Burkina Faso : Atelier national sur la vision de l’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines

Cet Atelier national au Burkina Faso est organisé dans le cadre de l’Initiative Livre Blanc de la CEDEAO et du Programme MEPRED.

Organisé par le Groupe multisectoriel du Burkina Faso, il aura lieu le mardi 15 Janvier 2008 au CACS à Ouagadougou.

Les experts du Groupe multisectoriel du Burkina Faso se proposent d’approfondir leur vision de l’accès aux services énergétiques des populations rurales et périurbaines, en analysant en particulier :

  • La politique d’électrification rurale ;
  • Le Fonds de développement d’électrification ;
  • Le Livre Blanc régional ;
  • Les approches multisectorielles régionales

Avant de se fixer un calendrier pour leurs prochaines activités.


Pour plus d’information, vous pouvez :

- > Visiter le site de la CEDEAO dédié au Livre Blanc,

- > Voir le programme de cet Atelier ci-dessous,

- > Contacter M. Jean-Paul Laude : courriel : jp_laude@zcp.bf

Jean-Paul Laude

Burkina Faso : projet d’implantation d’une usine de biocarburants

Une convention cadre a été signée fin novembre 2007 entre le ministère de l’Agriculture et la société française AgroEd, qui prévoit l’implantation d’une usine de production de biocarburants au Burkina Faso.

Le Burkina Faso s’engage dans la production de biocarburants.

« Le Burkina Faso et la société française AgroEd ont signé, le mercredi 28 novembre 2007 au cabinet du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques une convention cadre pour le développement de la filière biocarburants.

En paraphant le document, le ministre d’Etat Salif Diallo et M. Charles Millon (membre du Conseil de surveillance d’AgroEd) ont convenu de développer la production de plantes oléagineuses nécessaires au biocarburant, tout en assurant que le développement de cette filière devrait se faire en pleine complémentarité avec les autres filières, notamment celle du coton, avec laquelle il sera possible de mettre en œuvre des synergies profitables tant sur le plan agricole qu’industriel. Les deux parties entendent mettre en œuvre un programme précis, qui part de la production de la graine à la production d’énergie, avec un effet d’entraînement notable sur le développement de l’irrigation, et le renforcement des capacités au niveau villageois, afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

La production de la matière première impliquera les producteurs ruraux qui, outre la rémunération, bénéficieront d’un réseau d’encadrement en matière d’appui conseil. En définissant la nature de leur collaboration, tant au sujet du programme de plantation que sur le contenu des éléments chimiques se rapportant à la mise en œuvre de la filière, le ministère en charge de l’Agriculture et AgroEd s’associent au ministère chargé de l’Energie pour garantir le respect de la politique définie par le gouvernement du Burkina Faso pour le développement de la filière biocarburants. L’action de la société AgroEd s’insérera également dans les plans d’actions définis par FIDA et l’AFD.

La société AgroEd bénéficiera du soutien du gouvernement pour l’acquisition de terres pour la production et pour l’implantation d’une unité industrielle d’EMHV (l’Ester méthylique d’huile végétale), conformément aux textes en vigueur. Elle mettra sur le marché des biocarburants compatibles avec les normes internationales reconnues, notamment l’EMHV, la norme européenne EN14-214, pour laquelle elle s’engage à divulguer et diffuser toute information nécessaire et préalable auprès des usagers. »


Source : déclaration de presse diffusée dans un article publié dans Le Pays, à Ouagadougou, le 14 décembre 2007.

René Massé

Burkina Faso : expérimentation du réseau aérien monophasé avec retour par la terre (SWER)

Le Burkina Faso a mis en service le 8 février 2007 son premier réseau SWER . Aucun problème ni anomalie n’ont été constatés à ce jour.

Pour garantir la qualité des installations SWER, le Burkina ont édité en août 2006 des « Standards de distribution d’énergie électrique au Burkina Faso » exclusivement consacrés à la mise en oeuvre de réseau SWER.

Ce type de réseau a été très largement utilisé en Australie, pour l’électrification rurale. Il permet d’économiser le prix d’un conducteur et de l’allègement des poteaux consécutif : il est donc particulièrement adapté aux besoins des réseaux MT (19,1 kV au Burkina Faso).

René Massé

L’Afrique doit s’engager dans la production des biocarburants

L’Afrique doit s’engager dans la production de biocarburants en prévision d’une raréfaction des énergies fossiles, ont estimé jeudi quelque 300 experts et représentants de pays africains, européens et américains à l’issue d’une conférence de trois jours organisée à Ouagadougou (Burkina Faso) par

La rencontre de Ouagadougou, qui s’était ouverte mardi 27 novembre 2007, était co-organisée par 2IE et le Cirad, en collaboration avec le gouvernement burkinabè, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, 8 pays) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays).

Les biocarburants sont une réalité en Afrique, et ce continent doit s’engager « résolument » en faveur de sa production, ont affirmé dans leur déclaration finale les participants à cette conférence consacrée aux « enjeux et perspectives du biocarburant en Afrique ».

« A court terme, la conférence recommande aux États africains de développer des technologies pour l’exploitation et l’utilisation de l’huile végétale pour l’électrification rurale, le développement agricole et favoriser la réduction de la fracture énergétique entre les zones urbaines et rurales », selon cette déclaration lue par Paul Ginies, de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE), un des organisateurs.

La conférence les a par ailleurs exhortés à envisager des études approfondies pour la production de l’éthanol et de l’huile de coton, et à s’assurer des différents usages de ces nouvelles sources d’énergie pour les générations futures.

Dans le long terme, notamment les prochaines dix à vingt années, l’Afrique gagnerait à développer des solutions énergétiques basées sur la biomasse par des plantations agro-industrielles, d’après la même source.

Les experts ont également recommandé l’établissement d’un cadre institutionnel favorable au biocarburant, l’implication du secteur privé et un accès au marché international.

« L’Afrique doit y aller parce qu’elle a les potentialités » pour produire du carburant de seconde génération à partir de la biomasse (résidus ligneux, pailles), a déclaré M. Gilles Vaitilingom, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), spécialiste en biomasse-énergie.

« (Elle) doit regarder à fond la possibilité de plantation agro-industrielle pour produire du carburant à vocation nationale, régionale et internationale », a ajouté M. Vaitilingom

Une prochaine conférence sur la question doit être organisée en 2009.


Source : Article diffusé le 29 novembre 2007 sur le site de Romandie News.

René Massé

Plan d’aménagement et de gestion de deux forêts naturelles dans la région de la boucle du Mouhoun, Burkina Faso

Projet AIJ/RPTES, rapport de consultant, novembre 2004

Les plans d’aménagement et de gestion (PAG) des forêts sont élaborés afin d’arriver à la production durable du bois de feu et de charbon de bois dans le cadre d’une filière commerciale bois énergie (bois de feu, charbon de bois).

Les PAG ont entre autres objectifs de planifier suivant une période de rotation (10 à 15 ans) l’exploitation des parcelles de coupe de bois.

En téléchargement ci-dessous, les plans d’aménagement des forêts de Tissé et de Kari.

Bassirou Ouédraogo

Burkina Faso : Conférence internationale sur les enjeux et perspective des biocarburants pour l’Afrique

La Conférence se déroulera à Ouagadougou, Burkina Faso, les 27, 28 et 29 novembre 2007

Regrouper des experts en biocarburants durant trois jours pour évaluer les réalisations et dégager des perspectives dans le domaine de la bioénergie

L’objectif principal est de fournir aux gouvernements et aux décideurs, une évaluation objective du potentiel des biocarburants en Afrique. Il s’agira sur la base de facteurs techniques, agronomiques, économiques et sociaux, de mettre en évidence les opportunités et leurs impacts, avantages et inconvénients, tant au plan environnemental que socio-économique.

L’évaluation sera réalisée sur la base d’études de cas et de situations existantes, par des panels d’experts sélectionnés de haut niveau, qui s’attacheront à :

  • Mettre en évidence les bénéfices potentiels et les impacts environnementaux des biocarburants,
  • Apporter des éléments de décision sur les différentes options technologiques nécessaires à la mise en place de politiques cohérentes et novatrices dans ce secteur en Afrique.

Source : http://www.energie-omd.org/spip.php?article215

Elhadji SYLLA, ASER

Biocarburants : un tour d’horizon de la situation en Afrique

Un document technique en anglais, bien documenté, qui propose un tour d’horizon de la situation des biocarburants liquides en Afrique et documente les sujets actuels de controverse en s’appuyant sur une riche documentation internationale.

« Biofuels – An Overview » Final Report.

Rapport préparé pour la DGIS/DMW/IB

par Julio F.M. de Castro

43 pages éditées en mai 2007 en anglais.

Ce rapport technique compile des informations sur les biocarburants et fait le point des situations de développement dans les principaux pays africains en relation avec les Pays Bas où des projets sont initiés. Il aborde aussi les questions qui font débat actuellement, en particulier l’incidence du développement de ces cultures énergétiques sur la production d’aliments, sur la propriété des sols, sur la pauvreté en zone rurale… en développant toujours un argumentaire plutôt favorable à la promotion des biocarburants.

Ce rapport s’intéresse aux biocarburants liquides (donc pas au biogaz), et analyse non seulement leurs usages pour le transport, mais aussi les utilisations de cette énergie dans la cuisson et la production d’énergie électrique.

Cette étude distingue les alcools, et plus particulièrement l’Ethanol, et les huiles utilisés pour la productions de biocarburants.

Après une présentation des caractéristiques techniques de ces deux produits, l’étude analyse les usages possibles avant de décrire les projets et programmes mis en œuvre au Brésil et dans les pays africains.

Une analyse socio-économique des ces filières traite des questions de sécurité des biocarburants et des prix ; de la création d’emplois ; des problèmes de disponibilité des sols et de propriété ; de la concurrence dans l’usage des sols avec l’agriculture vivrière ; de l’approvisionnement en énergie des zones rurales elles-mêmes ; des aspects environnementaux ; du genre…

Jean Mège, René Massé

L’électrification des communes rurales par la concession du service public au Burkina Faso : exemple des communes rurales de Bama et de Tanghin-Dassouri

Mémoire de M. Kévin Zossi SANOU pour l’obtention du diplôme d’Administrateur Civil au Burkina Faso. Soutenu en mars 2006, édité par l’Ecole Nationale de l’Administration et de la Magistrature, 93 pages.

Contacts : Tél. : (226) 70 26 51 97 – Dom : (226) 50 33 91 73
Courriel : kevinzos@hotmail.com

Ce mémoire est organisé autour de deux parties comprenant chacune deux chapitres :

- > La 1re partie est consacrée à la présentation de la couverture électrique et des stratégies nationales d’électrification.

- > La 2e partie traite des implications de la concession du service public dans l’électrification des communes rurales, particulièrement celles de Bama et de Tanghin-Dassouri ; deux communes rurales naissantes situées respectivement à l’Ouest et sur plateau Central du pays.

Après un rapide rappel de l’organisation institutionnelle du secteur de l’électricité au Burkina Faso, dominé par la mission de service publique de la SONABEL, l’auteur décrit les nouvelles dispositions applicables aux zones rurales :

« Un projet d’ERD peut partir soit d’une initiative locale, soit relever des priorités fixées par le Plan National d’Electrification (PNE). La localité concernée doit créer une Coopérative d’Electricité (COOPEL) et saisir le Ministère chargé de l’énergie et le Fonds de Développement de l’Electrification (FDE) à cet effet. Si l’étude de faisabilité du projet est avérée, la COOPEL recherche un récépissé de reconnaissance par les autorités et l’Arrêté d’octroi de la Concession de service public. Une Entreprise de construction de centrales et de réseaux électriques est recrutée pour l’implantation du système sous la surveillance d’un Maître d’œuvre et d’ouvrage délégué. Cette entreprise assure la gestion du réseau contre rémunération par la COOPEL. Le Financement du projet est assuré par le FDE : à 60% de subvention non-remboursable, 40% prêt sans intérêts remboursable sur 10 ans avec 3 ans de différé. »

Les enquêtes menées par l’auteur à Bama et à Tanghin-Dassouri auprès des COOPELs et des fermiers ont démontré que les usagers comme les COOPELs sont satisfaits des changements apportés par l’électricité : « l’électricité a révolutionné la qualité de la vie des populations des Communes Rurales qui la considèrent comme un tremplin pour le développement local durable. »

Dans une dernière partie, l’auteur s’est interrogé sur des alternatives aux combustibles pétroliers qui renchérissent le tarif de l’électricité : en particulier, il développe la thèse d’une substitution du gaz oil par des biocarburants qui pourraient être produits au Burkina faso à partir de la Pourghère.

René Massé

Burkina Faso : enjeux et perspectives des biocarburants pour l’Afrique

Conférence internationale organisée à Ouagadougou, du 27 au 29 novembre 2007 par le CIRAD et 2iE, dans le cadre du projet BEPITA.

Objectif

L’objectif principal est de fournir aux gouvernements et aux décideurs, une évaluation objective du potentiel des biocarburants en Afrique. Il s’agira sur la base de facteurs techniques, agronomiques, économiques et sociaux, de mettre en évidence les opportunités et leurs impacts, avantages et inconvénients, tant au plan environnemental que socio-économique. L’évaluation sera réalisée sur la base d’études de cas et de situations existantes, par des panels d’experts sélectionnés de haut niveau, qui s’attacheront à :

  • Mettre en évidence les bénéfices potentiels et les impacts environnementaux des biocarburants
  • Apporter des éléments de décision sur les différentes options technologiques nécessaires à la mise en place de politiques cohérentes et novatrices dans ce secteur en Afrique.

Le programme

Le programme prévoit :

  • Trois sessions plénières :
    • État de la production des biocarburants : aspects technologiques et économiques ;
    • Défis et risques des biocarburants pour l’Afrique ;
    • Biocarburants : aspects institutionnels et politiques.
  • Et huit tables rondes, destinées à élaborer des recommandations et des conseils sur les biocarburants liquides dans le contexte des pays en développement.

Pour plus d’informations

Voir le programme proposé sur le site dédié ou dans le fichier ci-dessous.

Contact avec les organisateurs par courriel : biofuel-ouaga2007@fasonet.bf

René Massé

Situation des biocarburants en Afrique de l’ouest

Après un rappel des enjeux environnementaux et énergétiques, l’article fait un tour d’horizon des projets en cours ou à l’étude dans différents pays de l’Ouest africain.

Article de M. Gbosségnon Christophe GANDONOU paru dans la revue GRAIN.

Depuis quelques années, les communautés nationales, les organisations non gouvernementales (ONG), les institutions nationales et internationales ont pris la mesure du danger que constitue l’émission des gaz à effet de serre par les énergies fossiles en particulier les produits pétroliers. Ces gaz sont à l’origine de graves perturbations environnementales conduisant aux changements climatiques observés de plus en plus et qui hypothèquent l’équilibre écologique dans les différentes régions du monde. De plus le coût de plus en plus élevé des hydrocarbures (pétrole et ses dérivés) et la perspective d’un épuisement de cette ressource naturelle énergétique non renouvelable a amené les états à réfléchir au développement de nouvelles sources d’énergie écologiquement propre et économiquement rentable. Parmi ses sources d’énergie renouvelables, les bioénergies en général et les biocarburants en particulier sont celles qui attirent l’attention des responsables politiques compte tenu du fait que la filière carburant est celle qui consomme le plus de produits pétroliers et qui produit le plus de gaz nuisibles à l’environnement et à la santé. Ainsi il est admis que l’utilisation de l’éthanol pur à la place de l’essence permet une réduction de l’émission des gaz à effet de serre de l’ordre de 75% (source IFEN). Au-delà de cet aspect environnemental, les biocarburants contribuent également à la réduction de la dépendance énergétique des pays, une hausse de la production permettant de réduire les importations de pétrole ou ses dérivés. Par ailleurs le développement des biocarburants crée de nouvelles filières agricoles et pourraient offrir de nouveaux créneaux porteurs pour les agriculteurs des pays en voie de développement.

Les pays de l’Afrique de l’Ouest, comme la plupart des pays africains, n’est pas restée en marge de la tendance au développement des biocarburants.

Elaboration de politiques et stratégies nationales en matière de biocarburants

La plupart des pays de la sous-région ouest-africaine ont élaboré ou sont en train d’élaborer des politiques et stratégies nationales en matière de biocarburants.

Le Sénégal, le Ghana et le Nigéria possèdent des stratégies nationales de promotion des biocarburants. Ces stratégies sont basées sur la mise sur pied d’un comité technique chargé de définir les politiques à mettre en œuvre dans ce secteur, de créer un cadre législatif et réglementaire incitatif pour la production et l’utilisation des biocarburants et de développer dans les court et moyen termes des filières bioalcool et biodiesel. Si la stratégie nigériane se base sur la production de bioéthanol à partir du manioc et de la canne à sucre, le Ghana a accentué son projet pilote sur le pourghère avec la société Anuanom Industrial Bio Products Ltd développe un immense projet de culture de Jatropha pour la production de biodiesel, en collaboration avec le secteur public. L’objectif est de développer une plantation de Jatropha sur une superficie d’un million d’hectares (1 000 000 ha).

Au Bénin, dans le cadre du Projet de Fourniture des Services d’Energie (PFSE) de la Direction Générale de l’Energie, il est envisagé, dans la cadre de la composante biomasse du projet, la production locale de bioéthanol et de biodiesel. A cet effet, un programme de Développement des Biocarburants est en cours de préparation au Bénin et vise à produire du biodiesel à partir du ricin (Ricinus communis) et du pourghère (Jatropha curcas) destiné au secteur agricole, aux transports et à la production d’électricité et du bioéthanol comme énergie de cuisson et comme carburant de substitution à l’essence à partir de la pomme d’anacarde.

Au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, les gouvernements ont exprimé clairement leur souhait de développer la production des biocarburants. Mais ce sont les opérateurs privés qui se sont lancés les premiers dans le développement de projet visant à produire des biocarburants. Ainsi, au Burkina Faso, les sociétés DAGRIS et SN CITEC ont élaboré un projet de production du biodiesel à partir de l’huile de coton destiné à être incorporé au gazole et/ou pour carburation dans les groupes électrogènes utilisés pour la production d’électricité dans le pays alors qu’en Côte d’Ivoire c’est la société « 21st Century Energy » qui compte investir environ 650 milliards Fcfa sur une période de 5 ans pour produire l’éthanol pour l’exportation sur le marché sous-régional et même international. Cela découlera sur une production de 3,5 milliards de litres de biocarburant par an, en utilisant la canne à sucre et le maïs. Au Niger, c’est le pourghère (Jatropha curcas) qui a attiré l’attention des responsables de la Société IBS Agro Industries qui s’intéresse à la production de biocarburants. Cette société a déjà initié l’expérimentation dans la région de Gaya où il se propose d’aménager 4000 ha pour la culture de cette plante et d’installer une usine pour produire 25000 litres par jour de biocarburant. Dans ce pays, de plus en plus d’opérateurs privés s’intéressent à cette filière.

Au Mali, la culture du Jatropha est déjà assez avancée. Cette plante est très largement utilisée comme haie dans la pays sur environ 10000 kilomètres avec un taux de croissance de 2000 kilomètres par an. C’est la GTZ qui a lancé les activités relatives au Jatropha dans ce pays en 1987 dans le cadre d’un programme de promotion des énergies renouvelables. Le projet Jatropha lui-même a commencé en 1993 et s’est terminé en 1997 ; ce projet ne visait pas particulièrement la production de biocarburants mais plutôt l’utilisation de cette huile comme élément essentiel pour activer un système circulaire combinant des effets écologiques, économiques et de génération de revenus en particulier en faveur des femmes. Ces activités ont permis de montrer que moyennant l’addition d’un filtre à essence, l’huile pure de Jatropha peut faire fonctionner les moteurs de type Lister qui sont utilisés dans les zones rurales pour faire tourner les moulins à grains et les pompes à eau. Certaines études ont même envisagé la substitution du pétrole par l’huile pure de jatropha pour les lampes et les cuisinières.

A côté de la canne à sucre et du manioc, le Nigéria explore également la possibilité d’utilisation de l’arachide, les graines de citrouille, du pourghère (Jatropha curcas) et le palmier à huile pour la production du biodiesel. Mais certaines de ces cultures pourraient contrarier la relève du défi de la sécurité alimentaire.

Un partenariat public-privé commence à s’installer dans le secteur

Dans la plupart des pays, même si l’initiative est prise par les autorités publiques, les sociétés privées et les Organisations Non-Gouvernementales (ONG) sont associées aux stratégies. Dans certains cas, ces privés ou ONG s’intéressent au secteurs des biocarburants indépendamment des décisions publiques. C’est ainsi qu’au Bénin, les ONG- Jeunesse Sans Frontières-Bénin (JSF-Bénin), Africa Cultures et Goupe de Recherches Scientifiques et Techniques sur les Energies Renouvelables (GRSTER-ONG) ont commencé des activités de recherche ou de production sur le pourghère (Jatropha curcas). Au Ghana, c’est la société Anuanom Industrial Bio Products Ltd qui a été associée au développement des biocarburants. En côté d’Ivoire, le gouvernement en donnant son accord de principe à M. David Meyers, président de la société « 21st Century Energy » à travers le ministère de l’Agriculture a consacré l’établissement d’un partenariat secteur public-secteur privé.

Des organisations sous-régionales s’impliquent dans le développement des biocarburants

L’union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a élaboré un Programme Régional Biomasse Energie (PRBE). La mise en œuvre de ce programme devrait contribuer à l’élaboration d’une Politique Energétique Commune (PEC). Dans le cadre de ce programme, un atelier de validation de l’étude sur le développement de la filière Ethanol /Biocarburants dans l’espace UEMOA s’est tenu à Dakar du 20 au 22 novembre 2006. L’UEMOA et le FAGAS (Fonds Africain de Garantie et de Financement) sont impliqués dans la promotion et le développement de la filière Biocarburant en Afrique de l’Ouest.

Déjà une Association Africaine des Producteurs de Biocarburants (AAPB)

Réunis à Dakar, des opérateurs privés ont décidé de coordonner leurs efforts pour promouvoir les biocarburants dans les pays de l’UEMOA. En marge de l’atelier de validation de l’étude sur le développement de la filière Ethanol /Biocarburants dans l’espace UEMOA s’est tenu à Dakar du 20 au 22 novembre 2006, les opérateurs privés qui y participaient ont décidé de créer une association dénommée « Association Africaine des Producteurs de Biocarburants (AAPB) ». Cette association a pour objet de promouvoir la production et la commercialisation des biocarburants en Afrique.

Conclusion

Le développement des biocarburants intéresse la plupart des pays ouest africains. Dans ces pays, les différents programmes de développement de ces carburants sont à leurs débuts ou en cours d’élaboration. Un partenariat secteur public-secteur privé commence à se développer dans plusieurs pays et l’implication d’un organisme de coopération sous-régionale permet d’espérer un développement harmonieux d’un secteur qui présente des intérêts très importants pour le développement socio-économique et la protection de l’environnement dans ces pays.

Cependant, il est important de cibler des cultures qui contribuent à protéger l’environnement et qui n’hypothèquent pas la sécurité alimentaire dans ces pays dont certains sont caractérisés par une production alimentaire insuffisante. A cet effet, le pourghère (Jatropha curcas), le ricin et le pomme d’anacarde apparaissent comme les cultures les plus prometteuses pour la production de biodiesel ou de bioéthanol.

Aujourd’hui, le pourghère (Jatropha curcas) est cultivé au Togo, au Ghana, au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Niger. L’expérimentation a commencé au Bénin.

Pépin Tchouate