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Copenhague : état des engagements une semaine avant l’ouverture de la Conférence pour le Climat

Cet article publié sur le site Sequovia fait le point des engagements annoncés par différents pays à une semaine seulement de l’ouverture de la Conférence de Copenhague pour le climat. Il propose d’agir en signant une pétition internationale et de suivre les travaux de la Conférence sur le site officiel de la Conférence.

A une semaine de l’ouverture de la Conférence de Copenhague pour le climat, il semblerait qu’un traité tel qu’on le prévoyait au début ne verra pas le jour. Cependant, on semble se diriger vers une déclaration politique non contraignante fixant des objectifs pour les prochaines négociations. Seront reportés les engagements de réduction de gaz à effet de serre pays par pays et les financements nécessaires pour l’adaptation des pays pauvres au changement climatique.

Une mobilisation sans précédent, pour un événement crucial

Du 7 au 18 décembre 2009, le monde entier va avoir les yeux rivés sur Copenhague. La ville exemplaire sera en effet le lieu où se décideront les orientations mondiales pour lutter contre le changement climatique rappelé encore par le GIEC dans son tout dernier rapport paru la semaine dernière.

Près de 200 pays, des centaines d’ONG (dont Greenpeace, Oxfam ou WWF) et des dizaines de milliers de manifestants se réuniront ainsi pour réclamer un accord global qui succédera au protocole de Kyoto, qui avait déçu par ses objectifs trop peu contraignants et une implication trop faibles des pays. Les États-Unis ne l’ont d’ailleurs jamais ratifié.

Des objectifs annoncés

Compte tenu du déroulement des négociations et de la médiatisation exceptionnelle du sommet de Copenhague, les exigences doivent être exemplaires.

Que les pays développés réduisent drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), et que les pays en développement les limitent fortement

Au centre de ces négociations, on trouve le triptyque des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre : la Chine, les États-Unis et l’Union européenne (UE) : en 2007, ils représentaient respectivement 21 %, 20 % et 14 % des émissions mondiales de GES, l’Inde et la Russie, les deux suivants, ne comptant que pour 4 % et 6 %.

Alors que l’UE peut se prévaloir de sa position de leader mondial contre le changement climatique pour relâcher son effort et exiger des autres pays (notamment des États-Unis) au moins une mise à niveau, les autres pays du monde sont tiraillés entre des objectifs économiques et la volonté de ne pas être « la nation qui a fait échouer les négociations ». Des compromis semblent donc possibles, mais limités.

Voici le résumé des engagements pris par les pays, pour 2020 (ramenés en comparaison à 1990, date de référence prise par le GIEC) :

Il est toutefois important que ces objectifs soient tenus sans prendre en compte les mécanismes de compensation (racheter des crédits carbone pour financer les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou la reforestation dans les pays du Sud) pour qu’ils soient contraignant en valeur absolue.

Créer un Fond d’investissement mondial pour le climat

Sous l’égide de l’ONU, sans intervention de la Banque Mondiale ou du FMI, ce fonds aura pour mission de financer des opérations environnementales dans le Sud.

Derrière les négociations de Copenhague, se jouent aussi l’architecture géopolitique mondiale des prochaines années et les scénarios de sortie de crise financière et alimentaire mondiale.

Pour agir

Si certains semblent pessimistes quant à l’issue des négociations, les efforts doivent être maintenus pour aboutir à des décisions qui marquent une rupture avec les précédentes négociations. Le rendez-vous est immense, et l’heure est à l’action devant l’urgence climatique actuelle.

Signez l’appel à l’ultimatum climatique sur http://www.copenhague-2009.com. Des ONG francophones impliquées sur les thématiques du RIAED comme le GRET et le GERES l’ont déjà signé.

Suivez en direct les avancées de la conférence sur http://fr.cop15.dk/frontpage.


Source : un article publié le 30 novembre 2009 sur le site Sequovia.

René Massé

Sénégal : l’ASER et la COMASEL prévoient l’électrification rurale de 300 villages dans les trois prochaines années

Le directeur de la COMASEL, El Moustafa Farakh, a déclaré que l’objectif pour les trois premières années est l’électrification de 300 villages, qui concernera 20 000 foyers, soit 300 000 habitants. L’objectif de la composante réseau prévoit par la construction d’environ 700 km de lignes électriques, de 144 postes de transformation et des installations intérieures. La composante concernera la mise en œuvre de 5 719 systèmes photovoltaïques.

M. Farakh a également souligné que l’investissement est de 11 milliards de francs CFA pour les trois années avec un apport de 30 % de l’État du Sénégal.

Dans le cadre de l’exécution du programme d’électrification rurale, l’antenne régionale de l’ASER à Saint-Louis et la compagnie maroco-sénégalaise d’électricité (COMASEL) (attributaire de la concession d’électrification rurale) ont tenu en début de semaine, une réunion d’information pour décliner l’objectif pour les trois premières années, à savoir l’électrification de 300 villages.

Pendant les 25 années de la concession accordée par l’ASER, la COMASEL doit réaliser des travaux d’électrification rurale, d’exploitation et de gestion de 500 villages, donnant accès à l’électricité à près de 400 000 habitants.

Les installations seront pré-financées par la COMASEL et les usagers rembourseront sur les dix ans.

Les travaux ont déjà démarré, les demandes d’appel d’offres lancées et en cours d’achèvement. Les premiers villages seront électrifiés en avril 2010.

Pour Aboul Aziz Kane de l’ASER, la SENELEC reste le fournisseur d’énergie électrique conventionnelle, avant de rappeler que la SENELEC a une obligation de résultat pour satisfaire les opérateurs comme la COMASEL.


Source : un article de Samba Oumar Fall, publié le 21 novembre 2009 sur la quotidien sénégalais Le Soleil et diffusé sur le site All Africa.

René Massé

Bénin : avancement du projet d’électrification rurale de 58 localités

Le projet d’électrification rurale de 58 localités par raccordement au réseau de la Société béninoise de l’énergie électrique (Sbee), est en cours d’exécution par l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maitrise d’énergie (Aberme).

Ce projet est financé par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO. Sa réalisation s’accomplira sur la période 2009 – 2011.

L’Agence béninoise de l’électrification et de la maîtrise de l’énergie (Aberme) a organisé un Atelier à Lokossa pour informer et sensibiliser les élus locaux des 58 localités rurales de l’avancement du projet d’électrification rurale de leurs agglomérations.

Ce projet donnera un accès permanent au réseau électrique de la Sbee : il permettra donc non seulement la satisfaction des besoins domestiques mais aussi le développement d’activités nouvelles, qui exigent une énergie de puissance pour alimenter leurs équipements. L’objectif de cet atelier était donc de sensibiliser les élus au potentiel de développement local offert par ce prochain raccordement au réseau.

Le Directeur général de l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maîtrise d’énergie, Zacari Eoulam, a également exhorté les élus locaux des 58 localités à s’approprier les équipements publics, et, en particulier, à veiller à l’entretien des ouvrages en cours d’installation dans le cadre du raccordement au réseau de la Sbee.

Des exemples d’incivisme dans d’autres localités font craindre le vol des câbles électriques, ou l’endommagement des ouvrages publics d’électrification.

L’ABERME conduit d’autres projets d’électrification rurale :


Source : d’après un article de Matini Marcos, publié le 30 novembre 2009 sur le site Aube Nouvelle

René Massé

Égypte : parmi les premiers pays à bénéficier du Fonds pour les énergies propres

L’Égypte est l’un des pays dont les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus rapidement au monde. Elle a décidé d’inverser la tendance avec l’aide du nouveau Fonds pour les technologies propres (CTF) destiné à intensifier l’utilisation de technologies à faibles émissions de carbone et à encourager une meilleure efficacité énergétique. Elle envisage d’ici 2020 de produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables.

L’Égypte initie un programme Energies renouvelables et transports propres au cœur d’une croissance à faibles émissions de carbone.

Fonds pour les technologies propres (CTF)

L’Égypte est l’un des premiers pays à bénéficier de ce Fonds pour les technologies propres (CTF) doté de 5,2 milliards de dollars, géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale ainsi que par d’autres banques multilatérales de développement. Ce fonds reçoit actuellement le soutien de huit gouvernements.

L’Égypte prévoit d’utiliser 300 millions de dollars alloués à ce fond sous forme de financements concessionnels. Elle devrait également bénéficier de fonds octroyés par le Groupe de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, des agences bilatérales de développement, le secteur privé ainsi que d’autres sources afin de promouvoir le développement de l’énergie éolienne et d’introduire des alternatives de transports propres. Ces ressources financières devraient permettre à l’Égypte d’atteindre son objectif consistant à produire 20 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020.

Sans le financement du CTF, ce développement des infrastructures pourrait être repoussé de trois à cinq ans, selon le Plan d’investissement du CTF pour l’Égypte.

Ce financement « change considérablement la donne pour le pays », a souligné M. Walters. « Il est accompagné d’un cofinancement de la part des banques multilatérales de développement (BMD), dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’IFC. La part des financements concessionnels, 300 millions de dollars, constitue un apport substantiel pour des investissements qui permettent de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. »

Abdel Rahman, ingénieur et président de l’Agence nationale d’Égypte pour les énergies renouvelables, affirme que le CTF allégera le poids financier que représentent les prix plus élevés des énergies renouvelables, notamment au vu de la baisse actuelle des prix du pétrole.

« Le CTF constitue un mécanisme de soutien important pour les pays en développement qui envisagent sérieusement d’intensifier leur recours aux énergies renouvelables. Il s’avère d’autant plus efficace en cette période de crise financière », souligne M. Rahman.

« Le CTF apporte son soutien aux pays qui maintiennent leurs plans sur les énergies renouvelables. Il contribue également au financement d’infrastructures utiles, telles que des lignes de transmissions qui permettent d’intensifier l’utilisation des énergies renouvelables. L’intervention du CTF rassure également les investisseurs et les encourage à investir dans les énergies renouvelables dans la région. »

Le programme Energies renouvelables et transports propres est une urgence écologique

En cas de statu quo, l’Égypte pourrait voir le niveau des émissions de gaz à effets de serre augmenter de 50 % par rapport à 2007, et ceci seulement dans le secteur de l’électricité. Ce dernier ainsi que celui des transports génèrent à eux seuls plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.

Mais l’Égypte, considérée comme un pays précurseur dans la région en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, espère pouvoir changer cette situation. Pour ce faire, elle envisage d’atteindre une capacité de production éolienne de 7200 MW d’ici 2020, de réduire les émissions des véhicules dans les régions les plus peuplées grâce à une politique d’amélioration des transports publics et de rendre le secteur industriel davantage écoénergétique.

L’Égypte participe également à l’organisation d’un programme régional, cofinancé par le CTF, en vue d’intensifier le recours aux centrales solaires à concentration dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

Avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial et de la Banque japonaise pour la coopération internationale, l’Égypte mène actuellement un projet pilote sur une petite centrale à concentration.

Un excellent potentiel pour la production d’énergie éolienne

Selon Jonathan Walters, responsable à la Banque mondiale du secteur énergie et transport de la région MENA, les vents « forts et persistants » du golfe de Suez laissent penser que l’Égypte dispose « d’un excellent potentiel, probablement l’un des meilleurs au monde, pour la production d’énergie éolienne ».

Le gouvernement et ses partenaires, tels que l’IFC et le Groupe de la Banque mondiale, ont déjà financé une capacité de production éolienne de 400 mégawatts. D’autres projets, qui devraient permettre de produire 600 mégawatts supplémentaires, sont en cours d’élaboration et devraient être mis en œuvre d’ici deux à quatre ans.

Toutefois, l’insuffisance des infrastructures de transport électrique a jusqu’ici compromis les avancées dans ce domaine. Pour cette raison, le gouvernement envisage d’utiliser 100 à 120 millions de dollars provenant du Fonds pour les technologies propres en vue de cofinancer un système de transmission de haute capacité reliant les fermes éoliennes du golfe de Suez. Ce système permettrait d’alimenter des régions fortement peuplées, telles que l’agglomération du Caire.

Dispositions pour un transport urbain plus propre et plus efficace

En outre, les fonds du CTF, associés aux financements de la Banque mondiale, accéléreront la mise en œuvre des projets de développement des transports urbains en Égypte. Ces projets permettront notamment d’introduire des métros légers et des bus rapides qui devraient accueillir quotidiennement 5 millions de passagers dans le Grand Caire.

La moitié des véhicules égyptiens circulent dans cette région. Ils représentent 20 millions de déplacements motorisés individuels par jour et génèrent environ 13 millions de tonnes de CO2 par an. La pollution de cette mégalopole et ses embouteillages engendrent des coûts économiques et environnementaux considérables, souligne M. Walters.

En vue de fluidifier la circulation et de réduire les émissions de CO2 d’environ 1,5 million de tonnes par an, le gouvernement prévoit d’introduire au Caire six nouveaux couloirs pour des bus rapides ainsi que des métros légers qui relieront le Caire à sa banlieue en pleine expansion. Ce plan requiert également le remplacement de 613 minibus publics, vétustes et polluants, par 1310 bus écologiques pouvant accueillir davantage de passagers.


Source : un article publié le 5 juin 2009 sur le site de la Banque mondiale.

René Massé

Maurice : l’AFD accorde un prêt de 125 millions d’euros pour les deux tranches maitrise de l’énergie du programme « Maurice Ile Durable »

L’AFD a approuvé l’octroi d’un prêt de 125 millions d’euros à la République de Maurice pour appuyer son programme environnemental « Maurice Ile Durable » (MID).

En tant que petit État insulaire, l’Île Maurice est particulièrement vulnérable à la dégradation de l’environnement et aux effets du changement climatique. Les autorités ont lancé en 2008 le projet MID pour assurer la mise en synergie et la coordination des différentes politiques sectorielles et promouvoir une meilleure prise en compte des questions environnementales au sein de ces politiques.

Cette première opération, constituée de deux tranches (60 M€ en 2009 et 65 M€ en 2010), se concentrera sur la maîtrise de l’énergie (énergie renouvelable et efficacité énergétique). Elle contribuera au soutien de l’emploi, à la relance de l’économie et à la lutte contre le changement climatique. Ce programme fournira des signaux positifs lors des négociations internationales en quête d’exemples d’efforts constructifs et partagés. Il permettra enfin de promouvoir l’échange d’expériences avec la Réunion, qui a défini un programme semblable au MID, le projet GERRI 2030 (« Grenelle de l’Environnement à la Réunion, Réussir l’Innovation »).


Source : un article diffusé dans la Lettre de l’AFD n°24, novembre 2009.

René Massé

Mozambique : l’AFD accorde un prêt de 20 millions d’euros pour le développement du secteur de l’électricité

L’Agence Française de Développement (AFD) a approuvé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à la République du Mozambique pour le développement du secteur électrique et l’extension de la desserte en électricité des Provinces de Maputo et de Cabo Delgado.

La situation énergétique du Mozambique se caractérise par un faible niveau d’accès aux services modernes (taux d’électrification de 12% en 2008, usage du feu de bois à plus de 80%) et par des ressources énergétiques locales importantes (notamment 12 000 MW de potentiel hydroélectrique, dont une large part sont inexploitées).

La société publique Electricidade de Moçambique (EDM) est responsable d’un programme d’investissement très important pour développer ce secteur. Ce projet s’inscrit dans un vaste programme, le « National Energy sector Development and Access Program » (NEDAP), élaboré par le gouvernement et la Banque mondiale, dont l’objectif est la réduction de la pauvreté.

Le projet conjugue d’importants bénéfices économiques à des avantages environnementaux liés à la diminution des consommations de charbon de bois ou d’énergie fossiles et, surtout, à des effets sociaux très positifs (entre 200 000 et 300 000 personnes bénéficieront de l’électricité). Un appui technique sera par ailleurs apporté à EDM pour mieux définir sa stratégie et ses investissements et accroître la sécurité de son approvisionnement.


Source : un article publié dans la Lettre de l’AFD n°24 de novembre 2009.

René Massé

Mali : l’UEMOA soutient l’interconnexion électique avec la Côte d’Ivoire

Le ministre de l’Économie et des Finances, Sanoussi Touré et son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Mamadou Diarra, et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé ont signé, vendredi 20 novembre 2009 trois accords de don au bénéfice un Mali, dont un concerne l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Le financement relatif au projet d’interconnexion des réseaux électriques Mali-Côte d’Ivoire s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce projet est destiné à sécuriser et accroître l’offre en énergie électrique au Mali.

Par cette série de conventions, l’Uemoa s’engage à prendre en charge la bonification partielle des taux d’intérêts de deux prêts accordés au Mali par la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) pour le financement des projets d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso (Route du poisson) et d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de Côte d’Ivoire.

Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit ces différents programmes comme des leviers importants du développement du Mali, et une contribution au renforcement de l’intégration à la fois sous-régionale et régionale. Soumaïla Cissé a rappelé que ces différents accords prolongent la longue chaîne de coopération entre notre pays et l’Uemoa.


Source : un article de A O. Diallo publié dans L’Essor du 24 novembre 2009 et diffusé sur le site Africabone.

René Massé

Tunisie – Italie : études de faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique

Le ministère tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des PME, le ministère italien de l’Environnement, de la Terre et de la Mer et l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME) ont signé mardi 24 novembre 2009 un mémorandum d’entente pour la réalisation de deux études de faisabilité d’un coût de 150 000 Euros, pour la concrétisation du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie.

Ce projet, baptisé ELMED, prévoit une interconnexion électrique d’une capacité de 1 000 MW et d’une centrale qui va assurer la viabilité économique du projet. La centrale aura une capacité de 1 200 MW, dont 800 MW seront destinés à l’exportation vers l’Italie via l’interconnexion et 400 MW seront destinés au marché local.

En vertu de cet accord conclu à l’occasion de la journée d’information organisée par le Centre méditerranéen des énergies renouvelables (MEDREC) sur « le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie et le développement des énergies renouvelables », les parties contractantes vont assurer la réalisation de ces études en étroite collaboration avec le MEDREC.

La première étude portera sur l’évaluation de la capacité maximale de production d’électricité à partir du potentiel d’énergie renouvelable en Tunisie. La deuxième sera consacrée à l’analyse du cadre réglementaire et institutionnel pour l’application de l’article 9 de la directive du Parlement européen concernant la promotion de l’exploitation des sources d’énergie renouvelable.

Les signataires de l’accord vont créer, à cette fin, un groupe de travail composé des représentants des institutions tunisiennes et italiennes concernées par le projet d’interconnexion électrique entre les deux pays, projet qui ne manquera pas de renforcer les échanges énergétiques entre La Tunisie et l’Italie et de contribuer à l’intégration du marché électrique maghrébin au marché électrique européen.

Le projet de construction de la centrale électrique nécessitera la mise en place d’un câble électrique de courant continu sous marin d’une puissance de 1 000 Mégawatts (MW) et d’une longueur de 160 km. Ce câble va être redimensionné pour 1 000 MW dont 800 MW seront produits à partir de la centrale et les 200 MW restants seront réservés pour les énergies renouvelables.

Par ailleurs, l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie permettra entre autres d’améliorer la fiabilité du système électrique régional et contribuera à la création d’un marché électrique régional et d’un marché d’énergie verte. Il constituera également une opportunité pour l’exploitation des sources d’énergies renouvelables du Maghreb et contribuera à la réalisation des objectifs de la Communauté Européenne en matière de pénétration des énergies renouvelables.

Dans le même sens, le plan solaire tunisien (PST), qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM) traduit la politique énergétique stratégique adopté par notre pays. Le plan solaire de la Tunisie PST, d’un coût estimé à 2 milliards d’Euros, couvre la période 2010-2016 et porte sur une quarantaine de projets dont 17 projets d’énergie solaire pour le chauffage de l’eau et la production électrique, 3 projets d’éolien, 7 projets d’efficacité énergétique dont notamment des projets de cogénération, 7 projets divers essentiellement de valorisation de la biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST.

Une fois réalisé, ce plan permettra une économie d’énergie additionnelle de l’ordre de 660 kTep par an. La quantité de CO2 évitée annuellement par ce plan est estimée à 1,3 millions de tonnes. Le plan fera de la Tunisie une plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe étant signalé que les pays de la rive sud du Méditerranée pourront utiliser ce câble pour leurs propres exportations.


Source : un article intitulé « La Tunisie plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe » publié le 14 novembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Cameroun : près de 160 milliards Fcfa promis pour le barrage de Lom Pangar

Les 16 et 17 novembre 2009 se sont réunis à Yaoundé, les principaux bailleurs potentiels du barrage de Lom Pangar. Le ministre de l’Economie, de la planification du développement et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, a souhaité être définitivement fixé sur la part de financements de chaque partenaire au développement du Cameroun, dans le cadre de ce projet intégré dont le coût est estimé à environ 150 milliards de francs Cfa. C’est désormais chose faite. Et le Cameroun a reçu des promesses qui vont au delà de ses attentes.

Un tour de table réussi

Lors de l’ouverture du conclave de deux jours de ces bailleurs de fonds L’Agence française de développement (Afd), a décidé de financer le barrage à hauteur de 60 millions d’euros, ajoutant ainsi 10 millions d’euros sur sa première proposition annoncée au cours de la première table ronde des bailleurs de fonds tenue à Paris en France en mars 2008 sous son égide (voir cette page du site de l’AFD). Ce qui fait près de 40 milliards de francs Cfa qu’elle entend prêter au Cameroun avec remboursement sur le long terme, dont la moyenne des échéances est de 20 ans.

Le 17 novembre dernier, le groupe Banque mondial a affirmé qu’il allait apporter un financement de 75 millions de dollars américain au projet, soit environ 34 milliards de francs Cfa.

La Banque européenne d’investissement y mettra quant à elle 30 millions d’euros, soit 20 milliards de francs Cfa.

Le Fonds saoudien promet pour sa part 25 millions de dollars, soit environ 12 milliards de francs Cfa, la Banque africaine de développement y met 43 milliards de francs Cfa, le groupe Value Analytics d’Afrique du Sud apporte 15 millions de dollars, soit près de 7 milliards de francs Cfa, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale contribue pour 10 milliards de francs Cfa.

D’autres institutions financières telles que l’Eximbank de Chine, la Banque islamique de développement ou même Afriland First bank et la Standard chartered bank au Cameroun manifestent également leur intérêt pour ce projet futuriste, à la rentabilité incontestable. Mais beaucoup souhaitent plutôt accorder des crédits relais, sur le court terme.

Au total, ce sont près de 160 milliards de francs Cfa qui ont été promis de manière ferme au Cameroun. Ils seront mis à la disposition du pays, sous forme de prêt à faible taux d’intérêt, affirme le ministre de l’Economie qui indique que les banques commerciales au Cameroun « malgré une surliquidité factice », ne sont pas à mesure de financer un tel projet, pour la simple raison qu’elles vivent, pour la plupart, des dépôts des épargnants. Par conséquent, elles sont très frileuses et ne peuvent pas prendre le risque de prêter sur le long terme, et à des taux concessionnels comme le font les institutions financières internationales.

Exigences de rentabilité

Les bailleurs de fonds qui accordent ainsi leurs financements se sont rendus sur le site du futur barrage à Lom Pangar dans la région de l’Est Cameroun dimanche dernier. Pendant leur descente sur le terrain, ils ont amplement échangé avec les responsables des services déconcentrés de certains administrations concernées par le projet, les populations riveraines, les autorités traditionnelles, et bien d’autres acteurs du projet.

Lors de leur première table ronde à Paris, certains parmi ces bailleurs avaient indiqué qu’ils ne déclareront leur réelle intention de financements que lorsque le gouvernement camerounais aura satisfait leurs exigences. Parmi celles-ci, figuraient la réalisation d’un schéma organisationnel simple où le rôle de chaque acteur est bien défini, la mise sur pied d’une équipe disposant de compétences techniques nécessaires, l’élaboration d’un plan de financement compatible avec les exigences de rentabilité du projet, la mise à jour de l’étude d’impact environnemental et du plan de gestion de l’environnement. Lundi dernier, Louis Paul Motaze les a rassurés, en déclarant que tout cela avait été fait. Il a même ajouté que, sur le plan environnemental, l’étude d’impact environnemental réalisée en 2005 et le plan de gestion de l’environnement ont été mis à jour par le consultant. Les travaux sont déjà engagés par le ministère en charge des forêts, en collaboration avec les Ong pour la création du parc national de Deng Deng. Quinze écogardes sont installés sur les deux barrières depuis un mois et veillent à la protection de la biodiversité du parc déjà délimité.

Fin des délestages ?

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Cameroun financera l’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar ainsi que son Plan de gestion environnemental et social, Pges. Au bout du compte, le barrage de Lom Pangar dont la fin de la mise en eau se fera un an après le début de la construction, permettra l’électrification des villages environnants et va combler le déficit énergétique de la région de l’Est en proie aux délestages.


Source : un article de Marie Noelle Guichi publié le 20 novembre 2009 sur le site Senego Cameroun.

René Massé

Vietnam : "Energie et développement durable au Vietnam "

un séminaire sur le thème « Energie et développement durable au Vietnam  » a été organisé le 19 novembre 2009 à Hanoï par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la France, à l’occasion d’un voyage d’affaire d’une délégation d’hommes d’affaires français venue au Vietnam assister au 8e Forum économique et financier France-Vietnam, tenu dans la province de Quang Ninh (Nord).

Cet événement était placé sous l’égide de l’Assistance française au développement des échanges en technologie économique et financière (ADETEF), l’Institut de la stratégie pour le développement (ISD) relevant du ministère vietnamien du Plan et de l’Investissement, avec le soutien financier des groupes français AXA et VEOLIA.

La problématique de l’énergie au Vietnam

Selon Nguyên Bich Dat, vice-ministre du Plan et de l’Investissement, « l’utilisation et l’exploitation de l’énergie sont deux problèmes épineux au Vietnam. Car au cours de ces 20 dernières années, la consommation d’énergie primaire a été multipliée par 2,5, la consommation d’énergie finale par 2,4,et la consommation d’énergie commerciale par 10,7, pour atteindre environ 66 milliards de kilowattheures en 2008 ».

Les pertes énergétiques sont importantes en raison de technologies d’exploitation, de transmission et d’utilisation qui, bien qu’elles aient été améliorées, restent vétustes. On utilise d’anciens équipements datant des années 1970. Ce réseau électrique arriéré génère des pertes. Le taux de pertes global sur l’ensemble du réseau était de 9,35% l’année dernière, contre 20% en 1995.

« Le pays dépend encore actuellement des ressources énergétiques traditionnels telles que charbon, pétrole, gaz naturel et hydroélectricité, qui s’épuisent. En plus, leur exploitation de manière anarchique sont sources de pollution, de dégradation de la qualité de l’air et de dérèglement du climat. La qualité de vie et le développement socio-économique en pâtissent. C’est pourquoi, le pays poursuit ses efforts pour une utilisation raisonnable de l’énergie et une réduction des émissions de gaz à effet de serre « , a souligné M. Dat.

Il est indispensable de développer de nouvelles énergies et utiliser de manière raisonnable et efficace les ressources, de répondre aux besoins croissants d’énergie de haute qualité, renouvelables et à prix raisonnable au service du développement socio-économique. Le tout, en assurant la sécurité énergétique nationale. S’y ajoutent la diversification des investissements et de la commercialisation dans le secteur énergétique pour le développement d’un marché énergétique compétitif, l’investissement dans les énergies non carbonées.

Des pistes pour une coopération franco-vietnamienne

Partageant les analyses de M. Dat, Christian Jacob, ex-député européen, ex-ministre français de la Fonction publique et président de la délégation sur l’aménagement et la développement durable, a fait remarquer que « la France a pris plusieurs mesures pour diminuer de 20% ses émissions de CO2, développer l’utilisation des énergies renouvelables et la production d’énergie par biomasse », c’est-à-dire l’énergie tirée des matières organiques non fossiles comme bois, paille, huile, déchets végétaux…

Selon M. Jacob, le Vietnam dispose de grandes potentialités pour développer la bioénergie. « C’est le moment idéal pour les deux pays d’intensifier leur coordination et leur coopération sur le développement durable et l’utilisation efficace de l’énergie, la réduction des émissions de CO2 », a-t-il souligné.


Source : un article de Tùng Chi, publié le 20 novembre 2009 sur le site Le Courrier du Vietnam.

René Massé