Archives de la catégorie : Actualité

La 15ème Commission du Développement Durable (CDD) des Nations Unies s’est achevée sans prise de décision…

La CDD15, qui portait sur « l’énergie au service du développement durable, la pollution de l’air/atmosphère, le développement industriel et les changements climatiques », vient de s’achever sur un triste échec. Les Etats membres de l’ONU réunis pour l’occasion, n’ont pu s’accorder sur un texte, censé pousser plus loin leurs engagements de Rio et de Johannesburg et en proposer une mise en application concrète.

Pas de texte négocié par la communauté internationale à la 15ème Commission du Développement Durable (CDD) des Nations Unies ! En 15 années, cette situation ne s’était jamais produite.

Un simple résumé synthétique des échanges sera mis en ligne sur le site de la CDD d’ici une semaine.

Comment expliquer un tel retour en arrière ? Indifférence de la communauté internationale ? Peu compréhensible, au regard des précédents engagements et de l’urgence d’agir. Manque de volonté ? Peut-être. Absence de visions communes et partagées ? Certainement.

Au regard de cet échec, il parait primordial de :

  • Retisser un véritable dialogue et des relations de confiance entre les Etats, qui soient marqués par une volonté d’avancer ensemble et pour des intérêts communs, face une population mondiale marquée par de trop fortes inégalités de conditions de vie et d’accès aux services essentiels ; notamment en matière d’accès à l’énergie, puisqu’il en était question ici.
  • Réfléchir à la place et au rôle à donner à la CDD, dans le cadre plus global de la réforme des Nations Unies, afin que perdurent et s’appliquent enfin les engagements déjà pris par la communauté internationale et les Etats.

Pour plus d’information, le dossier « Bilan de la CDD15 » ci-après propose :

  • Des brèves de l’Association 4D : suivi au quotidien de la CDD15 des Nations Unies
  • Le « Bulletin de la terre » ; dernier numéro présentant un bilan de la CDD14-15 (en Anglais)
  • Le résumé de l’atelier organisé par HELIO international à la CDD15 (en Anglais)
  • Le texte de position d’ONG françaises, préparé pour la CDD15

Sophie Tolachides

799 millions de dollars pour une centrale hydroélectrique sur le Nil, à Bujagali en Ouganda

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a décidé le 26 avril 2007 d’accorder 360 millions d’US$ à un projet de construction d’un barrage de 250 mégawatts, pour alimenter en énergie l’Ouganda, mais aussi le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie.

Description du projet

Ce projet hydroélectrique de Bujagali est une composante de la stratégie élaborée pour réduire au moindre coût le déficit d’approvisionnement en énergie électrique de l’Ouganda. Cet apport permettra de réduire les coupures électriques et contribuera non seulement à la relace économique, mais aussi à l’amélioration des conditions de vie. Il sera construit au fil de l’eau sur le Nil, en aval des autres barrages hydroélectriques déjà en production. En 2011, il aura une puissance installée de 250 mégawatts.

La contribution du groupe Banque Mondiale

Le coût global du projet est estimé à 799 millions de US$. Le groupe Banque mondiale contribuera à hauteur de 360 millions de US$, qui se décompose en trois contributions :

  • IDA financera la « Partial Risk Guarantee » à hauteur de 115 millions de US$ (maturité de 16 ans, et période de grace jusqu’à 50 mois) ;
  • IFC accordera un crédit de 130 millions de US$ à l’entreprise privée Bujagali Energy Ltd. chargée du projet ;
  • MIGA assurera les risques politiques en accordant un Investment Guarantee d’un montant maximum de 115 millions de US$.

Création de la Bujagali Energy Limited (BEL)

La Bujagali Energy Limited est une joint venture entre Industrial Promotion Services Ltd. (Kenya) et Sithe Global Power, LLC, basée aux Etats Unis. La BEL a été créée pour conduire ce projet.

Autres projets énergétiques supportés par la banque mondiale

Le projet de Bujagali est une des composantes d’un programme plus important de soutien par la Banque mondiale au secteur de l’énergie en Ouganda. D’autres composantes prévoient :

  • l’organisation du secteur de l’électricité (300 millions de US$) ; mesures politiques et projets d’investissements dans le secteur de l’électricité pour accroitre la capacité de production en attendant celle de Bujagali ;
  • Le programme Energie IV (62 millions de US$), qui financera l’amélioration de la distribution électrique et renforcera la capacité institutionnelle pour conduire les réformes sectorielles ;
  • Le projet « Energie pour la transformation du monde rural » (50 millions de US$), qui financera l’accès à l’électricité d’origine renouvelable dans les zones rurales, et
  • Un « Investment Guarantee » (40 millions du US$) pour la Société nationale de distribution d’électricité.

Pour plus d’informations :

René Massé

Energie domestique, pollution intérieure des habitations et santé

Déclaration de Politique générale présentée par l’UNEP à la 15ème session de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable (CDD).

La pollution intérieure due à la cuisson au bois énergie est responsable de plus de 1,5 millions de décès par an. Les femmes et les jeunes enfants sont les plus exposés et les princiales victimes.

Les études menées ces dernières années fournissent des preuves suffisantes qui établissent un lien direct entre la pollution à l’intérieur de la maison liée à la combustion de bois énergie et des infections aiguës telles que pneumonies, bronchites chroniques et cancer du poumon.

Si la communauté internationale prend lentement conscience de cette autre conséquence de la crise de l’énergie sur les plus pauvres, l’action politique et les financements pour s’attaquer au problème restent très limités.

D’ici 2015, un des objectifs du Millénaire est de « réduire de moitié le nombre de personnes n’ayant pas accès aux combustibles modernes de cuisson des aliments et rendre nettement plus accessibles les techniques de cuisson améliorée ».

Cette déclaration présentée au 15ème CDD rappelle ce constat et cet engagement de la Communauté internationale. Elle suggère des pistes pour y parvenir :

  • Aider les pays en développement à revoir leurs politiques nationales, en particulier en introduisant cette préoccupation dans leurs documents de lutte contre la pauvreté ;
  • Mieux coordonner les efforts sectoriels (santé, énergie, environnement, finance) ;
  • Mieux coordonner les interventions des différents acteurs, secteur privé, ONG, agences nationales et internationales… ;

Ce processus permettra d’après cette déclaration à mieux identifier les mécanismes financiers et techniques nécessaires pour promouvoir l’accès aux combustibles moins polluants et aux technologies efficaces et financièrement abordables.

Ce processus permettra aussi de mettre l’accent sur les facteurs politiques, informationnels et réglementaires nécessaires pour favoriser la création d’un marché de solutions technologiques non polluantes, abordables et efficaces en matière d’énergie domestique.


Voir aussi :

Le PCIA est une des Initiatives lancées à Johanesbourg, en septembre 2002. Elle rassemble des institutions publiques et privées, et a pour objectif de réduire les risques de santé publique encourus par les quelques 3 milliards de personnes qui cuisinent et se chauffent au bois énergie.

René Massé

La Banque Mondiale finance une centrale hybride solaire/gaz naturel à cycle combiné au Maroc

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale (BM) joue la carte solaire dans le monde. Son Conseil des Administrateurs a approuvé le 29 avril 2007 un don du Fonds pour l’Environnement mondial (FEM) d’un montant de 43,2 millions de dollars américains au Maroc. Ce don est destiné à la construction d’une centrale électrique hybride à Aïn Béni Mathar, à environ 80 km au sud de la ville d’Oujda.

René Massé

Les sociétés Alsolar et Isofoton s’associent pour créer une société mixte algéro-espagnole dans le domaine des énergies renouvelables

Alsolar, société algérienne, est le premier opérateur national dans le domaine des énergies renouvelables. Isofoton, société espagnole qui compte parmi les leaders européens dans la fabrication de cellules photovoltaïques. Ils viennent de se réunir dans une société mixte qui a pour objet d’assurer le développement des énergies renouvelables en Algérie.

Avec ce regroupement, la nouvelle société peut revendiquer un actif d’installations solaires de 2 mégas watts en Algérie, particulièrement dans le sud algérien, en rase campagne où les panneaux photovoltaïques permettent de fixer les populations. Grâce au potentiel d’Isofoton, la création de cette société mixte permettra de facto un meilleur approvisionnement en panneaux solaires et en éoliennes sur ce territoire baigné de soleil. Il faut rappeler que l’Algérie s’est fixé comme objectif de couvrir 10% de la demande nationale en 2015.

Mais cet accord va plus loin encore. Les conditions sont remplies pour que, dans un avenir proche, l’Algérie fasse partie des grands pays producteurs d’énergie solaire. A moyen terme, si les efforts sont poursuivis, elle pourrait même fournir de l’électricité à la rive Nord de la Méditerranée (une étude de faisabilité avec l’Espagne est en cours). Une grande ambition pour une société qui donne l’exemple : son siège sera alimenté à 100% par de l’énergie solaire.


Source : article publié sur le site de Plein Soleil, le magazine des énergies renouvelables dans le bâtiment, le 25 avril 2007.

René Massé

Projet français d’une centrale électrique mixte solaire – hydrogène en Corse

La plate-forme solaire de Vignola, à Ajaccio, associera des panneaux solaires photovoltaïques et des piles à combustible pour produire en continu l’énergie nécessaire à 3.500 habitants.

La centrale photovoltaïque installée en Corse produira 3,5 mégawatts (MW). La plus grande partie de cette énergie électrique sera distribuée directement aux habitants raccordés au réseau local. Une petite partie (0,6 MW) servira à fabriquer de l’hydrogène par électrolyse. Cet hydrogène sera stocké pour être utilisé au fur et à mesure des besoins : un processus d’électrolyse inverse dans les piles à combustible transformera l’hydrogène en électricité.

L’investissement est évalué à 32 millions d’euros. La moitié financera les recherches nécessaires à la réalisation d’un pilote de démonstration en 2015. La mise en production est prévue entre 2020 et 2025 dans un contexte de forte croissance de la demande énergétique corse (+ 3,8 % par an, contre moins de 2 % pour la France métropolitaine).


Source : information issue d’un article publié le 23 avril 2007 sur le site des Echos.

René Massé

Nouvelles du GVEP et éditorial du RIAED

Le GVEP et le RIAED, deux réseaux qui collaborent pour renforcer l’expertise dans les pays en développement.

Lettre d’information en anglais du GVEP, n°15, d’avril 2007.

La lettre d’information du GVEP présente :

  • L’actualité de ce réseau ;
  • Une nouvelle publication (en anglais) “Partnership in Action”, qui sera diffusée lors de la prochaine réunion du Comité pour le développement durable (CSD 15), le 8 mai 2007. Il expose les objectifs du GVEP, et les illustre d’exemples d’activités menées par ses partenaires ;
  • Un « Guide de suivi et d’évaluation des projets énergétiques », rédigé par un groupe d’experts internationaux du GVEP.

Editorial

La rédaction de l’éditorial nous a été confiée ; le voici reproduit in extenso.

Promouvoir l’accès à des services énergétiques dans les pays en développement requiert l’engagement pluriannuel de financements très importants. Un des freins à la mobilisation de ces financements est le manque d’expertise nationale pour mettre en œuvre des programmes d’envergure, à l’échelle des besoins.

Des réseaux comme ceux du GVEP et du RIAED, contribuent de diverses façons au renforcement et au développement de nouvelles expertises nationales. Ils permettent aussi d’améliorer la conception des projets. En particulier, à travers leurs portails sur Internet :

- > Ils tiennent informés les experts du Sud, de l’actualité internationale des secteurs énergie : quelque soit leur localisation, ces experts disposent en temps réel des même informations que tous les autres experts ;

- > Surtout, ils permettent aux experts de mettre en commun les connaissances, documents et outils déjà disponibles dans leur langue de travail. Cette mutualisation des ressources permet à chacun des experts de mieux concevoir son projet, en exploitant les leçons tirées des autres projets. Elle évite de toujours avoir à recommencer les mêmes études, les mêmes recherches, les mêmes expérimentations dans chaque pays…synonyme de déperdition de temps et d’argent. Elle accélère le passage aux projets de terrain, en s’appuyant sur un ensemble plus large d’expériences réalisées dans la sous-région, mais aussi dans des espaces géographiques et linguistiques différents.

De la même façon qu’il y a tout à gagner à partager ses ressources au sein d’un réseau, il y a tout à gagner à partager ses ressources entre réseaux internationaux distincts. Le GVEP et le RIAED l’ont bien compris et s’efforcent de renforcer leur collaboration au profit du plus grand nombre d’experts.

René Massé

Le chef de l’Etat béninois, M. Yayi Boni appelle les partenaires de l’Afrique à investir dans les secteurs de l’énergie et des mines

S’exprimant à l’ouverture de la troisième réunion des ministres de l’Energie et des Mines des pays membres de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD), M. Boni a estimé que le soutien des partenaires est indispensable pour la mise en valeur des gisements miniers et énergétiques dont dispose la communauté.

« Il nous faut aujourd’hui considérer que la question de l’énergie est un passage obligé dans la lutte contre la pauvreté, la réalisation des Objectifs de développement pour le Millénaire et le renforcement de nos démocraties. Dans cette lutte, nous attendons le concours précieux de nos partenaires techniques et financiers dont le soutien ne nous a jamais fait défaut », a-t-il indiqué.

Le secrétaire général de la Communauté des Etats Sahélo-sahariens (CEN-SAD), M. Mohamed Al Madani Al Azhari a renforcé cet appel du chef de l’Etat béninois, soulignant l’inexploitation des ressources énergétiques dont disposent les pays de la communauté.

« Notre espace dispose de ressources énergétiques abondantes, notamment du pétrole, du charbon, de l’électricité d’origine hydraulique, du gaz naturel, de la biomasse et autres sources d’énergies renouvelables. Cependant, ces ressources restent insuffisamment exploitées du fait des importants investissements requis », a-t-il déploré.

Pour lui, le développement de l’Afrique passe par la maîtrise de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique.

« Les ressources en pétrole et en gaz de l’Afrique en général et de la Communauté des Etats Sahélo Saharien en particulier, sont suffisantes pour satisfaire les besoins des populations du continent. Et pourtant, l’Afrique continue d’être un continent exportateur de pétrole et de gaz et un grand importateur de produits pétroliers », a-t-il regretté.


Source : article diffusé par l’Agence de Presse Africaine sur son site le 26-04-2007.

René Massé

La plus grande centrale électro-solaire sera en Allemagne… puis au Portugal

Le groupe Juwi a commencé cette semaine la construction à Brandis, en Allemagne, de ce qui sera en 2009 la plus grande centrale photovoltaïque au monde. Mais déjà, un autre projet prévoit de supplanter cette centrale à Mourra au Portugal… la course à la puissance et à la productivité d’énergie est bien lancée !

La construction de la centrale photovoltaïque, réalisée par le groupe Juwi, a commencé lundi à Brandis, près de Leipzig. Par rapport à la plus grande centrale en opération, la puissance crête installée comme aussi la quantité d’énergie produite annuellement seront plus que triplés. 550 000 modules à couches minces (utilisés à cette échelle la première fois au monde), offrant une puissance crête de 40 MW, produiront annuellement de l’ordre de 40 GWh d’énergie électrique, de quoi alimenter 10 000 familles de cette région de Basse Saxe.

Le budget est estimé à 130 millions d’euros. Elle devrait permettre d’éviter l’émission d’environ 25 000 tonnes de CO2 chaque année.

L’Allemagne, avec une puissance totale installée de 2 300 MW photovoltaïque à la fin 2006, est l’un des premiers pays utilisateurs du solaire au monde.

Cette centrale de Brandis devrait être prochainement surclassée par une centrale d’une puissance de 62 MW située à Moura au Portugal. La plus grande centrale française est située à la Réunion et produit 1,35 MW.


Pour en savoir plus : visitez le site Wikipedia . Cette page présente la technologie des centrales photovoltaïques et propose un tableau de classement des plus grandes centrales actuellement en exploitation dans le monde.

René Massé