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Les pays riches ne respectent pas Kyoto

Article de Pierre Melquiot paru dans le journal en ligne « actualites-news-environnement », le 19 mai 2007

Le « Little Green Data Book 2007 » [1]
, 8ème édition de ce guide de référence publié par la Banque mondiale, avertit de la hausse des émissions de dioxyde de carbone. Selon lui, les émissions de gaz carbonique (CO2) sont en hausse de 16 % par rapport à 1990, les pays riches ne suivent donc pas les engagements de Kyoto. Les combustibles fossiles sont les principales sources d’émissions dans les pays riches et les économies émergentes. La déforestation et l’évolution de l’utilisation des sols sont des forces motrices du monde en développement.

Les émissions de dioxyde de carbone (CO2), cause principale du réchauffement de la planète attribuable aux activités humaines, continuent d’augmenter, la planète produisant aujourd’hui 16 % de CO2 de plus qu’en 1990, selon le Little Green Data Book 2007, sorti aujourd’hui à l’occasion de la 15e session de la commission du développement durable des Nations Unies (CSD-15), dont les délibérations portent sur l’énergie et le changement climatique.

Selon l’édition 2007 de cette publication annuelle de la Banque mondiale, les émissions actuelles émanant des combustibles fossiles et des cimenteries (les données globales les plus récentes concernent l’année 2003) proviennent à part égale des pays industrialisés et des pays en voie de développement. En 1960, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ne représentaient qu’un tiers des émissions mondiales.

Selon ce guide, les émissions ont enregistré une hausse plus rapide dans les pays les plus pauvres, notamment en Asie orientale et en Asie du Sud. Mais la tendance à la hausse caractérise également les pays à revenu élevé. Les États-Unis et le Japon ont enregistré des hausses très importantes d’émissions de CO2 : respectivement 20 et 15 % entre 1990 et 2003. Les émissions des pays de l’Union monétaire européenne ont augmenté de 3 %. Les pays riches sont globalement largement à la traîne par rapport aux engagements de Kyoto qui établissaient une réduction moyenne, d’ici 2012, de 5,2 % comparativement aux niveaux de 1990. La seule exception provient des pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (ECA) dans lesquels les émissions ont baissé en raison de la récession des années 1990.

Toujours selon ce guide, la Chine et l’Inde se classent parmi les principaux émetteurs pour les pays en voie de développement. Les émission de dioxyde de carbone en Chine ont augmenté de 1 700 millions de tonnes entre 1990 et 2003 (+ 73 %), et de 700 millions de tonnes en Inde (+ 88 %). Tout en contribuant fortement au total mondial, les émissions de Chine et d’Inde sont très faibles en données par habitant. Un Chinois moyen n’émet que 16 % de ce qu’émet un citoyen américain moyen et un Indien moyen en émet 6 %.

Les émissions de dioxyde de carbone proviennent principalement de la combustion de combustibles fossiles et de la fabrication de ciment. Le Little Green Data Book 2007 indique que ceci est spécialement vrai pour les pays industrialisés et les économies à croissance rapide comme la Chine et l’Inde. Le rapport montre que les combustibles fossiles (c’est-à-dire le pétrole, le gaz naturel ou le charbon) sont employés pour générer 66 % de l’électricité à l’échelle mondiale. Au Moyen-Orient, la part des combustibles fossiles dans la production d’électricité est de 93 % alors qu’en Asie orientale et dans la région Pacifique – Asie du Sud, elle est de 82 %. À l’autre extrémité du spectre se trouvent l’Amérique Latine et les Caraïbes, avec 38 % de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles.

« La politique énergétique jouera un rôle crucial dans la détermination des émissions à venir, » explique Warren Evans, directeur de l’environnement à la Banque mondiale. « Les technologies sont déjà disponibles pour réduire les émissions dans le secteur de l’énergie. Elles intègrent l’utilisation de centrales à charbon ultra-efficaces, l’emploi de gaz naturel et d’énergies renouvelables de pointe. »

Dans les pays en développement, les émissions de gaz à effet de serre proviennent principalement de l’agriculture et de l’évolution de l’utilisation des sols, comme la déforestation. Un récent rapport intitulé “Indonesia and Climate Change” (l’Indonésie et le changement climatique) publié par la Banque mondiale et le gouvernement britannique indique, par exemple, que la déforestation place l’Indonésie au troisième rang mondial des plus grands émetteurs après les États-Unis et la Chine. (“Indonesia and Climate Change”, un document de travail du DFID et de la Banque mondiale sur l’état et les politiques actuels, mars 2007)

« L’évolution de l’utilisation des sols, la foresterie et l’agriculture représentent en moyenne plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre des pays en développement, comparativement aux 10 % des pays industrialisés, » ajoute Evans. « Pour qu’un accord sur le changement climatique post-Kyoto fonctionne, les nations développées et en voie de développement devraient prendre en compte les avantages d’une déforestation évitée et créer les mécanismes financiers nécessaires au transfert des ressources qui protègent efficacement leurs forêts. »

Prenant la parole lors du lancement de la publication, Mark Radka, chef du service énergie du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a indiqué que le Little Green Data Book « souligne le besoin d’inverser la tendance alarmiste de croissance constante des émissions de gaz à effet de serre. Fort heureusement, il semble que nous assistions à une prise de conscience accrue du problème et d’une volonté croissante d’agir. En fournissant une telle mine de renseignements, le Little Green Data Book ne peut que favoriser la stimulation d’un tel intérêt. »

Jacqueline Cote, conseillère principale du service Advocacy & Partnerships (Promotion & partenariats) du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable a expliqué lors de la sortie du guide que « le Little Green Data Book 2007 confirme le besoin de changements rapides et radicaux dans le système énergétique mondial. De telles données favorisent non seulement la compréhension mutuelle entre les participants commerciaux et non commerciaux, mais soutiennent l’engagement commercial progressif de partenariats avec les gouvernements pour développer et mettre en place des mesures associées à l’énergie qui sont étalonnées par rapport aux triples objectifs de compétitivité, sécurité énergétique et environnement. »

Par ailleurs, l a déforestation et l’évolution de l’utilisation des sols sont des forces motrices du monde en développement. Le Little Green Data Book 2007 montre que la déforestation est essentiellement une caractéristique des pays les plus pauvres. Entre 1990 et 2005, près de 45 000 kilomètres carrés de forêts ont été dévastés dans les pays à faible revenu (correspondant à un taux annuel de déforestation de 0,5 %) et 38 000 kilomètres carrés dans les pays à revenu intermédiaire (taux annuel de déforestation de 0,16 %).

Selon Kirk Hamilton, économiste sénior en environnement de la Banque mondiale, et auteur principal du guide ,« la déforestation est non seulement une cause d’augmentation des émissions de dioxyde de carbone mais c’est en soi une conséquence de la pauvreté.Les forêts tropicales diminuent à une vitesse alarmante en raison du besoin de nourriture et des demandes en bois d’œuvre, énergie, minéraux et autres ressources. Les forêts abritent au moins la moitié de la totalité des formes vivantes sur terre et la biodiversité de la planète est sérieusement affectée au fur et à mesure que la déforestation se poursuit. »

Hamilton conclut : « Il existe une reconnaissance croissante que la gestion forestière est essentielle au développement durable, particulièrement quand l’économie locale ou nationale se fonde directement sur l’emploi des ressources forestières. De plus, les écosystèmes forestiers ont des impacts majeurs sur le sol, l’eau et la productivité marine côtière sur de très grandes zones. Ils ont également une influence significative sur le cycle mondial du carbone qui joue un rôle essentiel dans le contrôle climatique à l’échelle locale et planétaire. »

La réduction de la déforestation nécessite en autre la fourniture d’un accès à l’électricité pour les communautés locales. En Afrique subsaharienne, la consommation électrique par habitant est de 550 kWh, soit sept fois moins que la moyenne des pays à revenu élevé où la consommation électrique se monte à 3 454 kWh par habitant. Un meilleur accès à l’électricité signifie, à son tour, une moindre dépendance aux combustibles traditionnels. Actuellement, les combustibles ligneux sont toujours la source principale d’énergie pour environ 2 milliards de personnes dans les pays pauvres. Les biocombustibles solides sont associés aux problèmes respiratoires provoqués par la fumée intérieure. La plupart des victimes de ces problèmes sont des nourissons, des enfants et des femmes dans les familles pauvres de la campagne. Les infections respiratoires aiguës chez les enfants et les maladies pulmonaires chroniques chez les femmes sont monnaie courante.

Selon le guide, en Afrique subsaharienne, 56 % de l’utilisation totale d’énergie provient de biomasse traditionnelle. Si l’on effectue un classement des pays dans le monde, les 20 premiers sont tous des pays d’Afrique, à l’exception du Népal (quatrième pays dans la liste), de Haïti (onzième) et de Myanmar (douzième).

Pierre Melquiot pour le journal en ligne actualites-news-environnement.


Pour de plus amples informations, voir le site internet de la Banque mondiale(EN).

Jérome Levet

Très lourd bilan de la pollution de l’air consécutive à l’utilisation de combustibles traditionnels à l’intérieur des habitations selon l’OMS

Article paru sur le site Internet de l’OMS. Il fait un point précis sur les effets néfastes sur la santé de l’utilisation des combustibles traditionnels à l’intérieur des habitations dans les pays en développement.

De nouvelles estimations publiées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indiquent que dans les 21 pays les plus touchés, la pollution de l’air à l’intérieur des habitations est à l’origine de près de 5 % de la mortalité et de la morbidité.

Les premières estimations par pays de la charge de morbidité due à cette pollution font ressortir l’effet considérable de l’utilisation de combustibles sur la santé et le bien-être de la population dans le monde entier. Les pays les plus touchés sont l’Afghanistan, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, l’Erythrée, l’Ethiopie, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Niger, l’Ouganda, le Pakistan, la République démocratique du Congo, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo.


fumée dans les habitations

Dans 11 pays – l’Afghanistan, l’Angola, le Bangladesh, le Burkina Faso, la Chine, l’Ethiopie, l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République démocratique du Congo et la République Unie de Tanzanie – cette pollution provoque au total 1,2 million de décès annuels. Au niveau mondial, la dépendance à l’égard des combustibles solides constitue l’une des menaces les plus importantes pour la santé publique.

Comme l’a souligné Susanne Weber Mosdorf, Sous-Directeur général de l’OMS, Développement durable et milieux favorables à la santé, « Le potentiel de prévention est énorme ; les solutions existent et notre responsabilité internationale est de promouvoir la santé et le bien-être de ceux qui sont touchés, le plus souvent les femmes et les enfants. »

Au niveau mondial, plus de trois milliards de personnes utilisent pour cuire et se chauffer des combustibles solides, notamment les combustibles biomasse (bois, bouse de vache et résidus agricoles) et le charbon. Un lien a été établi entre l’exposition à la pollution à l’intérieur des habitations due aux combustibles solides et de nombreuses maladies, en particulier la pneumonie de l’enfant et les affections respiratoires chroniques chez l’adulte.

Le passage à l’utilisation de combustibles modernes plus propres et plus efficaces tels que le biogaz, le gaz de pétrole liquéfié (GPL) et le pétrole lampant permettrait d’éliminer en grande partie ce risque et d’éviter 1,5 million de décès annuels. A court terme, la promotion de technologies plus économiques et plus propres, par exemple des fourneaux améliorés, des hottes évacuant la fumée et des cuisinières offrant une bonne rétention de la chaleur permettrait de réduire sensiblement la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, serait plus commode et aurait beaucoup d’autres conséquences socio économiques.

Ces estimations de la charge de la maladie aideront les décideurs nationaux dans le domaine de la santé, de l’environnement, de l’énergie et des finances à fixer des priorités pour l’action préventive. Elles peuvent aussi servir à évaluer dans le temps l’effet des politiques suivies. Dans un contexte de ressources limitées, les données sur la charge de morbidité doivent être complétées par une connaissance des options technologiques dans les différents pays et par des informations sur les coûts et avantages de ces options.

A la quinzième session de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable (CSD-15) qui se déroule actuellement à New York, les ministres des secteurs de l’énergie, de l’environnement et du développement décideront s’il y a lieu d’adopter des recommandations pour intégrer la réduction de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations aux politiques nationales telles que les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté et fournir des ressources financières pour éviter les conséquences néfastes pour la santé de la pollution de l’air à l’intérieur des habitations.


Pour en savoir plus voir :

> l’article en ligne, sur le site internet de l’OMS ;

> la déclaration de politique générale de l’OMS et d’autres organisations sur l’énergie domestique, la pollution des habitations et la santé pour la CSD-15 ;

> les informations par pays sur la pollution de l’air à l’intérieur des habitations et ses conséquences pour la santé (EN) ;

> Fuel for life : household energy and health (EN) ;

Jérome Levet

Les plates-formes multifonctionnelles au Sénégal : une réponse à la pauvreté énergétique

Article d’Omar Diouf paru dans le quotidien sénégalais le Soleil

Afin d’appuyer les pays ouest africains à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (omd), le Pnud a initié le Programme régional Plate-forme multifonctionnelle. Une infrastructure d’énergie en zone rurale, réponse appropriée au problème de pauvreté énergétique.

Pas d’énergie, pas de réduction de la pauvreté et de la faim, pas d’éducation primaire pour tous, pas d’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ni de réduction de la mortalité infantile, ni d’amélioration de la santé maternelle ! La route est longue pour que l’Afrique, surtout dans sa région ouest atteigne ces cinq objectifs du millénaire pour le développement (Omd) fixés par les Nations Unies d’ici 2015.

Selon les observations, il faut accroître l’accès des populations rurales à des services énergétiques fiables et abordables, une condition essentielle pour atteindre ces Omd. Et 92 % de la population de l’Afrique sub-saharienne n’ayant pas accès à l’énergie, le Pnud a pensé à une infrastructure d’énergie décentralisée au sein des villages pour se substituer à la force motrice humaine des hommes et surtout des femmes. Une réponse appropriée au problème de pauvreté énergétique, dénommée Programme régional Plate-forme multifonctionnelle, expérimenté au Mali, au Ghana, en Guinée, au Burkina Faso et au Sénégal.

Simon Diokh, le coordonnateur national du Projet au Sénégal informe qu’après une phase test durant laquelle 40 Plates-formes multifonctionnelles ont été conçues dans les régions de Tambacounda et Thiès, 40 autres sont en cours de réalisation grâce à un budget de 300 millions de francs CFA dégagé par l’Etat du Sénégal. Et d’ici à l’horizon 2015, il est prévu un nombre de 3000 plates-formes multifonctionnelles au niveau du territoire national, découpé en six zones d’intervention pour le projet. C’est ce qu’a révélé le responsable national Simon Diokh. C’était au cours d’un lancement du projet Plates-formes multifonctionnelles dans la région de Thiès en présence des autorités administratives, d’élus locaux et de représentants d’associations de la région.

La plate-forme multifonctionnelle, d’un coût de près de trois millions de francs CFA, utilise un moteur diesel qui peut faire fonctionner différents outils permettant de fournir des services énergétiques financièrement abordables comme la mouture de céréales, le décorticage de riz, la soudure électrique, la charge de batterie. La plate-forme peut également produire l’électricité nécessaire au fonctionnement d’un réseau d’eau et d’éclairage. Grâce à sa simplicité, l’installation et la maintenance de la plate-forme peuvent être assurées par des artisans locaux.

Au Mali, où elle a été mise en œuvre pour la première fois dans la sous-région, les impacts de la plate-forme constatés sont, selon M. Diokh, la baisse du temps passé par les femmes à la mouture et au décorticage des céréales. La hausse de la quantité de riz produit par les femmes, la hausse du nombre total d’enfants ayant terminé le cycle de l’école primaire, la hausse également du nombre de visites prénatales dans les postes de santé.

Omar Diouf pour le quotidien sénéglais le soleil


Pour en savoir plus, voir l’article consacré aux plateformes multifonctionnelles

Jérome Levet

Biocarburants : options stratégiques pour les pays ACP producteurs de cannes à sucre

La production de biocarburants représente une planche de salut pour tous les pays ACP producteurs de sucre qui sont affectés par les réformes de l’Union européenne entrées en vigueur en juillet 2006.

Auteur :
M. Maureen R. Wilson (PhD)
maureen.wilson@jamaicasugar.org

Sugar Industry Research Institute, Kendal Rd, Mandeville, Jamaïque

Avec la mise en application imminente du nouveau régime du sucre, les industries ont commencé à se restructurer afin de survivre et d’éviter leur fermeture. Le facteur commun à tous ces plans de restructuration est la production d’énergie. Celle-ci est couramment considérée comme attractive, pas simplement en raison des prix élevés des carburants fossiles mais aussi du fait des bénéfices environnementaux. Dans la région des Caraïbes, la Jamaïque a annoncé des plans afin de lancer la production d’éthanol pour le secteur des transports. La Barbade a indiqué qu’elle augmenterait la superficie consacrée à la production et qu’elle planterait davantage de variétés de canne à combustible afin d’utiliser la bagasse pour la génération d’électricité, tout comme elle a affirmé sa volonté de produire 24 millions de litres de combustible éthanol. Le Belize ainsi que le Guyana prévoient aussi d’introduire la cogénération et Saint-Kitts, qui avait arrêté son industrie, envisage sa réouverture, en partenariat avec des sociétés étrangères afin de transformer sa production de canne à sucre en bioéthanol. Dans la région africaine, l’industrie sucrière mauricienne a intensifié ses recours à la biomasse de canne à sucre pour la génération d’électricité et, par là même, accru sa part dans l’approvisionnement en électricité du réseau national (Autry, 2004 ; Avram, 2004). La Zambie et le Malawi ont débuté la production de biodiesel à partir d’une plante oléagineuse, le jatropha.

Les biocarburants peuvent être produits sous forme liquide, solide ou gazeuse en fonction de la matière brute et de la technologie de conversion employées. La matière brute habituellement appelée biomasse comprend de la matière végétale renouvelable, des arbres, des herbacées, des plantes de culture ou des déchets animaux. La canne à sucre est l’une des espèces les plus efficaces du monde végétal en termes de production de biomasse (Brumley, 2007) et, pour cette raison, nombreux sont ceux qui voient dans la canne à sucre la plante du futur du fait de son potentiel bioénergétique, dans un monde où les réserves de pétrole sont limitées (Amorim, 2005). La canne à sucre peut aussi être produite à l’aide de la bio-ingénierie afin de fournir de plus fortes concentrations en sucre, des alcools de sucre ainsi que des précurseurs chimiques des bioplastiques (Brumley, 2007). Le plan de réforme du sucre vise à s’assurer que la production de biocarburants ainsi que la production de carburants présentant une « neutralité carbone » dérivés de plantes agricoles et pouvant être utilisés pour remplacer partiellement les produits pétroliers liquides n’affecteront pas défavorablement la chaîne alimentaire approvisionnée par ces mêmes plantes. Le sucre utilisé pour la production d’éthanol, aussi bien par les industries chimiques que par les industries pharmaceutiques, sera exclu des quotas sucre (voir le plan de réforme du marché du sucre mis en œuvre par la Commission européenne ici) (EN).

Pendant des siècles, les moulins ont récupéré les résidus de canne à sucre, que l’on appelle la bagasse, pour la génération d’énergie. De grosses quantités de biomasse (60-80 t/ha) sont produites et, en se concentrant davantage sur l’efficacité énergétique et la mise en œuvre de nouvelles technologies ainsi que sur l’optimisation des procédés, l’énergie générée à partir des surplus de bagasse peut être vendue au réseau national d’électricité, dans la perspective de revenus supplémentaires (Morris, 2002 ; Turn, 2002). La station de génétique sucrière des Caraïbes (WICSCBS) a développé, en utilisant des techniques d’amélioration génétique conventionnelles, une variété de canne appelée « canne à combustible » en raison de sa teneur élevée en biomasse (Albert-Thenet, 2004). L’utilisation de cette canne permettra d’associer la production de sucre à la mise en place d’une cogénération utilisant la bagasse comme combustible, étant donné qu’il y aura encore plus de biomasse après avoir broyé la canne à sucre pour en extraire le jus. Le jus peut être utilisé pour la production de bioéthanol ou de sucre. La Jamaïque et le Belize ont placé dans des pépinières de cannes à combustible une variété en préparation pour son expansion commerciale.

Dans certaines industries sucrières, les techniques de fermentation sont bien développées étant donné que l’on y produit du rhum depuis des centaines d’années et, par conséquent, produire de l’éthanol pour en faire du carburant serait une transition logique et simple pour ces industries. Le Brésil et les États-Unis sont les leaders mondiaux en matière de production de carburant éthanol et ceci grâce à d’importants investissements et efforts de recherche. L’industrie brésilienne utilise la canne à sucre comme matière première tandis que les États-Unis emploient de l’amidon de maïs. Le sucre et l’amidon sont considérés comme la première génération de substrats pour la production d’éthanol. L’hydrolyse de la lignine aboutit à la formation de sucres qui peuvent ensuite être fermentés pour obtenir de l’éthanol et, de ce fait, on classe les sources cellulosiques du sucre dans la catégorie des substrats de seconde génération (Junginger, 2006). Diverses cultures sont actuellement plantées pour leur forte teneur en cellulose, telles que le manioc (Manihot esculenta) et le panic raide (Panicum virgatum). Les conditions climatiques dominantes dans les pays ACP permettent de cultiver ces plantes durant toute l’année, voire parfois plusieurs espèces dans l’année.

La communauté scientifique a su faire face, au fil des années, au besoin de trouver des solutions viables aux problèmes de la planète et la question de la réduction des gaz à effet de serre se pose de manière urgente en tant que stratégie d’atténuation pour les changements climatiques. Il est avéré que la technologie cellulosique requise pour fractionner les fibres récalcitrantes est à l’heure actuelle très coûteuse mais elle évolue rapidement (Junginger, 2006 ; Jolly, 2006), ce qui devrait permettre de la rendre plus accessible d’ici à cinq ans (Bullion, 2006). Le recours à des résidus de plantes agricoles à des fins énergétiques plutôt qu‘aux plantes devrait réduire l’opposition entre plantes source d’énergie et plantes source d’alimentation. Les scientifiques qui cherchent actuellement de nouvelles enzymes afin de dégrader la cellulose contenue dans la matière organique (les bois des conifères et les déchets agricoles, la paille de blé) en sucres développent de nouvelles souches de levure et produisent des mélanges d’enzymes agissant de façon synergique afin de convertir tous les sucres contenus dans la cellulose en éthanol (Knauf, 2004) et si possible accroître la production de coproduits de plus grande valeur (Wermer, 2006). Au même moment, les ingénieurs et les techniciens en charge du contrôle de fabrication développent des systèmes de gestion avancée de l’énergie dans le but de réduire la quantité d’énergie utilisée dans le processus de fabrication du bioéthanol et d’atteindre un taux d’efficacité énergétique de 95 % via le procédé ZeaChem, qui dépasserait les 46 % obtenus avec des méthodes traditionnelles (Edye, 2004).

La société de biotechnologie Renessen a testé un hybride de maïs génétiquement modifié qui, grâce à une technique novatrice de séparation du maïs séché conçue pour une unité d’éthanol, permettra d’obtenir un éthanol plus facilement fermentable (Bullion, 2006). Cela accroîtra la rentabilité du maïs pour les agriculteurs et stimulera la production d’éthanol. La commission de biosécurité du Brésil a donné son aval au Centre de technologie cannière (CTC) afin de lancer les essais en plein champ de cannes transgéniques qui ont révélé un contenu en sucrose supérieur d’au moins 15 % à celui des variétés traditionnelles (voir cet article en anglais). Le gouvernement indien est lui aussi intéressé par cette technologie et a déclaré qu’il entamerait des négociations avec le Brésil afin de pouvoir participer d’une manière ou d’une autre à sa mise en œuvre.

L’Union européenne n’est pas autosuffisante sur le plan alimentaire et pourrait ne jamais l’être en ce qui concerne la production de biocarburants. Par conséquent, elle aura besoin d’importer. À l’heure actuelle, le biodiesel est produit à partir d’huile de colza et de bioéthanol provenant du sucre de betterave et ce dans des quantités permettant de couvrir 3 % de ses besoins, d’où l’opportunité pour les pays ACP de pouvoir fournir du bioéthanol et du biodiesel à leurs partenaires commerciaux de longue date. Les pays ACP doivent se montrer agressifs en termes de recherche de technologies nouvelles et utiles pour produire des biocarburants de manière rentable, efficace et durable car ceci pourrait très vite les amener à être autonomes sur le plan énergétique et à approvisionner ou bien à conserver leurs marchés extérieurs.

D’autres pays sont en train d’introduire des règlementations concernant l’ajout d’éthanol dans l’essence pour le secteur des transports. Il est important pour les gouvernements nationaux au sein du groupe ACP de mettre en place la législation nécessaire autorisant la production locale et l’usage des biocarburants (par exemple, l’ajout d’éthanol dans l’essence ouvrira les marchés domestiques pour le bioéthanol et l’usage du biodiesel). Le développement et la mise en œuvre de politiques en faveur de la promotion de la bioénergie sont primordiaux afin de garantir le succès de l’industrie des biocarburants (Janssen, 2002). Ce type de législation a été le moteur de la croissance et de l’expansion rapides de l’industrie du bioéthanol au Brésil (Amorim, 2005) et c’est ce qui est en train de stimuler l’industrie des États-Unis (Janssen, 2002). En 2005, l’île Maurice a introduit une politique visant l’abandon progressif du charbon en tant que combustible d’appoint pour la production d’électricité afin de le remplacer par des biocarburants solides, et à encourager la production d’éthanol en vue de réduire la demande d’essence. Cela a contribué à la prospérité du secteur.

Dans les pays ACP, les biocarburants sont déjà produits localement par les agro-industries autochtones qui utilisent pomme de terre, maïs, manioc, agrumes, banane, sucre de canne, balles de riz, eaux usées domestiques, huile de palme, sorgho, jatropha ainsi que toutes sortes de déchets biodégradables. L’avantage est que l’argent dépensé dans les combustibles importés continuera de circuler au sein de l’économie nationale. La production de biocarburants offre des opportunités pour les petites, moyennes et grandes entreprises. La production de combustible pour les transports et la génération d’électricité seront susceptibles d’être pris en charge par un ensemble de petites et moyennes entreprises. Pour ce qui est de l’éthanol, on utilisera un mélange de bagasse, de bois et de biogaz. La production de biogaz peut être assurée par les petites entreprises telles que les fermes, les complexes de bureaux, les immeubles d’habitation, les travailleurs indépendants et les ménages. Les huiles végétales ainsi que les huiles de cuisine usagées peuvent être fermentées afin de produire du biodiesel, un substitut du diesel.

Une production agricole élevée donne lieu à un travail intensif dans de nombreux pays en développement, et de ce fait accroît l’emploi et procure des revenus aux populations rurales. Préserver les moyens de subsistance en milieu rural est une question d’importance capitale. La production de plantes de culture pour les biocarburants promet une efficacité et une durabilité améliorées dans la façon dont la terre est utilisée puisque les terres marginales peuvent servir à faire pousser ces plantes, comme c’est le cas en Inde avec le jatropha, une plante qui donne des noix à forte teneur en huile, lesquelles sont utilisées pour la production de biodiesel (voir le site en anglais consacré au Jatropha http://www.jatrophabiodiesel.org/). Un encadrement strict de ces projets doit être opéré afin d’atteindre une récolte optimale ainsi qu’une productivité élevée étant donné que certains facteurs agronomiques tels que l’augmentation rapide du prix des engrais peuvent influer négativement sur leur application correcte. De la même façon, le ramassage des récoltes et la gestion de l’eau disponible sont également cruciaux si l’on veut obtenir une production maximale. L‘enlèvement des résidus agricoles peut aussi influer négativement sur la structure des sols et favoriser l’érosion tout en causant des dommages à l’écosystème. Par conséquent, des stratégies de gestion des résidus de culture doivent être mises en œuvre à des fins de développement durable (Lal, 2006).

Le défi pour les pays ACP consiste à trouver des ressources afin de passer à une production de biocarburants à grande échelle, en acquérant la meilleure technologie et les meilleurs procédés disponibles. Une technologie de pointe permettant de maximiser les bénéfices par rapport aux coûts sera nécessaire sachant qu’il s’agit peut-être là d’un projet intensif de grande ampleur. Les pays ACP n’ont pas les moyens de financer de tels projets. Le gouvernement brésilien préconise ainsi des partenariats pour la production de biocarburants entre les pays développés et en développement, qui peuvent constituer un pas en avant vers l’atténuation de la pauvreté et vers le développement rural ainsi que la réduction des gaz à effet de serre. Durant le mois de février 2007, le partenariat entre les gouvernements jamaïcain et brésilien s’est intensifié grâce à la signature de plusieurs accords pour une assistance technique à la production de bioéthanol. Le Guyana a signé un accord similaire avec le Brésil (voir l’article en anglais diffusé sur cette page de Spore.

Les États-Unis sont en train de faire équipe avec le Brésil afin de mettre en place des programmes pilotes concernant l’éthanol dans les pays d’Amérique latine ainsi qu’aux Caraïbes. Quatre autres pays, dont Saint-Kitts-et-Nevis (membre ACP), sont sur la liste des candidats principaux retenus par la Banque interaméricaine de développement (voir http://www.miamiherald.com/579/story/59837.html) (EN). Tandis que de plus en plus de pays s’engagent dans la production et l’exportation subséquente de biocarburants afin de couvrir la demande provenant des pays développés, le besoin de standardisation devient urgent. Le Brésil et les États-Unis sont responsables de 70 % de la production mondiale d’éthanol et, à ce jour, ces deux pays travaillent ensemble pour établir des normes communes concernant l’éthanol en définissant des niveaux d’impuretés et de résidus solides. Le bioéthanol est obtenu à partir d’amidon, de sucre, de biodiesel issu de diverses variétés d’huiles végétales et, de ce fait, il est important que des règles soient élaborées pour obtenir leur certification, et cela même si le monde est en attente d’une production de masse d’éthanol à partir de matières cellulosiques. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) doit aussi établir des règles et des normes concernant les futurs échanges de biocarburants, notamment en ce qui concerne leur classification parmi les biens agricoles, industriels ou environnementaux (voir cet article en anglais de Reuters). Les scientifiques des pays ACP doivent être préparés à conseiller les gouvernements et à participer à ce processus.

Il s’agit d’un grand moment pour les pays ACP et plus particulièrement pour ceux qui produisent du sucre car les perspectives sont ouvertes quant à la production de plantes agroénergétiques et la conversion des déchets agricoles en biocarburants. Un nouveau cycle de prospérité est possible mais il convient de méditer les leçons des systèmes antérieurs. L’industrie sucrière est en train de s’approcher de nouveaux territoires et cela crée pour elle une occasion de se diversifier tout en participant à de nouveaux marchés qui pourront déboucher sur un développement social et rural. En effet, les bénéfices réalisés par les industries des biocarburants s’accumuleront du fait de la hausse de l’emploi et des revenus, générant débouchés, sécurité énergétique, développement des infrastructures, compétences, ressources humaines et formation tandis que de nouveaux emplois seront créés au sein des industries assurant la production d’énergie agricole. Le développement des biocarburants nécessitera une gestion prudente ainsi que le soutien du secteur public (Hazell, 2006). Il est essentiel que les gouvernements mettent en place la législation nécessaire (Jolly et Woods, 2006) afin de réglementer l’usage des biocarburants produits localement (Amorim, 2005). Cela permettra aussi de donner aux investisseurs un sceau d’approbation concernant cette activité. Des partenariats clés sont indispensables et des alliances stratégiques devront être recherchées avec les sociétés productrices d’enzymes, les entreprises de biotechnologie, les grandes sociétés dans le domaine de l’énergie et bien entendu, là où c’est possible, avec le leader mondial, le Brésil, dont le gouvernement est relativement disposé à partager la somme de ses compétences avec les pays en développement.

 

Références

 

Albert-Thenet J. R., Simpson C. O., Rao P. S., Martin Gardner M., 2004. The BAMC fuel cane project. West Indies Sugar Technologist (WIST), La Barbade.

Amorim H. V., Lopes M. L., 2005. Ethanol production in a petroleum dependent world : The Brazilian experience. Sugar Journal, 67 (12) : 11-14.

Autry L. J. C., 2004. The re-engineering of the Mauritian sugar industry. West Indies Sugar Technologist (WIST), La Barbade.

Avram P., Stark T., 2004. Integration of ethanol production with a sugar factory producing maximum cogeneration. International Sugar Journal, 106 (1263) : 126-137.

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http://www.sucrose.com/n0207.html

http://www.jatrophabiodiesel.org/

Pépin Tchouate, René Massé

Biocarburants : alternatives énergétiques et opportunités pour les plus démunis ? Oui, mais…

« Tout ce qui brille n’est pas or ! » Certains pays en développement disposent certes d’un potentiel pour produire des biocarburants mais pas de la capacité et/ou des ressources nécessaires pour le faire dans le respect de l’environnement et en relevant avec succès le challenge technico-économique d’une filière émergente.

Position de l’organisation Practical Action sur les biocarburants dans les pays en développement, publiée le 16 avril 2007.

Pour l’organisation Practical Action, les critères relatifs à la production de biocarburants devraient être fondés sur les principes du développement durable et ne pas être uniquement guidés par les opportunités de marché ou les contributions éventuelles à l’atténuation des changements climatiques.

Encourager la recherche, faire la preuve des bénéfices potentiels et définir les conditions minimales nécessaires à l’instauration d’une production rentable de biocarburant à petite échelle sont autant d’actions indispensables pour peser sur les changements politiques et promouvoir des mesures qui avantageront et protégeront les plus démunis.

Pépin Tchouate, René Massé

Powering Africa : les options financières

cette rencontre entre des experts internationaux du secteur de la finance, des secteurs du gaz et de l’électricité et des représentants des gouvernements africains, est organisée à Mombasa, Tanzanie, du 31 octobre au 2 novembre 2007.

Comment financer les programmes énergie en Afrique ? Cette question sera à nouveau au centre des discussions technico-politiques de cette rencontre de haut niveau.

Comment a évolué le marché financier et quel incidence cela peut avoir sur l’extension des secteurs énergie en Afrique ? Est-ce que la perception du risque financier a changé en Afrique ? Est-ce que les améliorations des environnements politiques en Afrique peuvent influencer l’implication du secteur privé dans ce secteur ? … Ces questions, et beaucoup d’autres, seront débattues lors de cette rencontre de Mombassa.

Sont d’ores et déjà attendus les conférenciers suivant :
– Daudi Migereko, Minister of Energy & Mineral Development, Uganda

– Samuel Sarr, Minister of Mines, Energy & Water, Senegal

– Henock Ya Kasita, Deputy Minister of Mines & Energy, Namibia

– Patrick Nyoike, Permanent Secretary, Ministry of Energy, Kenya

– A Andrianjafitrimo, Director of Energy, Ministry of Energy, Madagascar

– Joe Makoju, Special Adviser to the President on Electric Power, Nigeria

– Eduardo Nelumba, Chief Executive Officer, Empresa Nacional de Electricidade de Angola

– Eddy Njoroge, Managing Director, KenGen

Pour plus d’information, et/ou pour s’inscrire, voir le site des organisateurs de ces rencontres ici (EN).

René Massé

Cameroun : le Gouvernement signe un Accord de développement du secteur de l’énergie avec Globeleq

Ce Developement Agreement signé le 8 août 2007 prévoit l’implication future de la société Sud Energy Limited (filiale de Globeleq) dans la réalisation d’une centrale hydroélectrique de 200 MW dans la Province du Sud.

Cet accord d’exclusivité est conclu pour deux années. D’ici là, les deux parties devront avoir confirmé l’intéret de ce projet hydroélectrique et s’être engagés dans sa réalisation.

Globeleq est une entreprise du secteur de l’énergie dotée d’un solide portefeuille croissant de parts majoritaires de sociétés énergétiques (gaz naturel, pétrole et électrification) dans les marchés émergents d’Afrique, des Amériques et d’Asie.

L’accord de développement concerne le développement d’une centrale hydroélectrique de 200 Megawatts sur la rivière N’Tem, dans la Province du Sud. Préalablement à l’attribution d’une concession d’exploitation de 25 années, Globeleq réalisera quelques études préliminaires, techniques et commerciales, tandis que le Gouvernement s’est engagé à réaliser les études d’impacts sociale et environnementale ainsi que l’étude de faisabilité relative au transport.

Si les études confirment l’intérêt de ce projet, la construction pourrait démarrer fin 2008 et la production électrique commencer vers la mi-2013. Au terme de la durée de concession, la propriété des installations et la gestion seraient transmises au Gouvernement (contrat BOOT – Built, Own, Operate and Transfert).

René Massé

Facilité UE-ACP pour l’énergie : les résultats !

La liste finale des 75 projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à proposition UE-ACP pour l’énergie a été arrêtée le 17 juillet 2007 et diffusée dans la Lettre « News EU-ACP pour l’énergie » n°17 le même jour.

« La mise en œuvre des 75 projets sélectionnés permettra à plus de 7,5 millions de personnes vivant dans des pays ACP d’obtenir un accès amélioré à des services énergétiques ».

Le montant total des subvention s’élèvera à 198 millions d’Euros, financé par le 9ème FED.

28 projets concernent des pays ACP francophones.

La liste est proposée en téléchargement dans le fichier ci-dessous.

René Massé

Formation sur la gestion de projets bioénergie dans les PME en Afrique sub-saharienne

Dans le cadre du projet ENEFIBIO (www.enefibio.com), le CRA-W, en partenariat avec ADG, ENDA-Energie, l’ITEBE, et ERA-Cameroun, organise du 1er octobre au 2 novembre 2007, au Sénégal, une formation sur le montage de projet de production d’énergie à partir de biomasse dans les entreprises d’Afrique subsaharienne.

Article de M. Emmanuel Seck, mis en ligne sur le site de Médiaterre.

Objectifs de la formation

Cette formation a pour but de rendre les stagiaires capables d’appuyer les patrons d’entreprises qui voudraient mettre en place (ou améliorer) des équipements de production d’énergie à partir de biomasse. Cet accompagnement comprend l’identification précise du projet, le montage du dossier (principalement la partie financière et économique), la recherche de financement ainsi qu’un appui pour les démarches administratives. Le programme de cette formation sera constitué d’une partie théorique, d’une partie réservée à des exercices pratiques ainsi que des visites de sites.

Profil des participants

  • Les participants seront au maximum 20 (idéalement 10 Camerounais et 10 Sénégalais) et auront reçu une formation d’ingénieur (ou de technicien supérieur) ou une formation supérieure dans le domaine de la gestion, de la finance ou à défaut, possèderont une expérience significative dans le domaine de l’énergie (justifiée par un CV).
  • Les secteurs visés en priorité sont les bureaux d’études, les ONG, les entreprises, les consultants, etc.
  • Les stagiaires possèderont impérativement des connaissances relatives à :

    - l’énergie (puissance (kW), rendement (%), consommation (kWh), pouvoir calorifique (MJ/kg), énergie thermique, énergie électrique, etc.) ainsi que des notions de base en calculs de rentabilité (coût de production/achat des combustibles, économie de combustibles fossiles, temps de retour sur investissement, etc).

    - l’économie et la gestion financière.

Pour postuler

Les candidats feront parvenir au CRA-W, à l’adresse formation@enefibio.com, avant le 10 septembre 2007 :

  • Leur CV, avec le détail de leur formation et de leurs expériences professionnelles, et
  • Une lettre de motivation, expliquant :
    • les raisons pour lesquelles ils souhaitent participer à la formation ;
    • leurs ambitions professionnelles qui justifieraient un apprentissage en études de faisabilité de projets de bioénergie ;
    • la façon dont ils estiment pouvoir répliquer cet apprentissage pour la promotion de projets de bioénergie dans leur pays.

Une prise en charge est prévue pour les participants (déplacements, logement, frais de séjour). Les participants non sénégalais devront entreprendre eux-mêmes les démarches administratives pour leur séjour au Sénégal.

René Massé