vendredi 5 mars 2010

La croissance économique manque d’énergie, selon la Banque mondiale

L’insuffisance de l’accès à l’énergie constitue « l’obstacle le plus important » à la croissance économique dans les pays d’Afrique subsaharienne, indique une étude la Banque mondiale, lancée dernièrement en Afrique du Sud.

« L’accès insuffisant à l’énergie est l’obstacle le plus important à la croissance économique », relève l’institution internationale dans le rapport estimant qu' »aucun pays dans le monde n’a développé son économie sans un approvisionnement abondant en énergie ».

Aussi l’étude relève « des coupures d’électricité chroniques (qui) affectent 30 pays d’Afrique », tandis que la capacité de génération installée de 48 pays de l’Afrique subsaharienne atteint un total de 68 gigawatts.

Cette capacité de production, note la banque, est « comparable à celle de l’Espagne et dont un quart n’est pas disponible en raison de la vétusté des centrales et du manque de maintenance ».

« Avec un coût moyen de production de 0,18 dollar EU par kWh, l’électricité africaine est chère comparée au reste du monde, mais les échanges énergétiques régionaux pourraient réduire substantiellement les coûts », poursuit-elle.

Au total 30 compagnies de distribution d’électricité sont concernées par l’étude, à l’instar de 16 opérateurs ferroviaires, 20 compagnies routières, 30 ports, 60 aéroports, 80 services de distribution d’eau et plus de 100 opérateurs TIC, ainsi que des ministères correspondants dans 24 pays.

« L’état déplorable des infrastructures dans l’Afrique subsaharienne —d’électricité, d’eau, ses routes et sa technologie de l’information et des communications (TIC) — freine la croissance économique des pays de 2% chaque année et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40% », selon le document.

Sur la base de cette nouvelle étude, la Banque mondiale montre que la mise à niveau des infrastructures en Afrique exigera un apport supplémentaire de 31 milliards de dollars et d’énormes gains d’efficacité.

Son vice-président pour l’Afrique, Obiageli Ezekwesili, rappelait dans un communiqué publié à cette occasion qu’‘une infrastructure moderne est la colonne vertébrale d’une économie et le manque d’infrastructures entrave la croissance économique ».

« Mais ce rapport démontre qu’investir des fonds supplémentaires sans résoudre les inefficacités reviendrait à verser de l’eau dans un seau percé. L’Afrique peut colmater ces fuites au moyen de réformes et de meilleures politiques. Ce faisant, elle enverra un signal aux investisseurs qu’elle est prête pour les affaires. »

Cette étude est le produit d’un travail conjoint de plusieurs institutions dont la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, la Banque de développement de l’Afrique australe, le Consortium pour les infrastructures en Afrique, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et la Banque mondiale.

« Les résultats (de l’étude)ont été obtenus à partir de l’analyse détaillée des besoins de dépense (sur la base des modèles microéconomiques nationaux), des coûts budgétaires (ce qui a requis la collecte et l’analyse de nouvelles données) et de benchmarks sectoriels (couvrant les aspects opérationnels et financiers, ainsi que le cadre institutionnel des pays). »


Source : Un article du 28 janvier 2010 publié par l’Agence de Presse Sénégalaise.

Xavier Dufail

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