, 60 aéroports, 80 services de distribution d’eau et plus de 100 opérateurs TIC, ainsi qu’auprès des ministères correspondants dans 24 pays. Les résultats ont été obtenus à partir de l’analyse détaillée des besoins de dépense (sur la base des modèles microéconomiques nationaux), des coûts budgétaires (ce qui a requis la collecte et l’analyse de nouvelles données) et de benchmarks sectoriels (couvrant les aspects opérationnels et financiers, ainsi que le cadre institutionnel des pays).

Pour plus d’information :

Contacts :

ICA : Nick Sheppard

tél. : +44 1908 337938 ou + 44 7724 241214

Courriel : n.sheppard@afdb.org

Banque mondiale, Washington : François Gouahinga

tél. : +1 202 473 0696

Courriel : fgouahinga@worldbank.org

Banque mondiale, Afrique du Sud : Sarwat Hussain

tél. +27 73 888 1778

Courriel : shussain@worldbank.org


Source : un article publié sur cette page du site de la Banque mondiale.

René Massé

Kenya, Tanzanie : promotion des briquettes de charbon

A travers le projet DEEP (Developing Energy Enterprises Project ), en Afrique de l’Est, GVEP International s’associe à des organisations partenaires en Tanzanie et au Kenya, pour chercher des solutions afin de soutenir des entrepreneurs qui souhaitent débuter, renforcer ou diversifier leurs activités en se lançant dans la production de briquettes.

Les briquettes, qui s’apparentent au charbon, sont constituées d’argile, d’eau et de petits morceaux de charbon habituellement considérés comme des déchets.

Aujourd’hui, de petits groupes d’entrepreneurs de Rongo apportent la preuve qu’il existe un marché assez prometteur à cette source d’énergie alternative. Les populations locales font de longues queues pour acheter des sacs de briquettes ayant pourtant une valeur marchande plus faible que le charbon à partir duquel elles sont fabriquées.

Ce qui rend davantage prometteur la grande diffusion des briquettes est que le charbon et le bois de feu contribuent à augmenter le niveau de déforestation au Kenya. Par ailleurs le prix du charbon est assez élevé à cause des coûts de transport. Bien que les briquettes soient fabriquées à partir de charbon, elles restent une source d’énergie à bas prix, assez pratique, et elles auraient pu rester à l’état de déchets sans cette transformation. A court terme, les briquettes issues de charbon représentent un moyen efficace de valorisation des déchets et en plus elles sont compétitives.

L’équipe de DEEP et d’autres entrepreneurs prennent de nouvelles initiatives en cherchant à valoriser d’autres déchets autres que les résidus de charbon. A Rongo, des entrepreneurs cherchent à travailler sur la carbonisation des déchets issus de la bagasse de canne à sucre, une ressource locale abondante qui pourrait contribuer à faire baisser le recours au charbon importé.

Le faible prix de cette source d’énergie ainsi que son potentiel d’efficacité dépendent du développement du processus, des méthodes et des coûts de fabrication. Des recherches avancées peuvent également élargir son utilisation au-delà des besoins domestiques. Avec un soutien approprié, ces micro-entreprises peuvent fournir à plus grande échelle, une alternative économique locale fiable par rapport aux sources d’énergie actuelles utilisées dans les milieux ruraux du Kenya.

Le projet DEEP EA : En Afrique de l’Est, GVEP International est présent au travers du programme DEEP (projet de développement des entreprises du secteur Energie), qui a commencé depuis Mars 2008 et qui sera en vigueur pendant 5 ans. Son but est d’atteindre entre autres les objectifs suivants : – création de 1,800 micro et petites entreprises du secteur Energie – 300 tuteurs d’entreprises formés et qualifiés prêts à être employés dans les zones rurales et périurbaines d’Afrique de l’Est.

Pour plus d’informations concernant le projet DEEP Afrique de l’Est, merci de consulter le site de GVEP International.

Laure Ego, GVEP

Desertec, création de la société DII GmbH pour mettre en oeuvre un projet solaire pharaonique

Les douze entreprises à l’origine de la Fondation Desertec ont signé vendredi 30 octobre 2009 à Munich les statuts de la société DII GmbH. Elle sera chargée de piloter les investissements pour la construction d’un vaste réseau centrales solaires à concentration et de parcs éoliens s’étendant du Maghreb au Moyen-Orient. Ce projet, dont le budget est estimé à près de 400 milliards d’euros vise à couvrir 15 % des besoins en énergie de l’Europe et « une part considérable » de ceux des pays producteurs d’ici à 2050. Les infrastructures de transport de l’énergie vers l’Europe coûteront à elles seules 50 milliards

DESERTEC est une initiative industrielle unique en son genre menée par 12 entreprises, dont les allemands Siemens, Solar Millennium, Munich Re, RWE, SCHOTT Solar, ou encore l’espagnol Abengoa et le suisse ABB.

Un concept révolutionnaire pour un projet pharaonique

Le concept DESERTEC vise à produire de l’électricité solaire et éolienne dans les déserts d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, et à construire les réseaux de transport pour alimenter ces régions et les pays européens.

Ainsi, le projet DESERTEC prévoit l’installation d’une vingtaine de centrales solaires de 5 GW chacune. Soit environ 100 GW, presque autant que la capacité de production électrique française. Selon ses promoteurs, DESERTEC pourrait fournir 15% des besoins en électricité de l’Europe en 2050.

En comparaison, la plus grosse centrale thermique actuelle se trouve au Portugal et a une puissance maximale de « seulement » 46 MW…

Un projet en train de se concrétiser

La Coopération Trans-méditerranéenne pour les Energies renouvelables (TREC) a été fondée en 2003 par le Club de Rome, la Fondation Hambourgeoise pour la Protection du Climat et le National Energy Research Center de Jordanie (NERC). En coopération avec le Centre aérospatial allemand (DLR), TREC a développé le concept de DESERTEC et réalisé les recherches nécessaires.

De 2004 à 2007, TREC a initié trois études sur financement allemand, dirigées par le Centre Aéronautique et Spatial allemand. qui ont permis :

- d’évaluer le potentiel des énergies renouvelables dans le Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA),
- d’évaluer les besoins attendus pour 2050 en eau et en énergie dans ces pays et
- d’étudier la faisabilité d’une construction d’un réseau de transport électrique entre l’Union européenne et le MEN.

En juillet 2009, douze sociétés ont créé la Fondation DESERTEC, chargée de rassembler les partenaires industriels et donner corps à ce projet.

Le 30 octobre 2009, ces membres fondateurs de la Fondation ont donc signé les statuts de la société Dll GmbH, nommé son Directeur M. Paul van Son. L’objectif de cette société est désormais de

Ce projet déclenche déjà de nombreuses polémiques

Certains experts le trouve sur-dimensionné, d’autres redoutent une forme de néocolonialisme. Les débats ne sont pas clos et les questions nombreuses :

Ce projet se fera-t-il au détriment des populations locales pauvres ?

Le projet DESERTEC vis aussi à développer les pays du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), en assurant « une part considérable » de l’approvisionnement en électricité de ces pays, en dessalement l’eau de mer pour fournir ces pays en eau potable et en participant au développement de ces pays.

De plus, une entreprise nord-africaine figure actuellement parmi les signataires de Desertec : le groupe agro-alimentaire algérien Cevital, l’une des grandes entreprises d’Algérie, spécialiste d’huile et de margarine. A noter aussi la présence lors de la signature du protocole d’accord de représentants de la Ligue arabe et du ministère égyptien de l’énergie.

Ce projet rendrait-il l’approvisionnement de l’Europe dépendant de pays à la stabilité limitée ?

Le leader allemand du solaire, Solarworld résume les avis des sceptiques en expliquant que « construire des centrales solaires dans des pays instables conduit à une dépendance similaire à celle qui existe déjà vis-à-vis du pétrole. » Cette initiative fait ainsi de l’Afrique du Nord un centre stratégique essentiel pour l’approvisionnement énergétique, un « nouvel Eden » qui pourrait créer de fortes tensions dans ces régions à la stabilité déjà précaire…

Du fait d’éloigner fortement la production de la consommation d’électricité, quelles seront les pertes engendrées ?

Le transport d’électricité se fera par câbles sous-marins à courant continu haute tension (CCHT), n’engendrant des pertes qu’ à hauteur de 3% pour 1 000km de distance.
De plus, cet approvisionnement nécessite un fort maillage du réseau, et le développement actuel des smart grids (réseaux géants de distribution intelligents) pourraient gérer ce réseau d’une grande complexité.

Le sable, un corrosif puissant
Le pire ennemi des panneaux solaires sera peut-être le vent de sable qui va les dépolir et les rendre inopérants rapidement. Les technologies sont en pleine mutation et de nombreuses avancées sont à même de résoudre ce problème.

Ce nouvel approvisionnement amènera-t-il des instabilités lors des pics de la demande ?

Les CSP (centrales héliothermiques à concentration ) produisent de la chaleur qui est turbinée pour produire de l’électricité. En cas de pics de consommation, ces mêmes turbines peuvent être alimentées avec des biocarburants ou de gaz. La CSP peut ainsi produire de l’électricité en fonction des besoins, contrairement aux centrales éoliennes et photovoltaïques qui ont besoin de centrales d’appoint à charbon, à gaz ou hydroélectrique pour passer les pics.

Ce projet titanesque est-il réaliste financièrement ?

Le coût est estimé à quelque 400 milliards d’euros, dont 350 milliards pour les centrales elles-mêmes et 50 milliards pour les réseaux de transmission électrique.

L’Union européenne, poussée par l’Allemagne qui a fait de ce projet le sien, devrait être mise à contribution. C’est en tout cas ce qu’a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, qui ont déjà salué l’initiative et indiqué que l’UE pourrait apporter des crédits.

Mais l’échéance du projet est à 2050, et le projet doit encore être plus abouti pour discuter des financements.

De nombreux bénéfices environnementaux et de co-développement sont attendus

Pour résumer, outre les perspectives commerciales s’offrant aux entreprises, il faut noter que ce projet entrainera de nombreux avantages :

  • Une sécurité énergétique renforcée dans les pays EU-MENA (Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord) ;
  • Des perspectives de croissance et de développement pour la région MENA grâce aux énormes investissements réalisés par les investisseurs privés ;
  • Une garantie du futur approvisionnement en eau potable dans les pays du MENA grâce à l’utilisation du surplus d’énergie dans des usines de dessalement d’eau de mer ;
  • Une réduction des émissions de carbone et, donc, une contribution non négligeable pour soutenir les objectifs de protection du climat de l’Union européenne et du Gouvernement allemand.

Pour en savoir plus

Visiter le site de DESERTEC (en anglais et allemand), et/ou prendre connaissance des grandes lignes du projet dans la présentation en français proposée ci-dessous.


Sources : un article publié le 5 novembre 2009 sur le site Sequovia.

René Massé

Cameroun : une association des consommateurs de l’énergie reconnue officiellement par l’Agence de régulation de l’électricité

Par la Décision N°0000110/ARSEL/DG de l’ARSEL – Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité -, en date du 13 août 2009, le Réseau Associatif des Consommateurs de l’Energie (RACE) est officiellement agréé pour une année renouvelable comme « association de défense des droits des consommateurs d’électricité ».

Depuis l’admission du RACE, le 17 Mars 2008 à l’OIC – Organisation Internationale des Consommateurs (Consumers International), cette association de consommateurs camerounaise est devenu de fait le principal porte-voix du Mouvement consommateur national.

Cet agrément de l’ARSEL est une marque officielle de reconnaissance du rôle d’utilité publique prépondérant de cette organisation dans la défense des droits et la protection des intérêts des consommateurs de l’énergie électrique au Cameroun.

Cette décision devrait en principe contribuer à renforcer la représentativité des consommateurs dans cette institution de Régulation du secteur de l’électricité. Le seul point d’ombre relevé par RACE vient de ce qu’elle fait référence à plusieurs textes juridiques régissant le secteur de l’énergie électrique, dont le tout nouvel arrêté N°00000013/MINEE du 26 janvier 2009 portant Règlement du service de distribution publique d’électricité.

Depuis le 06 Juillet 2009, ce nouveau texte règlementaire fait l’objet d’un recours en annulation, engagé auprès du Ministère de l’Energie et d’Eau par le RACE et l’APDC (Association Pour la Défense des Consommateurs). Ces deux organisations considèrent en effet que ce texte, important, ne fait pas une juste place aux nécessaires relations entre les usagers de l’électricité et l’opérateur privé AES/SONEL, unique concessionnaire de fait et de droit du Service public de l’électricité au Cameroun.


Source : M. Dieunedort Wandji, Chargé de Communication RACE.

René Massé

Mali : la gestion délicate des ressources forestières

La mairie de Naréna (Mali) a décidé de s’attaquer à l’exploitation abusive des ressources forestières de la zone.

Un conflit s’est créé entre les autorités municipales de Naréna et les services de la conservation de la nature (SCN), qu’on pourrait appeler « crise du bois ». En effet, tout est parti d’un problème d’exploitation du bois de chauffe et du charbon dans la commune.

La commune rurale de Naréna est située à 85 km au sud-ouest de Bamako, sur la nouvelle route qui mène en Guinée via Kourémalé. Dans cette zone, la végétation est dense. De grands arbres au feuillage abondant en cette période de l’année couvrent un tapis très compact d’herbes.

Cette abondance de la végétation et surtout des grands arbres a attiré des exploitants de bois des autres localités. Aujourd’hui, le spectacle est inquiétant : des fours de charbon encore actifs ou éteints à travers toute la commune, des montagnes de bois, des pistes créées de toutes pièces par des camions en provenance de Bamako, des gros porteurs qui repartent surchargés de bois ou de charbon.

Résultats : des clairières s’élargissent çà et là. Des arbres géants abattus avec des scies électriques gisent sur le sol attendant d’être découpés en morceaux.

Face à cette exploitation des ressources naturelles de la zone, les communes du cercle de Kangaba ont adopté en novembre 2005, une « convention locale de gestion durable des ressources agro-pastorales dans le cercle de Kangaba ».

Cette convention a été signée par les 9 neuf maires des différentes communes, le président du conseil du cercle, le préfet du cercle et le gouverneur de la Région de Koulikoro.
Elle interdit la coupe du bois pour la production du charbon, l’alimentation du bétail et fixe les périodes pendant lesquelles les feux de brousse sont autorisés. Bref, la convention apparaît comme un texte complet et soigneusement élaboré pour que l’exploitation anarchique des ressources forestières soit stoppée ou au moins sérieusement réglementée.

Pour sa diffusion, les autorités administratives et municipales, les chefferies traditionnelles, n’ont pas lésiné sur les moyens de communication. Les radios de proximité ont été mises à profit, des rencontres avec les exploitants ont eu lieu et des assemblées générales dans tous les villages ont été tenues dans le but de faire prendre à chacun conscience de l’enjeu de la question des ressources forestières.

Mais de cela, les exploitants forestiers n’ont cure. Ils ont continué à débarquer d’autres localités pour abattre les arbres et vendre le bois et le charbon.

Face à cet abattage qui commençait à prendre des proportions très inquiétantes, le nouveau maire de la commune de Naréna a décidé d’agir : Karamoko Touré et son équipe ont commencé à arrêter les camions transportant du bois et du charbon en provenance de la commune. Ce qui n’aurait pas été du goût des agents de la conservation de la nature. Selon le maire, ils ont même encouragé les exploitants qu’ils rencontrent dans la brousse. Ils les verbalisent sans reçu et les laissent faire.

Le maire est formel : « les agents sont là pour rançonner les exploitants en ne leur donnant aucun papier. ».


Source : un article du 14 septembre 2009 de L’Essor

Xavier Dufail

Botswana : la BAD alloue 153 millions d’euros et la Banque mondiale 136,4 millions de dollars EU à un projet de production et de transport de l’électricité

Le conseil d’ad­mi­nis­tra­tion de la Banque afri­caine de dé­ve­lop­pe­ment (BAD) a oc­troyé au Bots­wa­na, pays à re­ve­nu in­ter­mé­diaire de tranche su­pé­rieure, un prêt de 153 mil­lions d’euros des­ti­né à fi­nan­cer la cen­trale élec­trique Mo­ru­pule B et l’in­fra­struc­ture de trans­port d’élec­tri­ci­té en ap­point. Aux cotés de la BAD qui apporte 15% du financement total, les autres bailleurs sont ICBC Stan­dard Bank (59 %), le gou­ver­ne­ment du Bots­wa­na (15 %), et la Banque mon­diale (11 %).

Le pro­jet porte sur la construc­tion d’une cen­trale à char­bon de 600 MW (4 x 150MW) et des in­fra­struc­tures de trans­port d’élec­tri­ci­té y af­fé­rentes. Le site de la cen­trale Mo­ru­pule B, conti­gu à la cen­trale Mo­ru­pule A, sera connec­tée au ré­seau na­tio­nal d’éner­gie par deux nou­velles lignes de trans­port d’élec­tri­ci­té.

Le Bots­wa­na comptait prin­ci­pa­le­ment sur les im­por­ta­tions pour sa­tis­faire sa de­mande crois­sante d’élec­tri­ci­té qui a at­teint un ni­veau re­cord de 500 MW en 2008 et de­vrait être d’en­vi­ron 600 MW en 2012.

En effet, en 2008, 80% de l’élec­tri­ci­té dis­tri­buée au Bots­wa­na était im­por­tée des pays voi­sins, es­sen­tiel­le­ment de l’Afrique du Sud, les 20% res­tants « étaient pro­duits par la seule cen­trale élec­trique du pays, Mo­ru­pule A, vieille de 25 ans ». Or, en rai­son de la crise éner­gé­tique aiguë qui sévit dans la ré­gion, les pays voi­sins ré­duisent ra­pi­de­ment les ex­por­ta­tions vers le Bots­wa­na, et le pays a été contraint de re­cou­rir au dé­les­tage de­puis 2008.

At­teindre l’au­to­suf­fi­sance en ma­tière de pro­duc­tion d’éner­gie est donc le pre­mier ob­jec­tif pour­sui­vi par le pro­jet : il s’agit de « parer au ra­pide dé­clin des im­por­ta­tions et sou­te­nir la crois­sance éco­no­mique et la ré­duc­tion de la pau­vre­té ». Avec ce projet, les im­por­ta­tions vont diminuer progressivement les pro­chaines an­nées et de­vraient être com­plè­te­ment sup­pri­mées à l’ho­ri­zon 2013.

Le pro­jet ap­puie­ra également la stra­té­gie du gou­ver­ne­ment vi­sant à faire pas­ser les taux d’accès des mé­nages de 47% à 80% d’ici à 2016 et at­teindre l’ob­jec­tif na­tio­nal de “sé­cu­ri­té éner­gé­tique”.

D’un coût glo­bal de 1,4 mil­liards de dol­lars, le projet sera bé­né­fique à toute la ré­gion, car il va per­mettre au Bots­wa­na de de­ve­nir un ex­por­ta­teur net d’élec­tri­ci­té à l’ho­ri­zon 2014.

Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le 29 octobre 2009 :

- Un prêt à échéance de 30 ans, avec un différé d’amortissement de 4 ans, et
- Une Garantie partielle de crédit équivalent de 242,7 millions de dollars EU, à échéance de 20 ans, avec un différé d’amortissement de 15 ans.

Pour plus d’information sur le projet :

Contacter François Gouahinga

Tel : +1 202 473-0696

Courriel : fgouahinga@worldbank.org

Ou visiter cette page de présentation (en anglais) de ce projet sur le site de la Banque mondiale.


Sources : l’article publié le 29 octobre 2009 sur cette page du site de la Banque mondiale et un article publié le 31 octobre 2009 sur le site Afrique Avenir.

René Massé