Utiliser le Mobile pour élargir le réseau

Le programme GSMA Green Power pour Mobiles a publié un nouveau livre blanc aujourd’hui, appelé “Force Communautaire – Utiliser le Mobile pour élargir le réseau ».

Il existe une opportunité formidable pour fournir de l’énergie durable aux populations des pays en développement non connectées au réseau électrique.

C’est l’industrie du téléphone mobile qui a déjà fourni des téléphones au-delà du réseau fixe qui détient la clé de cette prochaine infrastructure innovante.

L’opportunité existe pour les opérateurs téléphoniques de fournir de l’électricité au-delà des centrales vers les populations isolées. Ce phénomène est développé par le Fonds « GSMA development » qui l’a appelé « Force Communautaire ».

Les opérateurs de mobiles sont en train d’expérimenter plusieurs approches : à une petite échelle, les opérateurs peuvent fournir un accès à l’électricité à une population locale pour des petits besoins comme un chargeur de portable, des batteries domestiques et des lampes rechargeables.

A plus grande échelle un dispositif central de téléphonie mobile fournit un « ancrage » stable qui exige un investissement plus conséquent à travers une société tierce intervenant dans le système énergétique villageois, et qui fournirait de l’énergie, à la fois à la centrale ainsi qu’aux foyers et aux entreprises.

GSMA estime qu’il y a un potentiel de 200000 projets « Force Communautaire » à travers le monde entier et qui pourrait fournir de l’électricité durable à 120 millions de personnes.

Pour accélérer la mise en place de cet écosystème énergétique, GSMA Green Power pour Mobiles fait appel à des actionnaires du monde entier, émergents ou existants, pour qu’ils manifestent leur intérêt à la présente proposition, particulièrement en ce qui concerne les entités suivantes :

1. Les opérateurs ainsi que les sociétés gestionnaires de tours qui seraient intéressés à piloter et mettre en œuvre à grande échelle le modèle « Force Communautaire ».

2. Les vendeurs et les sociétés énergétiques qui sont disposés à fournir de l’énergie renouvelable hors réseau simultanément à la centrale et à la population locale.

3. Les organismes de financements et de développement qui peuvent favoriser une mise en œuvre à grande échelle du modèle de la force communautaire.

Le livre blanc est disponible à l’adresse suivante : www.gsmworld.com/our-work/mobile_planet/green_power_for_mobile/resources.htm (en anglais)

Les personnes intéressées peuvent s’adresser à : David Taverner greenpower@gsm.org

Laure Ego, GVEP

Afrique : financement innovant pour un développement à faible émission carbone

GVEP International vient de publier un papier sur les mécanismes de financement innovants et la manière dont ils peuvent être utilisés pour élargir les investissements dans les technologies à faible émission de carbone en Afrique.

Les deux études de cas réalisées ont été présentées à une conférence organisée par DFID le 28 janvier dernier à Londres.

Beaucoup d’investissements seront nécessaires pour mettre les systèmes d’énergie des pays en voie de développement sur une différente voie que ceux suivis par les pays industrialisés, si on veut faire face aux problèmes liés aux changements climatiques.

Les montants impliqués ne peuvent être assumés uniquement par le secteur public. L’investissement du secteur privé dans les technologies en énergies renouvelables dans les pays en voie de développement devra être facilité et augmenté. En même temps, des discussions sur l’efficacité des aides influencent le débat du développement des financements.

C’est pourquoi DFID (Département Britannique pour le Développement International) est en train d’étudier les différentes opportunités possibles d’un financement innovant pour le développement à faible émission de carbone.

Dans le cadre d’un programme de travail plus large pour DFID, GVEP International a été invité à une conférence de haut niveau à l’Institut Royal des Affaires Internationales (Chattham House) pour présenter ses idées sur la manière dont le concept d’Engagement de Marché Avancé pourrait être transformé en action pratique.

Les Engagements de Marché Avancé sont des concepts provenant du secteur de la santé, qui aide à favoriser la production et le développement des vaccins dans les pays en voie de développement.

L’objectif de la conférence était de discuter la façon dont le concept pourrait être appliqué pour stimuler les actions sur les innovations à faibles émission de Co2 et les investissements énergétiques dans les pays en voie de développement.

GVEP International a fait part des enjeux dans une note de concept décrivant comment les Engagements de Marché Avancé pouvaient aider à augmenter les technologies énergétiques biomasse durables en Afrique, en se concentrant sur les briquettes et les briques de terre.

Cliquez ici pour lire la note de concept. – (Version anglaise)

Lien vers le site de la conférence : http://www.chathamhouse.org.uk/events/view/-/id/1408/

Laure Ego, GVEP

Amérique Centrale : Nouvelles idées pour soutenir les énergies renouvelables

26 projets ont remporté des prix jusqu’à hauteur de 200000 dollars US chacun pour développer leurs concepts présentés lors du Concours IDEAS 2009 Energie.

Co-sponsorisé par GVEP International, GTZ, IDB et le Gouvernement Coréen, le concours soutient des idées qui apportent une réponse innovante aux problèmes énergétiques auxquels font face aujourd’hui l’Amérique Latine et les Caraïbes.

GVEP International fait le point sur 3 études de cas dont les solutions permettent une avancée considérable dans le secteur des énergies renouvelables dans les régions déshéritées de l’ Amérique Centrale.

Au milieu des vallées, des montagnes, et des volcans des territoires Sud du Guatemala, on découvre l’un des plus grands lacs du pays, le lac Amatitlan. Situé seulement à 16 km au Sud de la ville de Guatemala, la vue du paysage unique entourant le lac montre qu’il a bien souvent servi à beaucoup de personnes comme base de loisirs. Cependant la proximité du Lac Amatitlan avec la capitale subit une contamination par des déchets organiques et autres engrais qui y sont déversés à partir du fleuve Villalobos. Les engrais peuvent augmenter la quantité des déchets nutritionnels dans l’eau et ainsi provoquer la prolifération d’algues qui à leur tour multiplient la quantité d’oxygène nécessaire aux autres éléments aquatiques.

Mais les algues ont également un potentiel énergétique. C’est ainsi que l’un des gagnants du Concours IDEAS 2009 Energie, est déjà en train d’évaluer le potentiel énergétique des spécificités de micro-algues qui polluent actuellement le lac Amatitlan. Une équipe composée de deux universités (La Universidad Galileo et Universidad del Valle de Guatemala), conduit des recherches et développe des procédés d’extirpation des algues des eaux. Ensuite elle extrait l’huile contenue dans les algues puis les convertit en biodiesel. Un laboratoire et une usine pilote seront installés non loin du lac. Six cent cinquante cinq industries installées autour du lac Amatitlan et environ un million de Guatémaltèques sont appelés à bénéficier de cette nouvelle source d’énergie verte.

Ensuite il y a les avantages environnementaux : la suppression des algues va, de toute évidence permettre de nettoyer le lac. Par ailleurs des initiatives sont prises pour reproduire le projet dans d’autres endroits du pays lorsque la méthode sera au point. Comme le dit la Directrice de GVEP International, Sarah Adams, « si un modèle de succès commercial peut en être défini, il pourra être reproduit pour d’autres lacs et fleuves contaminés en Amérique Latin, souffrant des mêmes maux, afin de transformer les déchets en une énergie propre produite localement ». Pour le prix d’un projet, on obtiendrait deux avantages : une source locale de biocarburants et une amélioration de la qualité de l’eau.

Un deuxième gagnant du Concours IDEAS 2009 Energie en provenance d’Amérique Centrale est une joint-venture entre une association du Honduras spécialisée en énergies Renouvelables (Asociacion Hondureña de Pequeños Productores de Energia (AHPPER), et Energia Para Aldeas (EPA), une société locale américaine de développement, Village Energy Inc. Partant du constat que plusieurs villages du Honduras sont trop isolés pour être reliés au réseau électrique national, et qu’une petite centrale pico-hydraulique suffirait à produire assez d’énergie pour faire fonctionner des équipements d’éclairage, des radios, etc., APPHER et EPA ont tout simplement décidé de le réaliser.

L’idée de base est que les populations locales seront employées pour participer à la construction des installations. A l’issue d’une période de cinq années, les populations locales deviendront partiellement propriétaires des installations hydrauliques et seront en mesure de se procurer des revenues. Deux prototypes de pico-hydrauliques sont déjà en exploitation et il est envisagé que ce modèle sera élargi et reproduit pour créer des franchises de 456 villages fournissant dé l’électricité hors réseau à 137000 personnes. EPA souhaite développer le projet avec APPHER qui agirait comme Conseil juridique.

Dans le même ordre d’idées, un troisième gagnant, Mily Cortez, Directeur Technique à l’Ecole d’Agriculture Pan-Américaine de Zamorano, souhaite contribuer à l’allègement de la pauvreté dans les régions et montagnes de la vallée de Yegaure, au Centre Ouest du Honduras avec un projet qui permettrait de construire des systèmes en énergies renouvelables maitrisés par les localités. Le projet, basé sur des modules de formation, de la technologie et de la micro-finance, va impliquer une équipe travaillant avec environ 30 micro-entreprises de la région.

Il s’agira non seulement de leur apprendre à faire des installations, de la maintenance, du social et à faire des bénéfices environnementaux à partir de la technologie des énergies renouvelables, mais aussi de leur apprendre à construire leur marché et à générer du micro-crédit pour faciliter la croissance.

Environ 1500 personnes pourront bénéficier du concept, y compris cinq sociétés d’énergies renouvelables qui fourniront le projet en matériel, tels que des systèmes en énergie solaire qui seront installés dans des écoles et hôpitaux à des fins de démonstration. La réussite du projet à Yegaure va permettre sa reproduction dans d’autres endroits du pays.

Pour résumer l’approche multi sectorielle de GVEP International dans la lutte contre la pauvreté à travers l’accès à l’énergie, Mily Cortez pense que « GVEP International a joué un rôle central non seulement à travers ses soutiens financiers et techniques, mais aussi parce que ce projet nous contraint à une réflexion innovante sur un nouveau type de projet. »

Pour plus d’information sur le Concours IDEAS, visitez la page-projet sur le site de GVEP International : http://www.gvepinternational.org/project/69/

Laure Ego, GVEP

Afrique de l’Est : Les briquettes, un combustible au prix abordable et une affaire rentable pour les petits entrepreneurs.

Christopher Cleaver, ingénieur mécanicien, fait un compte rendu à GVEP International depuis le marché de la ville de Ranen, au Kenya, où il conduit une étude sur les briquettes.

DANIEL AYIEKO ODONGO est bien assis avec à son côté un seau plein de briquettes. Ce combustible énergétique qui a contribué à l’émergence sociale de cet ancien vendeur de CDs, permet également à d’autres d’accéder à un carburant moins cher, et à long terme cela pourra conduire à la réduction de la déforestation du Kenya.

Nous avons passé une semaine ensemble dans la ville de Ranen, pour étudier comment Daniel et d’autres artisans produisent ce carburant. Nous avons visité ses clients et ses fournisseurs et nous avons essayé de comprendre comment les populations locales utilisent l’énergie dans leur vie quotidienne.

Le marché de Ranen est au coeur d’une ceinture verte de terre fertile (appelée poumon agricole du Kenya), proche du Lac Victoria. Les populations locales utilisent plusieurs sources d’énergie pour la cuisine et le chauffage ; celles habitant les milieux ruraux utilisent pour la plupart du bois collectés dans la forêt ; celles travaillant dans les marchés ont tendance à utiliser du charbon (dérivé du bois collecté), et du pétrole.

Mais Daniel sait que tout ceci a un coût écologique. « tu vois, l’environnement au Kenya n’est pas terrible ; or il est très important pour les Kenyans ; c’est pourquoi nous recherchons cette nouvelle méthode de cuisson.

Les briquettes sont fabriquées à partir de déchets agricoles et forestiers compactés en stock de matériau combustible. Daniel a commencé par la collecte de débris de charbons, trop fins pour être utilisés par les consommateurs (mais faisant partie de 10-20% du charbon total vendu). Il transforme ces débris en combustible moins cher.

« Nous avons appris à faire cela à la main. Nous avons commencé avec assez peu d’argent car nous ne pouvions pas attendre avant de pouvoir acheter les presses. »

Le débris de charbon est tout simplement mélangé à de l’argile locale, moulé en boules et séché au soleil pendant 3 jours.

Le produit final fait la joie des consommateurs qui n’en peuvent plus de supporter les prix galopants du charbon. David Odindi, qui gère un petit hôtel en ville constate que « cela ne produit pas de fumée, n’est pas cher et ne dégage aucune odeur ».

Les ventes n’ont pas tardé à augmenter. « La première fois que j’étais au marché au mois de juin, avec un sac à moitié rempli, j’en suis revenu avec le quart. Les clients les jaugeaient et se demandaient ce que c’était. Je ne fus pas découragé, puis lorsque les clients ont commencé à comprendre leur utilité, les ventes ont augmenté. Maintenant lorsque je vais au marché avec deux sacs, je vends tout le contenu.

Pour Daniel, l’effet déclencheur a eu lieu à l’issue d’une session d’initiation en gestion d’entreprise : « auparavant, mon affaire était gérée de manière empirique : nous vendions et consommions les revenus au jour le jour. Mais par la suite j’ai compris que l’entreprise et moi étions deux choses différentes ; ce qui veut dire que je peux respecter mon entreprise autant sinon plus que moi-même. »

La production de Daniel est aujourd’hui au-delà d’une tonne de briquettes par semaine. Et il gagne autant d’argent qu’un enseignant (jusqu’à 300 dollars par mois), sans travailler désormais au jour le jour.

Aujourd’hui il y a trois autres fabricants de briquettes en ville, tous formés dans le cadre du Programme DEEP de GVEP International en Afrique de l’Est. Leur seul souci à présent est de trouver assez de débris de charbon : maintenant qu’il y a une concurrence, nous sommes obligés d’aller jusqu’à Awendo pour chercher des débris de charbon. »

Daniel reconnaît que sur le long terme, ils ne peuvent plus compter uniquement sur la production de charbon, une activité qui a causé tant de déforestation au Kenya. Mais cela est maintenant réglementé par le gouvernement. « Le charbon va finir par manquer ; nous envisageons à terme d’utiliser de la bagasse (déchets de canne à sucre). Nous pourrons fabriquer manuellement cela localement après l’avoir carbonisé ».

« Nous avons eu l’occasion de visiter une usine proche qui fabrique du sucre South Nyanza et nous avons constaté que la quantité de bagasse qui s’empile chaque jour est considérable. Cela pourrait être utile à au mois 500 000 personnes. » Daniel et d’autres partenaires ont l’intention d’investir en équipements afin d’augmenter leur production. Mais maintenant la course est de savoir qui va être le premier à transformer cela en produit utile.

Daniel qui gagnait sa vie en vendant des CDs a déjà vu ses revenus augmenter considérablement et constate un vrai changement dans sa vie : « les gens viennent vers nous parce qu’ils ont vu ce que nous avons fait. Maintenant ils ont remarqué les changements survenus dans nos vies à l’issue de notre formation dans le cadre du programme DEEP Afrique de l’Est ; et nous le savons intérieurement aussi. »

Pour plus de renseignements sur le programme DEEP, visitez la page- projet sur le site du GVEP International : http://www.gvepinternational.org/project/53/

Laure Ego, GVEP