Mali : l’UEMOA soutient l’interconnexion électique avec la Côte d’Ivoire

Le ministre de l’Économie et des Finances, Sanoussi Touré et son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Mamadou Diarra, et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), Soumaïla Cissé ont signé, vendredi 20 novembre 2009 trois accords de don au bénéfice un Mali, dont un concerne l’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Le financement relatif au projet d’interconnexion des réseaux électriques Mali-Côte d’Ivoire s’élève à plus de 1,3 milliard Fcfa. Ce projet est destiné à sécuriser et accroître l’offre en énergie électrique au Mali.

Par cette série de conventions, l’Uemoa s’engage à prendre en charge la bonification partielle des taux d’intérêts de deux prêts accordés au Mali par la Banque d’investissement pour le développement de la CEDEAO (BIDC) pour le financement des projets d’aménagement et de bitumage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso (Route du poisson) et d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de Côte d’Ivoire.

Le président de la Commission de l’Uemoa a décrit ces différents programmes comme des leviers importants du développement du Mali, et une contribution au renforcement de l’intégration à la fois sous-régionale et régionale. Soumaïla Cissé a rappelé que ces différents accords prolongent la longue chaîne de coopération entre notre pays et l’Uemoa.


Source : un article de A O. Diallo publié dans L’Essor du 24 novembre 2009 et diffusé sur le site Africabone.

René Massé

Tunisie – Italie : études de faisabilité d’un projet d’interconnexion électrique

Le ministère tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des PME, le ministère italien de l’Environnement, de la Terre et de la Mer et l’Agence nationale de la maîtrise de l’énergie (ANME) ont signé mardi 24 novembre 2009 un mémorandum d’entente pour la réalisation de deux études de faisabilité d’un coût de 150 000 Euros, pour la concrétisation du projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie.

Ce projet, baptisé ELMED, prévoit une interconnexion électrique d’une capacité de 1 000 MW et d’une centrale qui va assurer la viabilité économique du projet. La centrale aura une capacité de 1 200 MW, dont 800 MW seront destinés à l’exportation vers l’Italie via l’interconnexion et 400 MW seront destinés au marché local.

En vertu de cet accord conclu à l’occasion de la journée d’information organisée par le Centre méditerranéen des énergies renouvelables (MEDREC) sur « le projet d’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie et le développement des énergies renouvelables », les parties contractantes vont assurer la réalisation de ces études en étroite collaboration avec le MEDREC.

La première étude portera sur l’évaluation de la capacité maximale de production d’électricité à partir du potentiel d’énergie renouvelable en Tunisie. La deuxième sera consacrée à l’analyse du cadre réglementaire et institutionnel pour l’application de l’article 9 de la directive du Parlement européen concernant la promotion de l’exploitation des sources d’énergie renouvelable.

Les signataires de l’accord vont créer, à cette fin, un groupe de travail composé des représentants des institutions tunisiennes et italiennes concernées par le projet d’interconnexion électrique entre les deux pays, projet qui ne manquera pas de renforcer les échanges énergétiques entre La Tunisie et l’Italie et de contribuer à l’intégration du marché électrique maghrébin au marché électrique européen.

Le projet de construction de la centrale électrique nécessitera la mise en place d’un câble électrique de courant continu sous marin d’une puissance de 1 000 Mégawatts (MW) et d’une longueur de 160 km. Ce câble va être redimensionné pour 1 000 MW dont 800 MW seront produits à partir de la centrale et les 200 MW restants seront réservés pour les énergies renouvelables.

Par ailleurs, l’interconnexion électrique entre la Tunisie et l’Italie permettra entre autres d’améliorer la fiabilité du système électrique régional et contribuera à la création d’un marché électrique régional et d’un marché d’énergie verte. Il constituera également une opportunité pour l’exploitation des sources d’énergies renouvelables du Maghreb et contribuera à la réalisation des objectifs de la Communauté Européenne en matière de pénétration des énergies renouvelables.

Dans le même sens, le plan solaire tunisien (PST), qui intègre l’ensemble des domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM) traduit la politique énergétique stratégique adopté par notre pays. Le plan solaire de la Tunisie PST, d’un coût estimé à 2 milliards d’Euros, couvre la période 2010-2016 et porte sur une quarantaine de projets dont 17 projets d’énergie solaire pour le chauffage de l’eau et la production électrique, 3 projets d’éolien, 7 projets d’efficacité énergétique dont notamment des projets de cogénération, 7 projets divers essentiellement de valorisation de la biomasse et 6 études de mise en œuvre du PST.

Une fois réalisé, ce plan permettra une économie d’énergie additionnelle de l’ordre de 660 kTep par an. La quantité de CO2 évitée annuellement par ce plan est estimée à 1,3 millions de tonnes. Le plan fera de la Tunisie une plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe étant signalé que les pays de la rive sud du Méditerranée pourront utiliser ce câble pour leurs propres exportations.


Source : un article intitulé « La Tunisie plateforme pour l’exportation des énergies renouvelables vers l’Europe » publié le 14 novembre 2009 sur le site African Manager.

René Massé

Cameroun : près de 160 milliards Fcfa promis pour le barrage de Lom Pangar

Les 16 et 17 novembre 2009 se sont réunis à Yaoundé, les principaux bailleurs potentiels du barrage de Lom Pangar. Le ministre de l’Economie, de la planification du développement et de l’aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, a souhaité être définitivement fixé sur la part de financements de chaque partenaire au développement du Cameroun, dans le cadre de ce projet intégré dont le coût est estimé à environ 150 milliards de francs Cfa. C’est désormais chose faite. Et le Cameroun a reçu des promesses qui vont au delà de ses attentes.

Un tour de table réussi

Lors de l’ouverture du conclave de deux jours de ces bailleurs de fonds L’Agence française de développement (Afd), a décidé de financer le barrage à hauteur de 60 millions d’euros, ajoutant ainsi 10 millions d’euros sur sa première proposition annoncée au cours de la première table ronde des bailleurs de fonds tenue à Paris en France en mars 2008 sous son égide (voir cette page du site de l’AFD). Ce qui fait près de 40 milliards de francs Cfa qu’elle entend prêter au Cameroun avec remboursement sur le long terme, dont la moyenne des échéances est de 20 ans.

Le 17 novembre dernier, le groupe Banque mondial a affirmé qu’il allait apporter un financement de 75 millions de dollars américain au projet, soit environ 34 milliards de francs Cfa.

La Banque européenne d’investissement y mettra quant à elle 30 millions d’euros, soit 20 milliards de francs Cfa.

Le Fonds saoudien promet pour sa part 25 millions de dollars, soit environ 12 milliards de francs Cfa, la Banque africaine de développement y met 43 milliards de francs Cfa, le groupe Value Analytics d’Afrique du Sud apporte 15 millions de dollars, soit près de 7 milliards de francs Cfa, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale contribue pour 10 milliards de francs Cfa.

D’autres institutions financières telles que l’Eximbank de Chine, la Banque islamique de développement ou même Afriland First bank et la Standard chartered bank au Cameroun manifestent également leur intérêt pour ce projet futuriste, à la rentabilité incontestable. Mais beaucoup souhaitent plutôt accorder des crédits relais, sur le court terme.

Au total, ce sont près de 160 milliards de francs Cfa qui ont été promis de manière ferme au Cameroun. Ils seront mis à la disposition du pays, sous forme de prêt à faible taux d’intérêt, affirme le ministre de l’Economie qui indique que les banques commerciales au Cameroun « malgré une surliquidité factice », ne sont pas à mesure de financer un tel projet, pour la simple raison qu’elles vivent, pour la plupart, des dépôts des épargnants. Par conséquent, elles sont très frileuses et ne peuvent pas prendre le risque de prêter sur le long terme, et à des taux concessionnels comme le font les institutions financières internationales.

Exigences de rentabilité

Les bailleurs de fonds qui accordent ainsi leurs financements se sont rendus sur le site du futur barrage à Lom Pangar dans la région de l’Est Cameroun dimanche dernier. Pendant leur descente sur le terrain, ils ont amplement échangé avec les responsables des services déconcentrés de certains administrations concernées par le projet, les populations riveraines, les autorités traditionnelles, et bien d’autres acteurs du projet.

Lors de leur première table ronde à Paris, certains parmi ces bailleurs avaient indiqué qu’ils ne déclareront leur réelle intention de financements que lorsque le gouvernement camerounais aura satisfait leurs exigences. Parmi celles-ci, figuraient la réalisation d’un schéma organisationnel simple où le rôle de chaque acteur est bien défini, la mise sur pied d’une équipe disposant de compétences techniques nécessaires, l’élaboration d’un plan de financement compatible avec les exigences de rentabilité du projet, la mise à jour de l’étude d’impact environnemental et du plan de gestion de l’environnement. Lundi dernier, Louis Paul Motaze les a rassurés, en déclarant que tout cela avait été fait. Il a même ajouté que, sur le plan environnemental, l’étude d’impact environnemental réalisée en 2005 et le plan de gestion de l’environnement ont été mis à jour par le consultant. Les travaux sont déjà engagés par le ministère en charge des forêts, en collaboration avec les Ong pour la création du parc national de Deng Deng. Quinze écogardes sont installés sur les deux barrières depuis un mois et veillent à la protection de la biodiversité du parc déjà délimité.

Fin des délestages ?

Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Cameroun financera l’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar ainsi que son Plan de gestion environnemental et social, Pges. Au bout du compte, le barrage de Lom Pangar dont la fin de la mise en eau se fera un an après le début de la construction, permettra l’électrification des villages environnants et va combler le déficit énergétique de la région de l’Est en proie aux délestages.


Source : un article de Marie Noelle Guichi publié le 20 novembre 2009 sur le site Senego Cameroun.

René Massé