L’accès à l’énergie constitue, aujourd’hui comme dans un futur proche, une problématique clé dans les pays en développement. Parallèlement, les systèmes hydrogène, matures pour certaines applications industrielles, font l’objet actuellement de nombreux développements scientifiques. La question se pose donc d’une éventuelle adéquation entre les besoins des populations défavorisées et les potentialités offertes par les systèmes hydrogène présents et futurs.
La présente étude, réalisée par Enea consulting avec la participation du Gret et d’Air liquide, vise à identifier les applications potentielles des technologies ayant recours à l’hydrogène pour répondre aux besoins des pays en développement à horizon 2020-2025. Pour cette raison, les besoins du développement ont été segmentés, au même titre que les technologies de production, de stockage et d’utilisation de l’hydrogène, ainsi que les sources d’alimentation énergétique utilisées pour la production d’hydrogène (partie 2).
A partir de quelques éléments de maturité des systèmes hydrogène (partie 3) et de notions de coût (annexe), il a ensuite été possible d’identifier des solutions (c’est-à-dire un ensemble matière première, technologie de production, source énergétique, technologie de stockage / distribution, et technologie d’utilisation) répondant à un besoin identifié.
Il ressort de cette étude que des systèmes hydrogène peuvent effectivement répondre à certains besoins du
développement : Ce travail a ainsi permis la mise en place de fiches solutions, au nombre de douze (partie 4). Ces fiches ne sont pas exhaustives, et peuvent avantageusement être combinées entre elles pour répondre au mieux à chaque besoin particulier, en cas d’application à des projets concrets. Le contexte géographique ainsi que la disponibilité des matières premières et des sources d’énergie conditionnent notamment les solutions applicables.
Les solutions présentées dans le cadre de cette étude couvrent les besoins suivants :
• Alimentation électrique multi-usages (base ou secours, avec production centralisée ou décentralisée, et selon différentes gammes de puissance)
• Alimentation thermique (coproduction de chaleur ou froid)
• Alimentation énergétique dans des cas particuliers (réseau télécom, électronique portable)
• Transport, avec le cas particulier des flottes captives
Deux paramètres contextuels clés ont également guidé cette étude :
• L’hydrogène, a fortiori s’il est produit de manière « propre » (et donc autrement que par l’actuel
vaporeformage de méthane), peut bénéficier d’un avantage significatif en regard des groupes électrogènes notamment.
• L’utilisation de l’hydrogène, comme partie intégrante du nouveau mix énergétique, permet de s’affranchir du prix du pétrole, qui risque fort, à horizon 2020-2025 d’avoir encore augmenté dans des proportions rendant son accès excessivement coûteux aux populations défavorisées.